Le don d’organes contraire à l’éthique ?

 

« Lors de l’assemblée de l’UDC, les délégués ont donné leurs mots d’ordre pour les votations fédérales du 15 mai. Ils ont rejeté, par 248 voix contre 72 et 12 abstentions, la modification de la loi sur les transplantations d’organes. Ils ont suivi l’avis de la conseillère nationale thurgovienne Verena Herzog. Selon elle, des personnes mal informées qui ne souhaitent pas donner leurs organes après leur mort se les verront prélever, faute de s’y être opposées officiellement de leur vivant. »

Ce vote du plus grand parti de Suisse reflète l’opinion d’une large fraction de la population, de l’ordre du tiers. Même mort, le cadavre possède encore le souvenir de l’esprit qui l’a habité. Il mérite le respect, les rites du deuil, la sépulture, le souvenir perpétué en fleurissant la tombe. Son intégrité est donc inviolable. D’autant que le mort n’est pas vraiment mort : son âme survit et surveille la suite des opérations. Des personnes « après leur mort se verront prélever » (?) Même morte une personne existe donc encore et elle voit qu’on prélève un organe sur son corps. Telle est une certaine tradition de notre civilisation, qui plonge ses origines dans la mentalité animiste : tout y compris un rocher possède une âme qui gouverne son comportement.

Toute autre est la culture de l’efficacité qui devient de plus en plus dominante. Puisque le cadavre possède encore des organes en bon état de fonctionnement, pourquoi ne pas les prélever avant qu’ils soient dégradés ? Afin de les greffer sur un vivant qui va mourir faute d’un seul organe devenu déficient : rein, cœur, foie, poumon. Le corps est perçu comme un assemblage d’organes techniques,  utilisables comme des pièces de remplacement. Le corps est semblable à une voiture promise à la casse sur laquelle on prélève encore des pièces de rechange. Telle est la technoculture.

On ne réconciliera pas ces points de vue diamétralement opposés. Ils se sont confrontés au parlement fédéral, qui a pris à une large majorité une décision médiane : personne n’est obligé de consentir au prélèvement d’organe, chacun peut exprimer par écrit son refus, sinon le consentement est présumé ; en cas d’absence de déclaration les proches peuvent s’opposer au prélèvement ; s’il n’y a pas de proche connu on renonce au prélèvement. Admirable résultat du consensus helvétique. On ne renonce pas à l’efficacité, mais on l’environne de cautèles pour rassurer tout le monde.

Car le prélèvement d’organes sur des défunts n’est pas une lubie médicale. Il y a en Suisse trois fois plus de candidats à une transplantation que d’organes disponibles. En 2021, 1434 patients étaient en attente et, faute d’un greffon, 72 sont mortes. La Suisse est en retard sur de nombreux pays voisins qui fonctionnent selon le principe du consentement présumé : Espagne, Portugal, France, Belgique, Finlande, Italie, Royaume-Uni, Autriche, Allemagne, Norvège, Suède. Le résultat est probant : par million d’habitants en Espagne les dons d’organes s’élèvent à 49.6 tandis qu’en Suisse, ils ne sont que de 18,3.

Or ces pays n’ont pas une culture différente de la nôtre. Il faut donc que la différence tienne au fonctionnement des institutions qui sont plus lentes en Suisse. Le peuple se prononcera le 15 mai sur un referendum visant une loi qui elle-même est un contre-projet à une initiative visant à améliorer le don d’organes. Entretemps des patients meurent faute d’une greffe.

Le front du refus a donc des racines profondes puisqu’il soutient ces décès prématurés dont il est responsable. Le choix est pourtant simple : un organe fait soit l’objet d’un don, soit de sa destruction spontanée. Ce n’est comme si on était confronté à deux termes d’une alternative entre lesquelles on pourrait hésiter. C’est tout ou rien, la vie ou la mort. Mais les éthiciens font part de leurs scrupules. Ils sont certes pour le don d’organe pourvu qu’il soit explicite afin d’exister comme don. Leur éthique les fait tenir les morts évitables pour négligeables.

Comment le peuple peut-il être amené à décider d’une affaire qui aurait pu demeurer strictement dans le domaine médical ? Cela rappelle les débats des siècles lointains sur la dissection des cadavres effectués en fraude, car considérés à l’époque comme un délit. Cela concorde avec d’autres refus comme celui des OGM et des vaccins témoins d’une méfiance à l’égard de la science en général et de la biologie en particulier. Et très curieusement, ce sont les mêmes qui s’opposent au soutien de l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie. Il existe donc un parti de l’ignorance, du culte du passé, du refus des Lumières avec lequel il faut bien vivre à défaut de le convaincre.

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

87 réponses à “Le don d’organes contraire à l’éthique ?

  1. Je partage votre analyse. Vous auriez même pu ne pas mentionner le nom UDC qu’on aurait de suite reconnu l’identité de cette vision rétrograde qui représente paraît il le tiers de la population suisse.

  2. Je soutiens l’Ukraine, je ne vote pas UDC et je suis contre le consentement présumé!

    Qui ne dit mot, ne consent pas.

    C’est la première chose qu’on apprend à l’école, c’est la première chose que les parents apprennent aux enfants, c’est la première chose qu’un père apprend à son fils; c’est l’opposé de ce que montrent les publicitaires. Et ces derniers sont en passe de faire croire que “qui ne dit mot, consent”. 🙀

    Je suis horrifié qu’on puisse prendre mon coeur, mes cornées sans mon consentement explicite.

