Les conditions économiques pour la paix

«Un an s’est écoulé depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et rien ne semble indiquer que les flammes de la guerre s’éteignent. Pourquoi la guerre continue-t-elle? Pourquoi les tensions militaires augmentent-elles à l’échelle mondiale?»

Par ce constat et ces questions fondamentales, un appel signé par de nombreux enseignants–chercheurs en sciences économiques a été publié dans le Financial Times du 17 février 2023. En effet, les facteurs ayant fait éclater cette guerre le 24 février 2022 se trouvent avant tout dans le domaine économique: il existe, en l’état, deux types de capitalisme qui se font face. D’un côté, il y a le capitalisme occidental (de matrice néo-libérale anglo-saxonne), qui depuis les années 1980 a poussé notre système économique vers la déréglementation, la libéralisation, la financiarisation et la globalisation effrénées. De l’autre, il y a désormais le capitalisme d’État dont la Chine est le leader au niveau mondial. Au milieu de ces deux blocs opposés se trouve la Russie, qui est une puissance militaire mais certainement pas (encore) une puissance économique sur le plan global.

Les tensions géopolitiques opposant l’Occident (chapeauté par les États-Unis) au bloc oriental (sous la sphère d’influence chinoise) portent sur l’hégémonie du pouvoir dont la déclinaison économique est la plus évidente et vraisemblablement la plus importante. La crise liée au Covid-19 a imprimé un virage à la globalisation dans la mesure où les États-Unis sont en train de relocaliser dans l’économie nationale une partie des activités économiques qui avaient auparavant été délocalisées dans les nations asiatiques afin de réduire leurs coûts de production. S’oppose à ce phénomène la tendance inverse, qui cherche à pénétrer les marchés occidentaux grâce notamment à la position créancière des pays comme la Chine, tandis que les États-Unis sont dans une position fortement débitrice au niveau international. C’est en effet la Chine qui investit désormais dans les économies occidentales, pour en tirer des bénéfices aussi en ce qui concerne l’innovation et le progrès technique, quand les États-Unis et l’Europe affichent à cet égard une perte de vitesse considérable.

Or, si l’on veut mettre fin au conflit en Ukraine, il convient d’empêcher que les États-Unis puissent continuer à avoir le «privilège exorbitant» (comme l’expliqua Jacques Rueff déjà en 1963) de pouvoir acheter à l’étranger sans payer réellement, du fait que le reste du monde (la Chine, entre autres) exporte aux États-Unis des produits sans rien recevoir en échange, mise à part une promesse de paiement dont l’objet n’est autre que cette même promesse. C’est donc ce désordre monétaire international qu’il est nécessaire de résoudre par une réforme structurelle du régime des paiements internationaux, parce qu’aucune monnaie nationale (à l’instar du dollar américain) n’est logiquement en mesure d’assurer le paiement final des transactions entre deux espaces monétaires différents. Dans ce désordre monétaire international, la Chine monte également en puissance, puisque l’émission d’un yuan digital pourrait remplacer l’utilisation du dollar américain dans le commerce international des BRICS (à savoir, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). D’ailleurs, le lancement d’une monnaie digitale de banque centrale par la Chine et son utilisation par les BRICS représentent en soi un facteur de tensions géopolitiques majeures, dans la mesure où le rôle du dollar américain au plan international en sera considérablement émasculé.

Les conditions économiques pour la paix à l’échelle mondiale reposent par conséquent sur la nécessité de repenser la globalisation ainsi que sur l’établissement d’un nouvel ordre monétaire international, tributaire de l’émission d’une véritable monnaie supranationale qui, toutefois, ne saurait remplacer les monnaies nationales mais devrait être utilisée pour le paiement final des transactions internationales entre les différentes banques centrales nationales.

Aussi longtemps que ces conditions ne seront pas remplies, les tensions géopolitiques continueront à se manifester et à nourrir les conflits, aussi bien sociaux que militaires, tant au sein des pays qu’entre ceux-ci, notamment entre les deux blocs formés respectivement par le capitalisme néo-libéral et par le capitalisme d’État.

Sergio Rossi

Sergio Rossi est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.

183 réponses à “Les conditions économiques pour la paix

  1. Le problème est qui gérerait la monnae supra-nationale concrètement, et avec quelle légitimité?
    Et cette solution fonctionnerait-elle de manière équitable pour les différentes populations?

    1. Bonjour Samy,

      Dans nos sociétés modernes où la monnaie fiduciaire (le cash) est de plus en plus dématérialisée au profit de la monnaie numérique (stockée sur les mémoires électroniques d’un bout de plastique de façon indépendante d’un compte bancaire), un système dual (national et supranational) pourrait trouver du sens avec une “monnaie numérique de banque centrale” (Central Bank Digital Currency). Au niveau national, l’argent numérique profiterait à l’économie réelle dopée par une consommation rendue nécessaire pour éviter les pénalités bancaires, par exemple, et cela supposerait un encadrement strict des taux de transaction bancaire par l’État afin d’éviter la dérive des tarifs pratiqués par certaines banques commerciales (cartes de débit) et organismes de cartes de crédits. Certes, l’État aurait un contrôle absolu sur l’argent de ses citoyens et des investisseurs domestiques, mais les citoyens pourraient en tirer profit, car cela permettrait de réduire les coûts pour le consommateur et par analogie l’État qui bénéficierait d’une taxation fiscale plus optimale, ce qui est non négligeable dans une période où le frein à l’endettement et “l’inflation galopante” (les guillemets précisant le fourre-tout de la notion d’inflation au sens moderne puisqu’on lui amalgame par erreur le phénomène de la “greedflation”) pénalise non seulement les moins bien lotis, mais sanctionne aussi les classes moyennes inférieures et supérieures. L’État rendrait par ailleurs plus performant son outil de la relance budgétaire, du seul ressort d’un gouvernement, sans compter qu’une monnaie numérique de banque centrale permettrait également une meilleure traçabilité de l’économie souterraine domestique et contreproductive, ainsi que les transactions criminelles (fraude fiscale, blanchiment d’argent, etc).

      Pour ce qui a trait aux échanges commerciaux internationaux, une “monnaie numérique de banque centrale supranationale” échangée entre les différentes banques centrales pourrait tout à fait être supervisée par la banque centrale des banques centrales internationales, c’est-à-dire la Banque des règlements internationaux (BRI).

      https://www.bis.org/press/p220621_fr.htm
      —-
      https://www.bis.org/press/p210623_fr.htm

      1. La BRI est-elle assez représentative pour jouer ce rôle?
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_r%C3%A8glements_internationaux#/media/Fichier:Bank_for_International_Settlements_member_states.svg
        Ensuite, pourquoi rajouter un organisme supranational si peu démocratique pour réglementer la monnaie sur toute la planète?
        Enfin, comme vous le dites – “l’État aurait un contrôle absolu sur l’argent de ses citoyens et des investisseurs domestiques”.
        Il y a tous les éléments d’une nouvelle dystopie.
        Pourquoi ne pas changer de logique? Croyez-vous vraiment que de passer à une société sans cash transnationale fera le bonheur de l’humanité?
        Je ne le crois pas du tout.
        Le dollar a produit d’énormes abus, mais au moins, à cause de ses défauts, il ne pouvait pas prétendre à s’imposer de manière définitive, partout.
        Or là, c’est un projet encore plus omnipotent, donc avec encore moins de contre-pouvoirs pour protéger les petits.
        Cela ne fait pas du tout rêver!

        1. Comprenez bien que je peux saisir vos craintes, Samy. Il n’existe pas de système monétaire parfait, par contre, il y a une multitude d’imperfections (et d’injustices économiques et fiscales) dans le système monétaire actuel. Nous ne pouvons pas revenir au troc à grande échelle, mais nous pouvons appréhender un nouveau système monétaire qui comporterait – à mon sens – plus de bénéfices que de risques pour les agents économiques honnêtes. Quant à la traçabilité, nous le sommes déjà tous – malheureusement et “nous l’avons voulu” – par internet, nos téléphones portables, nos cartes bancaires, nos caméras de surveillance, nos GPS sur les voitures, etc. Enfin, si nous ne stopperons pas un “progrès de société inévitable” (le numérique, l’IA) qui nous dépasse, autant en privilégier un qui pourrait réenchanter le monde (mais tout est relatif également).

          1. La traçabilité et l’uniformité à outrance n’est pas une fatalité. Elle est une vision, que je trouve maladive, patiemment mise en œuvre par des grandes puissances en manque d’imagination.
            Or ce mode de gouvernance a-t-il un avenir à long terme?
            Il n’est ni durable, ni souhaitable. Ce n’est même pas un progrès. C’est simplement un retour à une forme très sophistiquée de tyrannie.
            Entre cela et le troc, il y a assurément de la marge pour proposer des modes d’échange qui soient plus respectueux de l’être humain.
            D’autre part, l’idée qu’il faudrait forcément une régulation supra-nationale n’est pas prouvée. La démocratie ne peut être détachée d’un territoire délimité. Dès lors, il vaudrait mieux que les monnaies demeurent plus locales.
            Les contingences liées à cet état de fait sont à mes yeux préférables aux défauts liés à l’absence de délimitation des responsabilités.
            Cela n’empêchera jamais de commercer et d’échanger à un niveau plus large, mais imposera aux acteurs respectifs de le faire avec un minimum de responsabilité sociale/environnementale, chacun étant responsable de ses actes, ce qui fait gravement défaut actuellement.
            Qui sait, si cela ne porterait d’ailleurs pas ce réenchantement que vous souhaitez?

  2. Un énorme Merci pour ce brillantissime billet, mon très Cher et Estimé Ami Sergio, ainsi qu’un clin d’oeil particulier adressé au Professeur Louis-Philippe Rochon de Laurentian University (Canada); lesquels ont rédigé un condensé de leurs travaux académiques/recherches en macroéconomie dans un ouvrage intitulé: “AN INTRODUCTION TO MACROECONOMICS – A HETERODOX APPROACH TO ECONOMIC ANALYSIS” (Second Edition). Bien à vous.

    *****
    Un billet qui de surcroît tombe à point nommé, puisqu’il y a encore si peu j’exprimais un nouveau paradoxe en ces termes: “Nous sommes pourtant rentré, avec la mondialisation, dans la “version moderne d’une économie planifiée”. Une quadrature du cercle avec des forces inversées”
    *****

    J’en profite également pour souligner – un an après l’invasion initiale de l’Ukraine par la Russie – et les sanctions économiques et financières mises en place contre le principal belligérant – que les exportations russes de combustibles fossiles continuent, sans surprise, d’affluer vers divers pays du monde. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a réalisé plus de 315 milliards de dollars de revenus grâce aux exportations de combustibles fossiles dans le monde entier…dont près de la moitié (149 milliards de dollars) provenant des pays de l’UE. Pour visualiser les pays qui ont acheté le plus de combustibles fossiles russes depuis l’invasion, j’invite tout un chacun à en prendre connaissance via ce tracker:

    https://www.russiafossiltracker.com/

    1. Merci pour ce lien fort intéressant. Par curiosité, j’y ai fait un petit relevé et constaté qu’en une minute, la Russie a encaissé aujourd’hui pour ses ventes de pétrole, de gaz et de charbon 93’959 Euros de manière globale, dont 33’353 Euros de l’Union européenne. Sur cette base, ceci représenterait en théorie 3’788’426’880 Euros par mois à l’échelle globale et 1’344’792’260 par mois pour l’Union européenne.

      Au fond, la Russie n’est-elle pas payée par les pays sanctionneurs pour être sanctionnée? Quant à l’UE, n’a-t-elle pas dès lors beau jeu de faire la morale à la Suisse quant à la rigidité de sa politique de neutralité?

      En ce qui concerne la question de monnaie supra-nationale, que soulève le professeur Rossi, si l’Union européenne a l’Euro, pourquoi l’ONU n’adopterait-elle pas la sienne (question de néophyte)?

      1. Bonjour L. Rieden,
        Tout d’abord, je vous remercie pour votre intervention et suis ravi que ce lien vous intéresse.

        Ensuite, votre question est très pertinente à mon goût. L’ONU n’est pas un organisme monétaire – et a encore moins les compétences de la gestion/conduite des politiques monétaires – bien que l’ONU se laisse tenter par les crypto-actifs (Bitcoin; Ether…) qui ne sont pas des monnaies au sens de la monnaie par sa notion, mais un actif numérique (en ce sens, le terme de “cryptomonnaie” est un abus de langage pour les médiums Bitcoin, Ether, etc). Ce qui est fondamentalement différent, car dans leur cas, le gage de confiance des actifs numériques repose uniquement sur les détenteurs de ce médium d’échange et, par définition, n’est pas reconnu comme une monnaie (notion monétaire et risques assimilés) au niveau d’un organisme monétaire tributaire d’un système économique et monétaire. D’autre part, dans le cas de l’ONU, il faudrait un organisme de supervision, alors que les banques centrales sont déjà des organismes monétaires et la banque des règlements internationaux (BRI) un organisme supranational (“la Banque centrale des banques centrales internationales”).

        Bien à vous

  3. A côté du sujet. La base du conflit en Ukraine est le résultat d’un homme, Poutine.
    Si vous connaissiez, la Russie, vous sauriez que pour un russe, jeune ou pas, l’Ukraine est un pays artificiel qui doit retourner à la Russie.
    Poutine ne se préoccupe pas de l’économie. Les rentes énergétiques aurait dû être injecter dans l’économie, bref c’est un autre paradigme que le nôtre et les économistes signataires devrait s’occuper de leur domaine.

    Par contre, le sujet de la toute puissance du dollar en est un. Mais le sujet n’est pas là puissance des US, mais les grandes puissances. Toutes grandes puissances, sans exception, chercheront à s’imposer dans tous les domaines. Chine, Inde, US, c’est pareil. La Chine veut imposer sa monnaie dans le sud global avant de prendre le monde. L’Inde a cette idée en tête.

    On peut taper sur les US, alors que c’est aussi naturel qu’un lion mange une gazelle. Pour nous, mieux vaut que le puissant soit une démocratie.

    On ne peut pas reprocher au lion d’être un lion, ni à une grande puissance de se la jouer grande puissance, c’est la normalité depuis que l’humanité existe.

    Repenser la globalisation, c’est un vœux pieu des puissance inférieures. Mais le monde n’est pas morale, et le nouveau paradigme, ce sont des économies qui se séparent. Les pays anti-occidentaux, vont-ils marchander en yuan ? Rien n’est moins sûr. L’Inde ou la Russie qui se veulent grandes puissances, ne le voudront pas pour des questions de rivalité nationaliste, alors que du côté occidentale, personne songe à devenir grand.

    Votre globalisation fait fi des entités nationalistes très forte en Russie, Chine ou Inde.
    L’économie se croyait au-dessus des nationalismes, alors que ceux-ci ont pris le dessus en Russie et Chine.

    Les guerres sont devenus moins des batailles économiques que nationalistes. Il y a quelques dizaines d’années vous auriez eu raison. Les guerres nationalistes rendent le monde plus dangereux parce que la logique du bon sens économique à céder sa place à l’irrationnel.

    Bref, on ne peut pas demander à un grand de ne pas être grand, par contre, on peut se demander comment mieux rivaliser, comment devenir plus grand donc plus influent.

    1. Qu’importe que le lion soit démocrate s’il finit par vous dévorer… je ne vois pas la différence entre un lion démocrate et un lion autocrate – sinon dans la communication.
      D’autre part, vous avez tort de penser que les guerres actuelles n’auraient pas de fondements économiques. C’est même souvent les fondements principaux – la lutte pour un territoire étant une lutte pour accéder à des ressources économiques.
      Quand l’UE a demandé à l’Ukraine de choisir entre l’économie européenne et l’économie russe, elle a posé une partie des bases de ce conflit: à quelle zone économique serait rattachée le territoire de l’Ukraine?
      Bien évidemement, les complexes russes ont fait l’autre partie du chemin (prendre sa revanche et reprendre le territoire “perdu”), de même que l’opportunisme US (semer le chaos loin de chez soi est toujours intéressant pour l’économie des US). Il y a bien des racines économiques très importantes à ce conflit: ressources de la Russie (ce n’est pas un hasard que les gazdocus russes ont explosé l’an passé), territoire de l’Ukraine (quelles frontières pour les zones économiques respectives, accès à la Mer noire), rapports économiques entre UE et Russie (qui domine qui et jusqu’à où).
      La Chine tirera les marrons du feu. J’ai lu aujourd’hui qu’en février 2023 le yuan est devenue la principales devise étrangère pour le commerce international en Russie. C’est une première.
      Le petit frère est devenu le grand frère!
      Bien évidememnt, certains grinceront des dents, mais cela semble devenu inexorable: ce conflit marquera le déclin conjoint de la Russie (en tant que superpuissance, vers une puissance de 2e niveau) et de l’Occident (en tant que centre du monde).

      1. Le dollar restera un mythe, il a fonctionné tant qu’il n’avait pas à se confronter à une autre grande puissance, le piège tendu par les USA en Ukraine et otan ne semble pas fonctionner, Poutine veut une guerre d’usure avec ses rivaux, ils ont même trouvé un terme comme avec la résilience des métaux, ils utilisent le terme guerre d’attrition.

        Ne pas oublier que les USA jouent avec une de leur principale carte en visant l’Europe, à nouveau les USA comptent sur l’Europe pour servir de tampon entre eux et le reste du monde, de vieux démons presque oubliés ressortent de leurs cercueils, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie ont également des visées sur les territoires “ukrainiens”, vous (Samy) et Motus, vous parlez de lions, ne pas oublier que même les lions se font ravager par les tiques et autres espèces de nuisibles, que les lions ne s’attaquent pas aux paisibles girafes et qu’ils se font éventrer par des buffles.

        Nous voyons que le lion américain, n’est d’une part, pas si démocratique que ça (selon les county, les élections ressemblent plus à des ouvertures de soldes chez Tati), chaque county a ses “propres” règlements électoraux et parfois c’est vraiment surprenant et que ce lion n’effraie plus personne à partir du moment où Poutine met le pied dans la porte.

        Cette guerre en Ukraine est loin d’être terminée et loin d’être gagnée par le camp pro-américain, un bon général décide de s’engager dans une guerre que si il en connait les conséquences et les résultats, je signale toutefois que c’est la première fois que la Russie a l’opportunité de déclaré une guerre contre l’Europe depuis des siècles !

  4. Monsieur le Professeur, il y a un phénomène ont personne ne parle :

    Elon Musk a mis le grapin sur la société “Starlink”, étrange, peut de gens en parlent. Il s’agit d’une constellation de satellites et de mini-satellites permettant une couverture planétaire de connections digitales. Entre autre, vous pouvez vous brancher avec un simple smartphone équipé Starlink et communiqué au niveau mondial sans passer par des opérateurs terrestres. Ce réseau n’aura jamais les capacités en volume du réseau internet actuel, il ne sert qu’au transmissions téléphoniques et transferts de petits paquets de données, mais connaissant Elon Musk, on peut être certains que ce network sera réservé aux transferts bancaires. Il aura l’avantage de jouir d’un haut niveau de sécurité.

    Beaucoup de personnages parlent de la blockchain, malheureusement, ils ne savent pas de quoi ils parlent et il n’y a actuellement qu’une seule véritable blockchain qui fonctionne réellement, c’est celle du bitcoin, mais des négociations ultra secrètes ont lieu au sujet d’installer la véritable blockchain sur le réseau starlink, d’où les relations houleuses entre Elon Musk et l’establishment américain, notamment lors de son rachat de Twitter et ses positions vis-à-vis du monde politique américain.

    Je ne serais non plus pas surpris que Starlink devienne sous peu la plus importante solution de payement bancaire publique mondiale !

    1. Elon Musk ne ferait pas partie de l’establishment amériain?
      Elon Musk se la joue comme rebelle pour séduire le public au niveau international et proposer par la bande des solutions soit-disant “libres” qui sont tout à fait dans l’intérêt stratégique US.
      C’est typique de la politique US et de ses pseudo-entrepreneurs “indépendants” de la Silicon Valley.

      1. Il est vrai que l’Europe en matière d’avancées technologique n’est pas au rendez-vous !

        1. Il y a visiblement un partage de certaines tâches – et tout ce qui est stratégique dans un sens militaire est dévolu aux USA. Elon Musk participe de ce rôle, avec ses satellites soit-disant civils.
          Quant à l’UE, sa position est plutôt devenue celle du softpower et de l’entregent.
          Il y a des oppositions entre USA et UE, mais aussi des rôles attribués.
          Très grossièrement: c’est une forme de couple, avec Monsieur USA qui joue les gros bras et Madame UE qui s’occupe de séduire à l’international.

  5. Le remplacement du dollar à déjà commencé, bien commencé, c’est la raison de la nervosité de la politique internationale des USA, cette guerre en Ukraine n’en est que la résultante, les USA cherchent à s’imposer vis-à-vis de ses principaux rivaux et pas que la Chine et la Russie.

    Il ne s’agit pas uniquement d’un remplacement mais de l’exclusion du dollar comme monnaie d’échange commerciaux et financiers. ce qui va changer les paramètres géostratégiques mondiaux, nous verrons comment l’Europe va finir par résoudre cette crise principalement américaine avec la Russie, c’est pas encore gagner !

    1. Vous êtes grotesque quand vous affirmez qu’il ne s’agit pas uniquement d’un remplacement mais de l’exclusion du dollar comme monnaie d’échange commerciaux et financiers. Le dollar est plus fort que jamais, les nomenklatura russe et chinoise détiennent d’énormes quantités de cette monnaie. Les Etats-Unis ne cherchent pas à s’imposer, ils sont les plus forts. Le piètre stratège du Kremlin mais véritable criminel l’apprend chaque jour.

      1. “Le piètre stratège du Kremlin”, malgré ses actions, n’a pas le pouvoir de sauver le dollar.
        Et les responsables chinois ou occidentaux sont bien conscients de la réalité et se préparent assurément à l’après-dollar.
        Arrivera-t-on à une solution concertée? Peut-être… Mais même sans cela, c’est une question de quelques années pour que le règne du dollar ne soit chamboulé.
        Pour s’en convaincre, on peut regarder les tableaux de la dette américaine et leur évolution rapide.
        https://en.wikipedia.org/wiki/National_debt_of_the_United_States
        Avec la récession actuelle, le tableau va encore s’aggraver, et de beaucoup (car la dette US continue de s’accroître de manière très rapide, or, le PIB baisse, et cela va devenir intenable financièrement). Le dollar sera donc de moins en moins attractif, et soutenir la dette US sera bientôt du domaine de la science-fiction.
        En ce sens, une grande guerre est une tentation réelle pour beaucoup d’acteurs – afin de mettre l’impasse économique actuelle sur le dos de circonstances extérieures très négatives. Donc, les actes “du piètre stratège du Kremlin” arrangent peut-être de grands acteurs…
        Raison pour laquelle personne ne semble faire beaucoup d’efforts pour arrêter la guerre?

