Un aveu de faiblesse

Il y aurait deux espèces de murs. Le plus célèbre, le Rideau de Fer, avait pour fonction d’empêcher les citoyens des prétendus paradis soviétiques de s’enfuir. C’était l’aveu de l’échec d’une économie planifiée. C’était l’attrait économique de vivre et de travailler dans une économie libérale. L’effondrement du Mur de Berlin a entrainé celui du système communiste. Ce mur fut un aveu de faiblesse.

Or, sous nos yeux se multiplient de nouveaux murs, apparemment d’une autre espèce, construits maintenant par les pays riches pour éviter d’être envahis par les migrants des pays pauvres. Le plus récent entre la Finlande et la Russie, précédé par celui de la Pologne et des pays baltes. Plus au Sud celui de la Slovénie et de la Hongrie face à la Croatie, de la Bulgarie et de la Grèce face à la Turquie, de Ceuta et Melilla face au Maroc. La Méditerranée joue pour sa part un rôle analogue, celui de fossé anti-immigration.

Cette seconde espèce de murs semble l’opposé de la première alors qu’elle a la même fonction, empêcher la migration économique. Elle n’en diffère que par le pouvoir organisateur. Elle signifie dans les deux cas une tension économique insupportable entre deux mondes. Elle admet l’incapacité de construire une économie mondiale harmonieuse. Elle nourrit le soupçon d’une inégalité dans les termes de l’échange.

L’extension de ces barbelés est à la fois la seule solution immédiate et l’aveu d’un échec dans la durée. Mais c’est un remède boiteux. Il n’empêche pas les passages clandestins, car aucune barrière ne peut être vraiment étanche, face à des migrants désespérés, prêts à risquer leurs vies, voire celles de leurs familles. Tout comme l’effondrement du Mur de Berlin sous l’assaut d’une foule résolue, ces murs ont vocation à s’écrouler sous la vindicte des peuples affamés.

La véritable solution serait-elle l’aide au développement pour fixer les candidats migrants sur place grâce à un sort plus acceptable ? On le répète sur tous les tons, mais avec la secrète appréhension qu’elle ne serve pas à grand-chose, qu’elle se dilue dans la corruption et la violence des pays concernés, que le bien-être ne s’exporte pas, car en fin de compte une civilisation particulière ne s’enseigne pas à ceux qui n’en veulent pas. Ce fut le projet avorté de la colonisation, qui constitua un affront insupportable à la dignité des colonisés, une contradiction dans les termes, un déni aux droits de l’homme sous le prétexte de les propager.

La coopération au développement relève de la même idée : il y aurait des peuples spontanément développés et d’autres qu’il faudrait aider à la devenir. La colonisation reposait sur la contrainte, la coopération sur la persuasion. Force est de constater qu’elle n’est pas plus efficace et qu’elle l’est même peut-être moins. Nous avons épuisé les deux procédés, la force et la douceur. Il ne reste que les murs, l’inscription visible dans le paysage de cette frontière entre deux moitiés incompatibles du monde.

C’est la manifestation d’une constante historique : la brutalité des relations entre civilisations différentes. L’Occident est recroquevillé sur l’obsession de la croissance et, pour s’en évader, pratique le tourisme dans le Tiers-Monde, une sorte de voyeurisme d’un paradis perdu, celui d’une autre forme de culture qui met en avant la convivialité, le loisir, le jeu, le plaisir plutôt que la consommation à outrance.