    N’oubliez jamais, le consentement présumé est un “nudge”, soit un paternalisme libértarien. Il n’a pas pour fonction de rendre notre société meilleure; il a juste pour fonction prélever nos organes sans notre consentement. Et ça, c’est objectivement mal.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_nudge

    https://asso.unilim.fr/fedros/2020/09/03/parution-des-nudges-dans-les-politiques-publiques-un-defi-pour-la-semiotique/

    1. Ça aussi, c’est mal:

      https://www.tdg.ch/des-messages-pro-maudet-etaient-postes-avec-un-compte-de-letat-525845663402

      Les journalistes brisent notre confiance de commentateur et utilisent nos données de connexion. C’est gravissime! Je n’aurais jamais cru que des journaux suisses iraient jusqu’à monitorer nos données de connexion pour nous jeter en une.

      Et je précise: je ne suis pas genevois, pas fonctionnaire et pas pro Maudet.

      Et vous êtes contre le pseudonymat? En Suisse, en 2022, des journalistes puisent dans nos données personnelles pour faire le buzz !

      #boycotttdg
      #boycotttamedia

      Pour protester, je ne publierai plus de commentaires sur les sites de journaux.

    2. Alors l’alternative serait d’OBLIGER CHACUN, non seulement à décider à sa majorité (avec possibilité de révocation ultérieure) s’il est ou non d’accord que l’on prélève le cas échéant des organes “utilisables” après sa mort, mais encore dans cette dernière hypothèse à renoncer à toute telle transplantation pour lui-même si cela devenait un jour nécessaire pour le garder en vie (il faut rester cohérent).

      1. Il n’y a aucune cohérence:
        – à forcer un choix, sans possibilité de changer d’avis;
        – à exclure de la médecine, celles et ceux qui ne sont pas donneurs.

        A suivre votre raisonnement, les enfants seraient exclus car ils ne seraient pas majeurs et n’auraient donc pas encore pu se prononcer.

        Vous avez un raisonnement de boomer. Tout pour vous, rien pour ceux qui ne partagent pas vos opinions.

        Au-delà du “vous”, il y a plus important: les valeurs de notre société.

        1. Vous caricaturez complètement mes propos: 1/ j’ai précisé que la révocation était (en tout temps) possible, il ne s’agit donc pas d’un choix irrévocable une fois pour toute, 2/ le fait de ne pas pouvoir bénéficier soi-même d’une transplantation si on a DECIDE en toute conscience que l’on était contre le don d’organes (il faut quand même rester un minimum cohérent!) ne s’applique bien entendu pas aux enfants, qui eux n’ont pas encore la capacité de se déterminer, donc ce principe de cohérence ne les concerne pas.
          Je précise encore concernant vos attaques gratuites, que j’ai donné des instructions précises à mes proches pour que mes organes puissent être prélevés après ma mort s’ils peuvent être utiles, mais que je ne souhaitait pas bénéficier pour moi de transplantations, ni d’aucun autre acharnement thérapeutique d’ailleurs, le cas échéant. J’estime avoir fait mon temps sur cette terre et si mon heure est venue, je l’accepte, inutile d’accaparer pour quelques années un organe qui pourrait servir bien plus longtemps à un patient plus jeune.

    3. “Qui ne dit mot, ne consent pas.
      C’est la première chose qu’on apprend à l’école…”

      A quelle école?

      Étymologie de “Qui ne dit mot consent” selon Wikitionnaire:

      De la maxime latine du pape Boniface VIII (1235-1303) : “qui tacet consentire videtur” (“qui se tait semble consentir”).

      Locution-phrase:

      Le fait de ne pas objecter alors qu’on en a la possibilité, peut être considéré ou interprété comme un consentement tacite.

      ‘Si ce document est muet à ce sujet, ne vous empressez pas pour autant d’en conclure “qui ne dit mot consent”.’ — (Johann Berra, Le droit du travail dans la bonne humeur, 2008)

      Bien sûr, on peut comprendre que celles et ceux qui n’ont connu que l’Ecole vaudoise en mut(il)ation permanente, comme le mouvement brownien, aient une vision quelque peu invaginée de ce qui est enseigné partout ailleurs de la même manière.

  3. Vous devriez arrêter de parler de “don” d’organe.
    Car si c’est un prélèvement devient réglementaire, cela n’est plus un don.
    D’ailleurs, c’est dommage de placer le consentement au centre des relations humaines, mais de vouloir l’exclure du champ de la santé.
    Sans consentement, nous tombons dans une culture du viol.
    Viol de l’intégrité physique et viol des corps des défunts.
    En 2022, il n’est pas difficile de se faire une carte de donneur ou de témoigner explicitement de son désir à ses proches. Et si cela n’est pas fait, c’est que le consentement n’est pas exprimé.
    Et sans consentement explicite, cela restera toujours une forme de viol, peu importe les justifications “morales” (impératif de santé publique).
    Et cela n’a rien affaire avec les Lumières. Ce sont des choix de société dictés par les avancement de la technologie, qui questionnent la liberté humaine. Or sans le respect des libertés fondamentales de la personne, nous régresserons vers des formes de gouvernements basées sur la contrainte.
    Tout montre que nous allons vers une telle direction, avec une bonne dose de culpabilité pour justifier le tout.
    La fin ne justifiera jamais de tels moyens.