  6. “les facteurs ayant fait éclater cette guerre [en Ukraine] le 24 février 2022 se trouvent avant tout dans le domaine économique”. Vous pourriez ajouter en préambule “comme chacun le sait, ” ou “il est bien évident que “. Moi qui travaille dans les sciences dures, j’avoue que des affirmations comme la votre sans preuve ni démonstration me laissent de marbre. D’autre part, si j’ai bien compris les personnes qui ont étudié la façon de penser de M. Poutine, il serait surtout nostalgique du grand empire russe et de la grande URSS, donc avide de terres et de faire grandir la Russie. La Chine, le dollar, l’économie sont d’autres sujets

    1. “…il serait surtout nostalgique du grand empire russe et de la grande URSS…”

      Poutine n’a pas digéré la chute de l’URSS, qu’il qualifie même de “plus grande catastrophe géostratégique du 20e siècle, c’est vrai. Quant à sa nostalgie de la Russie impériale, c’est surtout l’image qu’il s’en fait dont il est obsédé – et même possédé au sens très dostoïevskien du mot. En réalité, celle-ci est en contradiction quasi complète avec la réalité historique. Son discours du 21 février 2022, qui visait à justifier son agression illégale et criminelle de l’Ukraine trois jours après, atteste de la notion biaisée qu’en pur “homo sovieticus” il se fait de la Russie pré-révolutionnaire. Elle est contredite par les historiens dans leur quasi unanimité, y compris par la Société historique suisse.

      Mais l'”historien” Poutine se trompe. La Russie de Nicolas II n’était plus celle de Nicolas 1er, dernier des autocrates, mais un régime plus proche des monarchies européennes – Nicolas II était cousin du roi d’Angleterre George V – que des régimes autoritaires. Or, Poutine n’entretient que l’image de ces derniers.
      Il oublie ou feint de manière délibérée d’ignorer que la révolution de 1917 aurait pu être évitée sans le coup d’état illégal de Lénine, toutes les conditions pour la transition de la Russie vers un régime de monarchie constitutionnelle étant réunies. La plupart des historiens s’accordent à cet égard.

      L’idée de monarchie constitutionnelle n’était d’ailleurs pas nouvelle en Russie en 1917, puisqu’elle était à l’origine du coup d’état manqué des Décembristes contre Nicolas 1er, Place du Sénat à Saint-Pétersbourg, le 14 décembre 1825. N’est-ce pas un vaudois, de la Harpe, conseiller de l’empereur Alexandre 1er auquel la Suisse, qui l’oublie un peu vite, doit sa neutralité depuis le Congrès de Vienne de 1815, qui avait proposé à celui-ci un projet de monarchie constitutionnelle? Or, Poutine ne retient de l’expansion de l’empire russe que celle réalisée sous Nicolas1er, pourtant responsable de la désastreuse guerre de Crimée (1852-55) qui eut, comme par hasard, l’Ukraine pour principal théâtre d’opérations.

      Il est vrai que le tsar de carnaval en poste au Kremlin est plus doué pour les concours de judo que pour ceux d’histoire.

      1. Merci Monsieur Leander pour ce cours d’histoire. On peut critiquer le détestable Staline mais il n’a pas laissé une Union Soviétique amoindrie, ni sur le plan territoriale, ni sur le plan politique. En revanche, et les signes avant-courreurs sont déjà observables ainsi que les mises en garde d’éminentes personnalités, le misérable Putin laissera une Russie fragmentée et durablement affaiblie. Ses admirateurs occidentaux nous abreuvaient, jusqu’il y a peu, d’armes russes absolument fabuleuses dont l’Otan n’aurait l’équivalent qu’à l’horizon 2040; las, trois fois hélas, le Grand Stratège équipe son armée de drones iraniens propulsés par des moteurs de tondeuse à gazon de fabrication autrichienne. Cela explique peut-être la position ambigüe de l’Autriche.

    2. Dans la tectonique des plaques, Poutine veut (et doit) absolument résister à la financiarisation à l’occidentale, avec le système d’échange Swift et le dollars en monnaie de référence, sans parler des doctrines économiques et des grands pontes multi-milliardaires occidentaux. Peu importe la première raison qui l’a poussé dans cette guerre. Le résultat est là: Poutine pensait prendre Kiev en 3 jours, l’Occident pensait réduire la Russie à la faillite en un mois. A la surprise générale, ça n’a marché ni pour l’un, ni pour l’autre. Maintenant, l’enjeu devient crucial pour les américains: si les Russes aidés des Chinois et des Indiens parviennent à mettre en place un système d’échange indépendant de Swift et du dollars. C’est la fin de la toute puissance américaine. Cela dit, il me reste une question: les américains sont travailleurs, ils savent prendre des risques, lancer et financer des technologies de pointes mieux que personne. Alors pourquoi sont-ils devenu si dépendant de la dette? Quel est ce poids si lourd? Est-ce leur mode de gouvernance par corruption (Irak, Afghanistan, etc…)?

      1. Bonjour Gwaskell,

        Tout d’abord merci pour l’ensemble de votre intervention pertinente. Lorsque vous écrivez : “Alors pourquoi sont-ils devenu si dépendant de la dette? Quel est ce poids si lourd?”

        Qui est dépendant du remboursement de la dette américaine? L’ensemble des détenteurs des obligations souveraines américaines, c’est-à-dire les bons du Trésor américain. Principalement des États tiers. Qui peut aisément manipuler la masse monétaire établie sur une monnaie de réserve mondiale qu’est le dollar US (hegemon)? Les États-Unis! Qui a intérêt à accroître son emprise militaire pour préserver ses divinités (le dollar US et le système des pétrodollars)? Les États-Unis. Qui sont les plus gros porteurs du risque systémique financier à l’échelle globale? Les États-Unis et la Chine. Voilà pourquoi le plafond de la dette US peut toujours côtoyer les nuages. Mais tout cela, au travers de vos questions, vous le saviez déjà Gwaskell: le système monétaire mondial est en pleine mutation sur le fond de tensions politiques et des chocs géopolitiques / énergétiques / new techs.

        Bien à vous

          1. Ce soir 19 mars 2023, après le rachat d’un drogué suisse de la finance malsaine par un autre drogué suisse, … d’un malade des jeux par un autre joueur, on peut se demander si les mots rassurants des autorités suisses sont suffisants pour guérir les malades chroniques de la finance et les maux de cette société: la réponse est NON. La population ne peut plus soutenir cette société dirigée par le sado-libéralisme : elle doit réagir ou mourir.
            Monsieur Raymond, que pourra bien faire notre pays et la BNS, si votre courbe est correcte ??? …(https://www.justfacts.com/images/nationaldebt/publicly_held_1940-2080-full.png : le dollar qui valait 4.25 frs au temps de l’étalon-or ne pourrait valoir que 0.10 frs en 2080. Autant dire que l’on pourrait mourir d’autre chose que de la guerre ou du réchauffement climatique !

        1. Votre réponse ne tarit pas mon questionnement. Car dans le fond, ma question est la suivante: si nous observons les atouts économiques des US, ils sont tellement énormes qu’ils devraient surperformer (main d’oeuvre travailleuse, matières premières et agricultures, taille du marché, créativité, risque de change, indépendance (personne pour faire sauter leur gazoduc, condamner leur banques ou limiter l’arrivée d’argent sale), stabilité politique, etc…) .
          Non seulement ils ne vivent pas mieux que nous, mais en plus, le risque d’effondrement et réel s’ils devaient ne plus pouvoir recourir à un endettement massif. J’en déduis qu’il y a un paramètre très négatif qui m’échappe, peut-être les sommes qu’ils sont capable de dépenser pour essayer de corrompre des couches entière de la population comme ils ont fait en vain en Irak et en Afghanistan. Cela m’interroge sur leur manière assurer leur influence en Europe aussi.

          1. Les États-Unis est un pays où la “guerre des classes” est particulièrement significative intra-muros. C’est-à-dire que les classes moyennes et moyennes supérieures se sont fait déclassées sur ces deux dernières décennies, au profit d’une oligarchie de plus en plus significative qui a pris le pouvoir. L’archétype même d’une ploutocratie dont l'”American dream” s’est envolé en même temps que la financiarisation débridée. Bref, un symbole du “Crony Capitalism”.

      2. “…pourquoi sont-ils devenu si dépendant (sic) de la dette?”

        La réponse est simple: “In Go(l)d We Trust”.

        1. Bonjour Moby Dick,
          L’or est et restera une relique barbare. Suffit-il à constater (aussi) qu’aujourd’hui encore et plus que jamais, tout l’or physique de la planète (comme collatéral) ne suffit plus à couvrir les engagements. Même les certificats papiers adossés à l’or physique sont devenus une grande supercherie dans un marché spécifique malheureusement considérablement manipulé. Si la théorie de Keynes était louable sur la forme, il n’en demeure pas moins que techniquement (sur le fond) sa proposition ne pouvait dès lors être réaliste avec le “bancor”. Et pour cause:

          https://michelsanti.fr/or-2/neoliberalisme#comments

          1. Merci pour votre réponse et son abondante documentation. Ma remarque en forme de boutade ne la méritait pas. J’ai toujours été ébahi de constater que l’or, métal pourtant parmi les plus pauvres du point de vue chimique, serve de référence d’étalonnage quasi universel. Pendant des siècles, ne s’est-t-on pas entre-tué pour un pur mirage?

            Mais le passage au tout numérique, dans le domaine de la finance comme dans d’autres, est-il moins illusoire? Comme tout profane, je me pose bien sûr bien des question à ce sujets: tout le monde devra-t-il avoir un ordinateur ou même un banal smartphone sur soi pour faire ses emplettes? Vais-je devoir me passer d’argent liquide une fois pour toutes? Il semble que même les Suédois n’aient pas encore pu s’y résoudre et connaissant notre manie, à nous autres Suisses, d’avoir notre petit pactole sur soi ou sous le matelas, j’ai quelques doutes quant à la possibilité de réaliser un système d’échanges financiers entièrement virtuel dans un proche avenir.

            Pourtant, à moins d’être aveugle qui nierait les immenses avantages qu’un tel système procurerait et procure déjà – même sans smartphone (pour ma part, je n’en ai pas, n’en ai jamais eu et n’en aurai jamais)? La question qui se pose alors est celle de la nature de sa gestion. Celle-ci doit-elle centralisée ou non? A constater les effets négatifs d’un système décentralisé comme celui du bitcoin et ses illusoires garanties d’anonymat, sans parler de sa consommation d’énergie, la réponse serait sans hésitation en faveur d’une gouvernance centralisée. Mais alors comment le simple mortel pourrait-il y exercer le moindre contrôle?

            N’étant pas économiste, de telles questions me dépassent de plusieurs azimuths – ou plutôt encâblures, eu égard au pachyderme marin que je suis. Vos articles et le blog de Monsieur Rossi n’en sont pour moi que plus éclairantes.

          2. Bonjour MD,
            Vos questionnements sont très légitimes, même votre intervention sur l’or puisqu’elle ouvre un volet non négligeable. Merci pour toute cette pertinence.

            Malheureusement, aucun système n’est parfait d’autant plus s’il est fécondé sur l’avidité et la cupidité. Pourtant, je suis un capitaliste, mais profondément modéré. Notre système actuel s’est fondamentalement dévoyé dès lors où les monétaristes ont concédé le rôle du “juge de paix” aux marchés financiers (politique du laissez-faire) au lieu de laisser les “garde-fous” à leurs responsabilités. C’est-à-dire l’État élu démocratiquement. La financiarisation, dès les années 70/80 avec le changement de paradigme monétaire, allait dès lors reléguer l’État comme un vulgaire subordonné de la haute finance, d’où les relations incestueuses que l’on constate tous les jours entre ces deux sphères aux objectifs si différents. Actuellement, tous nos systèmes financiers et monétaires reposent sur un gigantesque schéma de Ponzi.

            Ensuite, personnellement, je suis intimement convaincu (mais ceci n’engage que moi-même) que le passage aux sociétés sans cash sera inévitable dans ce monde d’après avec, je le conçois, une multitude de craintes légitimes. À choisir, je préfère être borgne d’un œil que totalement aveugle. Et je préfère aussi accorder ma confiance toute relative à l’État qu’à la cupidité prédatrice d’une sphère financière toujours “hors de contrôle”. Les banques centrales sont effectivement loin d’être des “saintes” évidemment, à l’instar de l’État; toutefois mon arbitrage tend vers ces derniers dans un monde devenu totalement déraisonnable. J’ose croire encore à l’Intérêt général et au bien commun.

            Votre serviteur
            Bien à vous

          3. Encore merci pour votre feedback. Fort à propos, j’apprends ce soir même que la BRI et des entreprises comme IBM vont tenir un atelier commun avec l’entreprise de technologies blockchain Hyperledger, accessible en source libre (open source) le 25 avril prochain sur les possibilités de concrétiser les projets de monnaie digitale de la BRI (Central Bank Digital Currency). Pour toute personne intéressée, voici la présentation de l’atelier:

            Sujet
            Moving CBDCs from Conception to Reality
            Description
            Central Bank Digital Currency (CBDC), as defined by the Bank of International Investments, is a new form of digital money with a central bank liability which serves both as a medium of exchange and store of value. The goal is to retain all the benefits of cash and pushing beyond this by improving on multiple dimensions: Robustness, Privacy, Compliance, Accessibility, and Programmability to name a few. This will be a workshop jointly held by domain experts (Banks), and technology providers (IBM), providing an overview of Central Bank Digital Currency use-cases, and how (Hyperledger) enterprise Blockchain technologies address many of these requirements in on-going or completed experimentations on that front. In particular, in this talk we will show how Central Bank Digital Currency systems can move from conception (use-case description & requirements overview) to reality with deep-dives and hands-on sessions on Hyperledger Fabric Token SDK lab and Weaver Interoperability Framework combined.
            Heure
            25 avr. 2023 07:00 AM heure de Heure normale du Pacifique (États-Unis et Canada)

            Lien pour s’inscrire à l’atelier: https://zoom.us/meeting/register/tJIuc-yorzgtH9ALXmvq-fNix40H8UmqPJpX?utm_campaign=Hyperledger%20workshops&utm_medium=email&_hsmi=249328519&_hsenc=p2ANqtz-9JuRBYUnnVUfA2_BFWG2H4_5jEy2-T2E2BnRMd95odh6RE8Dvx8mEspQnMzeFf0kb_4y4JO4xqma-2-yMZQQwtbt6NSQ&utm_content=249328519&utm_source=hs_email

            Il semble donc que les choses avancent sur les possibilités de transformer le rêve de la numérisation des échanges monétaires en réalité.

            Cordialement,
            MD

          4. Avec mes plus sincères et profonds remerciements pour cette très enrichissantes contribution, MD 😉

            Votre serviteur
            Cordialement

          5. Votre espoir en l’Etat sauveur n’est malheureusement pas très argumenté.
            Comme vous le dites vous-même, les frontières entre Etat et intérêts privés ne sont plus du tout claires, et ce depuis longtemps. Aucun signe d’amélioration n’est en vue.
            Dès lors, monnaie numérique ou pas, l’équation demeure toxique. Mais le numérique y ajoutera une part de contrôle absolu qui n’existait pas. Et c’est un ajout qui n’est pas anodin, mais funeste.
            Car la monnaie numérique se fera avec les grandes entreprises privées (comme IBM) pour partenaires de l’Etat, contre les petits et les indépendants.
            Elle ne permettra absolument pas de corriger ce qui ne va pas dans notre dérive économique et financière.
            Au contraire, elle favorisera encore plus les mastodontes (et l’irresponsabilité des rouages). Et sans doute que la grande criminalité s’en accommodera aussi.
            Donc la grosse différence, c’est que les petits n’auront même plus la possibilité d’utiliser du cash pour se passer de l’intermédiaire de leur banque privée.
            C’est sans doute un système de soumission complet des populations qui en sortirait.
            Or il pourrait exister une forme de résistance passive des petites mains – c’est mon espoir.
            Lorsqu’elles auront pris conscience que ni l’Etat, ni les grosses entreprises ne les considèrent, alors elles cesseront d’apporter de l’eau à leurs moulins et les moulins s’arrêteront de tourner. Tout simplement.

  7. Un site criminel connu sous le nom de BidenCash, qui utilise le nom et l’image du président pour échanger des données volées, vient de divulguer 2 165 700 cartes avec codes de crédit et de débit en ligne.

  8. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023: Master class

    Rétrospective de quelques-uns de mes posts, dont certains m’ont valu une volée de bois vert par mes détracteurs.

    *****

    👉RAYMOND – 25 avril 2022 à 10h03

    (…) après le rôle hégémonique concédé au dollar américain suite à la conférence de Bretton Woods en 1944. Cette conférence avait pour initial objectif de fournir un cadre stable et propice à la reconstruction et à la croissance des économies affaiblies par la deuxième guerre mondiale. Cette dernière écartera néanmoins l’idée de l’économiste John Maynard Keynes pour la création d’une monnaie supranationale – “un étalon monétaire international – “le Bancor”. Cette réunion qui accompagnera 44 nations alliées à repenser le “Système Monétaire International” proposera une monnaie internationale basée sur l’étalon-or (“Gold Exchange Standard”), en l’occurrence le dollar US afin d’assurer la stabilité des flux mondiaux “sans s’exposer” à des crises majeures telle qu’elle l’a été avec la Grande Dépression économique des années 1930.

    Toutefois, quelques années après la signature des accords de Bretton Woods, l’économiste américano-belge Robert Triffin portera un regard critique et avisé à l’égard de ce système dans son ouvrage “Gold and the Dollar Crisis. The Future of Convertibility” (1960). Selon les critères clairvoyants de Robert Triffin (à très juste titre), une monnaie nationale ne peut servir durablement de monnaie internationale, à moins d’accepter un système monétaire et financier instable et inefficient”(…)

    Tout comme l’Euro domine une Zone Monétaire NON Optimale (selon les critères d’une ZMO énoncés par l’économiste canadien, Robert Mundell)

    👉RAYMOND – 26 avril 2022 à 15h49

    (…) Encore une fois, huit ans après la révolution Ukrainienne de Maïdan (2014) – déjà oubliée pour beaucoup – l’on vient s’étonner à présent que l’aggravation du dernier conflit en Ukraine mené par la Russie (2022) précipite le grand renversement du monde. Un peu de sérieux nos homo-politicus puisque la mondialisation nous démontre bien, aujourd’hui, en 2022, que l’Occident – sous leadership américain – ne parvient plus à contenir les puissances émergentes!

    Souvenons-nous – alors que les USA craignent à ce jour et plus que tout un embrasement avec l’Asie, malgré les apparences trompeuses – que l’Union économique eurasiatique tombe d’accord avec la Chine pour mettre cette fois en place un système financier et monétaire indépendant du dollar US. Mais rien de nouveau sous le soleil en fait, car en 2009 – soit une année après la grande conflagration financière mondiale de 2008, débarquée des États-Unis, symbole par excellence des excès de la finance – le gouverneur de la Banque populaire de Chine, M Zhou Xiaochuan, était revenu à la charge contre l’”hégémonie du dollar” dans le cadre d’une conférence intitulée “Reform the international Monetary System”. Pour un nouvel ordre monétaire mondial. En 2018 – soit bien avant le choc sanitaire mondial aux conséquences économiques catastrophiques – Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient réaffirmé leur volonté de se passer du dollar américain dans le cadre de leurs échanges commerciaux. Sans compter que l’Arabie saoudite eu récemment encore – en mars 2022 – envisagé d’accepter le Yuan pour ses exportations de pétrole.

    Enfin, si l’ancienne Libye de Kadhafi et l’ancien Irak de Saddam Hussein se sont cassés les dents sur les “pétrodollars” – que le Vénézuela qui était le 4ème pays le plus riche du monde dans les années 1950, paie son addiction à l’empire américain ces dernières années – une entente de la Chine, des producteurs arabes d’hydrocarbures et de la Russie pour se passer du billet vert serait fatale pour l’économie américaine grevée par sa dette exponentielle.

    Et par analogie lourde de conséquences pour l’Europe. Le “Petroyuan” n’est donc plus un risque que “nos économistes mainstream” ne peuvent feindre d’ignorer ou plutôt le cacher encore longtemps à l’océan de serfs (…)

    👉RAYMOND – 20 septembre 2022 à 13h12

    (…) Le farouchement anti-européen Martin Feldstein, économiste à Harvard, écrivait de manière prémonitoire en 1997 que l’introduction de l’euro “exacerberait les cycles économiques en aggravant le chômage dans certains pays membres. Lesquels déboires économiques contribueraient à une crise de confiance au sein de l’Union”. Et, de fait, celles et ceux qui étaient persuadés que l’Union subissait depuis 2009 une crise qui ne serait que ponctuelle et que passagère ont dû revoir leur copie. Pour se rendre compte plus de dix ans après que cette crise était inscrite dans les gènes mêmes de l’euro. Prise de conscience tardive d’une monnaie commune nécessitant tout naturellement une politique monétaire commune – c’est-à-dire un taux d’intérêt unique – pour une zone aux cycles d’activités disparates, voire antinomiques. Autant de déficiences structurelles et de problèmes chroniques passés sous silence dans l’acte de naissance de cet euro présenté aujourd’hui – non sans raisons – comme coupable de la crise majeure que traverse toujours l’Union. Et pour cause car, sous sa forme actuelle, la monnaie unique est en réduite à être un vecteur de schizophrénie économique (…)

    👉RAYMOND – 29 septembre 2022 à 12h41

    (…) Afin de préserver l’hégémonie du Dollar, Jerome Powell se serait-il perdu à trop vouloir jouer avec les bulles? (…)

    En 2009, nous sommes plusieurs à avoir constaté la bulle des Bons du Trésor Américains, conséquence directe des bulles l’ayant précédé, à savoir les bulles immobilière, boursière, pétrolière et des matières premières. Ne sachant plus où placer leurs liquidités suite à la crise du crédit (subprime), les investisseurs du monde entier se sont rués sur les Bons du Trésor Américains, ceux à 3 mois ayant d’abord offert une rentabilité négative en décembre 2009 – pour la première fois depuis 1929. Rien qu’au 9 décembre 2009, la Trésorerie US a vendu 30 milliards de Dollars d’obligations ayant une durée de vie de 4 semaines à un taux de 0% et le 24 décembre de cette même année, les Bons du Trésor US à 10 ans offraient un rendement de 2.18% comparé au taux de 4.08% offert dans les six mois précédents. Cette ruée apocalyptique vers les obligations d’Etat Américaines reflétait parfaitement la panique de l’investisseur global à la recherche d’un placement sûr suite à l’effondrement des bourses, à la dégringolade du marché immobilier et aux multiples plans de sauvetage de banques ayant déjà perdu plus de 1’000 milliards de dollars US. Cependant, cette ferveur de placement vers le papier valeur US semblait présider à la création d’une nouvelle bulle d’autant plus pernicieuse que ces investissements offraient des rendements nuls. En effet, tout rendement sur investissement se doit d’être jaugé à l’aune du risque sous jacent à cet investissement : A risque élevé, rentabilité élevée! Or l’investisseur planétaire acceptait dès lors une rentabilité nulle pour des obligations Américaines dont la valeur intrinsèque risquait de s’effondrer à tout moment dès lors que le marché se rendra compte – le jour venu! – que l’Etat Fédéral US ne peut indéfiniment faire fonctionner sa planche à billets en inondant banques, le secteur automobile et l’économie en général. Plus prosaïquement, ces obligations pourraient se dévaloriser d’une part en cas d’un prévisible retour de l’inflation entraînée par les flots de liquidités qui se sont déversés durant des lustres sur les marchés ou d’autre part, si des chocs exogènes e-o endogènes venaient à se réaliser. De fait, l’implosion d’une bulle au sein même du marché des Bons du Trésor Américains aurait en soi un évènement spectaculaire et dramatique qui affecterait des millions d’investisseurs, les plus fragiles étant bien-sûr les retraités ayant jusqu’à présent considéré le placement en Bons du Trésor Américains comme l’investissement sécuritaire par excellence. Une implosion de ce marché aurait nuit de surcroît irrémédiablement à une crédibilité US déjà fort entamée, principalement auprès des investisseurs étrangers – propriétaires de la moitié de ces Bons du Trésor – qui continuent toujours à financer les déficits US en 2022, alors qu’ils l’ont si bien fait dans les années précédentes en dépit de taux proches du zéro. Ainsi, il va de soi que la perte de cette stature internationale dont bénéficient les Bons du trésor Américains aurait mis sérieusement en péril le Dollar US en sa qualité de première monnaie de réserve mondiale.