On ne peut conclure ce blog sans évoquer la sinistre efficacité du mur qui contraint les Africains à tenter des traversées aventureuses de la Méditerranée puisque la voie de terre est rendue artificiellement difficile. Chaque année des centaines de victimes se noient parce que les navires de sauvetage des ONG subissent maintes contraintes. Ces morts sont tués par suite de l’existence des murs. Jadis l’Allemagne communiste de l’Est abattait comme du gibier ses propres citoyens qui tentaient de lui échapper. Nous faisons de même par des voies détournées pour dissuader ceux qui veulent vivre avec nous, mais avec le même résultat et la même inspiration. On peut répéter sans cesse que l’on ne peut pas héberger toute la misère du monde, en citant Michel Rocard, un homme de gauche et en oubliant qu’il l’a complétée par ” mais il faut en prendre sa part.”. Cela ne touche pas le cœur du problème : pourquoi y-a-t-il tant de misère ? Ou encore : pourquoi y-a-t-il des pays riches ?

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

35 réponses à “Un aveu de faiblesse

  1. Pas de murs ?
    Faut-il vraiment que l’Europe blanche, judéo-chrétienne, soit diluée et noyée par d’autres cultures, en particulier par celles des masses innombrables des cultures africaines et musulmanes ?
    Ainsi, l’homme blanc, coupable de tout, n’aurait plus qu’à accepter sa disparition…
    Heureusement, l’Occident n’est pas encore complètement suicidaire.

    1. Le blog dit clairement que le mur est la seule solution immédiate mais qu’il n’en est pas moins un aveu de faiblesse.

  2. Je partage pleinement votre analyse. C’est l’evolution historique du chasseur/cueilleur au paléolithique vers le cultivateur/éleveur au néolithique et donc l’apparition de la propriété. Cette dernière a généré sa protection, sous toutes ses formes et finalement aussi toutes ses dérives désastreuses.
    Bien avant il y a eu la migration de sapiens venant d’Afrique vers le Levant, puis vers l’Est, puis l’Ouest. Arrivé en Europe, le migrant avait paraît il la peau noire et les yeux bleus. Le tout génétiquement prouvé par les analyses de l’ADN nucléaire et mitochondrial prélevé sur les fossiles et les vivants.
    Les petits chefs, bombent le torse et vocifèrent leurs incongruités en menant heureusement le bal que temporairement. Les paroles d’inspiration « sacrée », juridiques et humanitaires, les bonnes volontés, restent encore à la peine devant cette réalité.

  3. Vos deux dernières questions vous honorent, la description des différents murs aussi.
    Mais poser des questions, c’est un bel effort intellectuel qui ne vous engage pas beaucoup.
    Remettre en question notre système économique qui a détruit la planète serait plus constructif, et remettre en cause une puissance qui nous a réduit en esclavage avec sa planche à billets, aussi.
    Mais en fin de compte, nous n’avons plus rien à décider ou du moins pas la volonté d’en découdre, car nos révoltes seront vaines, et même nos maîtres n’auront pas le dernier mot quand ils auront à prendre leur dernière décision dans un suicide collectif réglé par ordinateur.
    Une seule consolation pour ce blog , tous les murs s’effondreront avec le dernier humain sur cette planète quand la dernière explosion atomique ou nucléaire se fera entendre, et qu’il n’y aura plus personne à la réception. Après la vie reprendra sa course sans l’humain qui n’aura été qu’un constructeur de murs éphémères.

    1. On peut répondre que le capitalisme doit être aboli mais pour le remplacer par quoi?

      1. Par la responsabilisation morale de l’individu et l’abandon des notions abstraites d’états et des frontières.

        Nous sommes tous égaux devant la mort, pourquoi ne pas tenter de le devenir avant ?

        L’antonyme de capitalisme n’est pas le collectivisme ou le communisme, mais l’altruisme..?

        Vous le pratiquer très bien dans ce blog; donner votre énergie pour faire réfléchir et agir.

        1. Les religions et les philosophies ont fait de grans efforts pour responsabiliser les hommes sans trop y parvenir. Que faire?

          1. Les religions conditionnent et massifient. La philosophie déconditionne et individualise.

            Dans un cas comme dans l’autre, elles ne responsabilisent pas et passent souvent à côté de l’attitude psychique de l’individu.

