Accord cadre, adhésion ou liberté (partie 2/2)

Dans l’article précédent, nous avons passé en revue différentes causes qui ont mené aux funérailles en grande pompe de l’accord institutionnel. Nous avons vu qu’il contenait des éléments incompatibles avec le système économique, social et politique de notre pays, que l’attitude hautaine de la Commission européenne avait fait perdre tout sens du compromis à nos voisins et que c’est avec beaucoup de sang-froid que le Président Guy Parmelin avait agi comme il le fallait, en homme d’Etat. Aujourd’hui, abordons les bases des voies possibles.

Les premières réactions, émanant principalement des deux partis écologistes, appellent en somme le Conseil fédéral à se mettre à genoux pour ramasser les morceaux et tenter de reconstruire l’accord, cela tout en prenant les devants pour éviter d’éventuelles rétorsions. Cette attitude est tout à fait insensée, tant les conditions posées par l’accord étaient inacceptables, entre sacrifice des salariés et indépendants des régions frontalières, mort définitive de la démocratie directe helvétique et concurrence déloyale envers nos petites et moyennes entreprises.

Le Conseil fédéral met lui-aussi un pied dans cette mauvaise direction en affirmant vouloir débloquer le milliard de cohésion pour apaiser l’Union européenne. Ce faisant, il conforte bien malgré lui l’idée selon laquelle il ne s’agit nullement d’un milliard volontairement accordé par la Suisse par pur altruisme, mais bien du prix de la paix ou, dit plus crûment, du montant de la rançon permettant de vivre une nouvelle décennie sous la « protection » relative du parrain bleu et jaune.

L’adhésion, c’est remplacer la peste par le choléra

Le positionnement du parti socialiste, lui, mérite un court instant de réflexion. Le parti à la rose, en effet, avait été l’un des premiers à suivre l’UDC dans la remise en question du texte négocié à Bruxelles. La frange syndicaliste qui subsiste encore en son sein a su faire entendre les menaces réelles qui pesaient sur le salariat – ces mêmes critiques que l’UDC avait mises en avant en 2014 lors d’une votation qui restera dans les mémoires.

Une fois l’accord cadre au sol, on aurait pu espérer voire le parti socialiste s’engager pour des négociations garantissant la protection des salaires, les mesures d’accompagnement et les contrôles quant à l’arrivée de main-d’œuvre étrangère bon marché. Que nenni. Inchangé dans son programme, le dogme reste celui de l’adhésion à l’Union.

Adhérer à l’Union européenne, pourtant, ce serait perdre – outre toute espèce de démocratie directe ou de souveraineté – nos garanties salariales et sociales et notre droit du travail, enviés dans le monde entier. La Cour de justice européenne a été sans appel lors de ses derniers jugements, notamment en Autriche : il n’y a pas de place pour la protection des salariés locaux face à l’impératif du marché commun.

Construire notre relation en évitant les erreurs du passé

Quel qu’en soit le prix, quelles qu’en soient les conséquences, la construction des prochains accords doit prendre en compte les exigences formelles minimales suivantes :

  • aucune soumission à la Cour de justice de l’UE ou à tout autre tribunal étranger ;
  • aucune reprise « dynamique » – comprenez automatique – du droit européen ;
  • aucune acceptation a priori de la jurisprudence européenne à venir ;
  • aucune clause guillotine ou autre mécanisme de résiliation groupée.

Si une seule de ces conditions ne devait pas être remplie, nous devrions nous trouver à nouveau et avec fermeté dans le camp des opposants.

On pourrait y rajouter des exigences matérielles, telles que la garantie des mesures locales de protection des salariés et indépendants indigènes, la garantie des principes locaux en matière de concurrence, loin de la vision déshumanisée de l’UE et la garantie de l’autonomie suisse sur les tâches régaliennes ainsi que le contrôle de sa politique démographique.

Vous remarquerez que l’accord institutionnel réussissait la performance d’être défavorable à la Suisse dans strictement toutes les catégories mentionnées ci-dessus. En simplifiant à peine, il associait les inconvénients des Bilatérales I (clause guillotine) et des Bilatérales II (reprise dynamique du droit). Tout cela sans rapporter d’avantage flagrant à notre pays…

Regarder son voisin yeux dans les yeux, avec respect et dignité

Comme nous avons pu le voir dans le premier article, l’attitude hautaine et suffisante de l’UE a joué un grand rôle dans la stagnation des négociations. En répondant qu’il n’y aurait plus de modification alors que la Suisse envoyait une délégation présidentielle, l’Union a fait le choix du blocage. Il faut concéder qu’elle n’est pas seule responsable et que les autorités helvétiques l’ont parfois confortée dans son sentiment d’omnipotence : durant des années, la Suisse a pris l’habitude de s’incliner et de céder devant Bruxelles, allant jusqu’à refuser l’application de votes populaires et d’articles constitutionnels.

Dès aujourd’hui, nous pouvons repartir sur des bases saines. Nous pouvons chercher des terrains d’entente – plus modestes sans doute, mais plus efficaces. Toute ambiguïté doit être levée quant à d’éventuelles velléités d’adhésion ou de rapprochement excessif – le peuple suisse les a toujours rejetés dans les urnes. Il faut exprimer clairement que seul un rapprochement économique et pratique bénéfique à tous sera accepté.

C’est dans un tel état d’esprit que la Suisse et l’Union européenne pourront continuer leur collaboration. Yeux dans les yeux, avec respect mutuel, tout en préservant leur dignité. Mieux vaut un accord moins complet qui avantage réellement les deux parties et ne viole pas le fondement même des institutions helvétiques.

