Bulle, victime d’une bétonisation frénétique

Depuis quelques temps, les automobilistes s’arrachent les cheveux pour traverser la ville de Bulle. Qui plus est, depuis le 13 juin, la fermeture de la route de contournement (H189) en plus des nombreux chantiers aux abords de la ville de Bulle, a engendré d’importantes perturbations. Face à une telle surcharge, les carrefours impactés n’ont pas la capacité d’écouler les véhicules assez vite pour maintenir la fluidité du trafic.

 

Une ville victime de son ambition ; une destruction d’un patrimoine

 

De 10 000 habitants dans les années 1980, Bulle, le chef-lieu gruérien compte plus de 26000 habitants en 2023.
L’architecture détermine particulièrement l’identité d’une ville. Bulle perdrait de son âme dans une bétonisation effrénée.

Un sacrifice de la nature « sur l’autel du business ». Portée par l’illusion d’une croissance infinie, la ville de Bulle ressemble depuis quelques années à un vaste chantier permanent. Le choix de la densification maximale est en train de supprimer tous les îlots de respiration avec des bâtiments hauts et sans âme.

Ce projet d’hyperdensification est inadapté tant sur le plan du bâti que sur le plan de l’humain et des capacités de circulation de la ville de Bulle. Il est également inadapté au réchauffement climatique et dénature la cohérence architecturale de la ville.

L’artificialisation des sols -qui dérègle le cycle de l’eau et donc le climat, entrainent une perte de services écosystémiques- donc l’étalement urbain, pour répondre à la demande démographique, avance donc inexorablement, par petites touches goudronnées. Les arguments des édiles peinent de plus en plus à convaincre.

Les méfaits du trafic automobile sont pourtant désormais bien connus, en premier lieu la pollution atmosphérique, l’émission de gaz à effet de serre et la bétonisation induite par l’expansion des routes.

On bétonne et on s’étonne

Face à l’urgence climatique, l’augmentation démographique ne doit pas être le prétexte de céder à la pression immobilière et l’appât du gain que recherchent les promoteurs au détriment des territoires. Ainsi, limiter l’artificialisation des sols doit rester le centre des préoccupations de nos élus.

Le recul des espaces naturels met en péril le fonctionnement du cycle local de l’eau : une bétonisation qui vient aggraver et amplifier les inondations et ses dégâts.

Son dérèglement entraine des conséquences directes sur le climat mais également sur la capacité de résilience de ces territoires face aux épisodes climatiques extrêmes.

 

Jean-Charles Cotting, un Golden boy suisse au grand cœur

Un généreux et discret donateur, mais également un battant

 

Tout le monde ne peut pas être célèbre, mais tout le monde peut être génial, car la grandeur est déterminée par le service.

Martin Luther King

Parti de rien, ce Golden boy s’est construit toute sa vie en suivant son cœur plutôt que sa raison. Il fait partie de ces irréductibles qui n’admettront jamais que l’homme puisse être programmé par un certain déterminisme. Et cela lui réussit puisqu’il transforme en or tout ce qu’il touche.

Alors qu’il est atteint d’une leucémie aigüe en 2018, il lutte avec détermination et n’entend pas se laisser abattre par la maladie. S’il trahit malgré lui les stigmates du combat mené contre la maladie, le visage de Jean-Charles Cotting est traversé par un éclair malicieux. Aujourd’hui il est en rémission.

Pour autant, il ne pense pas uniquement à son bien-être personnel, mais aussi au bien-être des générations à venir.

Toujours est-il que le plaisir se trouve dans l’action et non dans l’acquisition, et c’est en 2017 que Jean-Charles Cotting choisit de devenir ambassadeur de la fondation Children in the Cloud dont le but est de soutenir la création et le développement d’infrastructures éducatives pour donner l’accès à une éducation de qualité aux enfants d’Amhara en Ethiopie.

http://https://www.youtube.com/watch?v=rMb5X-5B2UA

Il s’investit avec un grand succès en tant que développeur du marché francophone suisse de formations dans le domaine de la finance et devient membre de la direction et directeur pour la Suisse romande de Mendo SA.

En outre, une partie de ses revenus nets ainsi que les 1% du chiffre d’affaires réalisé en Suisse romande au sein de la société Mendo SA sont directement versés sur le compte de la fondation.

À l’évidence, ce qui surprend d’emblée, outre l’exigence imposée à soi-même par ce self-made man, c’est le secret de son succès : la constance de son objectif, sa foi dans l’humain et le service rendu aux autres.

Sa philosophie de vie se résume dans les vers du poète allemand Hölderlin :

Dans le péril, croit aussi ce qui sauve.

Encore faut-il, pour distinguer le surgissement de ce qui sauve, savoir garder les yeux ouverts. C’est d’ailleurs dans l’attitude mentale positive de Jean-Charles Cotting qui est le point de départ de sa richesse, qu’elle soit matérielle ou spirituelle.

Loin de s’en tenir là, il aide également les enfants et les femmes battues en sponsorisant coach-defense un club qui a pour vocation d’apprendre aux personnes l’auto-défense.

Pour nombreuses qu’elles soient, les variétés de ses dons possèdent toutes un trait commun : l’empathie et l’altruisme. Des valeurs qui animent heureusement encore certains de nos contemporains.

Un dernier mot encore. Jean-Charles Cotting utilise ce que la vie lui a donné pour aller de l’avant mais aussi pour utiliser son énergie, pour enrichir la vie des autres; une quête que les stoïciens nomment « ataraxie », cette paix intérieure que rien ne trouble.

Voilà compendieusement retracé, le chemin d’un homme qui se met entièrement au service d’autrui et qui traverse la vie comme une étoile dans le ciel nocturne.

 

self-défense. boxe

Coach-defense à Bulle: une méthode de self-défense qui a fait ses preuves.

Ancien compétiteur en arts martiaux et sports de combat, ex membre des forces spéciales, j’ai fondé en 2013, la société coach-defense à Bulle dans le canton de Fribourg, avec la volonté d’aider les femmes, les hommes et enfants victimes de violences à se reconstruire grâce à la self-défense, la boxe et la lutte.

 

La self-défense fait fureur auprès des femmes, mais pas seulement…

 

Je me rappelle encore de mes trois premiers élèves à Bulle en 2013 : un garde du corps, un securitas et un policier qui étaient venus me voir afin de parfaire et renforcer leurs connaissances dans le domaine du combat et de l’auto-défense.