            Que faire ? Vivre en ermitage pour améliorer la compréhension de soi-même ou enseigner; éclairer en débattant pacifiquement, tout dépend de notre caractère et de notre complexion, nature, âge, etc…

            Finalement vivre sa vie intensément en faisant tout pour qu’un jour la souffrance disparaisse et que l’homme devienne connaissant à 100%.

          2. “Les religions conditionnent et massifient. La philosophie déconditionne et individualise.”
            Ce genre de généralités est justement abrutissant, car nullement démontré.
            Que l’être humain se responsabilise (indépendamment de sa religion ou de sa philosophie), nous sommes d’accord.
            C’est un travail personnel – que chacun-e peut faire, dans sa vie, s’il fait preuve d’humilité et de sincérité.

  4. « … une sorte de voyeurisme d’un paradis perdu … »
    Ces paysages de rêve évoquent le paradis que ses habitants ne vivent pas, accueillir des touristes permet aux propriétaires d’hôtels d’obtenir une bonne situation financière, avec des employés qui y participent en touchant un salaire bas, mais c’est mieux que rien, dit-on. C’est un paradis organisé que nous visitons. Au-delà des grosses difficultés matérielles d’une grande partie de la population, c’est vrai que la convivialité, le loisir, le jeu existent bien mieux que chez nous où souvent on ne manque de rien. J’ai vécu quelques moments de partage en étant accueilli dans des familles, grâce à mon pédalo qui dérivait pour finalement échouer loin des plages du pays touristique. J’en ai gardé des souvenirs qui m’ont marqué, quelques heures ce n’était pas grand-chose, mais suffisamment pour découvrir un « paradis » bien différent de celui derrière moi. Ces personnes modestes m’avaient fêté, invité à manger, les enfants riaient, ils me montraient leur bonheur… Le lendemain j’étais revenu en taxi pour leur offrir des jouets en plastique, est-ce que je n’aurais pas dû ? J’avais passé un moment heureux avec tous ces gens, eux aussi, en un lieu perdu où rien n’était à vendre ou acheter… Alors qu’est-ce que j’étais, après avoir échoué avec le pédalo ? Un touriste ? Un explorateur malgré lui ? Un peu des deux, mais pas un voyeur !

  5. Je suis complètement d’accord avec vous.

    Pour avoir, comme vous, vécu en Afrique un certain temps et travaillé sur les cinq continents, j’ai rapidement compris que certaines civilisations étaient fondamentalement incompatibles. J’utilise le terme « fondamental » dans son sens littéral : qui a un caractère essentiel et déterminant. Des valeurs de base (la vie, la mort, l’Autre, etc.) sont non seulement différentes mais, dans certains cas, complètement opposées.

    Comme beaucoup, j’ai été brièvement séduit par le sans-frontiérisme. Mais j’ai rapidement mesuré la dangereuse naïveté du concept comme la notion de « citoyenneté du monde » à laquelle je n’ai jamais cru.

    Je pense que le désir de paradis perdu, que vous évoquez, est valable dans les deux sens : chacun recherche en fait la convivialité, le loisir, le jeu, le plaisir ET l’insouciance que procure le fait d’être à l’abri matériellement (ce que permet, entre autres, la société de consommation).

    Les riches occidentaux pensent le trouver par le tourisme dans les pays exotiques, les pauvres par l’immigration dans des pays riches où, croient-ils, ils auront la vie facile et l’abondance de biens matériels. Graves illusions.