Yohan Ziehli

Né à Lausanne en 1993, Yohan Ziehli a grandi entre les vignes de Lavaux et de la Riviera. Amateur de produits du terroir, lecteur compulsif et pianiste à ses heures perdues, il travaille pour le groupe de son parti au parlement fédéral en tant que juriste, spécialisé dans les questions de politique extérieure, institutionnelle et démographique. Il est conseiller communal et vice-président de l’UDC Vaud.

62 réponses à “Accord cadre, adhésion ou liberté (partie 2/2)

    1. A un moment donné il faut écrire des commentaires un peu sensés, vous n’êtes pas très crédible.

    2. Hitler, again! Qu’est-ce que la gauche se ferait chier sans ce bon vieux Hitler.

      1. A quand les excuses de l’UDC envers les Suisses Résistants comme mes grand-parents et envers l’Union Européenne pour les propos de 2019 ? Un jour, l’UDC aura un procès de, citoyens déterminés pour ses comparaisons nauséabondes et sa réécriture de l’histoire.
        https://www.letemps.ch/opinions/ludc-hitler-leurope

      2. Considérer que tout ce qui est lié à l’Allemagne d’avant 1946 est nazi, ça friserait l’amalgame raciste, non ?
        Il faut vraiment n’avoir rien d’autre à faire de son vendredi après-midi pour venir déterrer cette vieille histoire de drapeau du deuxième empire allemand (donc rien à voir, mais vraiment rien avec le 3è) et la publier en commentaire d’un article argumenté et détaillé sur les relations entre la Suisse et l’UE.

        Vous critiquiez les trolls il y a quelques jours sous un autre article. Finalement, vous n’en êtes pas si éloigné…
        (PS: par ailleurs, en publiant pour la 3è fois le même lien vers le même article, ce que vous faites, c’est du flood. Je vous ai déjà averti que ce comportement peut être sanctionné de suppression des messages. Je ne le fais pas car je suis attaché à la liberté d’expression, mais si vous agissez comme cela plutôt que de discuter ou débattre, vous n’avez pas votre place dans cette zone de commentaires).

        1. Personne n’est naïf. Utiliser un drapeau du 2ème Reich au 21eme siècle par un professeur d’allemand est comme un américain qui utilise le drapeau des Confédérés sudistes au Capitole le 6 janvier 2021…On ne peut plaider l’ignorance derrière ces symboles …

        2. Pour une fois je suis presque d’accord avec vous, surtout concernant les prochains accords qui devront prendre en compte les exigences formelles minimales que vous décrivez en 4 points.
          Par contre vous passez sur la « manière » dont s’est comporté le gouvernement Suisse depuis une décennie, qui va poser problème à l’Europe. C’est un problème de crédibilité auquel notre industrie va devoir être confronté maintenant. De plus comme Parmelin leur a sans doute annoncé la mauvaise nouvelle des contrats sur les nouveaux avions qu’ils n’auront pas, nul doute que l’Europe va nous faire payer notre arrogance. Comme sous-traitant dans un domaine de la sécurité en avionique, les nouvelles vont plus vite que les annonces du département militaire fédéral mais cela ne va surement pas plaire à l’Europe ni à certains de nos partenaires…

    3. Un parti politique comme l’UDC qui fait du révisionnisme sur ses propres propos à Orbe en 2019 vis-à-vis de l’Union Européenne n’est pas compétent en matière d’Accord-Cadre et n’est pas compétent pour gouverner tout court.

    4. Deux et deux font quatre : l’UDC a comparé l’Europe à l’Allemagne hitlérienne à Orbe en 2019 et ne s’est jamais excusée. L’UDC n’est donc plus digne de participer aux débats Suisse-Eutope. Créons un RÉFÉRENDUM pour un nouveau partenariat EUROPE-SUISSE.

  1. Utiliser des analogies comme peste et choléra en pleine pandémie est de fort mauvais goût, jeune homme, et une arnaque intellectuelle. Il est vrai que l’UDC est le seul parti de Suisse à ne pas soutenir la Loi anti-Covid et ses mesures anti-pandémie …

    1. Si vous répondez une chose pareille, c’est vraisemblablement que vous n’avez pas suivi le détail des débats.

      Si vous parlez d’arnaque intellectuelle, vous devriez au moins lire le détail des débats sur les mesures liées à la pandémie.

      Mais vous nous montrez une fois encore que vous êtes passé maître dans l’art de sortir du sujet. Libre à vous de ne pas aimer certaines expressions de la langue française.

      1. Évidemment l’UDC manque de culture. L’expression venant de l’Odyssée est de tomber entre Charybde et Scylla… Je ne sombrerai pas ni dans le populisme de droite de l’UDC ni dans le populisme de gauche du POP, qui subiront le même sort historique…

        1. Je connais mes classiques merci. Et merci de confirmer – malgré vous – que j’utilise une expression commune

          Par contre, comme pour vos interventions sur les derniers articles, je cherche toujours le rapport.
          Pas que votre avis sur la culture me désintéresse – mais le thème ici, c’est l’après accord cadre.

      2. L’UDC est le seul parti à ne pas appeler voter OUI à la Loi Covid et a demandé la dissolution de la task force sur le Covid19. Voici la vérité et vous ne pouvez nier la réalité à moins d’être un Stalinien…

        1. “stalinien”.

          Et le début de votre commentaire visait à critiquer le fait que j’utilise des mots trop durs.