Depuis lors, j’ai donné des cours de self-défense en Gruyère et dans toute la Suisse, à plus de 7500 personnes : enfants, femmes, hommes, séniors, sportifs de haut niveau, militaires, policiers, psychologues, médecins, psychiatres, gardes du corps, agents de sécurité, infirmières, assistantes sociales.

Pour ma part, la self-défense est d’abord et avant tout un moyen efficace pour obtenir une excellente condition physique. Chaque geste met en jeu la globalité du système ostéo-articulaire et des chaines musculo-squelettiques.

Si les motivations premières sont la recherche d’un moyen de défense, la dimension mentale conduit à plus d’assurance et de maîtrise de soi. Grâce à la self-défense on se sent mieux dans sa peau face au stress que génère le quotidien.

Plus de 80% de l’efficacité lors d’une agression vient de la force mentale. On ne parviendra pas à vaincre un adversaire si on est pas victorieux de soi-même. C’est pour cette raison qu’il faut se préparer émotionnellement au combat de survie et les approches cognitives et neurobiologiques du combat rapproché sont incontournables.

L’homme du Paléolithique avait peur, mais il passait à l’action car son stress était avant tout physique. Aujourd’hui le stress est devenu psychoémotionnel,  l’homme moderne est angoissé et ne passe plus à l’action.

Mais comme le dit l’adage : Mieux vaut éviter que fuir. Mieux vaut fuir que négocier. Mieux vaut négocier que combattre. Mieux vaut combattre que mourir.

L’aspect philosophique est également très important. La violence gratuite n’a pas sa place dans mes cours. Très tôt -j’ai commencé les arts martiaux à l’âge de 6 ans et j’en ai 49 aujourd’hui- j’ai été sensibilisé à une approche du respect de l’intégrité physique et sur l’importance d’adapter ma pratique pour moi-même et ma pédagogie aux différents publics rencontrés.

L’homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d’un plus grand nombre d’autres. Denis Diderot

Le problème du temps : en ce qui concerne l’apprentissage, il faut beaucoup de temps pour apprendre une discipline quelle qu’elle soit. Toutefois, nous vivons dans un monde où l’on a plus le temps et où l’on souhaite des résultats rapidement.

Aussi, chaque année, une multitude de clubs de self-défense avec des instructeurs de self-défense auto-proclamés font leur apparition avec leur lot de charlatanisme qui prônent la rapidité à l’instar de « apprenez à vous défendre en 10 leçons ».
Ne l’oubliez jamais, la clé de la réussite est un entraînement répété afin d’acquérir les automatismes, seule solution pour espérer vous sortir de situations de stress en pleine rupture de normalité.

Il me semble que la qualité première d’un enseignant est d’être passionné, d’être capable de se remettre en question, de s’ouvrir aux autres pratiques et de conscientiser son travail. Être un homme multidisciplinaire plutôt qu’un “homo specialitus”.

Il vaut mieux savoir de tout un peu, que tout sur une seule chose. Pascal

Le succès de Coach-defense croît auprès du grand public et des femmes de tous âges. Pourquoi? Parce qu’elles ont plus de confiance en elles, donc mieux respectées.

Effectivement, après plusieurs cours de cette méthode évolutive d’autodéfense, afin de rechercher une efficacité, nombre de personnes ont réussi à se défendre dans des situations réelles.

Mais les cours ne s’arrêtent à la self-défense. Depuis peu, la boxe et la lutte y sont également enseignées.

Pour conclure, dans mon parcours de formation il y a tant de personnes à qui je souhaiterais témoigner officiellement toute ma gratitude. Tous ceux qui m’ont accompagné et soutenu pour qu’aujourd’hui mon rêve devienne réalité :

 

Vivre de ma passion et la transmettre aux autres.

 

Aussi, aujourd’hui, je tiens à rendre hommage à tous mes anciens maîtres.

Comme on n’oublie jamais son premier coach, sa première maîtresse, on n’oublie jamais son premier maître.

J’adresse mes plus sincères remerciements à Sensei André Sauli, mon premier maître de karaté. D’une humilité sans égale, par sa bonne humeur et son aide précieuse, il m’a donné la passion pour les arts martiaux.

Je ne saurais oublier Sensei Thomas Careddu, ancien champion de Corse, dont la disponibilité et la courtoisie ont été constantes à mon égard.

Je tiens à remercier et à témoigner toute ma reconnaissance à Sensei Jean-luc Sauge, qui a été pour moi, plus qu’un maître de karaté, mais un vrai guide sur la voie interne des arts martiaux et dans la vie.

Je tiens particulièrement à remercier sincèrement Sensei Eric Colas, ancien champion d’Europe de karaté, pour ses encouragements, ses bons conseils et pour m’avoir tout simplement inspiré.

Je souhaite également remercier chaleureusement et avec le coeur, Sensei Matsuba Satoshi, ancien champion universitaire de karaté du Japon, pour avoir fait le combattant que je suis devenu. Merci à lui d’avoir pris son temps à chaque fin de cours afin de me tester en solo avec des kumite (combats).

Toute ma gratitude s’adresse aussi à Sensei Yuzo Yamauchi, ancien champion de boxe anglaise du Japon. Merci pour toutes vos connaissances et vos entraînements.

Merci à feu sensei Hidetoshi Nakahashi. Une personnalité hors du commun. L’humilité à l’état pur.

Un remerciement tout particulier à mon ancien instructeur de close-combat et sports de combat, le maître Gabalda, pour m’avoir souvent fait sortir de ma zone de confort.

Mes plus vifs remerciements au Maestro Oliveira, ancien champion d’Europe de lutte greco-romaine. Avec toi, j’ai appris ce que voulais dire le mot puissance. En souvenir de notre monitorat de sport à Fontainebleau.

Muito obrigado à Gilberto, enseignant de jujitsu brésilien, lors de mon passage au Brésil à Salvador da Bahia. Pour son immense coeur et sa générosité et pour nos innombrables entraînements.

Un merci spécial à Mestre Tarubi de l’Abada Capoeira, pour m’avoir initié aux secrets de la Capoeira.

Remerciements les plus chaleureux à Sensei Albert Randriamanana, ancien vice-champion du monde karaté, 30 fois champion de Madagascar, un véritable modèle.

Une pensée toute particulière pour mon ami et Sensei Alexandre Paysan, 5 dan de judo et jujitsu. Merci pour ta joie de vivre inégalable.

Je tiens également à rendre hommage à mon vieux frère et Sensei Mathieu Marin, professeur d’aikido.