    1. La liberté de vivre du greffé n’est-elle pas plus importante que la liberté de ne pas être prélevé.

      1. La liberté du malade ne l’autorise pas à utiliser le corps d’une autre personne sans son consentement.
        C’est simplement le respect de l’intégrité de la personne.
        Sinon, ce n’est plus la liberté, c’est simplement l’utilitarisme à un niveau qui justifiera tous les excès.
        A mes yeux, le prélèvement des organes a un sens, si il créée une relation humaine et une solidarité entre les gens. Et pour cela, il faut absolument le consentement.
        Mais si cela aboutit à une forme d’automatisme, cela ne crée plus aucun lien. Cela crée une forme de société qui considèrera les droits humains comme une contrainte inutile et dépassée.
        Que ferez-vous avec toutes les personnes sans famille? Tous les SDF?
        Deviendront-elles des pièces de rechanges pour les plus riches?
        Ce n’est pas un progrès, c’est une dystopie!

        1. Rien n’empêche une personne sans famille d’exprimer son refus du prélèvement. D’ailleurs du fait qu’elle n’a pas de proches, le prélèvement est interdit par la loi. Idem pour les SDF.

      2. Non.

        Le droit de vivre dans une société emprunte de libertés est plus important.

        On est tous mortels, et nous mourrons donc tous un jour. Faire primer notre vie à la liberté de choix des autres est… abominable. Nous devons vivre avec des valeurs et accepter notre mortalité.

        Je ne peux pas un seul instant m’imaginer accepter un organe d’une personne qui ne m’en ferait pas don; mais qui a été prélevé sans son consentement pour me donner quelques mois/années de plus. Cette société m’effraie. Cette société qui n’a ni éthique ni valeurs m’effraie !

        Je vous invite à écouter ce qu’ils disent de la société post Cosette des Misérables.

        https://m.youtube.com/watch?t=515&v=M4WmNkQ51rU&feature=youtu.be

    2. Comme je l’ai dit plus haut, alors demandons à chacun d’exprimer clairement sa volonté et tout sera plus simple. Ce n’est quand même pas la mer à boire de cocher un oui ou un non sur un questionnaire qui serait remis à chacun. Il n’y a aucun viol là-dedans (conservons svp aux mots leur vrai sens!). Et ce serait certainement un soulagement pour les proches de ne pas avoir à prendre, dans des circonstances déjà suffisamment pénibles, cette décision sans être sûr de ce qu’aurait été la volonté du défunt. Mais, j’insiste, quelqu’un qui se déclare contre le don d’organes, doit alors aussi voir cette règle s’appliquer à lui-même (pas de transplantation, même si sa survie en dépend).

      1. “Mais, j’insiste, quelqu’un qui se déclare contre le don d’organes, doit alors aussi voir cette règle s’appliquer à lui-même (pas de transplantation, même si sa survie en dépend).”

        Donc quelqu’un qui boit, se drogue, commet tous les excès, est un violeur pédophile, … aura accès à des organes?

        mais pas le servant de messe qui a coché non ? C’est un prétexte pour exclure certaines religions du don d’organe? vous visez une communauté en particulier?

        Et si on excluait plutôt des dons d’organes celles et ceux qui veulent mettre des conditions à leur “don” ?

        NB: je vous rassure: je ne veux ni intubation ni acharnement et encore moins greffe d’organes. Je vis, j’espère sainement, et accepterai ma mort le moment venu. J’ai éduqué mes enfants pour qu’ils soient honnêtes et travailleurs. Ils sauront se débrouiller à ma mort; pas besoin de jouer les prolongations.

        1. Aucun problème dans ce cas, votre position est absolument cohérente. Ce qui ne l’est pas par contre est de se déclarer contre le don d’organes quand il s’agit des siens, mais d’être tout-à-fait disposé à recevoir un organe d’un autre si cela devait permettre de sauver sa propre vie. Comment justifier une telle position?

          1. Toujours bon à rappeler:

            “« En qualité de membre de la profession médicale, Je prends l’engagement solennel de consacrer ma vie au service de l’humanité ; Je considérerai la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité ; Je respecterai l’autonomie et la dignité de mon patient ; Je veillerai au plus grand respect de la vie humaine ; Je ne permettrai pas que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interposent entre mon devoir et mon patient ; …”

          2. Le serment d’Hippocrate parle des patients pas des cadavres. Sinon il serait déjà violé lors des exercices des dissection.

          3. M. Haldi veut priver de soins les non donneurs Jusqu’à plus amples informations, ils ne sont pas encore des cadavres 😉

          4. Dans un système fondé sur la solidarité, il est indécent de vouloir en bénéficier sans y contribuer. C’est l’analogue de la fraude fiscale.

          5. “C’est l’analogue de la fraude fiscale.”

            Vous proposez de s’inspirer également de la stigmatisation des non-vaccinés (rappel: je suis 3x vacciné)? pas de resto pour celles et ceux qui ne veulent pas donner leurs organes? pas de soins médicaux? pas de travail? … sont-ils encore des humains pour vous ?

            Bels exemples de fraternité et de solidarité…

            Et puis quoi? les fumeurs qui altèrent leurs organes? on en fait quoi? et les alcooliques? etc.

            Il n’y a visiblement pas de “don” d’organes, mais juste des prélèvements. Et la finalité est plus importante pour vous que les valeurs de nos sociétés.

            Vous avez renforcé mon “non!!” au consentement présumé.

  4. Je vais voter oui pour le consentement implicite. Il reste cependant un danger; qui est celui que le médecin qui décide du prélèvement avant le décès, supposé certains, soit impliqué dans l’industrie de la greffe. Il serait indispensable d’éviter les conflits d’intérêts, car tout revient finalement à des calculs politiques et pécunières !