          Vous êtes décidément une drôle d’attraction.

          1. La ré-écriture fausse de l’histoire est une technique stalinienne que vous utilisez allègrement. Que l’UDC compare l’UE à Hitle, à la peste et au choléra en sont aussi des manifestations staliniennes objectives…

  2. Que l’UDC en VAUD compare l’UE à Hitler, Peste et Choléra n’est pas signe de RESPECT ET DIGNITE pour l’Europe. HONTE A L’UDC. Ma famille a perdu une parente dans un camp de concentration et mes grands-parents ont combattu les Nazis … et je ne veux pas revenir sur la fabrication du Zyklon B en Suisse…

    1. Personne “en Vaud” n’a parlé d’Hitler, à part vous. Parlez vos soucis si vous le voulez, mais cela n’a rien à faire ici. S’il y a ici une personne assez ignoble pour parler des heures sombres de l’histoire, c’est vous et personne d’autre François Donneur.

      Je sais que vous êtes obsédé par la possibilité de critiquer l’UDC. Mais attention. Votre rapprochement aux événements des années 1930-40 devient presque pénal.

      1. Orbe, UDC, 2019 : lisez l’article dont je vous envoie une deuxième fois le mien et allez envoyer une plainte pénale contre vos collègues de l’UDC pour leur propos de 2019.
        https://www.letemps.ch/opinions/ludc-hitler-leurope
        Quant à IG Farben, un de ses sièges fut en Suisse durant l’Allemagne hitlérienne, ce qui est un fait historique avéré. Et le Ziklon B est un pesticide encore utilisé récemment dans le monde et bien d’autres pesticides furent utilisés comme gaz de combat durant la première guerre entre autres …

        1. … sans parler du tristement célèbre insecticide DDT mis en place par Geigy en 1943 … et qui traversera la guerre du Vietnam…

  3. Revenons aux fondamentaux: l’accord n’était pas favorable à la Suisse et le CF a eu raison de le rejeter clairement. Aller jusqu’au clash en votation populaire aurait été une bien plus mauvaise stratégie.
    Maintenant il est évident que ce rejet aura un coût: soit, la souveraineté (au moins ce qu’il en reste) d’un pays a plus de valeur que la perte – hypothétique – de quelques points de PIB.
    Quant à l’UE, quelques mesures de rétorsion temporaires seront de bonne guerre, mais elle devrait veiller à ne pas exagérer. La libre circulation bénéficie principalement à l’UE, les transports Nord-Sud utilisent des voies de transit routières et ferroviaires performantes à prix sous contrôle, le nombre d’étudiants étrangers venant en Suisse est supérieur à celui des Suisses allant à étudier à l’étranger, etc. La Suisse a donc quelques bonnes cartes à jouer si d’aventure l’UE recherchait un peu trop la confrontation.

  4. Finalement, le rejet de l’accord-cadre est peut-être une bonne chose. Les Suisses sont généralement pragmatiques et peu portés sur les grandes envolées idéologiques (voir p.ex. les récents sondages sur ce fameux accord-cadre). Quand il s’avèrera clair que d’être mis à l’écart de l’Europe porte préjudice à notre économie et à la prospérité qui est la nôtre depuis que nous avons réussi à nous connecter quand même au marché européen sans en faire formellement partie (ce qui nous a néanmoins privés de tout droit de participation aux décisions prises par les membres à part entière de l’UE, tout en étant bien obligés de les reprendre en grande partie), il tourneront le dos aux marchands d’illusions “souverainistes”. Il est symptomatique que l’adhésion à l’EEE, voire même à l’UE, redeviennent déjà des options envisageables, alors qu’elles étaient devenues complètement taboues ces dernières décennies.

  5. Comparer les pro-européens à la peste et au choléra est d’un scandale absolu et peut être soumis à une plainte pénale pour incitation à la haine. Quand on sait qu’actuellement 2.5 million de pauvres personnes du Yémen sont touchées par le choléra et que la peste fait encore des ravages en Afrique et Amérique du Sud, votre comparaison est de très mauvais goût. On parlait de peste brune pour désigner les Nazis : est-ce cela que vous insinuez ?

    1. “la peste ou le choléra \la pɛs.t‿u lə kɔ.le.ʁa\ féminin
      Locution nominale
      Dilemme où on doit choisir l’un des deux mauvaises choses.
      Un lecteur assidu rechigne à rester au soleil. Il le fuit comme la peste ou le choléra, quand bien même a-t-il le cuir tanné du terrassier. — (Anthony Palou, Êtes-vous ombre ou soleil ?, LeFigaro.fr, 2010)”

      Quant à votre obsession sur le nazisme, je n’y répondrai pas.

      1. Écrire Peste ou Choléra en pleine PANDÉMIE est inacceptable. On ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu…

  6. Bravo à la Suisse de ne pas vouloir perdre son âme en adhérant à l’ UE avec les contraintes dans lesquelles on veut la soumettre. La Suisse est le modèle de démocratie le plus abouti quand on la compare avec tous les autres pays. L’UE devrait s’en inspirer et respecter ce « petit » pays qui est souvent maintenant pris en exemple dans différents domaines : éducation, recherche scientifique, dynamisme économique , qualité de vie …….Avoir sa liberté n’est pas facile mais cela mérite bien un effort pour ne pas se soumettre à la pensée dominante . Bon courage . Le français voisin que je suis , constate après toutes ces années les erreurs de l’UE , mais j’ai bien peur qu’on ne corrige pas la direction prise.