Mon plus profond remerciement à mon frère de coeur et frère d’arme, Sensei Abdou Coulibaly, ancien vice-champion du monde de Kung-fu, 3 fois champion d’Europe, 5 fois champion de France. Merci pour tout ce que tu m’as enseigné vieux frère.

Un immense merci à tous mes élèves qui contribuent à faire de moi, l’enseignant que je suis.

Pour terminer, je dédie ma réussite à feu Monsieur Jean-Claude Lahlou, ancien président du Club de karaté de Porto-Vecchio, qui, au travers de la passion qu’il suscitait, m’a permis de trouver un objectif dans la vie.

Ce fut un honneur de vous avoir rencontré.

OSS !

Serge Kurschat
Fondateur de Coach-defense

 

Pour en savoir plus :

https://www.coach-defense.ch/

https://www.coach-defense.ch/l-%C3%A9quipe/

 

Mémoire d'un soldat

Mémoire de guerre par un ancien soldat

Pour les vivants et pour les morts de la Sierra Leone. Hommage aux cent vingt mille morts, aux milliers de civils mutilés, ainsi qu’aux deux millions de réfugiés. Hommage aux six millions de morts et aux quatre millions de déplacés au Congo. À ceux que l’on a sauvés et surtout à tous ceux que l’on n’a pas pu sauver…

 

Le soldat et la guerre civile

Il ne suffit pas de montrer une seule facette du soldat, celle du tueur sanguinaire et criminel de guerre, comme aiment à le présenter certaines personnes. Il faut également, sans l’idolâtrer, mettre en avant le soldat qui sauve des vies. La violence engendre la violence et ne mène qu’à des pays ravagés par des guerres absurdes.

Quel que soit le bien-fondé de ces missions, rien ne nous avait préparés à l’horreur de ces guerres dévastatrices dont nous avions été les premiers spectateurs. Rien ne serait plus comme avant. Seules nos pensées tumultueuses semblèrent nous ramener à la réalité.

Certains y ont laissé leur âme.
Et tout cela pour quoi ? Pour qui ? En définitive, nos valeurs profondes et notre héroïsme avaient été utilisés pour le compte de multinationales. Nous avions été valorisés par la machine jusqu’au point où elle n’avait plus eu besoin de nous.
Nous devions apprendre à vivre avec ce que nous avions vu quand d’autres devaient vivre avec ce qu’ils avaient fait.
Nous n’avions que vingt ans et, pétris de bons sentiments, nous n’avions pu deviner la mascarade des élites qui avaient créé des illusions afin que des jeunes comme nous acceptent d’aller jusqu’à l’ultime sacrifice du don de soi. Ainsi, justifiaient-ils leur rôle.

Les opérations militaires en Afrique

Mais je suis fier d’avoir participé avec mes frères d’armes, au sauvetage de plusieurs milliers de personnes en 1997. Je suis d’autant plus fier de n’avoir tué personne.

Par ces quelques lignes, je tiens à rendre hommage à 19 de mes frères d’armes qui sauvèrent en une journée, plus d’un millier de personnes de 21 nationalités différentes, toutes religions confondues, lors de la guerre civile sierraléonaise en 1997. Je tiens aussi à leur rendre hommage pour les milliers de vies que nous sauvâmes de l’agonie et du désarroi lors de la guerre civile du Congo. Deux guerres civiles fratricides, qui furent sanglantes et brutales.

À ce jour, aucune reconnaissance officielle n’a été célébrée. Bien au contraire, le silence des autorités, précurseur de l’oubli, a tissé son voile sur des hommes qui plus que d’autres méritaient d’être cités.

Aussi, afin de ne pas laisser dans les oubliettes de l’histoire cet évènement et réparer une injustice, je tiens à rendre hommage à ces véritables héros.

À mes frères d’armes :

Je me souviens,

Je me souviens de mes vingt ans, du jeune homme innocent et insouciant que j’étais.
Je me souviens de ce gamin ordinaire qui réussit l’un des stages commandos réputé parmi les plus durs au monde.
Je me souviens encore aujourd’hui de cette métamorphose qui change la vie d’un homme.
Je me souviens de mes frères d’armes, certains sont encore mes modèles, mes exemples, mes frères de cœur.
Je me souviens d’anecdotes, de détails qui regorgent de formidables leçons de vie.

Je me souviens de Sidi, mon frère de Mayotte, mon binôme du stage commando. Je me souviens du soir où tu as reçu une balle dans la jambe ; tu gardais toujours le sourire, jusqu’au bout de tes forces physiques et morales.

Je me souviens de la remise de mon green, nous étions une poignée à avoir réussi depuis le début et à entrer dans le cercle très fermé des unités des forces spéciales.

Je me souviens de ma fierté de porter ce béret vert, héritage de ces cent soixante-dix-sept hommes qui ont été les premiers à avoir eu cet entraînement exceptionnel avant de débarquer sur les plages de Normandie le 6 juin 1944, de véritables légendes.

Je me souviens de mes sauts en parachute et surtout de ceux effectués en mer, la sensation que cela me procura était indescriptible.

Je me souviens de ma première rencontre avec Nini, un monstre de charisme, d’une discrétion rare et précieuse.
Je me souviens de Raf, un condensé d’humilité, pétri de courage et de gentillesse.

Je me souviens des exercices de topographie interminables avec mes frères Chris, Alex et Greg, merci d’avoir apporté tant de gaîté.
Je me souviens de mon frère Abdou, qui a toujours fait preuve d’un calme olympien et d’un courage exemplaire.

Je me souviens de nos marches interminables dans la touffeur accablante du désert.
Je me souviens aussi de notre stage d’aguerrissement lors de notre formation au combat tactique en montagne, avec les chasseurs alpins, avec en point d’orgue la nuit passée en igloo ainsi que l’obtention du brevet de skieur militaire.

Je me souviens de notre stage commando dans la plus grande forêt tropicale au monde, la forêt amazonienne.
Je me souviens de cette formation unique dans l’enfer vert de la jungle, de notre stage effectué dans des conditions extrêmes pour tester nos limites, de ces exercices en conditions réelles, mais surtout des moustiques…
Je me souviens de nos missions en mer contre le narcotrafic, mais aussi de ces énormes tempêtes à nous retourner l’estomac.
Je me souviens d’avoir nagé avec Carpet, au milieu des requins-baleines près des îles Musha, un instant magique.
Je me souviens du poisson volant que j’ai pris dans la gueule au large de Djibouti et du fou rire de Jean, un moment d’anthologie.