    Dans cette politique Américaine du “quoi qu’il en coûte” pour préserver en parallèle l”‘hégémonie du dollar” et, dans cette hypothèse, la première parade idéologique en cette fausse croyance dans la théorie du ruissellement, ne fallait-il aux maîtres du monde de conduire des politiques monétaires non conventionnelles qui encouragerait dès lors les marchés financiers et immobiliers à gonfler comme des ballons de baudruche?

    Puis, voyant cette exubérance-irrationnelle atteindre des sommets – en plein chocs exogènes et endogènes avec ses retombées mondiales extrêmement négatives – resserrer drastiquement la politique monétaire en remontant les taux d’intérêts afin d’attirer des capitaux frais avec les conséquences fâcheuses que l’on imagine sur la croissance. Une récession mondiale (…)

    👉RAYMOND – 02 octobre 2022 – 0 h 00

    (…) la guerre mondiale d”‘Hégémon”? Comme l’on s’en doute, la Réserve fédérale américaine (Fed) procédera à une autre hausse des taux d’intérêt pour prioriser la maîtrise de “son inflation” et cela pourrait encore augmenter la valeur du dollar américain par rapport aux autres devises, qui est à son plus haut niveau depuis 20 ans. Poussé par les hausses de taux agressives de la Fed, le dollar américain est considéré comme “connaissant une reprise unique en une génération”. Néamoins, pour de nombreux pays dans le monde, cela pourrait être le début d’un autre cauchemar!!!

    La prochaine réunion des “zélites” verra (ainsi) la Fed augmenter ses taux d’intérêt et si la raison directe est d’atténuer l’inflation aux États-Unis, pour autant, si les gens creusent la cause profonde, c’est une conséquence inévitable de l’impression illimitée des États-Unis pour maintenir temporairement la “prospérité”. Un dollar américain super musclé et la chute d’autres devises atténueront, dans une certaine mesure, l’inflation torride de l’économie américaine, mais le monde devra en payer le prix, ce que l’on nomme souvent dans le jargon: “quand les États-Unis sont malades, le monde doit prendre la pilule”! Trente-six devises dans le monde ont déjà perdu au moins un dixième de leur valeur cette année, la roupie sri-lankaise et le peso argentin ayant même chuté de plus de 20 %, depuis que le dollar s’est renforcé. Cela a non seulement aggravé les économies déjà faibles de l’Europe et du Japon, mais a également forcé un grand nombre de pays en développement à avaler les pilules amères de la récession économique causée par l’inflation importée. En fait, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont utilisé à plusieurs reprises l’hégémonie du dollar pour mener à bien des “pillages financiers” ou des “crises d’exportation” contre d’autres pays. Comme le dit une expression très populaire chez nous, en occident: “les États-Unis jouissent sans larmes des privilèges exorbitants créés par le dollar et le déficit, et ont utilisé le billet papier sans valeur pour piller les ressources et les usines des autres nations”.

    Chaque tour d’appréciation du dollar au cours des dernières décennies a été accompagné de très mauvais souvenirs : la crise de la dette latino-américaine a éclaté au premier tour; en Asie, le Japon a souffert des “deux décennies perdues” au cours du second tour tandis que la crise financière asiatique a eu lieu pendant le troisième. En particulier, dans la crise asiatique qui est encore fraîche dans la mémoire de beaucoup de gens, alors que plus de 100 millions de personnes de la classe moyenne en Asie sont tombées dans la pauvreté, selon l’estimation de la Banque mondiale. Le dollar renforcé, maintes et maintes fois, coupe le monde comme une lame tranchante nous diraient les Chinois. Par conséquent, alors que les élites politiques de Washington se vantent du “mythe du système américain” et s’attribuent – paradoxalement – le mérite d’avoir “atténué les crises” comme si c’était le privilège dont devrait jouir systématiquement “l’hégémon”. N’est-ce pas l’ancien secrétaire américain au Trésor, John Connally, dans les années 1970, qui affirmait déjà avec une arrogance non dissimulée: “Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème”! Aujourd’hui, le dollar est à nouveau le problème du monde. Même pour les États-Unis, n’est-ce pas paradoxal? Non, dès l’instant où les États-Unis financent leurs déficits exponentiels (en traversant systématiquement le rubicon du “fiscal cliff”) via les détenteurs (extra-muros) des Bonds du trésor américains. Toutefois, la mécanique infernale d’”Hégémon” augmentera le coût du financement des entreprises, la pression sur les résidents pour qu’ils remboursent leurs prêts et le prix de la production d’exportation, entre autres. Pendant ce temps, la crédibilité du dollar américain en tant que monnaie mondiale est continuellement épuisée par la politique américaine du “chacun pour soi”.

    Aujourd’hui, l’anxiété et l’insécurité (explicite et implicite) apportées par le dollar américain au monde ont annoncé les signes du déclin de son hégémonie – face à l’exploitation insatiable de Washington; l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et d’autres régions ont déjà exploré la voie de la “dé-dollarisation”, conduisant à l’inévitable diversification du système monétaire international. La meilleure façon de limiter l’hégémonie déchaînée est de pratiquer un véritable multilatéralisme (…)

    👉RAYMOND – 05 octobre 2022 à 19h18

    Bonjour cher Noël, merci beaucoup pour votre pertinente analyse et vous savez déjà que j’ai toujours un plaisir à vous lire. Vous soulignez justement: “(…) En clair, le marché du travail américain se caractérise par un excès de demande de travail émanant du secteur privé. Un tel déséquilibre ne semble pas justiciable d’une mesure macroéconomique en l’occurrence une politique monétaire restrictive via la hausse des taux d’intérêts directeurs de la FED (…)”

    Données officielles U6 du BLS américain; puis officieuses de Shadowstats: (xy). Toutefois, si vous me le permettez, selon ma perception quant à l’intervention de la Fed – motivée par mes analyses succinctes figurant dans le billet précédent du dr et prof Sergio Rossi – le mal m’apparait ailleurs et bien plus profond. Voici d’ailleurs un extrait de ma “note de synthèse” lui étant personnellement adressée le 19 mai 2022:

    “(…) Pour ce qui a trait au pilotage de la politique monétaire de J. Powell, je suis également d’accord avec toi, tout en craignant que la Fed ne réitère ses travers, à savoir que la formation des bulles – suivie de leurs éclatements – a très souvent – par le passé – été la condition sine qua non du redressement économique américain. En l’état, J. Powell – en bon “faucon” et via son comité – ne va-t-il pas, finalement, chercher à expurger les marchés (bulles) avec l’appui de cette fausse croyance que l’inflation galopante s’inscrit sur le court terme? (…)”

    👉RAYMOND – 06 octobre 2022 à 11h58

    (…) L’OPEP+ baisse ses extractions de 2 millions de barils de pétrole par jour – mais une baisse de 1.1mb/j en net, selon le Premier ministre d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane – alors que le conflit géopolitique n’est (peut-être?) que l’arbre qui vient cacher la forêt. Ceci confirmerait alors (peut-être?) mes sentiments postés sur le billet précédent (19.09.2022) du dr et prof Sergio Rossi. À savoir, un futur effondrement du dollar comme monnaie de réserve mondiale et porterait ainsi la légitimité vers nouveau régime de Bretton Woods (ordre monétaire mondial), telle pourrait-être la question.

    En effet, si la seule réponse de l’Occident à la pénurie de matières premières créée par l’ axe Russie-Chine-Afrique-Amérique latine serait de provoquer une compression mondiale du financement en dollars au détriment des “alliés amis” – tels que la BOJ et la BOE – en inondant le monde de monnaie fiat, ce ne serait plus seulement l’axe anti-occidental qui s’attaquerait à la Fed, selon Goldman Sachs, mais comme à l’heure actuelle, aussi le cartel le plus important du monde: l’OPEP+

    Dans une note publiée par l’équipe des matières premières (disponible pour les “sous-marins” professionnels), les stratèges de Goldman Sachs ont récapitulés les derniers développements qui ont contribué aux derniers événements […] Ce que les stratèges de la banque Goldman Sachs concluent, effectivement, c’est que l’OPEP+ reprend le combat contre la Fed, qui, en augmentant et en poussant le dollar à des niveaux record, a envoyé le prix du pétrole à de nouveaux creux de 2022. Eh bien, tout comme la Fed peut limiter l’offre de “billets en dollars”, qu’ils soient physiques ou électroniques, l’OPEP peut étrangler et couper l’offre trop physique de pétrole en représailles. Mais ” (…) comment l’OPEP+ compterait-elle exactement contester le rendement attractif du dollar américain? Simple, comme l’anticipait les stratèges de GS : “(…) une baisse de l’OPEP+ en renforçant le niveau de déport augmenterait encore le portage offert par une position longue glissante passive sur les contrats à terme sur le Brent, qui offre déjà un portage annualisé de 24 % (…)”

    Alors, le resserrement de la politique monétaire de la Fed a-t-il comme premier objectif la maîtrise de l’inflation galopante, ou tout entreprendre afin de préserver l’hégémonie du dollar comme monnaie de réserve mondiale (y compris les pétrodollars) et purger en parallèle les bulles des marchés financiers et immobiliers afin de préparer son économie domestique à un nouveau départ? Ceci au prix du sang et des larmes!

    👉RAYMOND – 09 octobre 2022 à 13h45

    (…) Il faut tout de même admettre qu’ils sont géniaux les américains. Le ministère du travail a annoncé vendredi que l’économie américaine avait créé 263’000 nouveaux emplois en septembre 2022, car le taux de chômage aurait baissé de 3,7 % en août à 3,5 % le mois dernier, “au plus bas depuis cinquante ans, renforçant l’idée que le marché de l’emploi reste robuste”, notait le New York Times…Mais le prestigieux quotidien omet de préciser que le BLS ne considère plus dans ses chiffres officiels (U3/U6) – depuis 1994 (Oui 1994!) – la population des chômeurs découragés à long terme, alors que le taux de chômage réel aux Etats-Unis est aujourd’hui de 24,6%. Sachant encore que la création d’emplois débouche surtout vers des emplois précaires, non durables, dans le secteur des services. Il y a ainsi très peu de jobs permanents, productifs, créés dans le secteur manufacturier aux États-Unis. D’autant plus que l’on doit à présent considérer le phénomène andémique de “la grande démission” (The big Quit) où près de 50 millions de salariés ont quitté leur employeur l’an dernier aux Etats-Unis, par exemple.

    Ainsi, en affirmant que 2 et 2 font 3, certains objectifs sont remplis. Le premier étant tout bénéfice pour les élections de mi-mandat. Le second, offrir implicitement du grain à moudre à la Fed qui pourra ainsi relever prochainement ses taux directeurs sans sourciller et, enfin, un coup de semonce à Wall-Street qui va mal digérer la prochaine intervention du “faucon” Powell (…)

    *****

  9. ⚠️Prudence face aux “crypto-monnaies privées” (abus de langage) qui ne sont fondamentalement que des crypto-actifs. Et sont également en rien comparable à des “monnaies numériques de banque centrale”⚠️

    *****
    RAYMOND
    2 avril 2022 à 18h36

    Pour les fanatiques des “crypto-monnaies privées” (crypto-actifs) qu’importe de savoir si ces crypto-actifs sont à ce point dangereux pour la survie de notre espèce (car si le Bitcoin était un pays, ne serait-il pas le 41ème le plus énergivore de la planète?), alors même qu’en terme de crédit planétaire (“Earth Overshoot Day”), nous voyons bien que l’ensemble de nos comportements de consommation/production accélère un phénomène pourtant dénoncé depuis 1972 par le rapport Meadows. À la demande du Club de Rome, de jeunes chercheurs américains rédigaient un rapport, “The Limits to Growth”, qui créa le scandale: nous étions alors à la veille du premier choc pétrolier et pour beaucoup le crédo de la croissance économique ne pouvait être remis en question. Toutefois, sortit de sa léthargie d’un demi-siècle, l’homo-politicus continue néanmoins de blanchir le “greenwashing” par l’intermédiaire de son armée de “spin-doctors” rompue au “storytelling”! Et ce n’est pas la Suisse qui va échapper à cette règle puisqu’après la nouvelle donne européenne en matière de régulation des “crypto-monnaies privées”, l’helvétie affiche déjà fièrement ses débouchés dans le titre de sa promotion économique dont le rassemblement des officionados se tiendra bientôt en marge du Blockchain Week Summit: “La Suisse, lieu idéal pour développer vos projets blockchain et crypto”.

    Nous voilà donc avertis!

    Il est tout aussi regrettable (mais logique) que les fanatiques des “crypto-monnaies privées” (crypto-actifs) n’aient jugé utile d’informer correctement le quidam sur la relation des “crypto-monnaies” (crypto-actifs) sous l’angle de l’inflation (même rampante) et de la vente à découvert! Car, si peu nombreux sont les personnes qui comprennent vraiment le concept de ventes à découvert, pourtant, sans le savoir, nous vendons tous à découvert! Nos dépenses par carte de crédit, nos prêts hypothécaires, nos lignes de crédit sont en effet autant de ventes à découvert dans le sens où nous empruntons de l’argent (donc nous sommes à découvert) jusqu’à ce que ce prêt soit remboursé en faisant l’acquisition de francs suisses, d’euros ou de dollars. Comme le fruit de notre travail est quasiment toujours rémunéré en argent – en monnaie sur la base d’un rapport de confiance (et non en “crypto-monnaies privées”) – nous savons toujours quelle somme devra être remboursée si nous sommes à découvert en argent, tandis que nous ne saurons jamais quelle somme devra être restituée si nous empruntons en “crypto-monnaies privées” du fait de la volatilité et de l’incertitude liées à l’évolution (spéculative) des cours. En effet, comme nous ne sommes pas payés par ces instruments, nous ne saurons jamais quelle quantité de travail fournir – réglée en argent – afin de couvrir notre position à découvert en “crypto-monnaies privées”. A l’extrême, la valeur de ces “crypto-actifs” (respectivement créances libellées en crypto-monnaies) serait susceptible de monter à l’infini, nous contraignant en théorie à travailler à l’infini (de quoi ravir les actuaires des fonds de retraites et l’homo-politicus dispensé des fâcheuses réformes impopulaires) pour rembourser une dette non libellée en argent… alors que le remboursement d’un emprunt en argent est un geste relativement banal à planifier car nous sommes rémunérés à l’aide du même moyen de paiement, c’est-à-dire en francs suisses (dollars ou euros).

    Ceci étant dit, le principe des ventes à découvert est absolument crucial au sein de nos sociétés car il autorise d’établir une passerelle entre nos prévisions de consommation et nos revenus. Comme nos appétits de dépense ou nos plans d’investissement ne coïncident pas systématiquement avec nos rentrées d’argent, “la vente à découvert” réalise ainsi une jonction vitale entre le présent et le futur, et c’est précisément la raison pour laquelle le médium utilisé dans un tel cadre se doit d’être stable et résilient. Donc, non spéculatif à l’instar des “crypto-actifs privés”, respectivement “les crypto-monnaies privées”(…)

    *****.

    1. Parce que les banques centrales nationales ou européennes, la FED, ne sont peut être pas des banques privées ?

      1. Les crypto-actifs (“crypto-monnaies privées” par abus de langage) sont => des actifs numériques créés par des acteurs privés => mais d’une manière => décentralisée. Le terme crypto-actif vient du fait que => ces actifs sont créés grâce à la technologie de la blockchain qui est un protocole informatique de transmission et de stockage => décentralisé d’informations cryptées. Par essence, un médium d’échange spéculatif et des plus instables. Suffit-il de constater la dernière débâcle avec FTX!

        À contrario des monnaies numériques de banque centrale, dont le gage de confiance repose sur un garant de la monnaie majoritairement reconnu. C’est-à-dire une banque centrale qui, par les missions de son mandat, n’a rien à voir aux activités d’une banque commerciale “privée”, ni d’une banque privée (Private Banking) qui ne sont que des intermédiaires financiers.

      1. Répétition !!!

        “Parce que les banques centrales nationales ou européennes, la FED, ne sont peut être pas des banques privées ?”

        1. Vous l’avez déjà eu votre réponse, encore faudrait-il comprendre ce que vous lisez. Sans surprise, vous préférez l’injonction paradoxale à la bonne compréhension dans l’esprit de vos pairs.

  10. ⚠️Prudence face aux “crypto-monnaies privées” (abus de langage) qui ne sont fondamentalement que des crypto-actifs. Et sont également en rien comparable à des “monnaies numériques de banque centrale”⚠️

    RETOUR DE BOBINE AVEC UN “VOYAGE DANS LE TEMPS ET L’ESPACE:

    *****
    RAYMOND
    10 mai 2021 à 18 h 44

    (…) Les adorateurs du Bitcoin (par exemple) oublient de rappeler que dans le passé, le cours de ce crypto-actif s’est envolé de 900 dollars à plus de 19’000 dollars en l’espace d’une année seulement et, si à ce moment là on avait transposé cette logique au marché des devises (monnaies) comme un médium d’échange à l’instar du dollar, ceci aurait eu pour conséquence de paralyser littéralement l’économie car nul n’aurait dépensé son argent en attendant de devenir riche; suivant la “version 2.0” de la loi de Gresham qui porte le nom de ce commerçant et financier anglais, Thomas Gresham (1519-1579), considéré comme l’un des fondateurs de la bourse de Londres. En effet, “lorsque dans un pays circulent deux monnaies dont l’une est considérée par le public comme bonne et l’autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne”. Les agents économiques préférant conserver, thésauriser la “bonne” monnaie et utiliser la “mauvaise” pour payer leurs échanges dans le but de s’en défaire au plus vite.

    Ceci dit, si le Bitcoin était un pays, ne serait-il pas le 41ème le plus énergivore de la planète? Et ce “crypto-actif” n’autorise toujours que 7 transactions par seconde quand Visa et Master Card en permettent 55’000, mais cela ne semble intéresser les spéculateurs en herbe, pas plus que l’ascension stratosphérique (ai-je dis hyperinflation?) de son prix (puisqu’il n’a de valeur) à 0,000764 dollar en octobre 2009, et multiplié par plus de 54 millions de fois à nos jours. Toutefois, ça en dit déjà long sur l’aspect de cette “e-monnaie”, pour reprendre l’expression du monétariste Milton Friedman qui pronostiquait en 1999, dans une tribune, “qu’internet sera l’un des vecteurs principaux dans la réduction du rôle de l’État. La seule chose qui manque, mais sera bientôt développée, c’est une e-monnaie fiable”. Ce prophète de l’École de Chicago se gardant bien de nous préciser qu’en l’absence d’une bénédiction de l’État – déjà placé sous le joug de la financiarisation de nos économies modernes – aucune “monnaie virtuelle” ne connaîtra de fiabilité rationnelle.
    *****

    1. Elles ont un statut juridique bien particulier. Je vous ai déjà à maintes reprises souligné que mon cursus professionnel intégrait l’économie comportementale (EC) et la finance comportementale (FC). Des disciplines ayant recours à la psychologie, alors vos injonctions paradoxales vous les gardez pour d’autres, Corto. Le temps passe, nos économies trépassent et les complotistes sont toujours aussi dangereux (à l’instar des sectes) pour les “esprits fragiles”. Malheureusement, autant de grain à moudre pour eux!

      https://michelsanti.fr/bitcoin/le-bitcoin-et-les-complotistes#comments

  11. L’épouse de l’ex-directeur de la S.A. Banque Nationale Suisse, a acheté pour au minimum 1,5 million de francs suisses en dollars 2 jours avant que la devise suisse dévisse de 20% en 2015 !

    1. Mais vous êtes tellement prévisible Corto, que ça en devient jouissif pour moi.

      La Banque Nationale Suisse est la seule banque centrale au monde à avoir son statut hybride très particulier et pour le moins ambigu. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si je l’affuble depuis des années du surnom: “Hedge funds BNS”. Et c’est précisément à cause de son statut unique en son genre qu’elle peut prendre en otage l’ensemble des citoyens helvétiques pour mener à bien “ses expériences monétaires non conventionnelles”

      “La Banque centrale de la Suisse, la Banque nationale est une société anonyme régie par une loi spéciale. Les dispositions du code des obligations relatives à la société anonyme sont applicables, à moins que la LBN en dispose différemment. La Banque nationale est administrée avec le concours et sous la surveillance de la Confédération. ➡️Cette forme juridique associant des éléments de droit public et de droit privé a été choisie lors de la création de la Banque nationale en 1907″⬅️

      Source ci-dessous:

      https://www.snb.ch/fr/ifor/public/qas/id/qas_unternehmen#t4

      ⚠️En cherchant ainsi à amalgamer toutes les banques centrales Occidentales pour les aligner sur la forme juridique du “fond alternatif BNS”, vous avez franchi la frontière vers le complotiste. Oui, en effet, le statut unique et hybride de la BNS pose un gros problème!