  7. Ces comparaisons nauséabondes n’apportent rien au débat , elles ne font que l’envenimer !
    Nous sommes au coeur de l’Europe et c’est un fait que personne ne peut nier .
    Les Etats qui la composent se sont forgés depuis 1000 ans principalement autour de conflits , mais au-delà de ces guerres pour un pouvoir éphémère, les intellectuels ont su communiquer et développer une science et une culture européennes qui dominent le monde d’aujourd’hui .
    ( si on peut parler de la suprématie quantique aujourd’hui, nous le devons à des cerveaux européens, de même que l’intelligence artificielle, la science moderne en générale…, tout autant que les droits de l’homme, …, mais aussi la peinture, la musique, le cinema, la littérature ,…, les universités, …)
    Alors que les armes se sont tues , il nous reste l’essentiel sur lequel nous pouvons construire notre avenir sans frontière , sans nous regarder perpétuellement en chiens de faïence …
    L’accord cadre allait trop loin pour un pays non membre de l’UE parce qu’il ne pèserait pas sur ses décisions internes , mais l’adhésion offre l’avantage de participer pleinement à la construction de l’Europe dont nous faisons partie . Dans ce cas de figure , il faut nous projeter comme un acteur de l’histoire et non comme un spectateur passif , telle une vache regardant continuellement passer les trains …

    1. Je vous remercie pour ce commentaire qui apporte du fond – le désaccord bien exprimé est le meilleur moyen de faire progresser toutes les opinions.

      Nous sommes du même avis concernant l’accord cadre. Au sujet de l’adhésion, je comprends votre point de vue selon lequel il vaut mieux participer avec droit de vote que regarder la caravane passer et en subir les conséquences sans dire mot.

      Toutefois, je doute de la réelle influence que notre pays pourrait prendre sur les processus décisionnels. En terme de sièges, nous nous trouverions à un niveau comparable à la Bulgarie, avec environ 15 sièges sur 700. Toute la question est donc de savoir si notre marge de manœuvre en dehors de l’Union est plus grande que notre pouvoir de codécision en cas d’adhésion. Vous pouvez vous douter de mon avis à ce sujet.

      1. Quand l’UDC ne veut pas assumer ses propos de 2019 à Orbe comparant l’Union européenne à l’Allemagne hitlérienne et dans cette même chronique, dans ce Post même, on accuse l’Union Européenne de “vision déshumanisée” (et je vous cite TEXTO) alors que l’UDC est le parti de Suisse qui est le moins en prise avec les préoccupations humaines, que ce soit pour la loi Covid19, les lois et initiatives environnementales et les initiatives pour les entreprises et multinationales responsables.

        SOYONS DÉMOCRATIQUES ET SOUMETTONS L’ACCORD CADRE AU PARLEMENT ET PAR RÉFÉRENDUM. UN ANTI-EUROPÉEN N’A PAS LE DROIT DE PRENDRE EN OTAGE TOUTE LA SUISSE.

        1. @François Donner: j’étais présent en 2019 à Orbe. Je sais exactement ce qui a été comparé (le système top-down plutôt que bottom-up). La personne qui est obsédée par les années trente et quarante, ici, c’est vous.

          Quant à votre appréciation de ce que sont les “préoccupations humaines”, honnêtement, elle ne m’intéresse que peu, tant vous manquez aux exigences les plus élémentaires de l’argumentation. (en quoi les lois antiagricoles absurdes et contre-productives seraient elles des “préoccupations humaines”, plus que d’autres sujets ? Poser la question c’est y répondre).

          Finalement, votre dernier paragraphe exprime bien votre incompréhension du système référendaire. Ce dernier, introduit en 1874 pour contrebalancer l’octroi de nouvelles compétences à la Confédération, sert à bloquer des projets, pas à en créer. Pour cela, il y a l’initiative populaire.

          Par ailleurs, votre dernière phrase démontre que vous considérez la Suisse comme un état présidentiel où le pouvoir est concentré entre les mains d’une personne alors que le Conseil fédéral fonctionne en collège. (puisqu’on en est là, autant préciser que c’est précisément parce que le parlement a fixé des exigences strictes que l’accord cadre a été refusé. Il est tout à fait faux de prétendre que ce dernier a été contourné).

          1. Quand par deux fois vous écorchez mon nom de famille, cela confirme ce que je pense de vos non préoccupations humaines. De plus, si l’UDC fait REVOTER DEUX FOIS le droit du bail au parlement pour bien enquiquiner les locataires (l’UDC étant le parti des gros lobbys protectionnistes, anti santé, anti environnement et antisociaux), elle devrait permettre de faire VOTER UNE FOIS sur l’accord cadre comme bien des partis qui représentent plus, d’électeurs que l’UDC le demandent…

          2. Vous continuez de mécomprendre les rapports CF-Parlement. Jamais, au grand jamais, le Conseil fédéral ne présente au parlement un projet qu’il souhaite refuser de sa propre initiative.

            En revanche, le parlement peut soumettre une demande au Conseil fédéral par voie de motion. Les partis dont vous parlez connaissent cela et sont libres de proposer une telle motion.