Je me souviens de mon école du désert à Djibouti et du plus redoutable des parcours du combattant, la Voie de l’Inconscient, créé par le commando de Montfort et aujourd’hui repris par la Légion étrangère.

Je me souviens de cet exceptionnel et unique parcours aérien situé sur la piste des Mariés reliant Arta à Arta plage, que nous effectuions sans protection à l’époque.

Je me souviens de Mich. Un homme impressionnant, un sang-froid hors du commun en opérations extérieures, une connaissance dans tous les domaines à nulle autre pareille, un véritable caméléon.

Je me souviens de Francky, il n’avait que faire des médailles et de l’avancement accordé par la bureaucratie, il était plus attaché à l’authenticité qu’à la grandiloquence des reconnaissances officielles.

Je me souviens de Carl, un vrai guerrier, un combattant pour qui le stress n’était rien d’autre qu’un léger souffle.

Je me souviens de Nourrédine, un homme d’une redoutable efficacité qui forçait le respect.

Je me souviens de Patrick, un homme hors du commun, déployant de véritables trésors d’ingéniosité pour se sortir des situations périlleuses. Un savant mélange de MacGyver et de Robinson Crusoé. Une perle, un ami pour l’éternité.

Je me souviens d’avoir été ému par le lac Rose. Jamais lac n’avait paru si grandiose et majestueux ; une véritable claque visuelle.
Je me souviens de notre saut en parachute en mer, au large de la Côte d’Ivoire, et de la traversée du lac Kossou avec des décors sublimes à couper le souffle.
Je me souviens de notre traversée en hélico des côtes ghanéennes, les jambes dans le vide, le soleil déversait du rouge sur la mer et l’air était doux comme le miel.
Je me souviens du Togo, de ses zémidjans, ses motos-taxis que nous conduisions parfois afin de nous distraire.
Je me souviens de nos exercices dans les forêts sacrées de Bokoli au Bénin et de ces paysages féeriques chargés d’un mystérieux pouvoir.
Je me souviens de l’Afrique, de cet univers de pureté irréelle.
Je me souviens que la jovialité et l’insouciance des Africains sont la clé de leur épanouissement.
Je me souviens de notre séjour au Gabon, j’étais en proie à un indicible émerveillement face à ces immenses étendues qui sublimaient la beauté sauvage des paysages.
Je me souviens des reflets de la lune à bord de l’Ouragan nous emmenant jusqu’à Libreville, par myriades, les étoiles perçaient le ciel.

Je me souviens de la résilience et de la volonté du père Salem après avoir été grièvement blessé lors d’une mission, longue vie à toi mon frère.
Je me souviens de mon vieux frère, Mathieu, mon mentor, mon binôme en Sierra Leone. Un gars touchant, humain avec une âme de guerrier,

Je me souviens du franc-parler légendaire de mon frère Manu de La Réunion, mon binôme au Bénin et au Togo.
Je me souviens de notre passage en Érythrée, de nuit, quand le pilote de l’hélico s’est planté et nous a balancés de l’autre côté de la frontière alors que le pays était en guerre. Encerclés par des rebelles, nous aurions pu tous y passer, mais Mektoub… ce n’était pas notre destin de mourir ce soir- là.

Je me souviens de cet enfant sierra-léonais fuyant l’horreur et franchissant tous les barrages que nous avions mis en place ; ses yeux brillaient de milles éclats.

Je me souviens de notre posé d’assaut à Brazza sous le feu ennemi, un moment intense, le ciel était teinté de différentes nuances ce jour-là.

Je me souviens des balles qui n’arrêtaient pas de siffler au-dessus de nos têtes, seuls quelques rares initiés peuvent ressentir cette sensation.

Je me souviens qu’une balle avait fini sa course au- dessus de la tête de Guigui et de la mienne dans la charpente métallique de notre hangar, à quarante centimètres près, nous y passions.

Je me souviens aussi du légionnaire se faisant abattre d’une balle dans la tête, à quelques mètres de nous.

Je me souviens des morts qui s’amoncelaient et jonchaient le sol, tellement nombreux et dont certains n’avaient plus d’apparence humaine.
Je me souviens de ces moments durs et mélancoliques. J’ai tenté de les effacer de ma mémoire, mais ils continuent de hanter quelques-unes de mes nuits et de toujours affleurer à ma conscience.
Je me souviens d’avoir été décontenancé face à de telles marées de tristesse mais aussi d’avoir ressenti un réel sentiment d’impuissance et de colère.
Je me souviens bien que rompus aux plus extrêmes exigences, bien que notre esprit reste innocent de la souillure du meurtre, nous conservons certaines fêlures qui jaillissent du tréfonds de notre âme.
Je me souviens du rebelle qui avait braqué son RPG-7 sur Tino et moi. Ce jour-là, la mort était encore venue nous faire un clin d’œil.
Je me souviens du suicide de l’un mes frères d’armes aux prises avec ses vieux démons intérieurs.
Je me souviens de certains civils qui nous remerciaient au moment de leurs extractions et qui, une fois revenus sur le sol français, nous oubliaient, voire se montraient indifférents.
Je me souviens du silence assourdissant de certains vendeurs de vent lors du sacrifice de mes frères d’armes, ces héros anonymes, morts au champ d’honneur.
Je me souviens que certains politiciens, peu économes du sang des soldats, leur rendaient hommage uniquement lorsqu’ils étaient dans une boîte avec un drapeau tricolore par-dessus.
Je me souviens que voler au secours de l’inconséquence conduisit certains de mes frères d’armes, chez qui le sens de l’honneur et du dévouement était hors normes, à sacrifier leurs vies.

Je me souviens aussi que d’aucuns ont eu, pour services rendus à la Nation, une lettre de félicitations, voire rien du tout, quand d’autres eurent les lauriers d’une gloire qu’ils ne méritaient pas.
Je me souviens des champions du monde de l’entraînement qui n’étaient rien d’autre que des tigres de papier, mais s’attribuaient tout le mérite.
Je me souviens que confronté à des situations extrêmes, l’être humain peut se montrer capable des plus nobles élans de compassion mais aussi des pires actes de barbarie.
Je me souviens que la valeur d’un homme ne se mesure pas à l’aune de ses discours et de ses diplômes, mais par sa façon d’agir.