  12. ♟Spéciale dédicace à Corto♟

    Héritier de théories conspirationnistes qui remontent à plus de deux siècles, le complotisme est aujourd’hui un phénomène de masse, qui s’appuie sur des usages maîtrisés de l’image d’actualité et d’une rhétorique bien rodée. Sans oublier un aspect et non des moindres des officionados: La frontière entre le réel et la fiction est infime, ce qui leur offre une solide béquille! Sans compter l’appui des modes de communication actuels comme Internet et tout particulièrement les réseaux sociaux qui leur confèrent une influence incontestable (et néanmoins dangereuse pour la paix sociale). Dans ce contexte, si tous les membres de la communauté éducative doivent plus que jamais disposer d’éléments d’analyse et d’outils efficaces pour poursuivre la mission essentielle du développement de l’esprit critique, la tâche est assurément ardue. En effet, Noam Chom­sky, mondialement reconnu, professeur au MIT, n’a t-il pas alerté des effets néga­tifs, voire per­vers, du modèle éducatif autoritaire qui a gagné l’Occident et qui ne pri­vi­lé­gie plus la com­pré­hen­sion, le talent et la créa­t­ivité? Mais la créativité ne doit pas s’inscrire dans le marbre des sphères complotistes car, pour reprendre la maxime de Marc Aurèle, “les mots sont une opinion pas un fait, l’action étant la seule vérité”.

    Toutefois, pour illus­trer son pro­pos, (à la limite de la frontière) Chomsky cite le très bon exemple du pro­gramme édu­ca­tif amé­ri­cain “No child left behind de 2001″ qui vise avant tout à ensei­gner pour réus­sir un examen. De son point de vue, ce sys­tème particulier interroge puisqu’il aurait tendance à imposer l’ignorance et favoriser l’”endoctrinement” et la for­ma­tion d’individus qui seront for­ma­tés pour être à la solde d’une idéo­lo­gie de nature “coer­ci­tive”.

    Nous voyons bien, avec cet exemple, ô combien la frontière entre réel et fiction peut facilement être franchie par des esprits non éclairés.

    1. Raymond@ Concernant le dernier paragraphe de votre commentaire du 7.3 à 12h07 : tous les pays occidentaux (et pas seulement les Etats-Unis) favorisent l’endoctrinement et la for­ma­tion d’individus for­ma­tés pour servir l’idéo­lo­gie de nature coer­ci­tive du “capitalisme libéral”, les autres de nature totalitaire favorisant une autre forme de coercition nommée “capitalisme d’Etat” (les sujets de ce blog du Professeur Rossi). Ces idéologies sont par nature fondamentalement liberticides, ce que vous auriez dû exprimer de façon absolument claire et sans nuance. À lire vos commentaires, nul doute que vous êtes un esprit brillant, mais c’est complètement abusif de vouloir nous faire croire qu’il y a des exceptions (sans évidemment dire lesquelles puisqu’il n’y en a pas). Car la com­pré­hen­sion, le talent et la créa­t­ivité ne peuvent se développer pleinement que dans la liberté et pas dans des systèmes coercitifs, qui détestent par dessus tout et ne favorisent absolument pas le développement d’esprits libres et critiques. C’est un fait que beaucoup des plus grands talents sont issus de la marginalité, que ce soit dans nos systèmes plus ou moins civilisés ou dans ceux du totalitarisme sauvage.

      1. Bonjour PIERRE-OLIVIER MOJON,
        Autant pour moi, mea-culpa, vous avez très bien fait de rajouter ces précisions pertinentes. Merci.

        Bien à vous

        1. Cher Monsieur, je vous remercie de votre retour et c’est plutôt à moi de m’excuser d’un propos un peu vif. C’est parce que nous sommes tellement conditionnés et oppressés de toute part par des idéologies malhonnêtes que ma réaction a dépassé le strict nécessaire. Je voudrais ajouter ici que le complotisme, cette plaie, constitue un mode de pensée directement généré en sous-main par les idéologies dominantes du capitalisme libéral et du capitalisme d’Etat. N’ayant pas compris qu’ils font partie d’ensembles coercitifs cherchant à s’étendre et à dominer le monde, les gens d’un côté comme de l’autre sont manipulés à dessein pour rechercher toute sortes de boucs-émissaires responsables de leurs problèmes et de leurs frustrations. Or, il n’y a aucun complot nulle part, juste des idéologies qui s’affrontent en utilisant les gens comme “chair à canon” au propre et au figuré (en ce sens je partage totalement ce blog du Professeur Rossi). L’enseignement officiel n’est, comme vous l’écrivez, pas épargné par les dérives conformistes que constituent la “bien-pensance” et le “politiquement correct”, le wokisme, le communautarisme, etc…, dans toute la mesure où les idéologies dominantes veulent mener les peuples. Les technologies servent également d’outils à cet effet pour semer une grande confusion, en permettant de falsifier très efficacement les sources mêmes de la réalité et de l’information, brouillant par là le réel et la fiction. Ces tendances sont renforcées par l’explosion actuelle de la consommation de toutes sortes de drogues (certaines en vente libre comme l’alcool, le chanvre, des médicaments ou diverses substances particulières de synthèse). La facilité avec laquelle ces drogues sont produites et circulent, le recyclage des sommes énormes que cela rapporte dans une économie souterraine et l’impunité des vrais responsables et bénéficiaires de ces trafics ne seraient pas possibles sans la complicité des idéologies en place, ce qui met celles-ci directement en cause et démontre si c’était encore nécessaire qu’elles sont réellement malsaines.

          1. Bonjour cher PIERRE-OLIVIER MOJON,

            Pas de soucis, sachez bien que j’avais saisi la profondeur de votre intervention ainsi que l’humanisme qui s’en dégage et vous honore. Effectivement, les idéologies (bienveillantes ou prédatrices) ont toujours été au cœur du logiciel de nos sociétés depuis la nuit des temps). Merci pour votre complément. À ce propos, si cela vous intéresse, voici un extrait d’une de mes nombreuses interventions .
            *****
            RAYMOND
            19 décembre 2020 à 15 h 13 min

            (…) La perversité du consumérisme débridé n’est pas un fruit du hasard mais elle s’est nourrie de l’exploitation de nos réflexes pavloviens au travers de nos biais cognitifs. D’une part – Gabriel Tarde n’a-t-il pas rendu les médias responsables de la manipulation que Le Bon attribua au meneur en affirmant que l’«âge des foules» sera remplacé par l’«âge des publics» ? « Public Opinion », l’ouvrage de Walter Lippmann, n’étudie-t-il pas la manipulation par les médias en définissant le concept de «fabrique du consentement» ? Et Harold Lasswell, n’a-t-il jamais défendu que la propagande est utile aux démocraties car elle permet aux citoyens d’adhérer à ce que les «spécialistes jugent bon pour eux » (les spécialistes de la pensée dominante?) – et d’autre part, cette exubérante consommation irrationnelle joua avec nos « Esprits animaux » pour reprendre le titre de l’ouvrage de George Akerlof et Robert Shiller : « Animal Spirits – Comment nos comportements irrationnels gouvernent l’économie ». Quant à Richard Thaler (un des pères fondateurs de l’économie comportementale), dans son ouvrage Misbehaving, ne constate-t-il pas que désormais « ce sont les fous qui sont désormais à la tête de l’asile» ? Pour l’anecdote, on se rappellera aussi que l’application de la psychologie (comportementale) ne s’est pas uniquement cantonnée à l’économie (EC) mais aussi à la sphère financière (FC) et la politique (Public Choice theory).

            Et comme nous le dénonça en son temps Noam Chomsky du Massachusetts Institute of Technology (MIT) : « nous pouvons être désolé des conditions dans lesquelles les questions surviennent, mais la chose à faire est d’essayer de les (les peuples) faire sortir de leur prison intellectuelle qui n’est pas simplement accidentelle », pour renchérir en reprenant l’expression figurant dans l’oeuvre clé d’Adam Smith (La Richesse des nations) que de gros efforts sont nécessaires pour arriver à rendre les gens « aussi stupide et ignorant qu’il est possible de l’être pour un humain ». Le consumérisme débridé s’inscrit donc dans la suite paradoxale des ouvrages prémonitoires (dystopiques) de science fiction (Le Meilleur des monde & Retour au meilleur des mondes) de l’écrivain Aldous Huxley (1891-1963) pour qui « la dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »

            Ceci étant dit, Bernard Stiegler, philosophe et essayiste nous le faisait aussi très bien remarquer – dans une tribune datée de 2009 – que notre modèle a détourné tous les désirs du consommateur vers les objets de consommation en se développant tout d’abord de manière heureuse (modèle fordien et keynésien) mais il s’est transformé par la suite en machine à détruire la libido. Alors règne la consommation addictive fondée sur la satisfaction immédiate des pulsions. Le résultat est que la société de consommation ne devient plus productrice de désirs mais de dépendances. C’est un modèle dangereux: le consommateur y devient malheureux comme peut l’être le toxicomane qui dépend de ce qu’il consomme mais déteste ce dont il dépend. D’où une frustration grandissante et des comportements qui inquiètent comme la destruction de la structure familiale, la peur des adultes à l’égard de leurs propres enfants ou une déprime généralisée…”

            Héraclès reste bien loin de nettoyer les écuries d’Augias tandis que chaque année le Mythe de Sisyphe (Camus) reprend vie.
            *****

            Cordialement

    1. Vous voulez me passer en revue toutes les banques centrales de la planète, Corto? Un peu de sérieux svp. Vous m’avez déjà répondu par le passé que je n’existais pas à vos yeux, alors instruisez-vous car je vais finir par croire que je suis vraiment “l’homme invisible” (ce qui conforterait alors vos approches abracadabrantes.

      1. Vous étalez des tonnes qui ne veulent rien dire, vous faites du copié/collé, la culture c’est comme la confiture, moins on en a et plus on l’étale !

    1. Ce personnage controversé (paix à son âme) est loin d’être une référence post-mortem en la matière. Ce qui explique qu’il est passé dans l’oubli!

  13. Pour revenir sur le sujet, à mon avis le défit de faire le passage vers des monnaies numériques dépend de la technologie.

    Ils se ruent tous autour du système blockchain que j’estime à la hauteur de la découverte d’Einstein, j’en connais les principes, ce qui n’est pas le cas de beaucoup. En gros, il s’agit d’algorithmes en mouvement dans les transferts de données présentent sur le net. Sans unité centralisée, c’est à dire, sans serveur. Cette technologie date des premiers essors liés au développement du WEB. En fait, de véritables blockchains existent mais la seule qui est public est celle du bitcoin. Il y aurait aussi des accès privés inclus dans la blockchain du bitcoin, par exemple, les magasins Carrefour prétendent utiliser les flux bitcoin pour transférer leurs données comptables et confidentielles. Je suis sceptique, mais il est possible et assez facile de greffer des informations (authentifications) via les échanges de bitcoins et de manière instantanée.

    Certains prétentieux affichent avoir développé “la nouvelle blockchain”, qui n’est pas une blockchain, comme plusieurs pseudos monnaies sont directement associées au cours du vrai bitcoin, comme l’ethereum, qui rien d’autre qu’un lien indirecte vers les accès du bitcoin.

    Le seul point faible du bitcoin concerne les utilisateurs et leurs gestions des clés.

    Notre très cher Ueli Maurer avait été mandaté pour approcher les concepteurs ou leurs représentants pour que la Suisse puisse innover avec une véritable blockchain, après plusieurs voyages, il est revenu bredouille, pourtant il avait été bien orienté.

      1. Les cartes de crédit sont des monnaies digitales, mais question sécurité, attention, limites quotidiennes à quelques milliers de francs, sinon !!!

          1. “Le seul point faible du bitcoin concerne les utilisateurs et leurs gestions des clés”?🤣Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire 🙈 lorsqu’on retire toute la substance d’un crypto-actif (“monnaie numérique privée”). Vous êtes un sacré manipulateur d’opinion, Corto!

            Interview 02.2023: Steve Eisman, le gestionnaire de fonds spéculatifs et sujet du livre “The Big Short” de Michael Lewis, a critiqué le concept de Bitcoin en tant que monnaie: “il a estimé que l’idée que le bitcoin se comporterait comme une couverture contre la dépréciation d’autres devises était problématique, car il ne s’est pas réellement comporté de cette manière (…) Le problème est qu’il a en fait l’inverse. Alors quel était le but ?” s’est interrogé Eisman. Eisman a poursuivi en affirmant “que les fortes variations de prix du bitcoin, souvent de 25 % ou plus sur une période de six mois, en faisaient une monnaie peu fiable (…) Vous ne pouvez pas avoir une monnaie qui bouge de 25% tous les six mois. Quel problème cela résout-il ? Y a-t-il un problème avec la monnaie ? Ce n’est même pas un problème. Les marchés des devises sont les marchés les plus liquides du monde”. La star de “Big Short” a enfoncé le clou en affirmant : “Je ne comprends pas ce que le bitcoin résout, et je ne comprends pas le but de le posséder, si ce n’est une autre forme de spéculation. Je ne comprends tout simplement pas”, a-t-il déclaré.

            Pour Corto, Steve Eisman, lui aussi, ne doit rien comprendre à la haute finance et au crypto-actif Bitcoin

          2. Un exemple par une allégorie? Une allégorie que Corto aurait pu tout aussi bien nous servir sur un plateau, comme le Bit coin: “Le seul point faible du produit dans les circuits courts (en dehors du système traditionnel) concerne le lien direct entre le producteur et le consommateur”

          3. Avez-vous des problèmes de compréhension ou vous faites exprès ?

            Il ne s’agit pas du système de fonctionnement du bitcoin dans sa dynamique dont on parle, mais de la technologie qui lui permet de ne pas être localisable, donc infaillible technologiquement

          4. Oui, effectivement Corto – comme beaucoup – j’ai des problèmes de compréhension quant aux applications concrètes de la technologie Blockchain pour la consommation de masse du monde d’après. Si vous pouvez m’éclairer, je suis preneur.

          5. Votre phrase dirigée en forme de question :

            “j’ai des problèmes de compréhension quant aux applications concrètes de la technologie Blockchain pour la consommation de masse….”

            est un peux comme le reste de vos abondantes dissertations ; Incompréhensible !

          6. Pourtant la question est très simple pour un fin connaisseur de la blockchain: Quelle pourrait-être les autres applications concrètes de la technologie Blockchain pour la consommation de masse du monde d’après. Hormis celle d’une “monnaie numérique privée décentralisée” (médium d’échange)?

  14. Comme je l’ai écrit plus haut, Elon Musk est également très motivé pour trouver une entrée dans le club de la blockchain, dans le cas où il trouve un accord, il n’aura pas la maitrise de la technologie !

    Mais à mon avis, les flux ne sont pas assez volumineux pour garantir la confidentialité de la technologie !

  15. Monsieur Rossi,
    Excellent billet. Quant à la hargne sous-jacent les propos de Corto, elle est symptomatique de la bien-pensance dominante. Lamentable ! Je ne suis pas qualifié pour traiter de cette question d’économie monétaire mais, comme le souligne
    RAYMOND en rappelant son commentaire du 25 avril 2022, la question n’est-elle pas celle de la réalité des diverses monnaies à la suite de l’abandon de l’étalon-or des Accords de Bretton Woods ? Que vaut effectivement le Dollar ? Du papier sans contre-valeur issu de la planche à billet pour alimenter une dette abyssale que personne ne remboursera jamais ? Ce que l’Occident refuse de voir parce que contraire à ses propres ambitions expansionnistes c’est que ni la Chine ni la Russie de cherchent à imposer leur monnaie comme monnaie unique mais au contraire veulent conserver à leurs monnaies nationales et à celles de leurs alliés une indépendance totale à l’égard de la pure spéculation et du Dieu Dollar en particulier dans le respect total de leurs souverainetés nationales.

    1. Bonjour BERNARD J. WOHLWEND,
      Merci pour votre synthèse éclairée: C’est précisément cela !

      Bien à vous

    2. @BERNARD J. WOHLWEND,

      Je ne vois pas en quoi mes propos soient bien pensant, vous faites comme si je serais le défenseur des monnaies numériques !

      Absolument pas, mes propos font référence aux problématiques liées aux technologies accompagnant ces monnaies digitales, d’ailleurs, ne me dites pas que vous ne les utilisez pas, (cartes de crédit, virement bancaires et applications installées sur votre ordi ou smartphone).

      Concernant votre réflexion concernant l’immatérialité des monnaies, quelles soient papier ou digitales, je ne peux qu’abonder dans votre sens, mais je ne vois pas vraiment de différence entre de la monnaie de singe en papier ou en digital !

      1. Désolé d’intervenir de la sorte.

        Mais, Corto, en vous adressant à votre contradicteur, vous avez homis de faire suivre “dominant à bien-pensance”. Pourtant un “détail” de taille! Est-ce un hasard? Je ne le pense pas. Ensuite, encore une fois de plus, vous amalgamez “monnaie numérique” (cartes débit et crédit) avec crypto-actifs, respectivement “monnaie numérique privée décentralisée du système monétaire” et enfin “monnaie numérique de banque centrale”. Cela fait beaucoup de confusion et d’amalgame pour un esprit déjà passablement confus. J’attends toujours votre réponse en rapport à ma question avec les autres applications de la Blockchain. Merci.

        1. Raymond, actuellement, une grande partie des actifs monétaires sont stockés sous forme d’avoirs numérisés, sont transférer numériquement etc. !

          1. Non, sans blague, Corto!

            Vous avez déjà oublié que dans une autre vie, je fus un ex-financier hétérodoxe (spécialiste des marchés financiers) – ex banquier hétérodoxe d’une entité internationale – et ex whistleblower de la crise du subprime US, avant de devenir ensuite un ex-enseignant hétérodoxe en finance/économie? Avez-vous déjà aussi oublié notre microcosme des hétérodoxes, qui a prêché dans le désert depuis des décennies pour informer que dans le système actuel se sont “les crédits qui font les dépôts” (à présent communément admis), tandis que les personnages comme vous, Corto, les monétaristes, avez sciemment créer la confusion après des foules en affirmant l’inverse (à tord) que les “dépôts font les crédits”. Quel toupet!!!

  16. L’actuel défit que se posent les gouvernements de plusieurs nations concerne la sécurité autour de ces monnaies digitales, si un pays “ennemis” ne pourrait pas invalider la monnaie d’un pays, par exemple !

    Nous avons assistés à des syphonages de données, notamment dans des secteurs très sensibles, comme en Suisse avec Ruag et en France, il y a quelques semaines avec Thales. Je ne parle même pas des systèmes qui avaient, il y a déjà belle lurette, permis de surveiller en live l’ensemble des transactions faites par les banques suisses, la Suisse s’était rendu compte du phénomène, des années après de surveillance, il s’agissait à l’époque de duplications au niveau des unités de switching dans des unités de communication (gate array), des ingénieurs cherchent encore aujourd’hui des explications sur ces fonctionnements, je ne suis pas certain qu’ils aient beaucoup avancés !

    1. Encore et encore une fois, vous voyez ce que vous voulez bien voir, Corto. Comme les théoriciens du comploti. Certes, la monnaie, comme médium d’échange, repose sur la confiance qu’on lui procure. Or, les crypto-actifs – malgré la Blockchain – ne jouissent aucunement de ce privilège. Et ces “pseudo-monnaies”, par abus de langage, évoluent précisément par décentralisation, ce qui représente un danger pour le système monétaire. Donc à des années lumières d’un gage de confiance. À présent, si vous souhaitez toujours alimenter des peurs (avec toute la haine de l’État qui vous caractérise) et surfant sur les biais cognitifs, alors vous devriez plutôt paniquer en regardant le retard pathologique de la Suisse en matière de Cyber-guerre: Ça s’est plutôt urgent et rationnel à la place d’acheter des zingues hors de prix tout en laissant les troufions jouer aux cartes (ai-je dis tirer les cartes?) et boire des coups dans le réduit national.

      1. Et il y a ceux qui voient des “complotistes” partout !

        Vous avez écrit : “Certes, la monnaie, comme médium d’échange, repose sur la confiance qu’on lui procure” !

        Exactement, ça ne peut être plus simple !

      2. Il faut bien que les fils de banquiers s’amusent pendant le week-end avec des budgets de plusieurs dizaines de milliards !

        1. Ô comme c’est méchant et totalement gratuit!

          Bon, alors rien que pour votre esprit dérangé, je vais exceptionnellement vous faire une confidence, Corto. 1. J’ai mis un terme prématuré à ma carrière extrêmement prometteuse dans la finance internationale (whistleblower). 2. J’ai eu le courage de poursuivre en justice une entité de haut vol et ramifiée. Sans succès puisque mes avocats et moi-même touchions là aux relations incestueuses avec l’État. Manipulation des preuves, faux témoignages de la partie adverse, etc. j’en passe et des meilleurs. 3. Mes avertissements et mon outrecuidance m’ont valu des menaces (ainsi que sur ma famille), des mises illégales sur écoute téléphonique, des mesures de rétorsion diverses. 4. J’ai perdu beaucoup de plumes (santé et argent mais heureusement pas ma famille). 5. Après avoir quitté ce milieu totalement perdu quelques années plus tard, je suis parti au sein de l’enseignement supérieur pensant faire bouger quelques lignes de fracture de la pensée dominante. 6. Épuisé et profondément dégoûté dans un combat herculéen et inégal, j’ai fini par jeter l’éponge y a quelques années (avec tout de même la modeste satisfaction d’avoir fait évoluer certaines réglementations bancaires). 7. J’ai pris ma retraite à l’âge de 55 ans (financée uniquement par mon patrimoine personnel issu de la méritocratie). Et financé la retraite de mon épouse à l’âge de 53 ans qui le méritait bien après son soutien indéfectible. 8. Aujourd’hui, j’ai encore certains problèmes de santé physique qui subsistent de cette époque, ce qui me laisse du temps pour l’information via un canal de confiance et réputé : celui du Temps et de notre estimé hôte.

          Alors, voyez-vous, Corto, au lieu de passez votre temps à disserter sur des sujets que vous ne maîtrisez fondamentalement pas en dehors des clivages (et des théories scabreuses) vous feriez mieux de suivre la voie de la bienveillance, vous en seriez que plus riche. Engagez-vous pour l’Intérêt général et le bien commun à la hauteur du prix que moi-même et ma famille avons payé, et après, mais seulement après, vous viendrez me faire des leçons de morale. Pauvre pitre!!!