            Par ailleurs, c’est précisément parce que le parlement a fixé des conditions strictes au sujet de l’accord cadre que le Conseil fédéral a été amené à le rejeter. Contrairement à vos affirmations erronées, il y a eu plusieurs débats au parlement sur cet accord, et les trois points litigieux ont été explicitement exclus par le parlement. Le Conseil fédéral n’aurait donc pas pu signer l’accord et les chambres n’ont pas été contournées

      2. Heureusement, l’influence que peut avoir un membre (pays en Europe, canton en Suisse p.ex.) d’une association n’est pas nécessairement proportionnelle au nombre de sièges qui lui sont démographiquement attribué. Personnellement, j’ai suffisamment confiance en notre capacité de faire valoir notre expérience d’une “union” d’états vivant en bonne harmonie, avec des langues et des cultures différentes, et à faire passer des propositions intelligentes au sein de l’UE pour en améliorer le fonctionnement et rendre ses institutions plus proches des aspirations des peuples européens. L’UE (moins de 30 ans d’existence dans sa forme actuelle) n’est certes pas parfaite, mais elle est perfectible et ce n’est pas en la regardant dédaigneusement, voir haineusement, du haut de nos “cimes séculaires” que nous ferons oeuvre utile pour notre continent. Maintenant, si on préfère que nos pays soient à la botte des autres grandes puissances (rappelons-nous, pour ne prendre que cet exemple, ce qu’il est resté de notre “souveraineté” quand les Etats-Unis nous ont fait les gros yeux à propos de notre sacro-saint et “non-négociable” secret bancaire!) …

        1. @Keltoi : vous avez raison, l’influence réelle n’est pas forcément proportionnelle au nombre de sièges. Cependant, en confiant les instruments juridiques à une entité étrangère pour lui permettre d’imposer légalement sa volonté et ses intérêts, on réduit notre marge de manoeuvre. Pas certain que les avantages supposés accompagner cela suivent.

          Typiquement, en cas d’adhésion, nos mesures d’accompagnement s’écroulent (jurisprudence actuelle de la CJUE contre laquelle divers Etats dont l’Autriche ont déjà essayé de se lever), nous devons accepter la directive sur la citoyenneté et perdons de facto le droit d’initiative et de référendum sur les sujets importants, puisque le niveau de décision monte d’un échelon. On peut vouloir cela, mais c’est tout à fait contraire à la volonté exprimée par le parlement en 2019 lors des débats sur l’accord institutionnel.

          Par ailleurs, les éléments décrits ci-dessus ne sont qu’une photo en l’état actuel des choses. En adhérant, il faudra accepter toutes les nouvelles directives. Quand on voit le mal qu’une puissance comme la France ou, il y a peu, comme le Royaume-Uni, a pour faire valoir ses intérêts face à ceux de l’Allemagne – par exemple – il faut concéder que la Suisse n’aura qu’un pouvoir anecdotique.

          Quant à l’argumentation concernant les Etats-Unis, je pourrais volontiers y souscrire si les Etats membres de l’Union résistaient mieux que la Suisse à la volonté de Washington. Il suffit de suivre les affaires d’espionnage pour se rendre compte qu’il n’y a absolument aucun contre-pouvoir européen en la matière. L’UE est bien souvent une simple caisse de résonance de la politique étrangère américaine…

          1. De nouveau, l’UE n’est pas parfaite dans sa forme et son fonctionnement actuel, … mais c’est mieux que rien! Dans l’exemple que je citais, les pays de l’UE ont en tout cas mieux résisté à “Washington” qu’a pu le faire la petite Suisse isolée. L’UE, par le nombre de ses habitants et son poids économique, est quand même mieux à même de résister aux Etats-Unis, à la Russie ou à la Chine par exemple que chacun des pays qui la composent pris isolément. Ne pas vouloir l’admettre, c’est nier l’évidence. C’est d’ailleurs exactement ce qui a conduit il y plus de 700 ans trois petites vallées alpines à s’unir (très partiellement d’ailleurs, bien moins fortement que l’UE actuelle) pour être plus forts ensemble que séparés. Et si on est d’accord que l’Europe n’a pas encore une voix suffisamment forte et entendue dans le monde, il faut oeuvrer à améliorer cela, pas à l’affaiblir encore plus! Le problème n’est pas “trop d’Europe”, mais “pas assez d’Europe”!
            Cela dit, j’apprécie votre volonté de dialogue, ce qui est rarement le cas dans les milieux “europhobes”.

  8. L’article de Ziehli est parfait. D’accord à 100% y compris avec le ton et les allusions.

    Juste un point: pour le milliard de “cohésion” il faudrait plutôt parler de tribut que de rançon.

    Quant au troll Donneur (de leçons) il commence à nous les briser menu. On en a ras le bol de cette autoflagellation culpabilisante sur la 2ème guerre mondiale. Ca date. C’est un disque rayé des annees 90.

    La Suisse n’a pas à se repentir de son attitude à l’époque. L’affaire des fonds en déshérence n’était rien d’autre qu’une action de guerre économique de la finance US pour forcer la citadelle bancaire suisse. Et grâce à tous les idiots utiles donneurs de leçons, la Suisse a perdu cette guerre. Les banques UBS et CS sont aujourd’hui des banques américaines très mal gérées, qui travaillent clairement contre l’intérêt du peuple Suisse.

    Heureusement, monsieur Donneur se déconsidére lui-même par ses exagérations ridicules. Comme disait l’autre: “Tout ce qui est exagéré est insignifiant”.

    1. Un Monsieur Martin qui se cache dans l’anonymat car il a peur de ses opinions et de ses insultes derrière son clavier est plus qu’insignifiant… Libre à vous, de ne pas reconnaître le rapport Bergier et de n’avoir pas reconnu chez Ziegler que la “Suisse lave plus blanc”… Les élites suisses que soutiennent l’UDC ont déconsidéré la Suisse par le blanchiment d’argent pendant que le peuple suisse trinque par ses loyers trop élevés, des primes d’assurance maladie astronomique et l’empoisonnement graduel de nos sols par les pesticides chimiques qui vont détruire la capacité de nous nourrir.