Je me souviens de la bonté d’âme exceptionnelle d’Hugues, qui a toujours su, à force de volonté et d’opiniâtreté, rester fidèle à ses idéaux et à ses convictions contre vents et marées. En ce jour, il n’aimerait pas me voir triste et au bord des larmes, mais plutôt sourire à la vie. De là où tu es, tu dois tutoyer les étoiles. Aussi, laisse-moi te remercier pour tout ce que tu as été pour moi, lors même que l’émeraude ne perd pas de sa valeur, faute de louanges. Nous nous reverrons un jour camarade.

Je me souviens que la vie est un combat que chacun doit mener avec volonté et humanité, malgré la douleur de notre imperfection.
Je me souviens d’avoir trouvé dans la spécialité des amitiés que je souhaite à tout le monde, une fraternité au sens biblique du terme que je n’ai trouvée nulle part ailleurs.

Je me souviens de ces jeunes hommes, illustres inconnus la veille, oubliés le lendemain, partis trop tôt au firmament des étoiles et grandis par Sa Majesté la mort :
Bodson, Burns, Cariou, Chevalier, Clément,
Paix à leur âme ainsi que pour tous les autres.

Quel que fût le lieu ou la situation, leur bravoure forçait l’admiration. Ils restent et resteront toujours des soldats qui brûlent d’un amour sincère et indéfectible pour leur pays sans jamais faillir à leur honneur.

Au demeurant, des hommes faisant partie du commun des mortels, pour autant, une poignée d’hommes à part, dotés d’une expérience hors pair, à nulle autre pareille.

Dès lors, je le dis sans ambages, de toutes ces singulières
rencontres, je suis non seulement fier, mais aussi honoré.

Qu’ils trouvent tous par ces quelques lignes, l’expression
de ma fraternité. La vie est courte, monstrueusement courte.

NOUS SOMMES NOTRE PASSÉ.

Amitiés fraternelles.

Serge Kurschat

le bruit

Le bruit, un poison pour la santé

“Le silence se meurt, le bruit prend partout le pouvoir ; c’est la seule calamité écologique dont personne ne parle.” Alain Finkielkraut

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, cette nuisance qualifiée de pollution sonore insidieuse, aurait un impact certain sur notre santé.

Le risque auditif tourne autour de 80-85 décibels soit l’équivalent d’une sonnerie de téléphone, d’une moto ou d’un tracteur.

Les nerfs des citadins peuvent être mis à rude épreuve et peuvent pourrir la vie au quotidien. Les décibels qui agressent nos oreilles à longueur de journée affectent notre santé : risques cardio-vasculaires, altération du sommeil, troubles mentaux, stress, etc..

L’Agence Européenne de l’Environnement dans son dernier rapport évalue l’impact sanitaire du bruit à 10 000 décès prématurés chaque année, à 43 000 admissions dans les hôpitaux et 900 000 cas d’hypertension. L’organisme humain ne s’y accoutume pas.

le bruit est le deuxième facteur le plus important de morbidité environnementale en Europe après la pollution atmosphérique.

D’après l’Institut pour la santé mondiale de Barcelone (ISGlobal), les enfants qui fréquentent des écoles où la circulation est plus bruyante présentent un développement cognitif plus lent.

Une autre étude, publiée le 8 décembre 2022 dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, a également révélé que “le bruit ambiant est considéré comme l’un des principaux risques pour la santé physique et mentale et le bien-être”.

Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), plus d’un million de Suisses sont exposés à des nuisances sonores excessives.

Le bruit représente un coût social considérable pour le pays. En Suisse, ce problème engendre 2,6 milliards de francs de coûts pour la santé, induits par le bruit du trafic.

 

violences sexuelles

Le viol: un crime contre l’Humanité

« Les violences sexuelles sont de graves atteintes aux droits, à la dignité et à l’intégrité physique et mentale des victimes, aux conséquences dévastatrices sur leur vie. » Muriel Salmona.

 

Selon l’ONU, un tiers des femmes et des filles dans le monde subissent des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie. Toutefois, les hommes sont aussi victimes d’agressions sexuelles, et c’est seulement au cours des années 1980 qu’on a reconnu que des garçons étaient aussi victimes d’agressions sexuelles. D’après les enquêtes de Gfs.Bern :

22% des femmes vivant en Suisse ont déclaré avoir subi des actes sexuels non consentis. 12% des femmes interrogées ont subi un rapport sexuel contre leur volonté. En extrapolant à la population féminine totale de Suisse âgée de 16 ans et plus (environ 3,6 millions d’après l’OFS), cela correspond à environ 430’000 femmes, soit à peu près la population de la ville de Zurich.

Les viols sont particulièrement terrorisants, ils créent chez les victimes une effraction psychique qui provoque un gel mental, la sidération, amenant la victime à ne pas pouvoir bouger, ni crier.

Aujourd’hui en France, comme le souligne le Midi Libre, avec une moyenne de plus de 67 viols chaque jour en France, on dénombrerait trois viols toutes les heures.

Si ce phénomène touche « toutes les classes et toutes les races » (Pizzey, 1974 : 40), La position sociale de l’auteur joue pour beaucoup dans l’issue de la procédure : « un homme de vile condition sera jugé plus sévèrement qu’un homme bien né » (Beauvallet, 2010 : 55).

La méconnaissance des troubles psychotraumatiques et de leurs mécanismes est à l’origine d’une profonde incompréhension et d’un manque de reconnaissance de ce que vivent les victimes, de leurs souffrances, du danger qu’elles courent et de l’emprise qu’elles subissent.

Les violences sexuelles font partie, avec les tortures, des pires traumas ; la quasi-totalité des victimes de viols, vont développer de graves troubles à court moyen et long terme quels que soient leur âge, leur sexe, leur personnalité, leur histoire, leurs antécédents (Rodriguez, 1997).

Il sied de préciser que l’impact des violences sexuelles, qui ont été commises durant l’enfance ont des conséquences immenses et mettent du temps pour se reconstruire. Les conséquences sur la santé sont à l’aune des violences et des souffrances subies.

Il existe dans le monde, des millions de femmes qui, non par manque de courage ou de volonté ne porteront jamais plainte. Le dépôt de plaintes représente un nombre infime. Dès lors, il s’écoule des années, parfois des décennies entre le moment où un enfant subit une violence sexuelle et celui où la femme ou l’homme qu’il est devenu, ose en parler.

Le parcours des victimes de viols, reste un chemin de croix.