          1. Si vous insultez votre épouse comme vous le faites avec les blogueurs, je comprend que vous soyez en mode de réparations. Rien ne peut attester quoi que ce soit en ce qui concerne votre anonymat, vous pouvez être n’importe qui, par exemple ; Un gaucho tendance Groucho ou un militant zélé qui cire ses bottes pour chaque anniversaire du leader, en ce qui me concerne, j’en ai rien à cirer. Quand à vos insultes, si votre dialectique n’a rien d’autre en réserve, cela ne fait que définir votre personnalité.

            Raymond, vous n’êtes pas le sujet de ce blog, ni moi d’ailleurs, alors vos excès allusifs, vous voyez ce que j’en fait !!!

          2. Insulter mon épouse? Tu as sérieusement de la chance de ne pas te trouver en face de moi, pauvre Corto (et là tu peux le comprendre comme une menace non dissimulée). Mais bravo, s’est à cela que l’on reconnait les narcissiques pervers, vous avez fabuleusement réussi à me faire sortir de mes gonds en touchant mes points faibles. Je voulais te donner le synonyme d’un pitre (faire le fou ; faire l’intéressant ; faire des choses inhabituelles pour se donner en spectacle ; faire le clown) mais finalement, tu n’es qu’un un grand malade (ça s’est une insulte!).

            Enfin, s’il te plaît, ne met pas “les blogueurs” dans le même sac que toi, ils méritent beaucoup plus de respect de ta part. Jamais, ô grand jamais je suis arrivé à de telle extrémité sur un blog en plus de dix ans. Félicitations, là vous avez gagné le jackpot.👏

            PS: Tu comprendras que le “tu” n’est pas une formule cordiale te concernant, mais un mépris assumé, ce qui devrait te procurer encore plus de plaisir.

  17. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (38): L’on ne peut blâmer les adorateurs de l’or physique, et pourtant!

    Si le sentiment envers la divinité de l’or physique est toujours bien présent dans certains esprits que l’on peut aisément comprendre, pour peu que notre propre représentation du monde soit restée ancrée aux années 1970, il nous faut toutefois, raison gardée, regarder le mur des réalités. En effet, l’or ne sert plus à rien d’autre qu’à nous rassurer, bien que sa volatilité reste considérable (encore un paradoxe de plus). Alors, ne souhaitant rallumer la mèche sur le sujet sensible entre les adorateurs ou non de “la relique barbare”, et la discordance de l’or physique dans la réalité actuelle du marché – m’étant suffisamment étendu par le passé sur le plan des anomalies – je souhaite juste relayer cette information très récente et pas négligeable:

    La très historique Perth Mint (Australie) fait face à un rappel potentiel de 9 milliards de dollars de lingots d’or après avoir vendu des lingots “dilués ou dopés” à la Chine, puis les auraient dissimulés. Le dopage à l’or est une pratique quelque peu acceptée dans l’industrie et n’est pas illégale, mais présente un risque élevé pour les raffineurs, car il abaisse la qualité des lingots en ajoutant des impuretés comme l’argent ou le cuivre. Cependant, avec toutes les précautions d’usage =>>

    [“ABC News (siège social US). Le département investigation aurait découvert des documents retraçant la décision de la Monnaie appartenant au gouvernement de WA (Western Australia) de commencer à “doper” son or en 2018 , puis comment elle a caché des preuves à son plus gros client dans le but de protéger sa réputation. Alors que l’or est resté au-dessus des normes plus larges de l’industrie, le rapport a estimé que jusqu’à 100 tonnes d’or envoyées à Shanghai Gold Exchange (SGE) n’étaient potentiellement pas conformes aux normes strictes de pureté de Shanghai pour la teneur en argent. Un initié de Perth Mint, qui a demandé à ne pas être nommé car il pourrait encourir cinq ans de prison si son identité était révélée, a déclaré qu’il s’agissait d’un “scandale du plus haut niveau”.”Je ne sais pas si j’en ai déjà vu un aussi gros”, disent les enquêteurs. “À tout moment, les lingots d’or produits et vendus par la Perth Mint contenaient au moins 99,99 % d’or, conformément à leurs spécifications. Cela n’a jamais été contesté”, a déclaré la Monnaie royale dans un communiqué après l’annonce de la nouvelle: “Ces spécifications de pureté sont alignées sur les normes de l’industrie et similaires à celles établies par l’autorité internationale du marché, la London Bullion Market Association”. En septembre 2021, la Perth Mint “a été informée que certains de ses lingots d’un kilogramme n’étaient peut-être pas conformes aux spécifications non-or du Shanghai Gold Exchange (SGE). Les spécifications SGE exigent que le composant non-or – c’est-à-dire 0,01 % du lingot ou 100 parties par million (ppm) – ne contienne pas plus de 50 ppm d’argent”. Toutefois, quelques mois seulement après le début du “dopage”, le rapport interne divulgué indique que le personnel de la raffinerie a identifié des préoccupations selon lesquelles les niveaux d’argent et de cuivre pourraient avoir dépassé ceux autorisés par le SGE]

    Affaire à suivre!

    1. L’or ne fonctionne plus sur une planète de 8 milliards d’habitants, si c’était le cas, nous serions tous orpailleurs et l’économie serait comme une vielle légende.

      Il y a, sauf erreur, 165’000 tonnes d’or déjà extrait sur terre, ce qui fait 165 millions de kilos, à 56’000 euros le kilo, ça fait environ 9’200 milliards d’euros !

      Le PIB mondial est 11 fois supérieur, donc il faudrait que l’or atteigne des prix qui feraient que les habitants s’entretueraient pour la moindre pépite, sans parler des épargnes et des réserves !

      1. Comme je l’ai déjà précisé à l’intervenant sur ce fil, à savoir:
        *****
        RAYMOND
        8 mars 2023 à 11 h 09 min
        Bonjour Moby Dick,
        L’or est et restera une relique barbare. Suffit-il à constater (aussi) qu’aujourd’hui encore et plus que jamais, tout l’or physique de la planète (comme collatéral) ne suffit plus à couvrir les engagements. Même les certificats papiers adossés à l’or physique sont devenus une grande supercherie dans un marché spécifique malheureusement considérablement manipulé. Si la théorie de Keynes était louable sur la forme, il n’en demeure pas moins que techniquement (sur le fond) sa proposition ne pouvait dès lors être réaliste avec le “bancor”. Et pour cause:

        https://michelsanti.fr/or-2/neoliberalisme#comments
        *****

        1. Les pauvres qui achètent de l’or papier sur le maché de Chicago, le problème c’est que quand ça va chuter, ça va aussi (momentanément) faire chuter le prix de l’or physique !

  18. Egalement, pour les monnaies papier, les derniers scanner et technologies d’impression, permette d’aller très loin dans la contrefaction de papier monnaie, pour 1’000.– Chf, vous pouvez vous procurer un scanner 9600 x 6400 DPI, c’est à dire 9,5 millions de points par centimètre carré. Avec ce type d’appareil, imaginez jusqu’où vous pouvez agrandir et mémoriser un billet de banque, faire des analyses digitales de colorimétrie etc.. !

    Il reste le problème des encres et du papier, avec des solutions HPLC et des kits d’analyse, je met au défit de rendre incopiable les billets papier !

    D’ailleurs, il y a en circulation des quantités de faux euros et autres monnaies qui circulent, sans qu’ils ne soient même détectés.

  19. Encore un secret de polichinelle puisque ce n’est pas nouveau que la devise la plus contrefaite au monde reste le dollar américain. D’ailleurs, si les États-Unis et les puissances étrangères détruisaient ensemble toute cette fausse monnaie à l’instant t (dans les deux sens du terme), les États-Unis ferait faillite stricto-sensu. Et je me veille bien à dire faillite et non pas défaut, puisque cette première puissance mondiale fait défaut régulièrement sur sa dette ces dernières décennies, au point de relever systématiquement le plafond de la dette. À présent, si l’on en revient à votre imprimante, vous voyez bien une des utilités de la “monnaie numérique de banque centrale” dans l’économie dite souterraine. Avec un peu de patience et de réflexion rationnelle, vous allez finir par en être un promoteur.

  20. Il y une problématique qui a échappé dans ce débat, c’est l’anonymisation d’une monnaie, du traçage et de la confidentialité. J’ai fait référence au bitcoin, car ce dernier garanti un très haut niveau d’anonymat, contrairement aux monnaies digitales utilisées par les banques, cartes de crédit et débit. Le système de cryptage à clés réversibles RSA (Rivest, Shamir et Adleman) reste le standard utilisé depuis 1977, soit bientôt 50 ans, de plus, cet algorithme de quelques lignes de code possède des backdoors, ce qui permet à des autorités d’effectuer une certaine surveillance, cet algorithme est quasi infaillible et comme déjà dit possède des clés réversibles. La taille des clés représente une des limite de ce genre de système, mais personne ne possède des ordinateurs assez puissant pour partitionner les clés actuelles dans les temps impartis.

  21. ⚠️Permettez-moi tous de mettre en exergue la formidable intervention de MD. Merci à lui⚠️
    ****
    MD
    8 mars 2023 à 18 h 22 min

    (…) j’apprends ce soir même que la BRI et des entreprises comme IBM vont tenir un atelier commun avec l’entreprise de technologies blockchain Hyperledger, accessible en source libre (open source) le 25 avril prochain sur les possibilités de concrétiser les projets de monnaie digitale de la BRI (Central Bank Digital Currency). Pour toute personne intéressée, voici la présentation de l’atelier:

    Sujet:
    Moving CBDCs from Conception to Reality
    Description
    Central Bank Digital Currency (CBDC), as defined by the Bank of International Investments, is a new form of digital money with a central bank liability which serves both as a medium of exchange and store of value. The goal is to retain all the benefits of cash and pushing beyond this by improving on multiple dimensions: Robustness, Privacy, Compliance, Accessibility, and Programmability to name a few. This will be a workshop jointly held by domain experts (Banks), and technology providers (IBM), providing an overview of Central Bank Digital Currency use-cases, and how (Hyperledger) enterprise Blockchain technologies address many of these requirements in on-going or completed experimentations on that front. In particular, in this talk we will show how Central Bank Digital Currency systems can move from conception (use-case description & requirements overview) to reality with deep-dives and hands-on sessions on Hyperledger Fabric Token SDK lab and Weaver Interoperability Framework combined.

    Heure
    25 avr. 2023 07:00 AM heure de Heure normale du Pacifique (États-Unis et Canada)

    Lien pour s’inscrire à l’atelier: https://zoom.us/meeting/register/tJIuc-yorzgtH9ALXmvq-fNix40H8UmqPJpX?utm_campaign=Hyperledger%20workshops&utm_medium=email&_hsmi=249328519&_hsenc=p2ANqtz-9JuRBYUnnVUfA2_BFWG2H4_5jEy2-T2E2BnRMd95odh6RE8Dvx8mEspQnMzeFf0kb_4y4JO4xqma-2-yMZQQwtbt6NSQ&utm_content=249328519&utm_source=hs_email

    Cordialement,
    MD
    *****

    1. Hyperledger Fabric Token SDK lab and Weaver Interoperability Framework ne sont pas des systèmes blockchain et ne le seront jamais !

      1. Pour votre gouverne, Hyperledger est une plateforme open source de développement de blockchain. Ce projet a été lancé en décembre 2015 par la fondation Linux. – Article “Hyperledger” de Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperledger).

        “Weaver: DLT Interoperability” est le nom de laboratoire de la Fondation Hyperledger (https://labs.hyperledger.org/labs/weaver-dlt-interoperability.html).

        “But man, proud man,
        Dress’d in a little brief authority,
        Most ignorant of what he’s most assur’d—
        His glassy essence—like an angry ape
        Plays such fantastic tricks before high heaven
        As makes the angels weep; who, with our spleens,
        Would all themselves laugh mortal.”

        – William Shakespeare, “Measure for Measure”

        1. C’est ça, qu’est-ce que open source aurait à voir avec les algorithmes les plus confidentiels de la planète ??

        2. C’est ce que je disais, aucun doute que de nombreuses personnes cherchent a mettre en place d’autres structures “blockchain”, c’est même la course, tous les pays essayent de mettre en place leurs systèmes blockchain, le problème est que personne n’y arrive en garantissant un niveau de sécurité satisfaisant, comme également quantité d’autres ou ce sont les mêmes essayent de casser la sécurité du bitcoin. Vous pensez bien que des pays comme la Chine, l’Iran et tant d’autres, mettent en place des laboratoires entiers pour pirater la sécurité du bitcoin, ils gaspillent des terawatts en électricité pour tenter de briser la blockchain bitcoin. Et vous vous pensez bien, également que chaque état ne peut que rêver d’acquérir une telle technologie, cependant, ce n’est pas le cas actuellement et je vous le dit, pour encore de nombreuses décennies !

          Le système blockchain est révolutionnaire, de plus en plus de laboratoires clament travailler sur des systèmes blockchain, en Suisse, Ethereum déclare fonctionner avec un système blockchain, le seul problème est que leur unité de calcul est centralisée et ne fait que servir d’accès au bitcoin, ce qu’ils se gardent bien de révéler !

    2. A longueur d’année des annonces sont faites autour de la “blockchain”, faut-il encore s’entendre si le terme veut encore dire quelque chose, connaissant un peu les intentions des personnes qui peuvent lancer une telle technologie, il me semble impossible qu’ils s’accoquinent avec des loubards affamés, sans doute que cette annonce est propulsée dans les médias pour faire le buzz, comme ces milliers d’annonces concernant les ordinateurs quantiques !

  22. Il faut savoir que les attaques contre des systèmes de payements ne se font pas contre les modules utilisateurs mais contre les serveurs qui gèrent ces interfaces.

    Les banques suisses ou autres sont constamment attaquées, suite aux sabotages des gazoducs de Nord Stream, on peut imaginer également que l’ère des sabotages sous-marins est ouvert et que 99% des trafiques de données internet et autres passent par des câbles optiques sous-marins. Que la plupart des serveurs liés à des gestions de payement sont localisés aux USA, sans ces câbles sous-marins, imaginons la panique mondiale au niveau des opérations via des unités d’authentification, de validation et de non répudiation localisés à des milliers de km et reliés par des câbles sous-marins.

    Autant il est pratiquement impossible de mener une opération dans la mer baltique sans être détecté qu’il sera totalement impossible d’attribuer toute forme de responsabilité à quiconque ayant les moyens techniques, la responsabilité d’une telle attaque sur des câbles sous-marins.

    Il faut savoir qu’il serait également impossible d’accéder à des opérations dans les banques elles-mêmes, vu que la plupart des grandes banques ont confiés leurs gestions des débits et des transactions via des sociétés américaines.

    Cette crainte de vor les USA perdre le contrôle des financements via le dollar est un peu absurde, ça fait des décennies que les transferts sont opérés par des sociétés américaines, sans même parler de Visa, MasterCard et autres, avec des brevets comme le RSA et des milliers d’autres.

  23. Tant que le USD est convertible, il serait erroné d’écrire que l’exportateur vers les USA ne reçoit qu’une “promesse d’être payé” puisque l’exportateur peut convertir ses dollars au comptant, et même “à terme”, avant d’exporter vers les USA. Le solution à la grave crise de crédit, actuellement larvée, est de dévaluer massivement les devises principales. Les dettes des personnes physiques et morales ainsi que l’Etat américain se montent à USD 90 trilliards (3,5 fois le PIB du pays). La hausse des taux USD attendue jusqu’à 6 voire 6,5% va provoquer une formidable crise qui aurait l’avantage de faire passer toutes les autres depuis12 décennies à des tempêtes dans des verres d’eau.

    1. Au vu des réorientations de plusieurs pays ayant utilisés le dollar dans leurs échanges commerciaux et financiers, le dollar n’aura pas beaucoup à faire pour être dévalué, donc votre commentaire tombe un peu à plat !

  24. Une des principale exposition du dollar dépend du fait qu’elle repose sur son utilisation au niveau international, sa dépréciation sur les marchés mondiaux aura un impact considérable sur son cours !

  25. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (39): Je dis ça mais je ne dis rien!

    *****
    Au sein de ma synthèse de quelques-unes de mes interventions – plus haut sur le fil – et comme un énième “voyage dans le temps et l’espace”, il me semble à-propos de partager encore un extrait de cette “note de synthèse” adressée à notre hôte le 19 mai 2022, à savoir:

    “(…) le facteur de risque d’une récession aux États-Unis est particulièrement très élevé durant ces deux prochaines années. Et les baisses brutales des différentes classes d’actifs ces derniers jours (y.c sur le marché spécifique des crypto-actifs) ne va pas stimuler la confiance aux États-Unis. Ni les tensions toujours bien d’actualités en mer de Chine (protectorat US de Taïwan) ne vont apaiser les craintes des consommateurs et des investisseurs (…) néanmoins, je me dois de garder à l’esprit l’ancrage profond du conservatisme américain. Ce dernier ne jurant qu’au prisme des idées reçues! Biden reste d’ailleurs le prisonnier du marteau et de l’enclume.”

    👉Voici d’ailleurs un extrait de ma “note de synthèse” lui étant personnellement adressée le 19 mai 2022:

    “(…) Pour ce qui a trait au pilotage de la politique monétaire de J. Powell, je suis également d’accord avec toi, tout en craignant que la Fed ne réitère ses travers, à savoir que la formation des bulles – suivie de leurs éclatements – a très souvent – par le passé – été la condition sine qua non du redressement économique américain. En l’état, J. Powell – en bon “faucon” et via son comité – ne va-t-il pas, finalement, chercher à expurger les marchés (bulles) avec l’appui de cette fausse croyance que l’inflation galopante s’inscrit sur le court terme? (…)”
    *****
    Propos de Steven Blitz, économiste en chef de TS Lombard pour les États-Unis, dans l’émission de CNBC, le mercredi 01 mars 2023:

    “…Il n’y a pas d’issue à cela tant qu’il [le président de la Fed Jerome Powell] ne crée pas une récession, jusqu’à ce que le chômage augmente, et c’est alors que les taux de la Fed cesseront d’être relevés…”
    *****
    Autre blog d’expert): Raymond dit – février 18, 2023 à 7:43

    Selon la banque des règlements internationaux (BRI), la part des “entreprises zombies” est passée de 4% dans les années 80 à 15% en 2017 – en moyenne – sur 14 économies étudiées. 30% en Australie et au Canada, et 15% en France. Mais en France, cette part des “zombies” a doublé depuis 2008. Donc, des données déjà préoccupantes pour la stabilité financière et économique bien avant le choc Covid-19 et le conflit géopolitique et le choc énergétique avec ses conséquences (y.c les facilités de prêts étatiques).

    Côté étasunien, évidemment que le titre 11 du Code fédéral américain – et son chapitre 11 – sur les procédures de réorganisation en faveur des entreprises US (y.c les zombies) en difficultés change la donne des statistiques US. Ce qui facilite d’autant “la politique hawkish” et contestée de J. Powell pour juguler l’inflation galopante. Du moins, selon mon point de vue!
    *****
    01 mars 2023:

    https://omscgcinc.wpenginepowered.com/wp-content/uploads/2023/03/Challenger-Report-January-2022-February-2023-768×432.png
    *****
    Et enfin, une analyse (dont j’adhère) d’un macro-économiste avec lequel j’ai eu l’occasion de collaborer quelques mois par le passé:

    https://michelsanti.fr/crise-mondiale/crise-systemique-le-poisson-pourrit-toujours-par-la-tete
    *****

  26. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (40): Les idéologies prédatrices ont toujours été mortifères

    Sarah Hewin, économiste principale à la Standard Chartered Bank à Londres vient de déclarer: “Les événements autour de SVB mettent en évidence certains des risques supplémentaires de stress financier. On a maintenant le sentiment que les risques pour l’économie sont plus grands à mesure que la Fed augmente les taux d’intérêt. À la marge, cela soulève la question de savoir si la Fed sera effectivement en mesure de procéder à une hausse des taux de 50 points de base ce mois-ci”

    Non, sans blagues, c’est vrai?
    *****

    👉RAYMOND – 13 novembre 2019 à 14 h 36 min
    Sachant que les bulles spéculatives et la politique monétaire entretiennent une liaison dangereuse, alors il n’est pas inintéressant d’observer l’ « indicateur Buffet ». Ce dernier représente le ratio de la capitalisation boursière totale sur le produit intérieur brut. Il avoisine les 145%, sachant qu’un marché correctement valorisé offre, dit-on, un ratio compris entre 75 et 90%. Tout ce qui dépasse 115% est considéré comme nettement surévalué.

    https://www.advisorperspectives.com/images/content_image/data/18/182e75334c99e8046f05259f11ecf333.png

    Vive la continuité de la curée, non? En clair: La politique prédatrice des “buybacks”; respectivement la politique des rachats d’actions propres totalement contreproductive puisque la “Trickle dows economics” est un leurre!
    —–
    👉RAYMOND – 21 septembre 2020 à 15 h 39 min

    (…) Bien évidemment qu’au tournant des années 70 – avec l’émergence du dogme monétariste – la pensée dominante a balayé la pensée hétérodoxe comme une version moderne des obscurantismes. Des travaux pourtant riches en enseignement ont été laissé dans la poussière et découvert par les économistes mainstream avec la crise de 2006, à l’instar du « Paradoxe de la tranquilité » d’Hyman Minsky (…) Pourtant, même en pleine guerre des Chapelles, l’expression latine issue des Epîtres d’Horace: “Sapere aude!”, qui signifiait: “Ose savoir!” a été écartée d’un revers de main par les économistes orthodoxes. Pourtant, Kant, lui-même, n’a-t-il pas redéfini cette injonction comme étant la devise du siècle des Lumières en la traduisant par : “Aie le courage de te servir de ta propre intelligence” ?