  9. Keltoï est très naïf. Il fait vraiment penser à cette caricature fameuse où on voit un petit poisson qui se précipite dans la gueule d’un cachalot en disant: “Je veux participer, je veux influencer la décision de l’intérieur”.

    Ces euroturbos sont incorrigibles. C’est comme Roger Nordmann l’autre soir à Infrarouge. Il pense exactement comme le petit poisson de la caricature.

    Ce discours n’a plus aucune crédibilité. Et les socialistes euroturbos devraient faire bien attention. Leur parti est en sursis électoral, fragile. Les salarié(e)s, qui sont leur électorat traditionnel sont sur le point de de déserter le vote PS car ils ont compris que ce parti est complice de la politique antisociale de l’UE. Pour cette raison, dans tous les pays européens, les partis socialistes ont chuté en dessous de 10%. Si le PS continue sur la ligne Nordmann Chérix, et s’il refuse de faire bloc derrière la ligne sociale de Pierre Yves Maillard, le PS est foutu.

    Je pense que Roger Nordmann a fait perdre plusieurs points d’électorat à son parti par son discours de mauvais perdant sur Infrarouge. Il devrait changer de parti. Il serait mieux à sa place chez les Verts lib, le seul parti qui peut encore se permettre d’être pro européen, car c’est un parti de bobos.

    Au PS il va y avoir un écrémage. Bobos contre prolos. Les électeurs PS issus du monde du travail vont faire bloc derrière la ligne Maillard. Cet électorat là ne fera plus jamais confiance aux euroturbos qui veulent la mort des mesures d’accompagnement. Les PS euroturbos ne pourront plus compter que sur l’électorat des fonctionnaires et des bobos, pas sur celui des salariés du privé… Pas sûr que ça suffise pour permette à un garçon comme Roger Nordmann de rester au Conseil national.

    1. Je ne suis pas socialiste mais derrière votre lâche pseudo, vous distillez les mensonges. Les socialistes en Europe vont bien au-delà des 10%…En Espagne, par exemple, les socialistes au pouvoir sont à 28%. Ils ont des pourcentages élevés au Portugal et dans les pays nordiques. En France, ils détiennent les mairies de Paris, Marseilles et Lille, notamment…

      1. Bon, il y a peut-être des cas particuliers dans certains pays. Par exemple au Portugal. Mais en Espagne, il semblerait que le nouveau parti populiste Vox prend beaucoup d’électeurs à la gauche.

        Dans l’ensemble, en Europe la social-démocratie est en chute libre. C’est normal. La social-démocratie tirait sa légitimité du fait qu’elle défendait les ouvriers et les salariés, bref les petites gens. Et elle avait obtenu quelques succès dans l’après guerre, au bénéfice des catégories salariées. Mais dans l’Europe actuelle, qui n’est rien d’autre que le camouflage des intérêts des grandes entreprises multinationales, la social-démocratie a été complice du bazardage total des acquis sociaux.

        Il ne reste bientôt plus rien de l’amélioration du niveau de vie de la petite classe moyenne qu’on avait connu depuis l’après-guerre. Et c’est la gauche social-démocrate qui en est responsable car elle a soutenu toutes ces politiques régressives. Forcément, ça se paye aux élections car l’électorat populaire s’est détourné de ces partis qui ne leur servent plus à rien. Les partis bourgeois sont moins pénalisés car on n’attend pas d’eux qu’ils défendent les acquis sociaux.

        Dans cet accord cadre, il était très clair que ce que voulait Bruxelles c’était avant tout l’abandon total par la Suisse des mesures d’accompagnement, qui permettent tant bien que mal de lutter un petit peu contre le dumping social. Et il faut connaître la jurisprudence de la Cour Europeenne de justice avec ces arrêts Laval, Viking et Luxembourg, qui rendent obligatoire le dumping salarial. Donc, on savait ce que signifierait pour les salariés suisses la soumission à cette Cour prévue par l’accord cadre.

        Heureusement, les syndicats s’en sont aperçu et Pierre Yves Maillard a exigé l’enterrement de cet accord antisocial. S’ajoutant à l’opposition de l’UDC, la conséquence a été que l’accord cadre n’avait plus aucune chance de passer. Le Président Parmelin a été obligé d’en tirer les conclusions, en accord avec la majorité du Conseil fédéral.

        Le rôle joué par Pierre Yves Maillard dans cette affaire va donner un petit ballon d’oxygène au PS, et freiner un peu sa chute. Mais seulement à condition que ce parti fasse bloc avec Maillard, le tombeur de l’accord cadre.

        Si les gens comme Roger Nordmann s’opposent à la politique populaire de Maillard, et remettent la compresse pour un accord cadre antisocial, ça va plomber le PS, dont la décrue a déjà commencé. Quand je l’entendais parler à Infrarouge je faisais le calcul mental, minute après minute, des dizaines de milliers d’électeurs PS qui en l’entendant prenaient la décision définitive de ne plus jamais voter PS.