      1. Mais pas les opérations facturées très chère à l’Etat.
        Avec la “matière” disponible en nombres, les hôpitaux vont multiplier les interventions, car ce qui n’était pas possible aujourd’hui (rareté), deviendra nécessaire demain.

        Les greffes de cornées, les reins pour les alcooliques, etc… des organes plus sains/jeunes pour ceux qui ont peur de la mort…

        Avec cette nouvelle société du prélèvement d’organes, pourquoi se priver d’utiliser les organes disponibles ? Ce monde me terrifie.

        1. Sans compter que la médication à vie après une greffe d’organe est très lucrative pour l’industrie pharmaceutique.

          1. Il faut éviter le rejet par une médication qui doit bien être fabriquée par une entreprise qui doit bien couvrir ses coups et même engranger un bénéfice. Sinon on ne fait pas de greffe. C’est donc inévitable et cela ne plaide pas pour un refus de la greffe.

          2. Personne ne parle de refus.
            On parle d’intérêts financiers, qui sont très, très importants et qu’il faut mettre en lumière.

  5. Tout « progrès » comporte aussi des effets secondaires. Ce serait donc bien de s’interroger sur ce qu’on perd lorsqu’on considère notre corps comme une mécanique aux pièces interchangeables.

  6. Monsieur Neirynck, vous voilà faisant de la pub pour les apprentis sorciers ! Et le respect de la dignité de l’homme, vous connaissez ? Vous lui préférez la voiture à la casse. Et le Nature, vous connaissez ? Ou avez-vous l’illusion matérialiste de l’immortalité ? Apprenez donc le respect de la Nature et de l’autre . . .

    1. Le respect de la Nature ne coïncide pas avec le refus des soins médicaux, y compris la greffe d’organe.

      1. Monsieur Neirynck et votre commentateur DOMINIC,
        Encore une fois, vous mélangez tout. Qu’est-ce que les soins médicaux ont à voir avec le respect de la Nature ? Et la greffe d’organes, qui s’y oppose si elle est volontaire ou consentie ? Vous n’avez rien compris. Le problème est le respect de la liberté individuelle garantie par notre Constitution et le refus de pratiques contre nature pour artificiellement prolonger la vie. Que vous soyez greffé ou non, Monsieur Neyrinck, vous mourrez comme tout le monde, tôt ou tard, et le fait que le cadavre d’un mort aura été profané n’y changera rien. Et, croyez-moi, il n’y a rien de religieux là-dedans, juste le respect de la vie et de la mort tel qu’il est pratiqué depuis l’aube des temps, avant l’avènement des apprentis sorciers !

        1. Jadis on mourrait d’appendicite ou de pneumonie, de tuberculose ou de choléra. C’était la Nature qui produisait une espérance de vie moitié de la nôtre. Les soins médicaux ont allongé l’espérance de vie bien au delà de l’aube des temps.

          1. C’est surtout l’accès universel à l’eau potable, à des logements propres et chauffés, une nourriture plus équilibrée et l’adoption d’une hygiène corporelle qui ont prolongé la vie.
            La médecine y a aussi contribué – notamment avec les antibiotiques.
            Mais on voit maintenant que les Etats-Unis, qui dépensent le plus pour la santé par habitant, n’ont pas une espérance de vie qui progresse, mais qui diminue.
            Justement à cause d’une médecine qui s’est tournée de plus en plus sur le profit et d’un mode de vie déséquilibré et très individualiste, avec beaucoup de violence et d’inégalités.
            Donc, plus de médicalisation ne signifie pas forcément une meilleure vie, ni une vie plus longue. Il y a de nombreux facteurs pour une bonne santé des populations.
            La solidarité participe à la santé. Le non-respect des personnes et de leur consentement, pas sûr que cela prolongera la vie de l’ensemble de la population.

          2. L’espérance de vie dépend de nombreux facteurs, mais elle ne serait pas ce qu’elle est devenue sans l’apport de la médecine qui maîtrise des maladies jadis mortelles.

          3. Transhumanisme: mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains et de supprimer le vieillissement et la mort.

            Notre avenir ?

        2. Une chose est sûre: si l’on devait me greffer votre cerveau, le mien étant en déficit chronique, il ne me servirait même plus à me suicider.

    2. Allez écouter les personnes qui veulent continuer à vivre et qui attendent un don d’organe, oseriez-vous leur offrir un discours sur l’illusion matérialiste et le rêve d’immortalité ? Votre notion de respect pour vos semblables, soutenue par vos croyances, est une construction qui pourra s’écrouler si vous deviez un jour être concerné. Qu’il est facile de se sentir en harmonie avec la nature quand on ne se trouve pas confronté à la maladie ou le handicap qui nous ronge ! Vous parlez de sensibilité et c’est ce qui vous manque le plus, celle pour les autres. Mais vous savez peindre de beaux tableaux, un bienfait pour votre âme.

      1. Se poser des questions existentielles, ce n’est pas manquer de sensibilité, c’est simplement interroger son époque, et les pensées qui nous traversent, regarder ce qui créé du lien et ce qui détruit ce lien relationnel. C’est le propre de l’être humain.
        Malgré tous nos artifices et nos développement techniques, nous allons tous mourir.
        Et quand on voit comment on a traité les personnes en EMS lors du confinement de 2020 (soit disant pour les “protéger”), il y a de quoi se poser des questions.

      2. @ Samy / M. Wohlenden.