    Ils ont déjà tout oublié ! En effet, rappelons-nous les chocs pétroliers des années 70 qui auront – au final – sonné le glas des différents dispositifs imaginés par la Banque Nationale Suisse (BNS) pour réduire dès lors l’augmentation du cours du franc suisse (monnaie forte/valeur refuge). Les difficultés économiques de la Suisse auront ainsi persisté au-delà de cet autre choc en devenir – avec la mauvaise maîtrise des injections de liquidités (relance monétaire en l’absence de la courroie de transmission budgétaire) dans l’économie pour réduire les effets du krach de 1987. Avant ce point fatidique, un vent d’optimisme soufflait à nouveau aux États-Unis à l’ère du changement de paradigme par les monétaristes. N’est-ce pas avec le slogan “America is Back” que le populaire Ronald Reagan achevait son deuxième mandat? Le même acteur hollywoodien qui -“grâce à sa révolution ultra-libérale” – avait restauré la confiance dans son pays en éloignant les vieux démons du premier choc pétrolier des années 70. Toujours ce même “cowboys” qui affirmait dans son discours d’investiture, le 20 janvier 1981 : “l’Etat n’est pas la solution à notre problème, l’Etat est notre problème” ! Il n’en faudra pas moins, comme pain béni, à l’économiste Eugène Fama – un des pères du monétarisme et de l’idéologie néolibérale – pour affirmer péremptoirement “que l’hypothèse des marchés efficients est une affirmation simple qui dit que les prix des titres et des actifs reflètent toutes les informations connues” (ce qui deviendra un dogme). Car, en effet, c’est suite aux travaux d’économistes comme Fama, Friedman et Malkiel que les marchés financiers subirent dès le début des années 1980 une authentique transfiguration. Avec la participation active des plus hauts responsables politiques de l’époque. L’économie américaine tournait par la vélocité d’un “régime miraculeux” avec ce qui allait devenir la financiarisation débridée de nos économies “modernes”. Dans cette euphorie toute relative, les États-Unis (Wall Street) ont d’ailleurs été les premiers à innover l’ingénierie financière avec les “junk bonds” (obligations pourries) et autre “LBO” ou “leveraged buyouts” (rachats d’entreprise avec effet de levier) etc. Résultat? Wall Street battait record sur record grâce à cette main divine (des monétaristes) arguant que les marchés financiers sont efficients et qu’ils peuvent en ce sens s’autoréguler (ce fantasme mené par une caste de fanatique). La conjoncture économique mondiale sera ainsi portée jusqu’à la fin des années 1980 par un cycle “d’investissements favorables” (ai-je dis à court terme?) et le reflux de l’inflation (mais pas l’inflation sous-jacente, loin de là!) dans les grands pays industrialisés. Cependant, cette “bonne conjoncture” s’accompagnait inévitablement de la formation de bulles spéculatives sur les marchés financiers et immobiliers.

    D’ailleurs, le retour de bâton du 19 octobre 1987 sera extrêmement violent (krach) après une remontée vive des taux d’intérêt à long terme par la Fed, ayant culminé en ce lundi d’automne 1987. L’onde de choc se propagera immédiatement sur les places financières internationales. Tandis que du côté helvétique, la Banque Nationale Suisse (BNS) avec sa mauvaise conduite de la politique monétaire – et des politiciens coulés dans le même moule qu’aujourd’hui – les secteurs de la construction et de l’immobilier se retrouvent eux aussi en surchauffe – et pour contrer ce phénomène – la BNS augmentera également ses taux d’intérêt et plongera alors l’économie du pays dans une forte récession.
    —–
    👉RAYMOND – 9 octobre 2022 à 13 h 45 min

    Pinocchio n’a plus qu’à bien se tenir!

    Il faut tout de même admettre qu’ils sont géniaux les américains. Le ministère du travail a annoncé vendredi que l’économie américaine avait créé 263’000 nouveaux emplois en septembre 2022, car le taux de chômage aurait baissé de 3,7 % en août à 3,5 % le mois dernier, “au plus bas depuis cinquante ans, renforçant l’idée que le marché de l’emploi reste robuste”, notait le New York Times.

    Mais le prestigieux quotidien omet de préciser que le BLS ne considère plus dans ses chiffres officiels (U3/U6) – depuis 1994 (Oui 1994!) – la population des chômeurs découragés à long terme, alors que le taux de chômage réel aux Etats-Unis est aujourd’hui de 24,6%. Sachant encore que la création d’emplois débouche surtout vers des emplois précaires, non durables, dans le secteur des services. Il y a ainsi très peu de jobs permanents, productifs, créés dans le secteur manufacturier aux États-Unis. D’autant plus que l’on doit à présent considérer le phénomène andémique de “la grande démission” (The big Quit) où près de 50 millions de salariés ont quitté leur employeur l’an dernier aux Etats-Unis, par exemple.

    Ainsi, en affirmant que 2 et 2 font 3, certains objectifs sont remplis. Le premier étant tout bénéfice pour les élections de mi-mandat. Le second, offrir implicitement du grain à moudre à la Fed qui pourra ainsi relever prochainement ses taux directeurs sans sourciller et, enfin, un coup de semonce à Wall-Street qui va mal digérer la prochaine intervention du “faucon” Powell”
    —–
    👉RAYMOND – 10 octobre 2022 à 11 h 00 min
    Le taux d’intérêt des comptes de carte de crédit aux États-Unis vient de sauter au plus haut depuis le début de la tenue des registres de la Fed au quatrième trimestre 1994. Pourtant ils accompagnent cette ruée sans précédent sur les crédits à la consommation qui arrivent à un moment où il n’y avait pas de vacances notables. Et où le taux d’épargne des particuliers plonge à un plus bas jamais enregistré. Faut-il croire que les consommateurs américains ne peuvent tout simplement plus se permettre d’acheter quoi que ce soit avec leur revenu disponible à cause de l’inflation et “la récession”? Ou parce que personne n’a l’intention de rembourser sa carte de crédit avant d’être échec et mat !? Les conséquences de l’une ou l’autre de ces alternatives sont stupéfiantes et suggèrent que l’économie américaine serait sur le point d’imploser… mais pas avant les élections de mi-mandat bien sûr : la fausse impression que tout va bien ne doit-elle pas être maintenue jusqu’au 8 novembre 2022 au moins.
    *****

    Enfin, si certains perçoivent en moi du sarcasme, l’on peut aussi y lire ceci:

    👉RAYMOND – 14 décembre 2022 à 14 h 09 min

    Voyage dans le temps et l’espace

    Saison (36): L’ambiguïté du sarcasme

    Suis-je personnellement sarcastique par certaines de mes interventions? L’on serait parfois amené à le considérer ainsi, surtout lorsque je m’abandonne à ce que l’on croît être – raisonnablement parlant – un “argumentum ad hominem”.

    Toutefois, si l’on prend la peine de sortir des sentiers battus, le sarcasme aurait du bon à en croire la théorie d’une équipe internationale de chercheurs qui postule que cet humour spirituel teinté d’ironie accroîtrait la créativité. Pas seulement pour celui qui le pratique, mais aussi pour celui qui en est le destinataire. Ainsi, ils se sont rendu compte que pour décrypter le second sens du message qui lui est adressé, ce dernier active lui aussi certaines capacités cognitives qui favorisent sa créativité. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs de la Harvard Business School ont examiné les cerveaux de personnes pratiquant cette forme d’humour et de ceux qui en font l’objet. Il en ressort que la créativité augmente immédiatement après une conversation sarcastique simulée, ou après s’être remémoré un échange sarcastique.

    http://www.hbs.edu/faculty/Pages/item.aspx?num=49283
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    1. Pour les intervenants éventuellement intéressés à “perdre du temps” pour consulter les graph’s de mes interventions passées et fixées dans le temps (hors big-médias), vous avez tous loisirs de les retrouver grâce à l’onglet du blog (partie ludique) avec dates et heures.

  27. Publier des commentaires sur des blogs, pour marteler ce que les big-médias ne cessent de répéter, je ne vois pas l’intérêt.

    Depuis plus de 2 ans, des cycles de récession orientent l’économie occidentale, il est évident qu’une récession est associée à des hausses de prix, ce débat a déjà été clos dans une note précédente de ce blog, mais revenir sans cesse sur un mensonge de propagande politique en parlant d’économie me semble plutôt étrange.

    La consommation moyenne des ménages en Europe n’ont changés que sur des biens de consommation alimentaire et énergétique, plus quelques autres exceptions, mais le prix des produits issus de l’industrie, (voitures, électroménager, électronique etc.) sont restés stables et représentent un pourcentage important dans les budgets, l’immobilier ne bouge guère, ni vers des hausses, ni vers des baisses. Le seul problème qui touche les pays occidentaux, sont les baisses dans les investissements et dans les balances importation/exportation. Tous les symptôme d’une véritable récession !

  28. **** A bon entendeur ****

    Si j’avais ce pouvoir d’appeler Galilée pour expliquer l’intérêt de mes “Voyages dans le temps et l’espace” à celui qui refuse de laisser ses congénères plus affûtés gérer ce qui le dépasse, puisqu’il a cette fâcheuse tendance à s’agiter d’une façon irraisonnée que le temps – à l’instant t – lui échappe également; surtout celui qui aura fixé le “Point de vue du Gras” (autant d’interventions comme des images d’Épinal) à un moment précis. Ainsi, par cette représentation qui lui est propre, mais néanmoins indispensable pour atteindre son but, notre simple d’esprit illustre sans le savoir la quintessence de la stupidité. C’est-à-dire la notion de l”‘idiot utile” se croyant toujours plus intelligent que ses congénères une fois arrivé dans le futur.

    Par métaphore, l’énergumène n’a en effet pas saisi dans le temps voulu, qu’il y a eu un avant Galilée où les calendriers, les horloges mesurent des processus et des cycles (datés) et un après Galilée où le temps, au même titre que l’espace, demeure une variable dans l’étude du mouvement. La construction de la “variable temps” fut donc une étape capitale qui a fait passer le monde de l’à peu près à un univers à plus de précision.

  29. Le 8 mars, sur ce blog, je prédisais des sabotages de câbles sous-marins de transmission internet !

    C’est fait, deux câbles reliant Taiwan ont été détruits, évidemment, pas de preuve même si Taiwan accuse la Chine, ce qui ne va pas simplifier les relations, ce n’est que le début !

        1. Il est évident que la teneur de mon post, RAYMOND – 10 mars 2023 à 18 h 47 min et intitulé **** A bon entendeur **** adressé à l’intéressé prend encore plus de sens. Maintenant, certains peuvent mieux comprendre comment les fervents adorateurs des théories du complot font leurs choux gras! Ils sont tellement prévisibles🤣

          1. Le plus simple n’est-il pas d’ignorer ces fervents adorateurs de la profondeur du vide, plus connue de nos jours sous le label de “théorie du bullshit”? D’éviter d’entrer dans leur jeu d’oligophrènes sénescents? Ce genre d’illuminés ne craignent-ils en effet rien plus que de passer inaperçus – d’où leur agitation constante pour attirer l’attention sur eux?

          2. Bonjour Passacaille,
            Indéniablement vous avez raison, le plus simple est de les ignorer pour ce juste motif que vous soulevez (…) Merci de la rappeler.

            Toutefois, bien que je n’apprécie pas spécialement la facilité par essence, néanmoins, je dois admettre que l”idiot utile” (au sens générique) permet aussi d’ouvrir d’autres portes dans le temps et l’espace, d’où son utilité aussi relative soit-elle. Ce n’est que mon humble avis qui n’enlève rien à votre pertinente intervention.

            Bien à vous

  30. Et les mercantiles qui viennent sur des blogs pour se faire une clientèle !

    La news, je l’ai apprise ce soir !

    1. Il faut trouver mieux Corto, mais vous inspirez ma matière grise, vous la musclez et contribuez ainsi à mon engagement bénévole pour l’Intérêt général et le bien commun. Alors merci, même si le concept vous échappe.

      Ceci étant précisé, au lieu de sortir l’imprimante à sottises, comme monétariste convaincu, pourquoi ne vous posez-vous pas les bonnes questions sur le mercantilisme que vous soutenez, encore une fois, sans le savoir ? ➡️Les rachats d’actions par les entreprises du S&P 500 devraient atteindre 1’000 milliards de dollars en 2023 pour la première fois d’une année civile, selon les indices S&P Dow Jones. Les autorisations de rachat s’accélèrent : au 17 février 2023, elles totalisaient plus de 220 milliards de dollars, un record pour cette période de l’année, selon une analyse Goldman Sachs des sociétés S&P 500 et Russell 3000.

      Oh bein ça alors, plus c’est gros, mieux ça passe!!!

      https://realinvestmentadvice.com/wp-content/uploads/2023/03/image-38.png

      *****

      RAYMOND – 22 janvier 2018 à 15 h 35 min

      (…) Toujours dans la question de « l’alibi du ruissellement », ne trouve-t-on pas aussi quelques stratagèmes hérités outre atlantique et mis en évidence par ➡️les travaux de William Lazonick – économiste de l’université du Massachusett- intitulés « Profits Without Prosperity »,(“profits sans prospérité”) ⬅️ qu’il faille à tout prix persister sur la voie de la pensée dominante ? C’est pourtant avec ce même genre de comportement privilégiant une caste que le rôle de l’État se délite au profit de la loi du marché (…) [sujet sur les rachats d’actions propres]

      *****

      RAYMOND – 15 décembre 2020 à 13 h 28 min

      Alors même que nos économies modernes furent profondément meurtries lors de la conflagration de 2008, que les réponses monétaires de nos Banques Centrales (comme prêteur en dernier ressort) ne furent accompagnées des leviers budgétaires de gouvernements plus autistes les uns que les autres, faut-il être surpris de constater que ➡️les sociétés cotées les plus importantes au monde – anté pandémie – ont réussi à s’endetter durant la dernière décennie, à hauteur de 13.5 trillions de dollars pour racheter leurs propres actions (manipulant de fait et légalement le cours de leurs titres par effet mécanique) jouant ainsi au casino Royal. Sans pour autant un réel ruissellement dans l’économie réelle⬅️. Et ceci dans une ère où les destinée de nombre d’entreprises sont déjà en mains de mégalomanes ayant largement privilégié l’ingénierie financière à la création de richesses au lieu d’investir intrinsèquement dans leur entité. ➡️Toute cette mécanique infernale, ou devrais-je dire ce “vampirisme”, a eu des effets désastreux sur nos économies réelles avant le choc exogène Covid-19⬅️ (…)

      *****

  31. “comme monétariste convaincu”, Raymond, vous n’êtes ni “monétariste”, ni “économiste” ni rien en la matière, vous n’avez pas de raisonnement, vous vous contentez à insulter les autres et faire des copiés/collés incompréhensible et incompatibles entre eux !

    En gros, vous balancez des tonnes pour vous faire passer pour un “expert”, c’est fatiguant et ça exclu toute forme de débat !

    Je n’arrive pas à comprendre le pourquoi de votre insistance, sauf si vous cherchez à vous saouler vous-même ou parvenir à atteindre une clientèle naïve !

      1. Vous faites comme si j’étais un ardent défenseur des cryptos monnaies, je ne faisais que dire qu’une crypto monnaie dépend avant tout de sa fiabilité au niveau de sa technologie, rien de plus !

        Un autre point qui semble échapper à beaucoup, c’est le nombre de bitcoin émis, qu’importe leurs valeurs, mais le nombre, soit 19 millions, de bitcoin mis en circulation !!

        Cela devrait mettre la puce à l’oreille de certains !

        1. Et moi je n’arrête pas de vous dire que les crypto-actifs décentralisés sont des vecteurs de crises financières systématiques. Je l’écris depuis des années.

          https://m-fr-investing-com.cdn.ampproject.org/v/s/m.fr.investing.com/news/cryptocurrency-news/des-economistes-comparent-les-cryptomonnaies-a-la-cocaine-2160681?ampMode=1&amp_gsa=1&amp_js_v=a9&usqp=mq331AQIUAKwASCAAgM%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16786156044237&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&ampshare=https%3A%2F%2Ffr.investing.com%2Fnews%2Fcryptocurrency-news%2Fdes-economistes-comparent-les-cryptomonnaies-a-la-cocaine-2160681

          Mais sans doute préférez-vous attendre de voir nos économies réelles y laisser totalement leur peau à l’instar du “Paradoxe de l’âne de Bouridan”.

          1. “Et moi je n’arrête pas de vous dire que les crypto-actifs décentralisés sont des vecteurs de crises financières systématiques. Je l’écris depuis des années.”

            Ca ne fait qu’un élément de plus dans la foire aux planches à billets, aux monnaies de singes imprimées ou pas, il faut bien se dire qu’actuellement dans les marchés, qu’ils soient boursiers, financiers ou même étatiques, les empruntes digitales ont remplacés les devises papiers depuis des décennies, les papiers valeurs ont été remplacés par des codes cryptographiques et ce qui différencie principalement une monnaie crypto du reste et le fait qu’elle soit publique, mais pourquoi ne pas autoriser l’accès de ce “valeurs” aux utilisateurs privés, au public ?

  32. Game over pour la Silicon Valley Bank (SVB)!

    Axée sur le capital risque, la SVB comptait 17 succursales en Californie et au Massachusetts et déclarait 212 milliards de dollars d’actifs au dernier trimestre. Des grands noms de la crypto comme Avalanche, Labs et Proof, Yuga ou encore Circle et BlockFin ont annoncé être exposés à la faillite de SVB. La plus importante depuis Lehman Brothers, alors même que la présidente de la Fed sortante, Yellen, remplacée par Powell choisi par le président Trump déclarait que “le système présente de toujours nombreuses faiblesses et au lieu de chercher à y remédier, je trouve qu’on se dirige vers une vaste déréglementation”. Une complainte restée vaine alors que le chant du Cygne semble de plus en plus proche, n’en déplaise aux officionados des “théories du complot” pour qui “les monnaies numériques de banque centrale” s’apparenteraient à une réincarnation du diable. À tout le moins, si la FDIC a créé la Banque nationale d’assurance des dépôts (DINB) de Santa Clara pour protéger les assurés, et qu’un séquestre a immédiatement transféré au DINB tous les dépôts assurés, il n’en demeure pas moins que les déposants non assurés recevront un certificat de mise sous séquestre pour le montant restant de leurs fonds non assurés. Donc, les yeux pour pleurer et la voix pour les louanges à l'”American Dream” où, déjà, environ la moitié de tous les sans abri aux États-Unis se trouvent en Californie et à des proportions élevées dans d’autres États de la côte ouest. Les villes de tentes sont désormais monnaies courantes (oui, un mauvais jeu de mots ou maux) aux États-Unis depuis l’Armageddon Lehman Brothers en 2008.

    https://cdn.statcdn.com/Infographic/images/normal/6949.jpeg

    Ce qu’il faut retenir de cette intervention sur la banque route de SVB est qu’elle va bouleverser le paysage des investissements sur le capital risque et, bien évidemment, accélérer le processus de la mise en place des “monnaies numériques de banque centrale”.

    PS: Par pitié les intervenants et lecteurs du blog de notre éminent hôte, le dr. et prof. Sergio Rossi, laissez votre “helicopter money” à l’aérogare, je croule sous vos dons exprimés en milliards alors que je n’ai rien demandé. Merci😉

  33. Les investisseurs se pressent vers la sortie, des sueurs froides à la bourse de New York, les indices ne font que répercuter les signes plus qu’avant coureurs d’une récession déguisée en inflation !

  34. Après la bulle (pyramide de Ponzi) des crédits juridico-politiques immobilier, là, ce n’est pas une bête histoire de petits voyous, mais le nasdaq qui confirme une baisse de 20% avec 1 pic à 25%, sur 1 seul cycle annuel sous la présidence de leur chouchou et ses éoliennes magiques.

    Attention, ça risque de tomber bas et d’entrainer toute la galerie !

    Il faut dire qu’ils avaient l’habitude de voir gros !

    Je changerais de destination sans changer de secteur, les hightech stagnaient coté Californie mais n’arrêteront pas de surprendre. Ailleurs !!!

  35. Une exode massive de capitaux chinois de Suisse semble inquiéter certains milieux !

    Aux USA, ne serait-ce pas, avant tout, une faillite de l’idéologie “woke” que nous observons avec la fermeture du groupe SVB ?

  36. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (41): Quand la résilience démocratique devient à ce point ridicule!

    Karl Popper (La Leçon de ce siècle, 1993) n’estimait-il pas que “la Démocratie n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité”? Quant à Jean-Jacques Rousseau (Le Contrat social), lui, distinguait la Démocratie de l’Ochlocratie, en ce sens qu’il préjugait que la Démocratie dégénère suite à une dénaturation de la “volonté générale” qui cesse d’être générale dès qu’elle commence à incarner les intérêts de certains, d’une partie seulement de la population. Non seulement l’idéologie néolibérale et le concept de l’ultra capitalisme financiarisé ont bouleversé le domaine de l’économie politique, mais également modifié la perception de la Démocratie par le plus grand nombre. Pourtant, de l’aveu même de Karl Popper, le libéralisme ne devait pas exclure l’intervention de l’État y compris dans le domaine économique. Au contraire, il en fait une condition de l’exercice des libertés des individus, en raison du “paradoxe de la liberté” : “La liberté, si elle est illimitée, conduit à son contraire ; car si elle n’est pas protégée et restreinte par la loi, la liberté conduit nécessairement à la tyrannie du plus fort sur le plus faible”.

    Le 27 février 2023, Gregory Becker, le PDG de la Silicon Valley Bank (SVB), a vendu pour 3,6 millions de dollars (11 %) de ses actions …

    https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/bfmF4E8.jpg?itok=9PDjvQ6i

    Daniel Beck, le directeur financier, a vendu 32 % (environ 600 000 $) de ses avoirs …

    https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/bfmB10D_0.jpg?itok=x231744k

    Et enfin, la CMO Michelle Draper a vendu 28% …

    https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/bfmDA.jpg?itok=dV1f2cBa

    Bien évidemment, tout ceci n’est qu’un pur hasard! Toutefois, notez qu’aucun d’entre eux n’avait vendu quoi que ce soit d’important pendant environ un an avant cette vente la plus récente (donc avant l’effondrement). Il serait donc exagéré (?)! – selon la bien-pensance – d’appeler cela une vente pré-planifiée🙈

    1. En gros, les “modèles” politiques ne sont rien d’autre que des modèles économiques.

      Que ce soit dans n’importe lequel de ces modèles ; Communisme, démocratie libérale, régime féodal, dictature ou que sais je encore. Nous y retrouverons à terme, toujours les mêmes ingrédients, d’un coté des très très très favorisés et dans l’autre extrême, des très très très défavorisés !

      Et malgré les promesses initiales tentant de faire passer un système, nouveau pour révolutionnaire, comme le fit le communisme, après quelques années seulement, on y trouvait des privilégiés et des victimes enfermées dans des goulags avec des moyennes de survie de quelques semaines. Tout ça pendant que les hauts dignitaires du régime soviétique faisaient transiter des Antonov remplis d’or vers l’aéroport de Zurich !

  37. Par contre, mis à part ces joujoux cryptographique, il semblerait que tous ces efforts récents de développer un ordre mondial, à la sauce Davos accompagné de son idéologie woke semble très nettement dysfonctionner du point de vue économique.

    Nous venons d’entrer dans la bulle mondialiste à la mode Klaus Schwab. Cette crise arrive en réaction des montants important sacrifiés à cette idéologie totalitaire et sans doute, ravageuse et criminelle. Le grand reset se traduit par des faillites des milieux particulièrement concernés, donc, il faudra éviter tous ces pseudos refuges financiers aux couleurs mondialistes et tout se passera plus ou moins bien, disons qu’il y aura des secousses et nous verrons, également, qui sont ceux qui ont engagés des gros investissements dans ces gouffres stériles !