    2. 1/ Je ne suis pas socialiste 2/ A naïf, naïf et demi (rendez-vous dans quelques années)! Ces europhobes dogmatiques qui traitent sans arrêt l’UE de dictature (une insulte pour tous ceux qui vivent réellement sous une dictature) et qui jouent les matamores avec “Schweiz über alles” qui va montrer à l’UE de quel bois elle se chauffe me font bien rire (jaune) de leur prétention. L’UE peut se passer de la Suisse (même en y perdant quelques plumes éventuellement), pas l’inverse. Imaginons seulement une coupure complète des échanges entre notre pays et nos voisins, même de quelques semaines seulement. Ces voisins s’en sortiraient sans grand mal, mais la Suisse ne s’en relèverait pas. A propos de se chauffer d’ailleurs (et s’éclairer, se déplacer, etc.), j’ai entendu ce matin à la radio que l’accord électrique ne serait pas signé après la décision du Conseil fédéral, ce qui fait planer une lourde menace sur notre approvisionnement en électricité en hiver, surtout si celui-ci est rigoureux. Mais on pourra toujours se réchauffer en chantant fièrement le Cantique suisse pour célébrer notre “souveraineté” retrouvée, bien emmitouflés dans des couvertures 🙂 !

      1. Bien écrit ! Le Canada a maintenant des accords plus étroits économiquement et technologiquement avec l’Union Européenne que la Suisse, ce qui est un comble.

  10. “L’UE peut se passer de la Suisse…”

    Il vaut mieux lire ça que d’être aveugle.

    Evidemment qu’elle peut s’en passer, dans un certain sens, si on veut, mais c’est une ânerie monumentale de dire ça.

    A ce taux là, l’UE peut se passer du Royaume Uni aussi. Eh oui, elle va bien devoir s’en passer. Mais il n’en reste pas moins que le départ du Royaume Uni a démontré au monde entier que l’Union Europeenne est une prison dont un grand pays comme le Royaume Uni a voulu se sauver à tout prix. Le Royaume Uni a accepté de payer un prix très élevé pour retrouver sa liberté, car le Brexit va lui coûter très cher. Alors inutile de jouer la Schadenfreude en disant: bien fait pour ces abrutis d’Anglais, ils sont bien punis maintenant. Il faut plutôt constater que pour les Anglais rester dans l’UE était un tel cauchemar qu’ils ont préféré en sortir dussaient-ils en souffrir gravement.

    Cela parle un langage très clair qui montre que l’Union Européenne n’a plus aucun prestige et qu’elle est même devenue un repoussoir dont les menaces creuses ne font plus peur. Elle l’est visiblement aussi pour la Suisse, pays prospère et sérieux, puisque le gouvernement suisse a cru devoir rompre les négociations avec Bruxelles. Désolé Keltoi, la perte de prestige est pour l’Union Européenne, pas pour la Suisse.

    Personne ne parle d’une guerre commerciale que l’UE pourrait lancer pour mettre à genoux la Suisse, ce ne serait clairement pas dans l’intérêt de l’UE. On peut seulement s’attendre à quelques mesquineries du genre du refus de l’équivalence boursière, dont on sait comment ça s’est terminé.

    Vous êtes ridicule avec des arguments pareils.

    1. Si l’UE est une prison, le Royaume-Uni n’aurait pu en sortir librement. CQFD. Vos arguments anonymes ne valent rien.

      1. Le geôlier Barnier a tout fait pour rendre difficile et onéreuse leur libération.

    2. Argumentation ridicule! Pour ce qui est de l’importance des échanges vis-à-vis de l’UE, la Suisse n’est de loin pas le Royaume-Uni (l’ex-négociateur de l’UE soulignait à Infra-Rouge l’autre soir que les échanges avec la Suisse ne représentent que quelques % pour l’UE alors que les échanges inverses dépassent 50% pour la Suisse). Et il est quand même bizarre que si l’UE est une prison, le Royaume-Uni (L’Angleterre plutôt d’ailleurs, l’Ecosse en particulier ayant nettement voté pour rester dans l’Union européenne, … et bientôt peut-être pour quitter pour cela l’Union britannique!) ait pu la quitter si facilement. L’UE a accepté démocratiquement le résultat du vote britannique. Chiche que BoJo en fasse de même avec l’Ecosse, maintenant que la donne a complètement changé par rapport au vote précédent!
      Et pour ce qui est des “mesquineries”, la non-signature de l’accord électrique est apparemment déjà actée et pourrait avoir des conséquences extrêmement désagréable pour nous!

      1. Ce négociateur européen faisait une piètre impression: un petit rond de cuir médiocre à l’entendement limité. Un clerc de notaire.

        Dire que c’est pour complaire à des personnages aussi subalternes et sans intérêt que nos autorités étaient prêtes à brader notre patrie et nos sept siècles d’histoires.

        Je pense que beaucoup de gens ont ressenti la même chose que moi en découvrant le visage de ce bureaucrate insignifiant, qui aurait gagné à rester dans l’anonymat.

        1. @POLITOLOGUE: Quand on se met à juger les gens sur leur mine … (mais les attaques personnelles, au lieu de faire valoir des arguments, semblent votre marque de fabrique)! Peu m’importe d’ailleurs le physique de ce Monsieur, le fait est que les échanges de la Suisse avec l’UE ne présente que quelques % pour la seconde et plus de 50% pour ce qui nous concerne; ça n’a pas tout-à-fait la même importance!

          1. Je ne parle pas de son physique. Je parle de sa personnalité qui est celle d’un haut fonctionnaire, non d’un politique.

            Négocier un rapprochement institutionnel avec un pays, quel qu’il soit, est une affaire éminemment politique qui requiert des qualités d’homme d’état. Non d’exécutant administratif.