    Le sans-frontiérisme, qu’il soit idéaliste ou intéressé, a confondu murs et frontières. Régis Debray dans son essai « Eloge des frontières » dénonce cette confusion et va même jusqu’à penser que les murs (physiques ou mentaux) existent JUSTEMENT parce qu’on a cru qu’il n’y avait plus besoin de frontières.
    Un excellent résumé de l’idée générale de son propos peut être trouvé ici https://1000idcg.com/eloge-des-frontieres-regis-debray/

  6. Il y a une différence entre protéger sa population contre un danger extérieur et enfermer sa propre population pour l’empêcher de fuir.
    La première solution est relativement naturelle: se protéger contre les dangers, bâtir les murs de sa propre maison. Un animal qui ceuse son terrier ou construit son nid fait de même.
    La seconde est contre-nature, et le signe d’une pensée perverse, qui vise à transformer les habitants d’une région en esclaves.
    Bien évidemment, il est moralement triste que l’être humain considère l’étranger et l’étrangère comme une menace, mais l’immigration incontrôlée peut être une menace réelle (grandes invasions, pillages, destruction des modèles sociaux, concurence qui aboutit à l’extermination des plus faibles, etc.), tout comme la guerre.
    La vraie question est – comme le dit Bernard – le privilège exorbitant qu’ont certains de créer de la monnaie ex-nihilo, ou d’imposer par la force et la persuasion l’usage de leur propre monnaie, monopoles ou règles à l’extérieur de leurs frontières.
    Et donc de déséquilibrer le système des échanges commerciaux sur la terre, de créer des désirs d’immigration logiques pour celles et ceux qui vivent dans des régions économiquement défavorisées.
    La question n’est donc pas dans la liberté de commerce ou de circulation – mais dans les privilèges indus que certains se sont légalement octroyés et qui ne sont absolument pas liés à la liberté de commerce.

    1. Des Han aux Ming, avec la grande muraille, aux barbelés et murs européens et américains, les hommes de pouvoir n’ont rien compris.

      L’Homme agit par nécessité physiologique et sécuritaire alors vient la convoitise, le souci d’appartenance, de propriété, etc…selon les strates de la pyramide de Maslow.

      Vient la question comment accomplir son propre périple terrestre avec succès.

      Se tromper en trompant les autres ou bien les aider à se révéler à eux-mêmes ?

      Altruisme, amour du prochain et développement de l’éducation sont indispensable.

      Reste à régler le problème de l’argent et du pouvoir, vous et Bernard avez raison, c’est la vraie question.

  7. Tant qu’il y aura des Pierre-Alain Tissot persuadés de la suprématie de leur petite communauté prétentieuse, béton et barbelés constitueront en effet l’horizon borné de leur paysage mental. Comme ils n’ont jamais regardé une fresque ou une toile de la Renaissance, ils ignorent la perspective. Comme ils refusent d’analyser leur souche génomique, ils entretiennent l’illusion que leurs ancêtres pas si lointains sont tout sauf blancs. Mais qu’ils se rassurent: une nouvelle forme de mur est à l’étude; le blog de Monsieur Pierre Brisson, juste à côté, le leur explique avec force détails. C’est pas pour tout de suite mais c’est prometteur. Les monstres de couleurs ne seront pas sauvés (on ne va pas changer une solution qui marche depuis des millénaires?) Alors qui profitera? Il faut brièvement en brosser le portrait: Un schnok blanc de la blanche dynastie Uber si obsédé par sa performance blanche incomparable que pour survivre aux blanks numérisés de ses échecs, il doit se faire livrer ses plats cuisinés (qui cuisine?) par la poste. Et en bagnole (qui conduit?) Pour ses vacances, il a le choix. Ou du blanc artificiel pour ses raquettes, solution éthique. Ou, par exemple, la Thaïlande, et alors à lui la couleur clandestine.