  38. Ôôô Corto, votre intervention du 12 mars 2023 à 13h38 illustre un raccourci stratosphérique en clôturant d’entrée tout débat. Un synonyme du “point barre”.

    Mais puisqu’en filigrane vous renchérissez avec vos illustres théories, vous semblez à présent vouloir dépoussiérer la vieille doctrine politique évolutionniste du XIXe siècle, dont le sociologue Herbert Spencer fut à l’origine, car ce dernier postulait que “la lutte pour la vie entre les hommes est l’état naturel des relations sociales”. Celui-ci “préconisait de supprimer les institutions et les comportements faisant obstacle à l’élimination des humains les moins aptes et à la survie des plus aptes”. Le creusement des inégalités en Occident est pas ailleurs exponentiel à partir des années 60/70, allez donc savoir pourquoi!!! Vous qui avez suivi les cours de l’ambivalent professeur Schaller (paix à son âme), celui qui a viré sa cuti pour embrasser le monétarisme dans les années 1970 et que vous vénérez toujours, faut-il encore vous rappeler les travers de cette doxa? Un peu de sérieux. En son temps déjà, bien avant celui des économistes tels que Friedman, Fama ou Malkiel (tous des monétariste “radicalisés”) le sociologue Herbert Spencer ne prônait-il pas que “la dérégulation économique est nécessaire pour améliorer l’espèce humaine”? Quant aux pères du “monétarisme radicalisé”, alors même que la financiarisation de nos économies modernes devait-être ce “juge de paix” – grâce à la “‘politique du laisser-faire” post 1970 – puisque la sacro-sainte efficience des marchés financiers “autorégulés par les prix” apporterait une bénédiction pour l’économie réelle; tout en oubliant de préciser contre l’Intérêt général et le bien commun. Une sélection par la loi du plus fort, celle des marchés financiers dérégulés qui ne sont malheureusement plus au service de l’économie.

    À présent, vous voudrez bien expliquer aux lecteurs/intervenants ceci…

    👉
    https://lh4.googleusercontent.com/6JD7PiJDM2nB_pQTt7koJ5NqQAr74W3ALif33aAxHgke3FsVK6pjeFuD2YTwriOXpAL90mYI22MIcj1iLEsTX6o0koUAomHY7S4xcPUMOxEQ6hXnjxcfHDen58nsT0FZMDo9bQY

    Puis cela…
    👉
    http://iris-recherche.s3.amazonaws.com/uploads/attachment/file/Untitled12.png

    Et enfin ce graph…
    👉
    https://www.datawrapper.de/_/17Kvr/

    Quel serait le point commun de ce triptyque, selon votre vision ?

    Voyez-vous, Corto, n’allez pas chercher vos réponses dans “les théories du complot”, mais plutôt du côté des idéologies prédatrices dont vous semblez être un fer de lance, peut-être sans le savoir et malgré, ce que je peux tout à fait concevoir, sauf votre respect, vu votre érudition en économie/finance/géopolitique. Qu’en est-il du dernier ordre monétaire; économique; financier; social et sociétal des années 1970? Vos disciples le considèrent-ils aussi comme un complot des “maîtres de Davos” alors qu’en ce temps là (janvier 1971, date de la fondation du WEF) le progrès était aussi une pierre philosophale. Encore que la notion de “progrès” est toute relative! Personnellement, je suis un ignare en physique quantique, sans compter que mon hétérodoxie demeure une injure à votre orthodoxie multipolaire (c-à-d tantôt monétariste, tantôt théoricien du complot) depuis votre récente présence sur ce blog.

  39. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (42): Le renversement des pôles ?

    Alors que l’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé vendredi 10 mars 2023 le rétablissement de leurs relations diplomatiques, ce rapprochement va une fois de plus ouvrir la voie vers la dé-dollarisation mondiale en renforçant le rôle du Yuan, ainsi que le système de Pétro-Yuan – car la normalisation saoudo-iranienne a été facilitée par le médiateur Chinois. D’ailleurs, dans un communiqué conjoint, les nouveaux partenaires ont informé que l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite a été conclu à huis clos à Pékin. Cet accord vient ainsi se rajouter aux débouchés visés par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, dans ses relations avec la Russie et la Chine, comme il l’avait déjà fait remarquer en mars 2022, en envisageant d’accepter le Yuan pour ses exportations de pétrole. Propos réitérés lors du WEF 2023. Souvenons-nous qu’en avril 2022, je soulignais ceci: “…alors que les USA craignent à ce jour et plus que tout un embrasement avec l’Asie malgré les apparences trompeuses – que l’Union économique eurasiatique tombe d’accord avec la Chine pour mettre cette fois en place un système financier et monétaire indépendant du dollar US. Mais rien de nouveau sous le soleil en fait, car en 2009 – soit une année après la grande conflagration financière mondiale de 2008, débarquée des États-Unis, symbole par excellence des excès de la finance – le gouverneur de la Banque populaire de Chine, M Zhou Xiaochuan, était revenu à la charge contre l’”hégémonie du dollar” dans le cadre d’une conférence intitulée “Reform the international Monetary System”. Pour un nouvel ordre monétaire mondial. En 2018 – soit bien avant le choc sanitaire mondial aux conséquences économiques catastrophiques – Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient réaffirmé leur volonté de se passer du dollar américain dans le cadre de leurs échanges commerciaux…”

    https://blogs.letemps.ch/sergio-rossi/2022/04/25/poutine-et-le-nouvel-ordre-monetaire-international/

    Comprenons bien que le détrônement du billet vert serait le coup d’échec et de mat dans la bataille la plus tendue qui soi pour l’hégémonie mondiale. Et n’oublions pas que l’influence que le régime de Pékin a projetée dans le Golfe ces dernières années a été scellée lors de la récente rencontre à Riyad le 9 décembre dernier entre le président chinois Xi Jinping et “MBS”. Un accord de “partenariat stratégique global”. Voilà donc à présent les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui pourraient compter sur de nouveaux partenaires en fragilisant encore plus le colosse américain, c’est-à-dire les États-Unis et leur monnaie de réserve mondiale.

    1. Oui, y a de la répétition, par contre, je serais beaucoup plus dubitatif vis-à-vis de l’euro que vis-à-vis du billet vert, malgré tout et une fois de plus, il me semble que malgré les vagues, le dollar va reprendre de la hauteur et que l’euro va s’enliser dans ses contradiction et sa place face à la Russie !

      N’oublions que l’Europe est totalement dépendante énergiquement, hydrocarbures, uranium et minerais, alors que les USA ont de la ressource. Par contre, les monnaies des briks vont nous surprendre pour les 2 ou 3 prochaines décennies, la Chine est plutôt bien partie dans sa conquête des marchés des pays en développement.

      1. Effectivement, Corto, l’euro est une anomalie monétaire et fiscale qui va s’enliser encore une fois de plus dans ses propres contradictions politiques. Et bien entendu que l’Europe est intimement dépendante énergiquement, mais pas seulement sur ce point. Je me focalise donc sur le dollar US au sens d’une monnaie de réserve mondiale et son rôle d'”Opium du peuple” au sein d’un système monétaire et financier hégémonique. Cette contradiction, mère des crises, n’a d’autre point de départ que la fin du régime de Bretton-Woods – le 15 août 1971 – par Richard Nixon. Enfin, pour le “Libéral modéré” que je suis, hétérodoxe de surcroît, en revenant sur le “paradoxe de la démocratie” selon le concept éminemment controversé du sociologue Herbert Spencer (en référence à mon post sur le fil), puis celui de la Liberté (Capitalism and Freedom) selon la vision du père du monétarisme – Milton Friedman – je n’hésite pas un instant à prétendre que l’idéologie néo-libérale est un fascisme.

  40. La chute de banques californiennes est simplement dû au rehaussement des taux, ce qui prouve bien qu’il ne s’agit pas uniquement d’inflation !

    L’argent prend de la valeur !

    1. Permettez-moi d’être moins radical et plus mesuré, Corto. Si le resserrement de la politique monétaire US demeure un des facteurs, et non des moindres, toutefois les statistiques officielles américaines sont devenues un pâle reflet de la réalité de l’économie réelle aux États-Unis, ces dernières années, tout comme leurs règlementations en matière de régulation financière s’apparentent au mille-feuille de notre voisin français. Un concept inefficient! En ce sens, comme les crottes planquées sous le tapis, l’effet récessif aux États-Unis n’est pas dû au seul facteur de l’inflation, en effet (selon la notion historique du terme), ce qui ne l’annihile pour autant. À cet effet, j’avais déjà développé le sujet au deuxième trimestre 2022, y compris le contexte géopolitique qui fait trembler le colosse US sur ses bases dorénavant fragiles. La crise de confiance et le contexte géostratégique à l’échelle du globe fait naturellement le reste.

  41. Les actifs pourris, qui ne coutaient rien avec des taux zéro, vont commencer à remonter à la surface !

    1. Il est évident, comme avec les subprimes qu’ils ont ont pigeonnés en prime les traders européens !

  42. Et aussi, toutes ces obligations qui, il n’y a pas deux ans offraient 2% alors que les taux étaient à zéro et qui maintenant sont 2 points en dessous du libor, voir très en dessous !!

  43. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (43) : “Big Jay” et ses lieutenants ne connaissent pas les dess(t)ins animés.

    Alors que demain, “Big Jay” et ses lieutenants vont devoir arbitrer entre “sauver” le dollar US ou sauvegarder les marchés financiers en tentant d’éviter une conflagration majeure cette année 2023, ils risquent bien de se prendre à nouveau les pieds dans le tapis. Pourquoi? Parce qu’ils semblent ignorer les dess(t)ins animés tout à l’instar des travaux d’Hyman Minsky (“Stabilizing an Unstable Economy”). Pourtant, l’histoire économique/financière n’a-t-elle pas déjà montré que lorsque le taux de chômage US
    et l’indice du marché du logement de la National Association of Home Builders évoluent quasiment en parallèle, ça n’a jamais été encourageant, même bien pire!!! Alors autant dire qu’un assouplissement des taux avec cette concaténation…

    https://pbs.twimg.com/media/Fq34SEzWwBU9O-V?format=jpg&name=900×900

    …pourrait précipiter les investisseurs vers une ultime “exubérance irrationnelle” (réf. Shiller) avant de venir ensuite confirmer la métaphore de l’économiste américain Paul Krugman. Ce “Moment” est décrit par ce dernier comme celui de “Vil Coyote”. Pour être plus précis, c’est la “Théorie du Coyote suspendu” qui fait aussi référence au principe de Newton. Et, est illustrée dans les dessins animés de Tex Avery (Warner Bros.) par le personnage créé par Chuck Jones : “Vil Coyote” qui, emporté par son élan en pourchassant Bip Bip, poursuit sa course au-delà du bord d’une falaise dans les nuages, il ralentit, s’immobilise, reste un court instant suspendu en l’air et, prenant conscience soudainement de sa situation qu’il courrait dans le vide, nous regarde l’air incrédule, cherche à tâter la terre ferme avant la chute vertigineuse.

    En même temps, je dis ça, je ne dis rien!

  44. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (44) : Le prince charmant et la belle au bois dormant

    Alors que “Big Jay” Powell et Yellen se rongent à présent les ongles – prisonniers du marteau et de l’enclume (ai-je dit la faucille?) – pour juguler l’onde de choc dans le temps et l’espace, néanmoins, peu ne semble vouloir s’aventurer de près sur la pente glissante des produits dérivés; c-à-d à analyser les effets secondaires de ce risque systémique ô combien réel. Pourtant, la volatilité a significativement augmenté jeudi et vendredi derniers, puisque la tourmente a même atteint une ampleur considérable au-delà de ce qui a caractérisé la grande conflagration de 2008.

    Aujourd’hui, JP Morgan Chase et d’autres banques new-yorkaises ont des dizaines de milliers de milliards de dollars d’évaluations de produits dérivés – des paris sur la manière dont les taux d’intérêt, les prix des obligations, les cours des actions et d’autres mesures vont changer ces prochains jours. Si l’on reprend seulement les quelques chiffres 2017 – issus des estimations proportionnelles de l’éminent professeur en finance de l’Université de Zurich, Marc Chesney, “le produit intérieur brut mondial était de 81 mille milliards de dollars, la dette publique et privée atteignait 233 mille milliards de dollars, alors que le volume des produits dérivés totalisait 750 mille milliards de dollars”. De quoi donner des sueurs froides (voir pire) sachant que la situation s’est amplifiée au cours du dernier lustre. Dis encore plus clairement, autant dire de quoi faire trembler la planète si l’on considère toujours ce laxisme de régulation autour de ses armes financières de destruction massive!

    Mais comme le prince et sa belle se veulent rassurant, alors fermons tous les yeux en les croyant rubis sur ongle. Oui je sais, je fais de l’ironie déplacée, mais pas hors du temps.

  45. Ils ont bien rigolés, cet été était fastueux, alors que nous sommes au mois de mars, le guerrier, une vague glaciale fait péter les triples vitrages opaques de cette tours de cristal, finalement, des rayons de lumière pénètrent et les sombres idoles sont aveuglées !

  46. Nous voyons, alors que d’innombrables cryptomonnaies ont touché le fond que le bitcoin remonte de 30% en 3 jours !

    Comme quoi, la sécurité technologique, c’est pas donné à tout le monde !

    1. Le même Bitcoin qui a perdu 70% de sa valeur depuis son plus haut historique à 69.000 dollars en novembre 2021? Le même crypto-actif qui, dans le passé, s’est envolé de 900 dollars à plus de 19.000 dollars en l’espace d’une année seulement? Et, si à ce moment là on avait transposé cette logique au marché des devises (comme un médium d’échange) à l’instar du dollar, par exemple, ceci aurait eu pour conséquence de paralyser littéralement l’économie, car nul n’aurait dépensé son argent en attendant de devenir riche. Comme quoi, tout est relatif, même si la sécurité technologique du Bitcoin est indéniable.

      1. Un peu léger, la raison pour laquelle le bitcoin avait chuté, c’est que des gros comme Elon on mis leurs pattes sur cette monnaie en faisant du pompage, exactement sur le modèle soros !

  47. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (46): Capitalism US – R.I.P

    Habituellement, lorsque Bill Griffin, le fondateur “Citadel Investment Group” – l’un des plus importants gestionnaires de fonds spéculatifs dans le monde – parle, les investisseurs l’écoutent. Dans une interview accordée au Financial Times, Griffin a fait une déclaration révélatrice de la folie ambiante: “Le capitalisme américain s’effondre sous nos yeux”. Pourquoi? Souvenons-nous qu’en 2008, les banques jugées “Too big to fail” ont été sauvées par les contribuables américains et les petits déposants de la banque de détail, y compris les petites entreprises familiales, relativement protégés par le “Fonds américain d’assurance des dépôts” (FDIC). Pour rappel, ce Fonds de garantie couvre jusqu’à 250 000 $ les dépôts, les banques payant cette garantie avec des primes d’assurance, mais le fonds d’assurance n’est pas destiné à garantir les dépôts des gros clients (investisseurs) avec une plus grande capacité à faire face aux pertes si une banque fait faillite. Logique!

    https://cdn.statcdn.com/Infographic/images/normal/29478.jpeg

    Or, pour les “capital-risqueurs” de la Silicon Valley, la FDIC a annoncé dimanche qu’elle couvrirait les dépôts non assurés auprès de SVB et de Signature Bank dans le cadre de son exception de “risque systémique”. Apparemment, les investisseurs et les startups de la Silicon Valley sont – eux aussi à présent – trop gros pour perdre de l’argent lorsqu’ils prennent des risques, alors qu’ils ont énormément profité des plans de liquidités pandémique de la Fed, qui a fait doubler les dépôts de SVB entre 2020 et 2021. SVB a payé des intérêts allant jusqu’à 5,28 % sur les dépôts importants, qu’elle a utilisé ensuite pour financer des prêts aux startups.

    Ainsi, et c’est la nouveauté, la FDIC garantit un retour sans risque pour les startups et leurs investisseurs. Donc, “à tous les coups tu gagnes!” Autant dire que nous avons là l’illustration même du phénomène de “Moral Hazard”. Effectivement, comme l’exprime Bill Griffin, “les États-Unis sont censés être une économie capitaliste, et cela s’effondre sous nos yeux (…) Il y a eu une perte de discipline financière avec le gouvernement renflouant intégralement les déposants”. Il semble désormais que les start-ups technologiques comme les grosses banques, les entreprises automobiles et toute entité disposant d’un lobbyiste efficace aux États-Unis sont trop grosses pour échouer, même si elles sont trop difficiles à comprendre ou à gérer correctement.

    Voilà de quoi raisonnablement inquiéter certaines classes de patrimoine et remettre en question la gestion d’actifs.

    Moralité: “Le résultat ultime de la protection des hommes contre les effets de la folie est de remplir le monde d’imbéciles.” (Herbert Spencer – Philosophe)

    1. Pour le moment, le gouvernement essaye de contenir la casse, mais attention, ces aides ne sont que l’arbre qui cache la jungle !

      Encore et à nouveau, le principal problème provient d’une information très contrôlée, ja’i entendu que plus d’une vingtaine de banques sont touchée quasi coulées !

    2. Le gouvernement US a beau prétendre que ses interventions ne sont pas des plans de sauvetage, Corto, mais dans les faits, effectivement, ils en sont alors que nous sommes (de mon point de vue) dans l’oeil du cyclone. Rappelons juste au passage que le programme “BTFP” du gouvernement US offrira des prêts d’une durée maximale d’un an aux banques, associations d’épargne, coopératives de crédit et autres institutions de dépôt éligibles mettant en gage des bons du Trésor américain, des titres de créance d’agence et des “titres adossés à des hypothèques” – les fameux “Residential Mortgage Backed Security” et issu de la titrisation de crédits hypothécaires résidentiels en pseudo-actifs; des “daubes” – ainsi que d’autres actifs éligibles en garantie. Les banques pourront ainsi emprunter sur leurs actifs “au pair”🤣🙈 (valeur nominale). OUI, OUI, vous avez bien lu: – à la valeur nominale!!! En effet, le plan crée un mécanisme permettant aux banques d’acquérir des capitaux auxquels elles n’auraient autrement pas accès dans des conditions normales de marché. Ben OUI, essayez d’aller voir votre banquier en lui demandant de vous octroyer une ligne de crédit au-delà de votre collatéral-risque selon les normes prudentielles 🙈

      Et bien sûr, la Fed créera l’argent pour ces prêts à partir du néant; nous avons donc là, la nouvelle version d’un Quantitative Easing US du monde d’après. En ce qui me concerne, je suis absolument convaincu que 2023 sera l’année de l’Armageddon financier et économique. Mais comme vous me l’avez souvent rappelé, Corto, “je ne suis rien, inexistant, voir un affabulateur compulsif de seconde zone”. Ainsi, mon avis compte pour beurre!

  48. ⚠️La question qui fâche⚠️

    Alors que le marché obligataire US se retourne, qu’une banque (universelle) internationale donne des sueurs froides faisant grimper mécaniquement les CDS alors que les swaps de défaut de crédit à cinq ans sur sa dette se sont élargis à 533 points de base, contre 549 points de base à la dernière clôture – selon les données de S&P Global Market Intelligence – son premier actionnaire a fait savoir à Bloomberg ne pas vouloir augmenter sa participation au capital. Motif? La réputation de cette entité semble “définitivement” atteinte. Son actionnaire principal a expliqué sans aucun voile: “Nous détenons actuellement 9,8% de la banque. Si nous dépassons 10%, une série de nouvelles règles entrent en vigueur” et “nous ne sommes pas enclins à entrer dans un nouveau régime réglementaire”.

    Alors, qui va “sauver le soldat Credit Suisse”, la BNS ou la FED?

    https://michelsanti.fr/bns-rien-ne-va-plus

  49. Pour le coup, il semblerait que l’UBS est encore plus mouillé que le Credit Suisse !

    Mais ça va s’arranger !

    1. Absolument pas, Corto, les fonds propres (noyau dur) de l’UBS n’ont rien de comparable avec le CS et son risque réputationnel n’est plus écorné en profondeur depuis longtemps. Il s’agit d’une simple rumeur comme tant d’autres qui circulent; il faut donc trier le bon grain de l’ivraie.

  50. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (47): Depuis 2008, nos pauvres homo-politicus n’ont toujours rien saisi à l’aléa moral (moral hazard) ni aux problèmes de gouvernance.

    Alors, on va leur rafraîchir la mémoire. Tout d’abord, à l’origine, l’aléa moral qualifie une situation dans laquelle un individu peut profiter d’un accord ou d’une situation, sachant que tous les risques et les retombées se répercuteront sur une autre partie. L’aléa moral fait ainsi référence à la situation qui survient lorsqu’un individu a la possibilité de profiter d’une transaction ou d’une situation financière , sachant que tous les risques et les retombées se répercuteront sur une autre partie. Cela signifie qu’une partie est ouverte à l’option – et donc à la tentation – de profiter d’une autre partie. La partie secondaire (qui peut aussi se matérialiser sous la forme de l’Intérêt général ou du bien commun) est celle qui subit toutes les conséquences des risques pris dans une situation d’aléa moral, laissant la première (qui peut se matérialiser sous la forme de la sphère financière) partie libre de faire ce qu’elle veut, sans crainte de responsabilité. “Ces entités” sont capables d’ignorer toutes les implications morales et d’agir de la manière qui leur est la plus bénéfique possible. D’ailleurs, l’expression “risque moral” vient à l’origine du monde de l’assurance et repose en grande partie sur le fait que chacunes des parties disposent d’informations différentes concernant une situation donnée, en particulier des informations différentes sur le niveau réel de risque.

    Le problème de la désinformation ou de l’information inégale est que les deux parties ne sont pas sur la même longueur d’onde. Une telle question est dangereuse dans toute situation commerciale, mais particulièrement en ce qui concerne la souscription d’une assurance, qu’elle soit issue de l’ingénierie financière ou non. La partie qui souscrit l’assurance (ou au vhc spéculatif de couverture; hedging) a l’intention d’agir de la manière qui lui profite le plus, sachant que l’assurance couvre tous les risques pris contractuellement. Les informations ne sont généralement pas transmises à la compagnie d’assurance car cela entraînerait généralement des exigences de prime plus élevées ou l’impossibilité d’obtenir la police d’assurance.