            Il ne s’agissait pas d’un accord technique sur la courbure des concombres. Il s’agissait de trouver l’architecture institutionnelle pour que la Suisse puisse trouver sa place dans un ensemble européen sans céder sa souveraineté. Pour celà un fonctionnaire n’a pas le niveau.

            Ce monsieur est sûrement un excellent homme de dossiers. Il lui manque évidemment la perception de ce qu’est un peuple comme le peuple suisse, ses institutions, son histoire, sa culture. Nous avons là un bureaucrate qui applique le règlement. Il est inapte à la mission. Pas étonnant que ça ait échoué.

            C’est d’ailleurs le vice fondamental de l’UE. Elle veut à tout prix éliminer la politique pour ne considère les problèmes que sous l’angle technique. On pense qu’il s’agit de traiter tout sous par des réglementations, parce que ne veut à aucun prix d’un arbitrage politique, qui risquerait d’être à plusieurs vitesses.

            Ca ne peut pas marcher. Vous aimez à citer des épisodes historiques ou une solution nous a été imposée de l’extérieur. Je vous prends au mot. Quand Napoléon a imposé l’acte de médiation en 1803, il n’a pas agi en rond de cuir appliquant le règlement. Il a agi en homme d’état, génial même, et d’abord il a étudié en profondeur les données de la Suisse, son histoire, sa culture. C’est pourquoi son travail a été fructueux.

            Cette Europe crèvera car elle est dirigée par des clercs de notaire comme Michel Barnier et comme ce monsieur que nous avons vu à Infrarouge et dont j’ai déjà oublié le nom, et non par des hommes d’état. Et si vous ne voulez pas comprendre ce que je vous dis, tant pis pour vous.

      2. La non signature de l’accord électrique est une excellente nouvelle!

  11. Ennoncer quatre lignes rouges ne fait pas une politique. C’est simplement un écran de fumée pour masquer la vacuité des propositions de l’UDC.
    La Suisse a le choix de quatre options avec l’UE: adhésion, EEE, accord cadre ou décrépitude des bilatérales. Ces quatre lignes rouges ne sont compatibles qu’avec la décrépitude, soit une répétition des années 90 que M. Ziehli est trop jeune pour avoir vécu.

  12. @ François Donneur:
    si des ténors de l’UDC ont effectivement montré quelques attractions avec le régime nazi, il faut clairement dire que ce parti s’est régulièrement distancié de l’extrême droite raciste et nazie.
    Cela n’empêche pas des dérapages comme celle d’un élu UDC Vaud qui citait -il y a quelques années- des paroles maurassienne, ce mouvement français d’extrême droite d’entre 2 guerres, profondément antisémite et prônant le nationalisme intégral.
    Note: voici une référence sur Maurras pour les curieux d’histoire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Maurras

    1. Merci M. Otten. J’ai donné un cours d’environnement à un Vice-président de l’UDC Vaud avant 2008 et nous avions des échanges excellents en terme d’agroécologie et écologie d’entreprise. Ce que je peux vous dire est que l’UDC de 2021 n’est pas celle de 2008 car les agrariens et les indépendants y sont partis, d’abord dans le PBD et maintenant en rejoignant au Centre les démocrates-chrétiens. L’UDC actuelle est Trumpiste et de mauvaise foi, avec les résultats que l’on connaît pour la démocratie et l’environnement aux États-Unis jusqu’à 2021…

    2. Pouvez-vous préciser? Quelles paroles de Maurras ont été prononcées par quel membre de l’UDC?

      Ca m’étonne un peu car en général les UDC n’ont pas le niveau de culture pour avoir lu un grand penseur comme Charles Maurras, quoi qu’on pense d’ailleurs de ses idées.

        1. Intéressant. Je me rappelle très bien ce Nicolet. Un excellent UDC à l’ancienne, de l’aile agrarienne et non blochèrienne. J’avais voté pour lui à cette élection et j’ai été très déçu qu’il ne soit pas élu. C’aurait été un autre Jean- Claude Mermoud, plein de bon sens. A midi il était en tête avec une avance de mille voix. A une heure, il était battu par Communauté des Etats Socialistes Latino Américains ( C .E .S. L.A.) Amarelle, quand les résultats de Lausanne sont tombés. C ‘est là que j’ai compris la technique de la gauche: favoriser l’immigration massive pour se créer, un électorat captif dépendant de l’aide sociale. Ainsi dans le Canton de Vaud la gauche est dans le fromage pour l’éternité et les Vaudois, qui sont devenus minoritaires dans le pays de Vaud, sont gouvernés par des étrangers. Ca fait regretter le gouvernement de L.L. E.E. de Berne, parce que les baillis se contentaient d’exploiter le peuple mais au moins ils n’ont jamais tenté d’asseoir leur pouvoir en changeant la démographie du pays!

          Jacques Nicolet n’avait certainement jamais lu une ligne de Maurras, contrairement à François Mitterrand et Charles de Gaulle qui ont été vraiment maurrassiens dans leur jeunesse, surtout Mitterrand. .

  13. Le négociateur européen nous donne des lessons de démocratie, tout comme le Royaume-Uni. Pourquoi ne pas en référer au parlement, voir au peuple sous référendum ? La Suisse sous le Conseil fédéral de Guy Parmelin est bien MOINS démocratique que le Royaume-Uni de Johnson ou la France de Mitterrand et de Chirac en termes de référendums et vote au parlement sur les relations avec l’Union Européenne

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