    1. @ M.E. Qui pensez-vous impressionner avec votre langage savant et ambigu ?
      Les premiers homininés (Homo ergaster, puis Homo erectus) sont sortis d’Afrique il y a un peu moins de 2 millions d’années et plus tard, vers 1,2 millions d’années, c’est Homo antecessor qui est le plus ancien homininé à être arrivé en Europe…
      Et en effet, toutes ces espèces d’homininés, y compris dans la suite, les néandertaliens et nous, Homo sapiens, avaient la peau foncée ; ce n’est que sous l’influence de latitudes moins ensoleillées que leur peau s’est éclaircie au cours du temps.
      Par ailleurs, M. Pierre Brisson, homme de grande culture, passionné de conquête spatiale et d’astronomie aurait un horizon borné ?
      Ce qui semble ressortir de votre commentaire, c’est un profond mépris pour la culture occidentale, dont vous êtes probablement issu, et ce qui en résulte : la haine de l’homme blanc.

      1. Non, Monsieur, je n’ai ni haine ni mépris pour qui que ce soit. Simplement, et dit de façon encore plus claire, l’article 261bis du Code pénal suisse condamne toute incitation à la discrimination, à la haine raciale et au dénigrement. Quant à l’Arche imaginée pour sauver les “Meilleurs” une fois la 6e Extinction survenue, je ne crois pas être trop précise si je remarque que le club de M. Brisson n’imagine pas que les humains pourront y embarquer sans sélection.

        1. Madame M. E. Si vous n’avez ni haine ni mépris pour qui que ce soit, tant mieux !
          Ainsi, vous soutenez certainement les Aborigènes d’Australie, les Penans du Sarawak, les Papous de la Nouvelle-Guinée occidentale, colonisée par l’Indonésie, les Tibétains, les Ouïgours, les Yézidis, les Assyro-Chaldéens, les San (Bochimans) d’Afrique australe ou les Indiens d’Amazonie et j’en passe, tous peuples et cultures menacés, en droit de se défendre contre plus nombreux et plus forts qu’eux.
          Mais aujourd’hui, après une domination presque mondiale, l’Occident est, à son tour, menacé. Parce qu’il aurait été coupable en son temps, l’homme blanc n’aurait-il pas le droit de se défendre comme les autres ? Deux poids, deux mesures ?
          Quant à la conquête de l’espace, en plus de l’Occident, la Chine y est maintenant également installée, et elle n’hésitera pas à y installer aussi une arche de survie. L’Inde, plus tard le monde musulman puis l’Afrique y parviendront aussi…
          Cordialement et sans dénigrement.

          1. Merci de votre réponse. Il ne s’agit pas de récrire l’histoire. Je ne réfléchis pas en termes de “valeurs”, discours vide. Ni de réhabiliter intellectuellement quelque population au détriment d’une autre. Je me demande pourquoi il n’y a pas de mur quand les matières premières, les minerais extraits de territoires africains – jusqu’à plus de 50% de la production mondiale pour certains d’entre eux – dans des conditions indignes et parfois sous contrôle policier ou militaire, par des centaines de milliers d’individus, y compris des enfants, sont utilisés pour fabriquer des smartphones, ordinateurs et autres joujoux. Non, pour l’exploitation et l’exportation, il ne semble pas y avoir de barrières. Si les travailleurs de ces mines étaient traités et rémunérés au minimum correctement, chercheraient-ils à migrer ailleurs, fût-ce au risque de leur vie?

          2. Certainement non d’où la question finale : pourquoi des pays riches et des pays pauvre?

          3. Juste un chiffre: dans 20 ans les populations subsahariennes devraient représenter 19% de la population mondiale. C’était leur proportion avant la colonisation. Souce: Etienne Dubuis, Le Temps, 18 novembre 2008.

          4. Merci Pierre-Alain. Je crois que vos efforts pour ouvrir l’esprit de ME seront vains, hélas! J’ai essayé sur mon propre blog mais elle ne communique que sur certaines longueurs d’onde, très réduites en nombre et très fortes en intensité.
            ME est une femme “moderne”, à la mode, bien comme il faut, du genre qui vous poursuivra en justice pour une parole de travers, le grand charme allié à la plus parfait incompétence dans les domaines qui ne constituent pas son centre (très étroit) d’intérêts.