        Se poser des questions existentielles et se faire une représentation est un besoin humain, mais vouloir l’imposer en considérant celles des autres erronées démontre d’un égocentrisme et d’une absence de sensibilité pour autrui. Monsieur Wohlwend écoute et cite la nature comme d’autres Dieu, et arrive en missionnaire pour nous transmettre ses vérités. Désolé, mais le respect de ses semblables ne s’élabore pas en leur offrant ses convictions comme or qui brille, ni en voulant établir des règles qui ne sont que celles convenant à sa propre personne. S’il ne veut pas « prolonger artificiellement » sa vie, il en est libre, mais assimiler le prélèvement d’organes sur un cadavre à une profanation, et ainsi juger négativement un moyen de sauver des vies ou limiter des souffrances est pour moi révoltant de petitesse. Si Monsieur Wohlwend prétend qu’il « n’y a rien de religieux là-dedans », c’est bien une religion qu’il nous offre, la sienne, et de quoi s’inspire-t-elle ? « Juste le respect de la vie et de la mort tel qu’il est pratiqué depuis l’aube des temps ». Où cela et quand ? C’est bien méconnaître les populations humaines qui diffèrent dans leur conception du respect. Les rituels de tribus qui nous choquent portent atteinte à la dignité ? Le respect de la vie et la mort plus près de chez nous, nous en avons un aperçu quand au Moyen Âge on sauvait les âmes des hérétiques en les traînant sur le bûcher. Pas besoin donc de remonter « à l’aube des temps » pour trouver une époque où Monsieur Wohlenden pourrait se sentir compris, à l’abri des « apprentis sorciers » de nos centres de recherche médicale !

        1. L’absence de sensibilité d’autrui s’arrête-t-elle à la vie de nos proches?

          Vous parlez de sauver des vies et épargner des souffrances. Êtes-vous conscient de la souffrance que génère notre mode de vie ailleurs dans le monde? Les vies, la santé gâchée de millions de jeunes dans d’autres pays, les enfants mutilés, … Si j’essaie au quotidien de diminuer mon impact sur ces drames mais refuse de donner mes organes, suis-je égocentrique?

          Vous parlez de conviction. Vous êtes en train de vouloir imposer votre vision comme vérité universelle: Cette de la médecine occidentale qui compartimente l’être humains en divers “morceaux” indépendants et interchangeables.

          Vous parlez des autres peuplades. Dans de nombreuses cultures, corps et esprit sont pris comme un tout et non deux mondes séparés. Nous naissons corps et esprit, nous mourrons corps et esprit. La médecine a fixé ses critères ACTUELS de ce qu’elle estime être la mort (puisque le corps est maintenu artificiellement “en vie”). La science évolue… qu’en sera-t-il demain?

          Vouloir imposer votre point de vue c’est prendre la science pour religion et non pas pour ce qu’elle est: des faits établis mais qui doivent être relativisés par l’étendue de tout ce que nous ignorons encore.

          Le don d’organe doit rester un acte décidé et volontaire. Le consentement présumé va à l’encontre du droit fondamental à l’intégrité corporelle.

  7. À propos de la cohérence et la logique des règles invoquée ci-dessus (M. Pierre-André Haldi).

    La paix des morts est celle des vivants qui subsistent. C’est mon avis que je ne tiens pas à imposer, mais il est possible d’envisager sous cet angle la question des lois que l’on désire soutenir ou non. Parfois le souhait de « cohérence » mène à des raisonnements où le serpent se mord la queue. En rapport de cette fameuse paix, celle attribuée aux morts ou à soi, qu’importe, je désire citer une situation vécue où je voulais que soient respectées les volontés d’une personne proche, confirmées ensuite par un message rédigé une heure avant son décès, lequel a été reconnu à valeur de testament. L’une de ces volontés était : « Je veux être incinérée, même si ma famille s’y oppose, et que l’urne soit remise à la personne proche que je cite qui décidera ensuite du lieu où elle m’enterrera ». Cette volonté ne pouvait pas être prise en compte car la loi précisait à cette époque que « l’on ne peut formuler de son vivant une volonté sur le devenir de son corps que l’on ne possède plus après la mort ». La décision revenait donc à la famille seule, comme quoi la paix de la morte n’était plus la sienne, mais celle des personnes vivantes qu’elle ne portait pas dans son cœur. Où était la cohérence par laquelle on essaye de justifier ses opinions, hier comme maintenant dans le cadre de la loi envisagée sur le don d’organes ? L’on peut être cohérent dans ses croyances comme dans ses raisonnements, avec ou sans l’appui d’une loi qui ne l’est souvent pas plus : rien pour espérer se comprendre dans un même (?) monde.

  8. C’est la première fois où je serais vraiment horrifié par le résultat d’une votation.

    Nous ne serions plus une civilisation orientée vers le bien si nous abandonnons le principe du consentement explicite !

    Considérations éthiques:

    1. Il est impossible de savoir avec certitude si le nombre de dons d’organes augmenterait, resterait stable, voire diminuerait si l’on mettait en place le modèle du consentement présumé en Suisse ; la commission considère qu’il n’y a donc pas lieu de modifier la réglementation juridique. La commission déconseille à l’unanimité le passage au modèle du consentement présumé.

    2. Une large majorité des membres de la commission se prononce contre le modèle du consentement présumé pour des raisons éthiques de fond, cette solution affectant les droits de la personnalité. Il faudrait en effet associer ce modèle à une obligation de se prononcer afin de garantir que des organes ne soient pas prélevés sur des patients sans leur accord préalable. Une telle obligation reviendrait toutefois à entraver sensiblement le droit à l’autodétermination et contraindrait la Confédération à déroger au principe de neutralité en matière de don d’organes.