    L’un des meilleurs exemples d’une éventuelle situation d’aléa moral concerne les circonstances et les actions qui se sont produites au lendemain de la crise financière du marché immobilier subprime qui entraîna la chute de la banque d’investissement américaine – Lehman Brothers – le 15 septembre 2008. Bon nombre des grandes banques coulaient comme des navires troués, ayant perdu des milliards en valeur d’actifs, et le gouvernement fédéral américain est intervenu et les a renfloués. On croit généralement (à raison) qu’en raison de cette chaîne d’événements, de nombreuses banques ont l’impression que si jamais elles connaissent des difficultés, le gouvernement sera là pour les renflouer. Cela conduit à une situation d’aléa moral (moral hazard) car, plutôt que de prendre des mesures efficaces pour prévenir une surexposition à l’avenir, les banques sont alors plus susceptibles de continuer à accorder des prêts risqués, ou s’exposer de manière irrationnelle dans un contexte économique et financier où “l’argent gratuit” à favoriser la spéculation. La situation d’aléa moral existant entre les banques et le gouvernement américain (mais pas que!) est un véritable exemple d’une partie (la banque) profitant d’une autre (le gouvernement fédéral et, en fin de compte, les contribuables) et de désinformation (les banques se présentent comme ayant modifié leurs politiques “pour éviter les risques futurs”, alors qu’en pratique, ils peuvent continuer à se surmener financièrement). L’exemple même de ce que nous avons vécu depuis presque 15 ans. Et ces derniers jours avec un renflouement (peu conventionnel) aux USA. L’aléa moral est une situation hautement délicate qui conduit à des transactions financières déloyales et très souvent dangereuses.

    En certaines circonstances générant des risques systémiques, ce phénomène d’aléa moral peut aller jusqu’à détruire le concept même du capitalisme contemporain et les fondements juridiques de la Société Anonyme.

    https://blogs.letemps.ch/sergio-rossi/2022/11/14/credit-suisse-et-le-casino-de-la-finance-globale/#comments

    1. Bonjour Raymond,
      Merci pour cette contribution qui nous éclaire sur l’aléa moral et le risque systémique qui sont en vérité les deux faces d’une même pièce.
      Le concept de l’aléa moral ou “moral hazard” nous vient du monde de l’assurance : ne jamais offrir une couverture complète aux individus contre les risques afin de les inciter à adopter un comportement de prudence ou entreprendre un effort adéquat qui limite le coût pour la collectivité, comme c’est le cas avec l’assurance-chômage, du moins selon la vision néo-libérale qui attribue une part notable de responsabilité du chômage au comportement des individus privés involontairement d’emploi.

      Je risquerais d’enfoncer des portes si je disais que les crises financières commencent à ressembler de plus en plus aux cataclysmes naturels par leur récurrence, sauf qu’elles sont la conséquence mécanique des comportements des acteurs bancaires, prompts à prendre le risque avec l’argent de leurs clients (voir la faillite de la SVB californienne). Autrement dit, elles ne sont pas une fatalité, car nous vivions dans un système qui a tendance à les générer de manière endogène et dans bien de cas elles pourraient être le produit d’une politique monétaire restrictive basée sur un diagnostic erroné. Ainsi, la banque centrale américaine a voulu combattre une inflation structurelle due à une rareté généralisée par le biais d’une hausse des taux d’intérêt en sous-estimant les effets néfastes de ses décisions sur la stabilité du système bancaire. Depuis les travaux empiriques de Phillips avec sa fameuse courbe augmentée ou non des anticipations, les banques centrales et les responsables de la politique macroéconomique ont été conditionnés à raisonner en termes d’arbitrage entre l’inflation et le chômage, désormais sans doute serait-il souhaitable qu’ils changent leur méthode de raisonnement afin d’accorder de l’importance au choix entre l’inflation et la stabilité du systéme financier.

      En tout cas, les crises financières qui sont loin d’être des événements rares ou un épiphénomène viennent nous rappeler en cas d’amnésie que le problème de l’aléa moral reste rebelle aux prétendues règles prudentielles. En tout état de cause, ce problème a de fortes chances de persister, car il est potentiellement lié à l’existence au prêteur en dernier ressort et à l’assurance-dépôts. Et même en l’absence de ces deux mécanismes institutionnels, il est impossible de concevoir un monde sans aléa moral, car celui-ci est consubstantiel au monde incertain dans lequel se déploient les comportements humains.

      Il est à cela au moins deux raisons : d’une part, le régulateur public ou le prêteur en dernier ressort (la banque centrale) dont le rôle est de contrecarrer la propagation du choc en l’occurrence un mouvement de panique bancaire, se trouve dans une situation asymétrique face aux agents économiques dont il veut contrôler les activités à risque. D’autre part, il n’est pas exclu que les acteurs privés en l’occurrence les banques commerciales dissimulent leur comportement à risque derrière des circonstances sur lesquelles elles n’ont pas de prise afin de bénéficier du soutien public, et ce sans parler du chantage implicite qu’elles peuvent exercer sur la société au travers de leur poids dans l’économie nationale ou mondiale en vertu du principe “Too big to fail”.
      Il va sans dire que le secteur bancaire est l’un des plus réglementés au monde en raison du rôle clé joué par les banques dans le processus d’intermédiation financière. La réglementation prudentielle du monde bancaire trouve sa raison d’être dans deux facteurs principaux : le risque de contagion résultant d’une crise systémique et l’incapacité des déposants individuels à surveiller les activités des institutions financières. Nous pourrions y ajouter aussi l’autorité de régulation. Ainsi, personne n’a attiré la sonnette d’alarme de manière préventive quand la S.V.B utilisait l’argent de ses clients pour faire des placements dans des obligations publiques réputées sûres, et cela sans se soucier le moins du monde du risque de réaliser des pertes, notamment en cas de vente dans l’urgence pour faire face à un mouvement de retraits massifs de ses déposants.
      Notons en passant que la faillite de la banque californienne spécialisée dans le financement des entreprises technologiques et des jeunes pousses illustre à merveille la dynamique chaotique qui régit le monde de la finance : une petite cause peut avoir de grands effets. Ainsi la perte de SVB est estimée à 1,8 milliards de dollars, ce qui semble être une broutille en regard de l’importance du systéme bancaire étatsunien. Mais force est de constater qu’elle a déclenché un mouvement de panique. Celui-ci a affecté quasi-instantanément l’Europe, à cause de la mauvaise santé du fleuron bancaire helvétique en l’occurrence Crédit Suisse (CS). En effet cet établissement bancaire est en proie aux difficultés depuis un certain temps, à cause des scandales financiers ( démarchage de riches contribuables français pour échapper à l’impôt citoyen). La BNS vient de voler au secours de CS en lui fournissant 50 milliards de francs afin qu’il puisse faire face aux retraits de ses clients, sachant que le principal actionnaire, Saudi National Bank, a prévenu qu’il ne compte absolument pas injecter davantage d’argent.

      Par ailleurs, les deux problèmes susmentionnés peuvent en principe être atténués par l’existence d’un prêteur en dernier ressort ainsi que d’une assurance-dépôts, et par la mise en place d’exigences minimales en matière de fonds propres. Le rôle du prêteur en dernier ressort, qui est assumé par la banque centrale, consiste à fournir, en cas de crise, des fonds à des institutions en manque de liquidités mais solvables. Ces liquidités sont en principe octroyées à un taux pénalisant et contre de bonnes garanties, afin d’éviter qu’elles ne créent des distorsions en raison d’un problème d’aléa moral.
      En résumé, la crise bancaire qui vient d’éclater et qui va sans doute déployer ses effets dévastateurs sur la confiance dans les jours à venir, apporte la preuve irréfutable qu’il y a encore des trous dans la raquette des règles prudentielles de type Bâle et que les propos lénifiants des autorités politiques, monétaires ou de régulation pourraient ne pas suffire pour enrayer la propagation du poison du doute sur le fait que SVB et CS ne sont en fait que la partie visible de l’iceberg.
      Amicalement.
      Noel

  51. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (48): CREDIT SUISSE & Le meilleur des mondes

    Comme nous le savons depuis la nuit passée – sans réelle surprise – “la triade des grands Timoniers helvétiques” (CF; BNS; FINMA) est donc intervenue les yeux fermés pour “sauver le soldat CREDIT SUISSE”. Pardonnez-moi déjà cet abus de langage puisque dans le monde d’après où la novlangue prédomine, il n’est pas politiquement correct d’assimiler la promesse (l’option) d’une ligne de crédit à un sauvetage prématuré. Donc, mea-culpa, il ne s’agirait pas d’un “sauvetage anticipé” mais d’une “mesure d’urgence visant à rasséréner des marchés financiers paniqués” suite aux dernières déconfitures de la Silicon Valley. D’ailleurs, à l’ouverture des marchés ce matin, c’était la fiesta sur le titre du CS: – Champagne pour tous!

    Bon, très bien, alors comme je suis personnellement à la grenadine et que j’estime avoir encore quelques lumières au plafond, une question me taraude. Le CREDIT SUISSE a tout de même rapidement jugé propice d’exercer cette option de facilité (“DIP Loan”) en mettant en gage ses actifs restants auprès de la Banque Nationale Suisse afin de consolider quelque 54 milliards de dollars de liquidités d’urgence, probablement le montant que la banque a vu dans les sorties de dépôts.

    ⚠️Il serait toutefois ô combien très intéressant de savoir à quelles conditions ces actifs ont été mis en gage!!!

    L’autre façon de le dire, c’est qu’il s’agit d’une injection de liquidités de dernier recours et tout ce que le CS semble faire est d’empêcher les liquidations forcées d’actifs à la Silicon Valley Bank. En attendant, le CREDIT SUISSE ne fait rien pour véritablement arrêter l’hémoragie des déposants car, par expérience, une fois la confiance rompue, elle revient rarement. En même temps, ce n’est pas comme si la Banque Nationale Suisse avait bouclé son exercice comptable 2022 sur une perte de 132.5 milliards de francs, privant de fait la distribution de la manne fiscale aux Cantons helvétiques (et par analogie aux contribuables). Ce n’est pas non plus comme si le “Hedge funds BNS” avait déjà transféré un risque ahurissant “dans le passé” sur l’ensemble des épargnants pour assurer sa “guerre des monnaies” visant à affaiblir le francs.

    https://www.illustre.ch/magazine/bns-aspire-lepargne-suisses

    Conclusion ironique: Tout va bien dans le meilleur des mondes!

  52. Bonjour cher Noel,

    Toujours un réel plaisir à vous lire et merci également pour votre contribution, mais avec laquelle je ne partage pas tous les points sans y apporter ces quelques précisions.

    Tout d’abord, si vous rappelez à juste titre que “l’aléa moral reste rebelle aux prétendues règles prudentielles”, au mois de septembre 2021 je vous faisais état que “bien qu’ambitieuse et destinée à rappeler les grandes réformes de Roosevelt dans la banque et la finance, la Loi de 2002 (Sarbanes-Oxley, dénommée “Public Company Accounting Reform and Investor Protection Act of 2002″) – votée dans le contexte très particulier qui suivra le krach 2001/2002 – fera écho aux différents scandales financiers révélés dans le pays aux débuts des années 2000, tels ceux d’Enron et de Worldcom, Global Crossing ou encore Adelphia. Cette loi “SOX” de 2002 a certes rassuré les investisseurs en imposant des règles et sanctions nouvellement rigoureuses, mais elle avait été rédigée à la hâte et était très complexe, de sorte qu’elle a causé des maux de têtes aux responsables de la réglementation durant plusieurs mois (puis, des années durant) et surtout ne permit aucunement – en 2006-2007 – de déjouer les fraudes qui avaient pourtant toujours cours, notamment la transaction “Repo 105” qui contribuera à la mise à mort de Lehman Brothers en 2008”. Or, suite à la grande conflagration de 2008, la règle Volcker (Volker rule) fut érigée en symbole de l’effort de la réforme bancaire d’Obama de 2010 pour protéger les contribuables contre les excès de la finance, et n’est entrée en vigueur qu’en…2015… après d’intenses tractations pour en définir précisément le champ d’application. La règle Volker partait d’un bon sentiment afin de protéger les contribuables contre les errements financiers. C’est-à-dire plus jamais un “bail-out” mais un “bail-in” pour commencer. Avant 2008, les banques pouvaient aussi utiliser l’argent de leurs clients/épargnants – qui était garanti par l’État (FDIC – Assurance US des dépôts) – pour boursicoter à leur guise et faire des profits. En cas de perte, l’État intervenait pour rembourser les déposants/épargnants, mais en aucun cas les investisseurs, les spéculateurs et encore moins les capital-risqueurs. Depuis la mise en place de la règle Volker (2015) interdisant notamment aux banques d’avoir accès aux comptes de leurs déposants pour “spéculer en compte propre”, cette l’interdiction n’était toutefois pas absolue. Les banques peuvent toujours avoir recours à l’argent des clients s’il est utilisé à leurs profits ou pour couvrir un pari risqué fait avec les fonds propres de l’établissement. D’où un problème, car ces exceptions peuvent entraîner des audits et contrôles à répétition pour établir si les opérations boursières sont faites dans le respect de la règle Volcker. Les banques ont donc utilisé “le prétexte du casse-tête des tracasseries administratives pour contester le bien-fondé de cette mesure”.

    À présent Noel, accrochez votre ceinture puisque la Fed, elle-même, sous la houlette de “Jay” Powell, a proposé le mercredi 30 mai 2018 d’assouplir l’une des principales règles qui avaient été adoptées pour empêcher les banques de prendre des risques boursiers trop importants. La Banque centrale américaine (Fed) s’est donc attaquée à la règle Volcker qui interdisait aux banques de détails de faire des paris boursiers pour leur compte avec l’argent des déposants. La nouvelle mouture du texte viendrait “simplifier” la mesure pour la rendre “plus efficace” d’après Jérôme Powell, nommé à ce poste le 5 février 2018 par Donald Trump. Et si l’alibi provient de règles trop complexes, alors rappelons-nous aux souvenirs de l’économiste américain, Jo Stiglitz, qui soulignait – post 2008 – en page 47 de son ouvrage le “Triomphe de la cupidité”: “une réglementation laxiste sans argent bon marché n’aurait peut-être pas conduit à une bulle (réf. du subprime)”.

    Enfin, nous devons tous bien comprendre que les directives de Bail-in (“Bank Recovery and Resolution Directive”) sont claires et hiérarchisées et n’amalgames pas les épargnants; les investisseurs actionnaires; les spéculateurs et encore moins les capital-risqueurs. Or, la Fed a procédé à cet effet de manche lors des faillites de la Silicon Valley et, dans un autre genre, la Banque Nationale Suisse fait porter non seulement un risque non négligeable sur l’ensemble des contribuables helvétiques, mais aussi pour l’économie réelle. C’est à dire que la caution apportée au CREDIT SUISSE envoie un signal fort et dangereux aux marchés financiers qui ne sont depuis longtemps plus au service de l’économie. Tout à l’instar du signal de la Fed.

    Une folie furieuse prise sous la panique alors qu’en quelques jours, les bases de la régulation financière US et Suisse ont été mise à sac. Même un étudiant de première année en finance/économie connait le principe élémentaire du couple rendement/risque et ses conséquences. Or, ces derniers jours aux États-Unis, le signal adressé aux marchés financiers et au Capital-risque est que le risque de perte est banni officiellement.

    Est-ce que les gouvernements ont-ils seulement conscience (ou perdu tous leurs neurones) de ce qu’il vient de se produire ces derniers jours? Non, absolument pas. Alors OU, je demeure des plus inquiets pour le futur de nos sociétés “soviétisées”

    *****

    Les grandes banques US prévoient – en tant que groupe – de déposer environ 20 milliards de dollars de leur propre trésorerie auprès de First Republic. JPMorgan, Citigroup, BofA et Wells Fargo font partie des banques en discussion au sujet du transfert de leur argent vers First Republic. Morgan Stanley et Goldman Sachs seraient également impliqués avec US Bancorp et PNC Financial Services. “Les principaux dirigeants de la banque ont vendu des millions de dollars d’actions de la société au cours des deux derniers mois… mais n’ont pas signalé les ventes à la SEC. Cependant, si les dirigeants vendent depuis des mois, car contrairement aux ventes d’initiés dans la plupart des entreprises, celles de la First Republic ne sont pas tenues d’être signalées à la “Securities and Exchange Commission”. Au lieu de cela, les transactions ont été signalées à la “Federal Deposit Insurance Corporation” (FDIC).

    Voilà le début de la curée!

    https://www.wsj.com/articles/first-republic-bank-executives-sold-12-million-in-stock-in-months-before-crash-ca6ce79e

    *****

    Amicalement

  53. C’est aussi peut être une fausse alerte, les copains de Biden au vu de la crise avec les affaires familiales et la corruption !

    1. Alors que plusieurs banques freinent leurs échanges avec le Credit Suisse, la couverture classique du risque de contrepartie (CDS à 1 an) n’a guère bougé malgré le “DIP Loan” proposé par la BNS.

      https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/bfmC024.jpg?itok=lk3r8mL1

      Les ADR (“American depositary receipt”) du Credit Suisse dégringolent sur le marché américain (l’UE étant fermée) en baisse de 10 % et reviennent près de leurs plus bas records.

      https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/2023-03-17_10-58-00.jpg?itok=8_trFm4H

      Les marchés sont-ils rassérénés? 🙈

  54. Déclaration trompeuse: Class action contre Credit Suisse Group AG. Cette fois, l’horizon détache la silhouette de “la grande faucheuse”💀

    https://www.bloomberg.com/press-releases/2023-03-16/cs-equity-alert-rosen-a-leading-law-firm-expands-class-period-to-include-more-investors-of-credit-suisse-group-ag-investors?sref=Xl91GI8N

    “Rosen Law Firm, un cabinet d’avocats international spécialisé dans les droits des investisseurs, annonce qu’il a déposé un recours collectif au nom des acquéreurs des titres de Credit Suisse Group AG entre le 10 mars 2022 et le 15 mars 2023…”

  55. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (49): Bienvenue en Swissoviet

    Selon Economiesuisse, “le bon état des finances fédérales est dû à une politique budgétaire durable largement associée au frein à l’endettement. Ce mécanisme vise à stabiliser la dette fédérale. Lors de périodes conjoncturelles favorables, il incite à générer des excédents qui permettent ensuite, en périodes de difficultés, d’assurer le financement des services publics. Ainsi, le budget fédéral est équilibré sur un cycle économique. Le frein à l’endettement est un succès. Il a permis de stabiliser, puis de réduire la dette fédérale. L’utilisation efficace et efficiente des ressources fiscales, la garantie de la stabilité budgétaire et le maintien du frein à l’endettement sous sa forme actuelle sont les principales préoccupations de politique financière d’economiesuisse. Notre fédération préconise aussi un fédéralisme financier dynamique doté d’un système de péréquation financière efficace et d’une répartition claire des tâches et du financement entre les différents niveaux de gouvernement.

    Le financement des assurances sociales étatiques représente un domaine de la politique financière auquel economiesuisse est attentive. Dans ce domaine, notre fédération appuie les solutions qui contribuent à la pérennité des prestations sociales. La stabilisation de l’AVS forme le noyau de ces préoccupations. L’AVS a besoin non seulement de financement supplémentaire, mais aussi de réformes structurelles à même hauteur pour en assurer la durabilité”.

    Question: Si “Ulmus” reprend certaines activités de “Cedar” dans le cadre de son démantèlement; que “Cedar” disposait de 1.2 milliard de francs suisses de provisions juridiques à la fin 2022 et qu’il voyait des pertes raisonnablement possibles se rajouter pour 1,2 milliard de francs supplémentaires à ce total – avec plusieurs poursuites et enquêtes réglementaires en cours, sans compter la récente “class action” – qui va mettre la main au portefeuille pour payer les “errements d’une succession de coquins au sein de Cedar”? Sachant que cette filiation de sociopathes ne craint aucune poursuite judiciaire à titre personnel. Et que la hauteur des bonus du Top Management se justifierait d’une part par leurs responsabilités et compétences “surhumaines” et, de l’autre “les garanties offertes pour une activité irréprochable” (définition de la schizophrénie?)

    https://www.finma.ch/fr/mise-en-oeuvre/datensammlung-gewaehr-und-gewaehrspruefung/#:~:text=Les%20garanties%20d'une%20activit%C3%A9%20irr%C3%A9prochable%20englobent%20toutes%20les%20caract%C3%A9ristiques,diriger%20correctement%20une%20entreprise%20assujettie.

  56. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (50): Le crime paie en Suisse, mais pas pour tout le monde.

    Les sociopathes du CS, tout à l’instar du club des “p’tits copains d’abord”, peuvent-être satisfait du deal; par contre, pour l’ensemble des contribuables helvétiques, mieux vaut éviter le sujet très sensible car la facture sociale va s’étaler durant des années.

    UBS a accepté le deal d’acheter le Credit Suisse après avoir augmenté son offre à plus de 2 milliards de dollars. Quant au gouvernement, il est sur le point de modifier les lois du pays pour contourner un vote des actionnaires sur la transaction alors qu’ils se précipitent pour finaliser une affaire avant lundi.

    Le prix d’achat est une fraction de la capitalisation boursière de 8 milliards de dollars à laquelle la société était évaluée à la clôture de vendredi ; cela signifie qu’UBS paiera désormais un peu plus de 0,50 CHF par action dans ses propres actions, contre une offre de 0,25 SFr plus tôt dans la journée, mais bien en dessous du cours de clôture du Credit Suisse de 1,86 CHF vendredi. UBS a également accepté un assouplissement d’une clause de changement défavorable important qui annulerait l’accord si ses écarts de défaut de crédit sautaient ; il n’était pas immédiatement clair si toute cette clause avait été supprimée ou si le déclencheur du CDS avait simplement été élargi.

    Les actionnaires d’UBS – qui ne seront pas consultés sur l’accord qui contournera les règles normales de gouvernance d’entreprise en empêchant un vote des actionnaires d’UBS – sont en colère. Vincent Kaufmann, directeur général de la Fondation Ethos, qui représente les fonds de pension suisses LPP qui détiennent entre 3% et 5% du Credit Suisse et d’UBS a déclaré au Financial Times que la décision de contourner un vote des actionnaires sur l’accord était une mauvaise entreprise de gouvernance. “Je n’arrive pas à croire que nos membres et les actionnaires d’UBS en seront ravis”, a-t-il déclaré. “Je n’ai jamais vu de telles mesures prises ; cela montre à quel point la situation est mauvaise”. Qu’il soit rassuré, moi non plus je n’ai jamais assisté à une telle prise d’otages.

    Enfin, le Wall Street Journal rapporte que, dans le but de faciliter l’accord, la Banque nationale suisse a offert à UBS 100 milliards de dollars de liquidités pour l’aider à reprendre les opérations du Credit Suisse ,

    En d’autres termes, le gouvernement suisse a étendu une ligne de liquidité égale à environ 11,5 millions de dollars par habitant :

    ⚠️Autrement dit, chaque famille de 4 personnes soutient près de 50 millions de dollars d’actifs UBS⚠️

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