            Sur le fonds, je crois que Monsieur Neyrinck a raison, “le mur est la seule solution immédiate mais il n’en est pas moins un aveu de faiblesse”.

            Il est normal que les peuples européens veuillent se protéger, autrement il est clair qu’ils disparaitront (souvenez-vous des Grandes-invasions à la fin de l’Empire Romain) et je ne pense pas que tous ceux qui veulent aujourd’hui rejoindre l’Europe pour une meilleure vie, en tireraient un avantage quelconque (les populations européennes ne furent pas plus heureuses pendant le Haut Moyen-Âge qu’au temps de l’empereur Marc-Aurèle).
            Il faudrait sans doute favoriser le développement des pays d’où proviennent ces “migrants” mais on a déjà essayé et ce n’est pas facile. Il faudrait aussi limiter la prolifération dans les pays où le pic démographique n’a pas encore été atteint, en diffusant la pratique du contrôle des naissances, mais cela aussi est très difficile.

            NB: quand je parle dans mon blog d’une Arche de Noé pour sauver ce qui pourra l’être de l’humanité terrestre, je ne pense pour “monter à bord”, ni au Noirs ou aux Blancs, ni aux riches ou aux pauvres, je pense aux “compétents” même s’il est vrai que les riches ont un avantage sur les pauvres puisqu’ils peuvent se payer ce que les pauvres ne peuvent se payer (et indirectement financer “mon” Arche); c’est une évidence . Et je préfère un individu riche qu’un état riche par sa puissance à lever l’impôt, car généralement l’individu riche gère et dépense sa fortune mieux que l’état (sinon il deviendrait pauvre).

          5. Les solutions sont bien plus simples qu’il n’y paraît – que chacun s’occupe prioritairement de ses oignons.
            L’Afrique n’a pas forcément plus de problème que les autres parties du monde à long terme. Sa démographie est même plutôt une qualité.
            Quant au commerce international, M.E. a raison de souligner que certains déséquilibres posent de gros problèmes, et provoquent des situations d’abus de pouvoir qui sont délétères.
            Mais cela ne doit pas aboutir au fait que l’on ne puisse pas protéger sa culture – dans ce qu’elle a de sacré, à savoir que chaque culture participe de la diversité humaine.
            Cette diversité humaine est aussi importante que la diversité génétique des plantes.
            Il n’y a a aucun racisme là-dedans, ni suprémacisme.
            Cela fait partie de l’humanité, tout simplement, comme la diversité des langues, des climats, des sols, des gastronomies, des arts, etc.

  8. L’aveu de faiblesse est pour tous, grave et insoutenable. D’un côté, la faillite morale et politique d’un système économique qui exploite à outrance et détruit le monde, qui se barricade pour repousser ceux réduits à néant et pour que surtout rien ne change dans tout cela. De l’autre, des peuples qui se reproduisent comme des lapins et sont incapables de produire ne fut-ce que leur propre nourriture. L’ordre international basé sur des traités et des accords mutuels implique qu’il est illicite de franchir clandestinement des frontières, tout comme il est illégitime pour un pays d’envahir son voisin (c’est pour ça qu’il y a une très violente guerre en Ukraine). Migrer en masse dans les pays dits “développés” n’est pas du tout une bonne solution, car ces pays sont eux-mêmes de plus en plus en difficulté (et cela s’aggrave très rapidement), le coût de la vie explose littéralement, il y a pénurie de logements, peu ou pas de travail (ou en tout cas très limité à certaines catégories professionnelles), etc… Ce qui se passe depuis quelques années, non-respect de l’ordre international et migrations de masse mène tout droit au chaos et à la violence (c’est exactement ce qu’on peut constater partout). Allez donc demander à la Russie (un immense pays totalement sous-peuplé) ou à la Chine d’accueillir aussi des millions de réfugiés, ces pays vous enverront tout simplement balader (pour ne pas dire autre chose, et encore je suis gentil). Et essayez donc de franchir illégalement la frontière d’un pays “en développement” et d’y résider clandestinement ou sans visa pour voir ce qui vous arrive (j’ai entendu de nombreux témoignages à ce sujet). Par rapport aux réalités et à cette question très débattue des migrations, je pense que continuer à tenir un discours misérabiliste et tiers-mondiste est totalement illusoire et inapproprié, il faut changer des disque.