    3. Une minorité des membres de la commission est d’avis que le modèle du consentement présumé serait acceptable sur le plan éthique, mais rejette, dans les conditions actuelles, l’idée d’ancrer ce modèle dans la loi puisqu’il ne peut être prouvé que ce modèle permettra d’augmenter le taux de dons.

    4 . La commission recommande à la Confédération de concentrer ses efforts et ses ressources sur des mesures visant à accroître le nombre de donneurs dont l’effet positif a été démontré et qui ne soulèvent pas de réticences éthiques . Font partie de ces mesures l’optimisation des processus dans le système de transplantation et dans les hôpitaux, l’amélioration de l’identification des donneurs, la formation postgrade du personnel médical ainsi que la professionnalisation des entretiens avec les proches, sans oublier l’organisation de campagnes d’information.

    https://www.bag.admin.ch/dam/bag/fr/dokumente/biomed/transplantationsmedizin/stellungnahme-nek.pdf.download.pdf/nek-cne-widerspruchsloesung-f.pdf

  9. Il y a encore un autre argument contre le consentement présumé, celui de remettre à la médecine le soin de décider du moment de la mort. Le consensus médical, à savoir un encéphalogramme plat, a été formulé à Harvard en 1968, et cela en vue, précisément des prélèvements d’organes. Or “les neurones sont encore fonctionnels, car le cortex peut encore réagir à des stimuli comme claquer des mains ou dire le prénom et il est arrivé que des femmes enceintes dans cet état accouchent”. Je cite l’émission https://www.youtube.com/watch?time_continue=268&v=ZETxtg6nOhA&feature=emb_logo.
    Cordialement,

    1. Ceci signifie que les médecins trichent tous quant au diagnostic de mort. C’est une très lourde accusation.

      1. C’est plus compliqué que ça. Je reconnais à la médecine le droit de fixer un critère, nécessaire dans la pratique. Mais je trouve que le législateur devrait prendre en compte d’autres critères. Le compromis que vous avez décrit se base sur une définition inexacte de la mort.

        1. Si vous êtes en mesure de la déclarer inexacte, l’êtes vous d’en élaborer une exacte?

          1. Non, mais c’est une donnée du problème, qui donne du poids aux seuls arguments déterminants (je retiens dans le débat ci-dessus celui de la notion de DON, essentielle du point de vue de l’anthropologie, et celui du financement: il faut éviter la croissance des frais d’assurance médicale).

          2. Le mot don ne peut être utilisé pour empêcher des interventions médicales qui sont positives et leur financement ne peut être invoqué sinon les gens fortuné disposeront de la possibilité d’une greffe.

  10. Que vient faire, l’animisme, les OGM et le vaccin anti covid, dans ce débat ?
    C’est hors sujet M. le professeur.

    1. C’est le sujet. Refuser le prélèvement au nom de la Nature déifiée est de l’animisme pur. La Nature ne fonctionne pas en dehors de lois invariables. Une de ces lois est la mort contre laquelle la Médecine lutte depuis toujours. C’est aussi au nom de la Nature que certains ont refusé les vaccins et les OGM. Telle est la motivation secrète du refus des prélèvements et non les apparences de la dignité humaine qui ne s’applique plus à un cadavre.

      1. Atteinte à la paix des morts
        Celui qui, contre la volonté de l’ayant droit, aura soustrait un ca­da­vre humain, une partie d’un cadavre humain, ou les cendres d’un mort sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.

        “contre la volonté”. Tout est dit dans notre code pénal.

        1. Le code pénal n’est une loi de la Nature, mais l’expression d’une réflexion juridique qui fluctue en fonction du temps et du lieu

          1. Est-ce qu’une réflexion juridique peut conduire à nous prélever nos organes sans notre consentement explicite ?? Non.

            Vous allez me dire que c’est une démarche démocratique.
            Faux. L’Etat ne joue pas son rôle. Il n’organise aucun débat sur la question et compte sur l’absentéisme pour faire passer un projet qui est en faveur d’une minorité seulement de la population.

            Nous sacrifions un principe fondamental de notre ordre juridique au profit d’un groupe minoritaire mais très remuant.

            Il faut donc le répéter.

            D’un point de vue éthique, le consentement présumé est une aberration !

          2. “Est-ce qu’une réflexion juridique peut conduire à nous prélever nos organes sans notre consentement explicite ?? Non.”
            Ce n’est ni une argumentation, ni une démonstration mais l’énoncé d’un dogme
            En revanche énoncer qu’une loi approuvée par un vote comportant un taux élevé d’abstentions est contraire à la démocratie est un autre dogme qui invalide la plupart des votations de ces derniers temps.
            L’ordre juridique mène à des conventions auxquelles il faut adhérer faute de mieux.