Pour rappel, le viol était qualifié de rapt du latin rapere qui signifie « enlever de force ». D’ailleurs en anglais viol se dit rape.

Au XVIe siècle, Saint François de Sales, a pu écrire : « Quiconque vient louer votre beauté et votre grâce vous doit être suspect, car quiconque loue une marchandise qu’il ne peut acheter, est pour l’ordinaire grandement tenté de le dérober. » Cela relève d’un système social appelé le « patriarcat »

Le viol est assimilé à un vol et donc la femme à un objet. Le questionnement sur le consentement de la victime aboutit à la suspicion à l’égard de la victime.

Au XVIIe siècle, ce n’est ni la contrainte, ni la violence d’un acte sexuel qui constitue le crime mais le ravissement de l’honneur perdu d’une fille ou d’une femme, crime qui nécessite réparation.

Sous l’Ancien Régime, la violence sexuelle est faiblement condamnée surtout si elle est perpétrée par les puissants.

Mais c’est seulement au XVIIIe siècle avec la Révolution française que nous assistons à une reconnaissance du viol mais sans définition claire.

En 1857, l’arrêt Dubas prend en compte la violence morale exercée sur une femme adulte comme constitutive du viol qui consiste à abuser d’une personne contre sa volonté. La femme émerge comme sujet de droit. Le viol conjugal est reconnu très tardivement.

Ce n’est qu’en 1990 que la Cour de cassation a reconnu pour la première fois le crime de viol entre époux durant le mariage. En France, pour la justice du XXIe siècle, avoir des relations sexuelles avec son mari reste un devoir, refuser, une faute.

Au cours des siècles, la connaissance a progressé, les lois ont été améliorées, mais les obstacles tiennent encore aux rapports de domination des hommes sur les femmes qui persistent, à la représentation de la violence sexuelle et à la difficile crédibilité accordée à la parole de la victime.

Elle y affirme que le viol s’est jusque-là basé sur une définition faite par les hommes plutôt que par les femmes, permettant d’en limiter la portée et d’assurer une forme de domination masculine.

Aussi, il est indubitable que le consentement positif est mieux à même de protéger l’intégrité sexuelle des victimes. Le principe du consentement est déjà en vigueur dans 12 pays européens.

Le viol, un crime de guerre.

Arme de guerre « collatérale », les viols massifs perpétrés en parallèle de chaque conflit ont anéanti des générations entières de femmes, d’hommes et d’enfants. Les soldats de l’armée rouge n’ont pas été les seuls à violer des femmes allemandes en 1945. Selon l’historienne Miriam Gebhardt, des GI’s auraient, eux, commis 190 000 violences sexuelles. Selon Miriam Gebhardt, ce sont 860 000 Allemandes qui ont été violées. 590 000 par les troupes soviétiques et 270 000 par les troupes occidentales. Dont 190 000 par des soldats américains, 50 000 par des soldats français et 30 000 par des soldats britanniques.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de jeunes femmes asiatiques, désignées sous l’euphémisme « femmes de réconfort », sont réduites à l’état d’esclaves sexuelles par l’armée impériale du Japon pour satisfaire ses soldats

En 1944, pendant la campagne d’Italie, des soldats du corps expéditionnaire français – dont on a préféré retenir, là aussi, les seuls actes de bravoure – s’attaquent aux femmes, aux petites filles et aux petits garçons.

Durant les années 1990, dans plusieurs conflits, le viol est même devenu une arme stratégique à visée d’épuration et d’extermination : mutilations sexuelles massives en République démocratique du Congo, transmission volontaire et organisée du sida au Rwanda.  C’est le drame de la Bosnie, au cœur de l’Europe, qui a constitué une prise de conscience de l’usage de la violence sexuelle comme arme de guerre durant la guerre de 1992-1995 en Bosnie-Herzégovine.

Une logique de destruction.

Comme le souligne l’experte en droit pénal Anna Coninx, même dans les cas les plus graves, les agresseurs sont généralement condamnés à quatre ans de prison en Suisse.

Comment est-il possible que presque toutes les victimes soient condamnées dans cette société à errer seules, dans le déni à l’égard des violences en se réfugiant dans des sentiments de honte et de culpabilité alors qu’à l’heure actuelle, leurs agresseurs qui sont des assassins en puissance, bénéficient parfois d’une certaine clémence au regard des actes qu’ils ont commis, ce qui laisse perplexe. Il est important que les violeurs soient punis proportionnellement à l’infamie de leur crime. Ce n’est pas une question propre au féminisme, mais plutôt un élément fondamental du respect de la dignité humaine, et ce, quel que soit le genre concerné.

Reste en définitive le principe cardinal du droit pénal, à savoir que l’accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie et qu’il appartient à l’accusation de prouver et démontrer la culpabilité.

En effet, c’est précisément à partir de ces violences impunies et tacites qu’une telle stratégie politico-militaire en temps de guerre peut être construite.

réchauffement climatique

Change, it’s time for change

“Nous n’héritons pas de la Terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.” Antoine de Saint-Exupéry

 

Durant le Petit Âge glaciaire qui débute en 1300 et prend fin vers 1860, la planète se refroidit globalement.

Ce Petit Âge glaciaire serait dû, entre autres, à une baisse de l’activité solaire ainsi qu’à une succession d’éruptions volcaniques importantes.

Et c’est seulement après 1900 que l’on mesure véritablement un réchauffement des températures en Europe et dans le monde.

Le facteur démographique a également contribué à accentuer le problème climatique. La grande accélération des émissions de gaz à effets de serre dans les années 1950 à 1980 a coïncidé avec l’explosion démographique.

En émettant des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les sociétés humaines modifient le climat nous précipitant dans une nouvelle ère géologique : l’Anthropocène. L’homme est désormais devenu une force géophysique à part entière.

En 40 ans, les populations d’animaux sauvages ont disparu de 60% et la biomasse des arthropodes a chuté de 67% en une décennie.

La moitié des points de bascule irréversibles sont, d’ores et déjà, beaucoup plus rapides que ce qui avait été envisagé dans le pire des scénarios.

Ce que les générations passées ne connaissaient que tous les vingt ans, risque d’être le lot quotidien des générations actuelles et prochaines.

Ce n’est pas une vision d’un futur apocalyptique, c’est un bilan du passé et un avant-goût de ce qui nous attend. À cela, la géoingénierie planétaire, envisage d’injecter des aérosols dans la stratosphère pour filtrer le rayonnement solaire, ce qui permettrait de gérer la température sans porter atteinte à la liberté économique. Cette mesure est un cataplasme sur une jambe de bois.