  9. “avec le même résultat et la même inspiration. ”

    Si on faisait les comptes, on trouverait que la DDR a tuébeaucoup moins de ses citoyens que l’Europe n’en laisse périr chaque année en méditerranée.

  10. Cher Monsieur, Il faut enfin oser dénoncer les 2 causes réelles de la misère de l’Afrique, qui se résument par un taux de natalité exponentiel et inacceptable, et par la corruption de bcp de dirigeants, soutenus passivement ou activement par les homologues occidentaux. L’Afrique est cent fois plus riche que l’Europe. De nous laisser envahir, et africaniser toute l’Europe et au bout de 50 ans, n’est pas une solution. Les acquis seront bientôt dissous et mangés à cause de nos dirigeants. Ecrire dans ce domaine nécessite du courage et de révolte et non pas d’empathie. De l’empathie tout le monde peu en avoir mais ne sert à rien pour sauver des vies.

    1. Il y a d’autres cause réelles : des frontières irréalistes fabriquées au Congrès de Berlin, des guerres civiles, un climat débilitant….

  11. Monsieur Neirynck,
    Juste constat du suicide de notre monde. Mais quelle myopie. Encore et toujours le préjugé occidental selon lequel l’Occident serait le Monde! Si le monde occidental se meurt, il ne représente en réalité qu’une petite partie du Monde et sa mort ne laissera même pas un souvenir au reste du Monde . . .

  12. Depuis des années, il y a eu des tentatives pour combler le fossé entre le nord et le sud, particulièrement en Afrique. Or, la corruption, les guerres, les dictatures ruinent toutes perspectives.
    Les instabilités freinent les investissements. Or ce sont les investissements qui sortent les pays du marasme et surtout pas l’aide au développement. Donc quid de l’aide au développement ? Est-ce que l’argent dépensé va dans des bons projets avec des perspectives locales économiques ou des projets paternalistes ?

    En l’état actuel, espérons que chinois et américains investissent en raison de concurrence stratégique et que ça marche, mais je suis peu confiant.
    Les asiatiques ont un goût prononcé pour avancer ensemble, voir le succès de la Corée du Sud, les occidentaux sont partagés entre avancer en solitaire et ensemble, et l’Afrique, c’est du chacun pour soi. D’où mon pessimisme.

    Voici ce que disait un africain: sur un arbre il y a des fruits. Au pied de l’arbre des occidentaux s’organisent pour aider l’un des leur à atteindre une branche pour cueillir et se partager les fruits.
    Alors que du côté africains, ils se battent entre eux au pied de l’arbre pour atteindre sans succès les fruits.

    Mon pessimisme sur l’Afrique est donc grand. Les murs en Europe, vont servir longtemps, jusqu’à ce qu’une personnalité charismatique africaine émerge et enclenche un changement dans les société africaine.
    L’économie ne va pas bien si la société est divisé en clans, en ethnies.
    C’est valable pour l’Inde aussi, qui est divisée en castes. Les castes génèrent des discriminations et donc freinent l’accès aux études et péjore l’économie.

    Si il y a aveu de faiblesse, c’est la faiblesse de l’Afrique. L’Europe ne peut rien faire même si elle y travaillerait plus intelligemment.