          3. Reçu d’un ami lyonnais à qui j’avais transmis votre blog. Merci de ne pas publier mon nom. Voir : https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070705733-vaincre-la-mort-un-chirurgien-greffe-du-coeur-temoigne-michel-raymond-corniglion/

            “Bonjour Bernard,
            Merci pour cet article où le don d’organes resterait un choix « Individuel » voire « familial ». En France, la loi a retenu le consentement présumé (qui ne dit mot consent) tout en gardant la possibilité à chacun de refuser tout prélèvement soit en s’inscrivant sur un registre national du refus, soit en informant son entourage. La loi française est assortie de l’obligation de recherche de témoignages.
            Comme le taux des refus reste à environ 30% de nombreux patients décèdent en liste d’attente.
            Cet état de fait qui perdure me fait penser qu’il va falloir œuvrer pour que le don relève d’une logique biologique et sociale.
            1/ Biologique car :
            a) les croyances n’ont rien à voir dans la justification de l’acception ou du refus de prélèvement. En effet, qui voit un corps quelques heures après le décès comprend que le retour à la vie biologique ou physiologique, j’ose dire « animale », est totalement utopique.
            b) le diagnostic de mort clinique peut-être confirmé sans ambiguïté par la récurrence et la pluralité d’examens spécifiques tels que électroencéphalogramme, artériographie, IRM…
            2/ sociale :
            a) je ne reviens pas sur l’ensemble des acquis dont nous bénéficions au long de notre vie grâce aux individus qui ont construit et continuent de construire notre société au fil des générations (apprentissage donné par nos parents, enseignement 1aire, 2aire, supérieur…soins médicaux, logement, nourriture, biens de consommation, loisirs). Sans eux, nos existences seraient similaires à celles des bonobos et nos espérances de vie tout aussi écourtées. Ces constatations font qu’il est juste de rendre à la société ce dont nous n’avons plus aucun usage après notre mort.
            b) notre existence est une infime partie de l’histoire de la vie de l’univers. Nous sommes obligatoirement associés à cette aventure humaine et liés au destin de notre espèce, en l’occurrence la continuation de l’histoire de la vie humaine.
            Aujourd’hui les progrès des connaissances médicales fondamentales et l’application des techniques font que des vies peuvent-être sauvées par des greffes alors que toutes les ressources thérapeutiques classiques sont épuisées. Cela n’est possible que s’il y a des prélèvements.
            C’est pourquoi il faut corriger des erreurs de compréhension, arrêter les assertions mensongères qui n’aboutissent qu’à la cruauté d’ajouter des morts en liste d’attente à ceux qui ont déjà perdu la vie.
            Quant à la vie dans l’au-delà, toutes les grandes religions s’accordent en faveur du don.

            Il m’apparaît donc que la promotion du refus est un exercice de domination et d’oppression à l’encontre des indécis et de la société toute entière.
            De tels propos sont déjà moralement condamnables, viendra t’il enfin le jour où ils seront justiciables ?
            En effet, prendre position de refuser d’aider à sauver la vie d’autrui doit devenir un délit.

            J’espère qu’après des décennies d’errances, d’ignorances et de peurs infondées nos sociétés avancées seront plus justes, plus fraternelles, plus humaines et feront que nous serons tous donneurs.

            Docteur Michel Corniglion

            PS je te serai reconnaissant de diffuser mes propos et si possible de les faire publier comme droit de réponse ou autre.

            Amitiés à vous deux “

  11. @ M. Verhelst

    Le lien que vous donnez est très intéressant, et bien que les personnes s’expriment dans le cadre d’une série publiée par « Orthodoxie », la porte est ouverte pour partager des connaissances scientifiques et écouter ensuite le prêtre dans ses points de vue, lesquels ne creusent pas un fossé entre le rationnel et la croyance comme c’est souvent le cas. Les « étapes de mort » présentées par le scientifique ne rendent à mon avis pas inexactes les considérations de M. Neyrinck, mais précisent le mécanisme qui, lorsque les recherches seront plus avancées, permettra peut-être de mieux déterminer quels espoirs peuvent être portés dans les situations de coma, et surtout dans quel « vécu » la personne subsiste en direction de la « vraie mort ». Et avant cet instant pourrait aussi se poser la question d’un prélèvement qui, s’il est démontré qu’il n’induit pas de souffrance, serait à mon avis concevable : pourquoi ne pas faire un seul pas plus long au lieu de deux, afin de donner une partie de son corps que l’on perdra de toute façon en quittant définitivement la vie ? Cela peut être évidemment effrayant pour certains, à l’image du sang perdu en se blessant, mais cet élément de notre vie est employé aussi lors des transfusions grâce à la solidarité des donneurs. N’étant pas croyant, je ne me considère néanmoins pas sans âme dans la vie, bien que la définition que j’en donnerais ne soit pas en accord avec celle des croyants.

    Après avoir visionné la vidéo que je vous remercie de nous avoir transmise, quel que soit le résultat des votations, voici comment je formulerai mes souhaits indépendamment des protocoles légaux :

    « Lorsque je ne pourrai plus disposer de mon corps dans ma vie sur terre, ni de mes facultés cérébrales pour établir une relation avec mon entourage, ceci dans les conditions que j’énumère au bas de cette page, j’autorise l’équipe médicale à effectuer un prélèvement d’organe dans le but d’une transplantation pouvant atténuer les douleurs ou sauver la vie à une personne qui en fait la demande, puis de procéder à une euthanasie active plutôt que de laisser la nature faire à son rythme. »

    1. Je suis assez d’accord avec vous, le point essentiel étant d’exprimer sa volonté avant de mourir – ce dont le projet de loi dispense en réalité la plupart des gens, et c’est bien cela le problème.

      1. Nous n’exprimons pas individuellement notre volonté de payer des impôts, l’assurance maladie, le service militaire ou civil.

        1. C’est vrai, dans le cas du service miliaire ou civil, nous donnons de notre personne, mais nous ne donnons pas notre personne. Ou, si vous voulez, nous donnons, mais nous n’abandonnons pas. C’est une question de degré, de limite, on franchit la frontière de l’habeas corpus.