Les événements climatiques ont toujours existé mais jamais avec la même vitesse et la même sévérité, comme le souligne Jean-Marc Jancovici.

Pour le climatologue américain, William Ruddiman, le premier réchauffement d’origine anthropique remonterait au Néolithique et non au début de l’ère industrielle. En cause: le déboisement intensif lié à la diffusion de l’agriculture.

Même si les crises historiques ont rarement une cause unique, même s’ils ne sont jamais les seuls facteurs déterminants, les aléas climatiques peuvent amorcer les crises latentes sur le destin des peuples.

Peut-être faudrait-il sortir du syndrome de l’autruche, ne plus choisir le gain à court terme et sortir de notre confort afin de ne plus s’enferrer dans le déni et être responsables de nos actes. Chacun, à notre petite échelle, nous pouvons changer et faire notre part du colibri.

Pour cela, il faudrait changer nos habitudes, nos modes de vie, changer de paradigme, et comme le chantait Barry White : change, it’s time for change.

L’Homo sapiens sapiens aura-t-il la capacité à se remettre en question?

Patrick Rochefort

Patrick Rochefort, un savant mélange de MacGyver et Robinson Crusoé

À l’heure où les béotiens et les philistins sont portés sur le trône de la gloire et des louanges, à l’heure où l’on assiste à une crise majeure de l’intelligence et à l’étiolement de l’imagination, à l’heure où les borborygmes, solécismes, pléonasmes et autres collections de barbarismes font désormais partie intégrante du novlangue, et cela pour le plus grand bonheur des experts en consensus, traduisant les éthérées flatulences d’une pensée décadente, j’ai néanmoins le redoutable honneur de vous entretenir d’un homme dont le brillant esprit n’a d’égal que son talent.

 

Un illustre inconnu, un homme aux mille et une vies.

Il est des êtres doués de raison, qui ont su, à force de volonté et d’opiniâtreté, rester fidèles à leurs idéaux, à leurs convictions, contre vents et marées, rompus aux plus extrêmes exigences.

C’est l’histoire d’un homme qui traverse seul l’Atlantique à bord d’un petit voilier avec lequel il doit affronter et surmonter toutes sortes de situations de survie. Un homme qui a choisi de vivre dans une extrême austérité dans l’Altiplano Potosino, région désertique du Mexique au-dessus de San Luis Potosi, à 1600 mètres et qui a lui-même fabriqué la maison de briques séchées dans laquelle vivent sa femme Laura et leurs deux enfants, Lourdes et Léon ainsi que leur chien.

Cet homme est capable de démonter, réparer et remonter une voiture, un téléviseur ou un ordinateur en un temps record. Passé maître dans l’art du décryptage des codes secrets militaires, il a participé au sauvetage de milliers de vies en Afrique lors des opérations militaires Espadon et Pélican I et II.

Patrick Rochefort est un véritable caméléon, mais plus encore : c’est un homme aux talents exceptionnels.

Après avoir passé quelques années dans l’armée en tant que radio, -Les missions qui lui sont assignées, le conduisent dans tous les coins du globe- cet homme doté d’un professionnalisme hors pair, est devenu un aventurier de la vie, sans sponsor et sans aide, qui a choisi un beau jour, de tourner définitivement la page et de changer radicalement de vie.

C’est dans la solitude de l’océan, que Patrick Rochefort découvre sa capacité à survivre dans un environnement hostile. Ce qui le caractérise, c’est son inventivité, sa capacité à bricoler, avec ce qu’il a sous la main.

Il traverse ensuite sans un sou, toute l’Amérique du nord au sud et frôle la mort plusieurs fois, mais s’en tire chaque fois, servi par une chance incroyable. Ses connaissances scientifiques et sa débrouillardise lui donnent un avantage dans un environnement rustique et hostile.

Patrick Rochefort est d’une générosité et d’un altruisme sans faille : dans son petit village figé dans le temps en pleine montagne pierreuse, c’est l’homme à tout faire et il aide tout le monde. Il a même mis en place, un système de récupération d’eau naturel qui fait de lui le responsable de la distribution de l’eau dans tout le village.

Au milieu des serpents, il doit à chaque fois qu’il sort de sa « petite maison dans la prairie », prendre son bâton ou sa machette afin d’être prêt s’il se retrouve nez-à-nez avec un serpent.

Patrick Rochefort
Crédit photo. Patrick Rochefort.
Patrick et Léon Rochefort.

Il est aussi apiculteur autodidacte et là encore, pour accéder à son rucher, il lui faut éviter de se faire piquer par les veuves noires -la veuve noire est une araignée parmi les plus dangereuses au monde- qui pullulent.

Qu’à cela ne tienne, même les célèbres aventuriers Mike Horn et Sarah Marquis réunis, ne font pas le poids face à cet être extraordinaire qu’est Patrick Rochefort.

 

S. Kurschat

 

Opération Espadon. 1997

Opération Espadon (1997) : 1000 âmes sauvées en jour

C’était il y a 25 ans, le 2 juin 1997, lors de la guerre civile en Sierra Leone, sur la péninsule d’Aberdeen à Freetown. 20 hommes du commando de Montfort, sauvaient d’une mort certaine, plus d’un millier de personnes, toutes religions confondues :  l’Opération Espadon voyait le jour. Aucun média n’a fait mention de cette opération militaire qui est tombée dans les oubliettes de l’Histoire.

 

Ces soldats dont je fis partie, avaient été envoyés sur place pour évacuer des ressortissants étrangers (dont quelques suisses), qui fuyaient le pays. Ces personnes furent rapatriées sur l’aviso Jean Moulin et la FS Germinal pour être débarquées à Conakry, en Guinée.

Mémoires d’un ancien soldat 

Il y eut toute la journée un ballet nautique incessant des embarcations commandos afin d’acheminer les ressortissants et les évacuer vers les navires militaires français.

Opération Espadon
Opération Espadon. Péninsule d’Aberdeen à Freetown. Images inédites. Crédit photo. M. Marin

Il y avait des hommes et des femmes de tous âges, des enfants. Certains hurlaient, d’autres pleuraient, tous appelaient à l’aide. C’étaient des êtres apeurés, angoissés, terrifiés et pour certains traumatisés.

Les rebelles souriaient sachant que les commandos ne pourraient pas évacuer tout le monde.