  13. Qu’il est doux, bien calé dans son fauteuil, au chaud dans sa petite villa, de se donner bonne conscience en prêchant l’accueil illimité de tout le malheur du monde. Ceci bien sûr sans se préoccuper des conséquences qu’auront à supporter nos arrière-petits-enfants, puisque notre génération aura disparu depuis longtemps. L’Europe aurait donc mission de centre d’accueil en pourvoyant à la disparition des inégalités. Tant de généreuses et naïves idées me font venir les larmes aux yeux, comme celle de votre “économie mondiale harmonieuse”.

    1. Vous m’attribuez des thèses qui ne sont pas celles du blog.”L’extension de ces barbelés est à la fois la seule solution immédiate et l’aveu d’un échec dans la durée.”
      En politique on est souvent contraint d’improviser des solutions de fortune. On n’a pas le choix. Voilà ce qui est vraiment écrit. Je ne plaide nulle part pour un “accueil illimité”.

  14. L’extension de barbelés, vraiment? J’espère que, ancien parlementaire sous la Coupole, vous savez qu’un blog n’est pas une zone de non-droit et que vous n’êtes pas libre d’inciter à la discrimination.

    1. Il faut beaucoup d’umagination pour transformer un constat de fait en une incitation à la discrimination.

    2. Cher Incognito…
      Il faut arrêter la fumette anti-discrimination à tout va.
      Monsieur Neirynck n’incite ici à aucune discrimination.
      D’ailleurs en quoi une “extension de barbelés” quoique cela vous hérisse au plus haut point, serait-elle une “incitation à la discrimination” !?
      Dans votre logique, bientôt on pourra être poursuivi pénalement, si on ferme à clef son foyer, pour discrimination anti-pauvres ?

      Reviens Brassens pour nous pondre une belle ritournelle bien torchée…

  15. J’ai lu ce blog bien trop tard mais il faut que j’y réponde, ma réponse dût-elle se perdre dans le néant cosmique…
    Pourquoi Ava Gardner est-elle si belle ? Pourquoi Alice Sapritch si laide ? Voilà le réponse a vos questions clôturant si naïvement – mais si “noblement” – votre texte…

    Et de relayer ce concept du “camp du bien” des migrants désespérés…! Bien sûr…
    Des visages désespérés, j’en ai vu, malheureusement, dans les photos de l’exode de 1940 sur les routes de France avec ces visages apeurés, amaigris, hommes, femmes et enfants…. dans un reportage TV récent montrant des pasteurs kenyans dont les troupeaux sont décimés par la sécheresse avec leur visages vides, creusés et au regard absent… hommes, femmes et enfants. Notons que ces désespérés ne grossissent pas le flot des migrants, ils n’ont ni la force ni l’argent pour ça !
    Autre vision, celle des réfugiés de l’Ocean Viking, un fait divers qui a fait le buzz, et filmés dans le camp de vacances qui les abritaient. Qu’y voyions-nous ? Essentiellement des hommes, jeunes, bien nourris, le visage tout souriant et pendu à son portable – à l’aise Blaise !
    Je ne pas vu l’ombre du désespoir dont se gargarisent les bien-pensants naïfs et perclus de culpabilité !
    Et pour terminer sur le grand tabou actuel de la discrimination… Ma foi la nature même, si vénérée par le courant écologique pratique la discrimination couramment, genre la sélection naturelle.
    Et contrairement à cet ignare d’Infantino je ne pense pas que le “méchant” blanc est cause de toutes les misères du monde.
    Juste pour rappel, les Ottomans assiégeaient Vienne en 1683 APRÈS J.C. À peine plus de trois petits siècles… ces si gentils Turcs !
    Et ces pauvres Africains, victimes des Occidentaux… Avant leur arrivée ils ont eu quelques milliers d’année, peinards, pour inventer, par exemple, l’écriture et les mathématiques, ces formidables outils de développement. Cela ne fut pas le cas, que je sache et donc….

    Moi, je préfère dissoudre mon désir dans la beauté de Mlle Gardner et je finirai dans les futurs camps de rééducation idéologiques du wokisme triomphant à venir.

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