Les Galápagos : Une terre pleine de surprises…

Bonjour, dans cet article ainsi que dans les deux suivants, je resterai centré sur le Pacifique, et même sur ses îles, mais je vous propose de nous éloigner un peu de Tahiti et de la Polynésie française.  Je souhaite, en effet, vous parler d’un archipel mythique que j’ai eu la chance de visiter l’année dernière : Les Galápagos.

Un voyage aux Galápagos me semble mériter plusieurs articles. Je vous en proposerai trois à la suite. Dans ce premier article, je vous présenterai quelques aspects  focalisés sur la composante terrestre de ces iles. L’article suivant sera consacré au milieu marin.  Pour terminer, le dernier article sera centré sur la composante aérienne (en l’occurrence l’avifaune) qui, dans ces îles, représente un lien important entre les mondes marin et terrestre.

Situées au large de l’équateur les Galápagos sont composées de 13 grandes iles, 17 petites et une multitude d’ilots. L’archipel est classé au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. depuis 1978. Il s’agit, en effet, d’un lieu unique qui, par exemple, inspira grandement Charles Darwin dans l’élaboration de sa future  théorie de l’évolution. Ce lieu abritant des animaux et des végétaux à la fois uniques et mystérieux a été préservé pendant des siècles des activités anthropiques. C’est d’ailleurs son isolement qui a participé à la fois à la préservation des espèces qu’il abrite et à sa richesse en espèces endémiques. (i.e. espèces qui ne vivent nulle part ailleurs).

Avant de parler de la faune qui a largement participé à la renommée internationale de l’archipel, je dirais quelques mots sur la flore qui est certes moins spectaculaire mais qui est quand même étonnante. La végétation est, en effet, très diversifiée que ce soit entre les iles ou au sein d’une même île, selon la zone dans laquelle on se trouve. Il peut y avoir des paysages luxuriants, comme des paysages de pays tempérés ou plus souvent des zones arides. Je serai bien incapable de vous faire une description précise et complète de la végétation et de ses différents types. Je vais donc plutôt me focaliser sur une plante endémique qui a retenu mon attention : le cactus des Galápagos (Opuntia echios), et plus précisément sur la variété gigantea  Comme vous l’aurez compris, ce cactus est très grand. Une autre particularité de ce cactus, est qu’il développe un tronc. C’est d’ailleurs pour cela qu’on le retrouve sous le nom d’”arbre de cactus géant”. Son tronc  marron présente très peu d’épines et est recouvert d’une sorte d’écorce, comme un vrai arbre. Pour mémoire, les cactées (même les plus grands spécimens) ne sont pas de véritables arbres. Ils appartiennent  au grand groupe des monocotylédones (tout comme le bananier, les orchidées ou les palmiers) et ne produisent pas de véritable bois.

En parlant de cactus, il y a un animal qui les mange.

Reconnaissez-vous cet animal ?

 

Iguane jaune mangeant un cactus.

Étonnant, non ? Ce reptile endémique de ces iles, est un iguane terrestre des Galápagos (Conolophus subcristatus). Plus largement, tous les iguanes terrestre du genre “Conolophus” sont endémiques des Galápagos. Les iguanes ont le sang-froid, comme tous les reptiles. Ils sont principalement herbivores mais parfois ils peuvent manger quelques insectes. Dans le prochain article je vous parlerai de leur cousin, l’iguane marin, mais restons pour le moment sur le milieu terrestre. Il y a actuellement trois espèces d’iguanes terrestres dans ces iles : Les iguanes jaunes (Conolophus subcristatus), les iguanes jaunâtres endémiques de l’ile Santa Fé (conolophus pallidus) et les iguanes roses endémique de l’ile Isabella (Conolophus marthae). Toutefois, en ce qui me concerne, je n’ai vu que des iguanes jaunes qui, pour moi sont magnifiques.

 

L’archipel des Galápagos abrite de nombreuses autres  espèces de reptiles endémiques, dont une des  plus connues,  mais hélas aussi des plus menacées au monde : Les tortues géantes.

A l’heure actuelle, il n’existe que deux espèces de ces animaux mythiques. On trouve une de ces espèces aux Seychelles (Aldabrachelys gigantea) et une autre aux Galápagos. Toutefois, en réalité, aux Galápagos il n’y a pas une seule espèce, mais plutôt un ensemble subdivisé de 10 espèces si proches les unes des autres que d’après certains scientifiques, neuf d’entre elles seraient des sous-espèces de la dixième (Chelonoidis nigra). Cette dernière est malheureusement éteinte. Il en est de même pour la tortue de Fernandina (Chelonoidis phantastica), et pour la tortue de Pinta (Chelonoidis abingdonii) dont le dernier spécimen s’est éteint en 2012.

Plus largement, les tortues terrestres des Galápagos ont des caractéristiques souvent atypiques et toujours impressionnantes : certaines d’entre elles peuvent atteindre des âges véritablement canoniques (e.g. un spécimen du zoo du Caire est mort à l’âge de 260 ans !). Elles pèsent en moyenne 50 kg pour les femelles qui sont plus petites que les mâles, mais jusqu’à 250 kg pour certains males! Soit l’équivalent de 1250 tablettes de chocolat… pour utiliser une unité de mesure chère à la Suisse !

Bosquet de mancenilliers (Hippomane mancinella)

Puisque nous sommes dans l’alimentaire, parlons de ce qu’elles mangent. Les tortues se nourrissent principalement d’herbe fraiche et de fruits.

Tortue géante des Galapagos qui mange de la goyave.

Parmi la variété des fruits qu’elles consomment, on trouve aussi bien le fruit du mancenillier[1]   qui serait un poison mortel pour les êtres humains, mais aussi des fruits succulents, tels que les goyaves.

Une caractéristique moins connue, mais qui je pense est la plus étonnante chez ces reptiles est le bruit que produisent les tortues géantes terrestres lorsque elles sont effrayées ou surprises. Les tortues géantes des Galápagos partagent, du reste, cette caractéristique avec celles des Seychelles : elles émettent un son pour le moins particulier, qui ressemble à celui d’un ballon qui se dégonfle brutalement. Pour la petite anecdote, lorsque j’étais il y a plusieurs années, avec ma famille aux Seychelles sur le chemin de la plage nous avons entendus ce son. Mes parents ont d’abord pensé que c’était nos bouées jusqu’à ce qu’on voit les tortues des alentours émettre le même son.

Bien entendu cette fois, je ne finirai pas cet article en vous proposant une recette de cuisine en lien avec ce que je vous ai décrit. Donc, rassurez-vous, pas de recette de tortues à la sauce vanille ou de l’iguane au barbecue, car c’est interdit… bien évidement.

[1] Le mancenillier est un petit arbre très toxique des régions équatoriales d’Amérique faisant parti de la famille des Euphorbiacées. Il est toxique de toutes parts, son bois, sa sève, ses fruits et même ses feuilles. En cas de pluie, toutes les gouttes qui entrent en contact avec son feuillage ou avec ses branches deviennent toxiques. Ce qui donne de la pluie toxique. Son contact avec la peau peut provoquer de fortes irritations et brulures.

Alexandre Gaertner

Alexandre Nékao Gaertner est un jeune franco-suisse installé à Tahiti depuis 2010. Né en 2002, Alexandre aime l’architecture, la plongée sous-marine ou encore la cuisine. Résider à Tahiti lui permet de découvrir des aspects originaux de la société Polynésienne et de ses écosystèmes. C’est aussi une magnifique opportunité pour s’ouvrir à d’autres cultures de la région Asie-Pacifique.