L’opération était censée durer toute la journée. Les autorités avaient négocié un cessez-le-feu, mais tout le monde était sur le qui-vive, à l’affût du moindre danger. La tension était de plus en plus palpable. Presque à tout moment, on pouvait lever les yeux et apercevoir les rebelles.

Opération Espadon
1ère escouade. Images inédites. Crédit photo. M. Grandjean.

Une violation du cessez-le-feu pouvait survenir à tout instant mettant en péril la vie de tous les civils ainsi que celle des vingt bérets verts.

Opération Espadon
2ème escouade. Images inédites. Crédit photo. M. Marin

Arrivés au terme de la journée, après avoir sauvé quelque 1 000 ressortissants européens et africains, nous quittâmes le rivage de Freetown en ayant rempli deux bâtiments de la Marine nationale. Nous laissions derrière nous une foule immense qui semblait avoir grossi malgré notre travail.

Mais que représente une vie ?

Bien peu de chose pour certains individus. Pour nous, en revanche, cela représentait l’essence même de notre existence.

Une fois les armes silencieuses, c’était emplis d’espoir que nous envisagions les retrouvailles avec notre pays.

Les mois passèrent et devinrent des années. Plus de vingt années se sont écoulées depuis les évènements.

Le temps de l’action révolu, s’ouvrait celui de la réflexion. Le destin s’est acharné sur quelques-uns d’entre nous qui payèrent le prix fort. Il y a eu un avant et un après.

Quel que soit le bien-fondé de ces missions, rien ne nous avait préparés à l’horreur de cette guerre dévastatrice dont nous avions été les premiers spectateurs. Rien ne serait plus comme avant. Seules nos pensées tumultueuses semblèrent nous ramener à la réalité. Certains y ont laissé leur âme.

Et tout cela pour quoi ? Pour qui ? En définitive, nos valeurs profondes et notre héroïsme avaient été utilisés pour le compte de multinationales. Nous avions été valorisés par la machine jusqu’au point où elle n’avait plus eu besoin de nous.

Nous devions apprendre à vivre avec ce que nous avions vu quand d’autres devaient vivre avec ce qu’ils avaient fait.

Nous n’avions que vingt ans et pétris de bons sentiments, nous n’avions pu deviner la mascarade des élites qui avaient créé des illusions afin que des jeunes comme nous acceptent d’aller jusqu’à l’ultime sacrifice du don de soi. Ainsi, justifiaient-ils leur rôle.

 

 

Pour en savoir plus : Honneur de Serge Kurschat

Opération Espadon

Jérémy Quartenoud, le Temps.ch

Jérémy Quartenoud : profession Slasheur

Jérémy Quartenoud est un véritable slasheur qui jongle avec plusieurs activités professionnelles tout en évoluant hors des sentiers battus. Fini le schéma traditionnel avec un même métier toute une vie, ce touche-à-tout revendique sa polyvalence. Sa vie professionnelle est en totale adéquation avec son bien-être personnel.

 

Ce jeune gruérien né en 1992, termine sa scolarité vers 16 ans et décide de se diriger vers une formation commerciale et administrative, plus par facilité que par réel attrait pour la profession.

En parallèle à ses activités professionnelles, il commence à s’intéresser dès 2009 aux arts martiaux, voyant en eux une sorte de retour à la source de l’humain, une quête d’accomplissement de soi à travers la pratique physique et mentale. Il se découvre une vraie passion qui ne le quittera plus.

Il s’essaie tour à tour au Karaté style Shotokan, à l’Aïkido, au Jiujitsu brésilien, au Wing Chun, à la Boxe et même au Krav Maga. Bien que chacune de ces disciplines lui apporte du plaisir et des valeurs tant physiques que morales, une question reste sans réponse :

Quelle est la réalité du combat ?

En tant que citoyen du XXIème siècle, il cède à l’attrait des réseaux sociaux et suit aussi les tendances de plus en plus mises en avant (MMA, Grappling, Self-Défense, Close-Combat). Il expérimente toutes ces techniques, mais sans savoir qu’un début de réponse se tient sous ses yeux… en Gruyère.

Au fur et à mesure que les années passent, ses compétences techniques s’affinent et vers 2017, il décide de se former à l’instruction des disciplines de combat dans le but de pouvoir un jour enseigner et devient instructeur de self-défense.

Cette nouvelle formation lui apportera plus que ce qu’il ne pouvait imaginer.  Alors qu’il croyait apprendre une méthode de survie, Jérémy Quartenoud découvre une philosophie et un manuel de vie mettant en avant les principes essentiels que sont l’adaptation et le respect.

Fort de ses nouvelles connaissances, il décide de passer un nouveau cap dans sa vie. En 2019, en plus des cours qu’il donne en Self-Défense, il crée un site professionnel lui permettant d’exercer une autre activité qui le passionne depuis l’adolescence : l’écriture !

Il devient donc écrivain public, échangeant ses capacités rédactionnelles contre rémunération.

Qui plus est, il profite de son temps libre pour se rapprocher davantage de sa famille. Notamment de son grand-père maternel qui l’initie à l’apiculture, un art ancestral qu’il a lui-même appris de son père. Durant quatre ans, il suivra son enseignement, et ce, jusqu’à aujourd’hui.

Miel de Jérémy Quartenoud

 

Les années de récolte du miel sont tantôt excellentes, tantôt décevantes dues, tout d’abord, à différents problèmes que rencontrent les apiculteurs. On peut citer les causes naturelles et météorologiques qui influencent énormément les conditions de vies et le comportement des abeilles, mais aussi l’arrivée dans nos contrées de parasites qui sont devenus de vrais fléaux pour nos amies les butineuses.

Les colonies d’abeilles domestiques déclinent pour différentes raisons : la toxicité des pesticides, la raréfaction de leurs ressources alimentaires mais aussi les parasites qui favorisent la transmission de virus.

Le parasite varroa destructor est originellement un parasite de l’abeille asiatique.  Il a été signalé pour la première fois en Suisse en 1984. Ce redoutable parasite s’attaque aux abeilles adultes et aux larves et décime les ruches.

 

Sorti “piqué” d’un immense intérêt pour l’apiculture, une nouvelle passion naquit alors dans son cœur, celle que l’homme attache à sa terre nourricière. Depuis, Jérémy Quartenoud tente avec plaisir de perpétuer ce cadeau que son aïeul lui a transmis.

 

Serge Kurschat

 

Site de Jérémy Quartenoud: https://www.ecrivainpublic-fribourg.com/