ortrait de Grigori Efimovitch Raspoutine (1869-1916) © Wikimédia Commons

Raspoutine

Selon le calendrier grégorien, c’est le 30 décembre 1916, à Petrograd (Saint-Pétersbourg) que meurt Gregori Iefimovitch, plus connu sous le nom de Raspoutine. Certaines le décrivent comme un débauché, c’est d’ailleurs ce que signifie le mot russe “raspoutnik”.

 

Grigori Efimovitch Raspoutine, par la suite Raspoutine-Novyi, probablement né le 9 janvier 1869 (21 janvier 1869 dans le calendrier grégorien) dans le village de Pokrovskoïe et mort assassiné le 17 décembre 1916 (30 décembre 1916 dans le calendrier grégorien), est connu pour son mysticisme et ses dons de guérisseur.

Le Tsarévitch souffrait d’hémophilie. Raspoutine était capable d’arrêter ses crises qui épuisaient nerveusement la Tsarine. C’est de là qu’il commença à occuper la fonction non officielle de “conseiller occulte » ; il faut dire aussi qu’il était le seul relais avec la paysannerie russe et la famille royale.

La famille Ioussoupov, inquiète de l’influence de Raspoutine sur la famille impériale, choquée par sa réputation scandaleuse, s’oppose de plus en plus ouvertement au « starets ». Qui plus est, en pleine guerre mondiale, le bruit court qu’il espionne au profit de l’Allemagne. Plusieurs complots se trament contre lui.

L’assassinat de Raspoutine

Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1916, une conjuration aboutit à son assassinat. Le prince Félix Ioussoupov, époux de la grande-duchesse Irina, nièce du tsar, l’appâte avec un repas imbibé de cyanure. Il l’abat de sang-froid, puis le jette, avec ses quatre complices, dans le fleuve.
L’album de photos de police exposé au Musée d’histoire politique de la Russie de Saint-Pétersbourg révèle le visage de Raspoutine défoncé par des coups et son corps transpercé de trois balles tirées à bout portant.

Même si le pistolet était un petit calibre et que le cyanure perd de son efficacité avec le froid, il n’empêche que Raspoutine était d’une constitution particulièrement solide. Il a résisté au poison, aux balles et à la massue mais pas à la noyade.

L’historien Edvard Radzinsky a pu donner les détails de cet assassinat grâce aux archives de la Commission extraordinaire de 1917 et le dossier secret de la police russe.

Au soir du 22 mars 1917, sur ordre du nouveau Gouvernement révolutionnaire provisoire, on exhume le corps de Raspoutine. Pour le faire disparaître, on ramène le corps et son cercueil à Saint-Pétersbourg et on l’incinère dans une chaudière de l’institut polytechnique puis ses cendres sont dispersées dans les forêts environnantes.

Cent ans après sa mort, l’ombre de Raspoutine continue de planer sur l’histoire.

 

Portrait de Grigori Efimovitch Raspoutine (1869-1916) © Wikimédia Commons

Serge Kurschat

Historien diplômé de l'Université de Franche-Comté, multientrepreneur, chroniqueur sur le blog du journal Le Temps.

2 réponses à “Raspoutine

  1. On ne peut certes pas tout mettre dans un article de blog, mais je vous rappelle que Grigori Efimovitch possédait non seulement le “secret” qu’ont encore pas mal de rebouteux dans notre pays actuellement, mais qu’il lui arrivait de conseiller intelligemment le tsar (qui n’obéissait qu’à sa femme, hélas…). Raspoutine a toujours averti Nicolas II que s’il faisait la guerre aux Allemands, ce serait sa mort et celle du tsarisme. Il avait hélas bien vu !

    1. Bonjour Madame, merci pour votre commentaire.
      En effet, comme vous le soulignez à juste titre, un blog ne suffit pas pour établir la liste de toutes les mentions de Raspoutine et évoquer Raspoutine, c’est convoquer un imaginaire riche.
      J’aurais également pu parler de la récente hypothèse évoquant la piste des services secrets britanniques, entendant empêcher Raspoutine de convaincre le Tsar -ou comme vous le mentionnez si bien, de la Tsarine, ce qui revenait au même, attendu son importante influence sur son époux- de mettre fin à la guerre avec l’Allemagne en se retirant de la coalition.

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