        2. Je serais en faveur d’un versement présumé des impôts calculés sur la base d’une taxation unique à la fin de ma vie de contribuable, et pour ceux qui préféreraient prélever annuellement de leurs propres mains dans leurs comptes vitaux, cela serait toujours possible sur demande. Ce nouveau système ne serait-il pas bien plus respectueux du droit à l’intégrité du corps financier quand nous sommes encore vivants ?

        3. Qu’est-ce que le don d’organe a affaire avec la sécurité de l’Etat ou l’impôt?
          Développez svp.
          Car la Constitution suisse garantit comme un droit INCONDITIONNEL l’intégrité physique de chaque personne.
          Et je ne vois pas en quoi le fait de donner ses organes contribue à la comparaison que vous faites?
          Donc que chacun donne librement ce qui lui appartient de manière inconditionnelle. l’Etat n’a pas à prélever les organes des gens qui n’ont pas donné leur accord préalable.
          Le corps des gens n’appartient ni à l’Etat, ni au CHUV.
          Sauf dans des régimes détestables.

          1. Le service militaire y compris en temps de guerre est un droit de l’Etat qui peut aller jusqu’à la perte de la vie.

          2. En cas de guerre – afin de sauvegarder la population d’un plus grand désastre, oui. En cas de menace existentielle pour le pays.
            Et quel est le rapport avec le don d’organe, qui est individuel et qui n’a rien affaire avec la sauvegarde de l’Etat?

          3. Les droits de l’Etat ne se limitent pas au service militaire mais englobent toute l’activité des citoyens, y compris la survie de certains en besoin de greffe.

  12. Heureusement, nous ne vivons pas encore dans un tel Etat qui prétendrait que le corps des citoyens leur appartient, notamment leurs organes.
    Encore une fois, vous érigez l’Etat en idole. Vous devriez méditer sur les Etats qui considèrent que les habitants leur appartiennent. Ce ne sont pas des Etat dans lesquels il fait bon vivre.
    L’Etat tire sa légitimité des habitants d’un territoire, et quand l’Etat considère que le consentement des habitants devient facultatif, voire nuisible à ses affaires, hé bien, les Etats vont dans une direction dangereuse.
    Si nous payons des impôts, c’est parce que l’Etat est au service des citoyens et utilisent ces impôts pour le bien des citoyens et habitants.
    La santé sans le consentement des gens est une forme de dérive.
    On voit déjà les conséquences psychiques de ce type de dérive les 2 dernières années.

  13. Allons voter « Oui »,
    pour donner plus de chances aux personnes en situation de détresse qui veulent continuer à vivre ou surmonter une maladie les privant de l’essentiel : être dans un corps qui fonctionne suffisamment bien pour accéder comme presque tout le monde à de bons moments dans la vie. S’occuper des vivants passe avant les représentations qui ne soignent que l’imagination. Le don d’organes présumé n’est en rien préjudiciable à nos réelles libertés.

    1. Rien ne vous empêche de donner vos organes LIBREMENT. Il est très facile de faire enregistrer son consentement.
      Pourquoi voulez-vous prélever les organes des gens qui n’ont pas donné leur consentement explicite?
      Vous ne sauverez pas des vies, vous créerez juste une société dystopique, dans laquelle l’utilitarisme devient une religion.
      Et puis, les pauvres deviendront progressivement des pièces de rechanges pour prolonger la vie des riches?
      Car dans les pays pauvres, ils n’ont pas les moyens de faire des greffes et de se payer des traitements anti-rejets.
      Mais vous nous habituez déjà au fait que c’est normal et juste de se servir sur les dépouilles de tout un chacun.

      1. Il faudrait démontrer que “vous ne sauverez pas de vie” au lieu de l’asséner comme une évidence.

        1. Vous aurez noté que la RTS n’a pas encore organisé le moindre débat sur la question et attend que les gens votent déjà par correspondance pour faire le service minimum. Et invitera des carricatures pour représenter le camp du non au consentement présumé.

          C’est lamentable !

          Defund SSR.

          1. Qu’est-ce qui n’est pas fondée?
            – que la rts n’a à ce jour organisé aucun débat ?
            – que le délai pour voter par correspondance est déjà ouvert?
            – que les gens votent majoritairement par correspondance et 2 semaines à l’avance ?
            – que infrarouge, si elle organise un débat, invitera une grenouille de bénitier et un UDC pour défendre le non au consentement présumé?
            – que tout est fait pour éviter ce débat capitalissime dans notre société ? Et
            – que les gens ne comprennent pas que “consentement présumé” = “prélèvement de force” ? Car tout est fait pour éviter tout débat public !!!

        2. Combien de vie allez-vous sauver en détruisant les droits fondamentaux?
          Ensuite, sauvez des vies, c’est un beau projet, mais déjà il faudrait ne pas le faire avec la contrainte comme instrument.
          Enfin, la vie d’un riche a-t-elle plus de valeur que celle d’un pauvre?
          Avant d’exproprier les gens de leurs organes SANS leur consentement, commencez par permettre à tous les habitants de la terre d’avoir accès à l’eau potable et à une alimentation de base, ce qui est loin d’être acquis – et qui sauvera des millions de vie, notamment la vie d’enfants, sans aucune intervention médicale.

          1. Vous affirmez sans aucun indice concret, car les traitement contre les rejets sont très chers et qu’ils doivent se prendre à vie.
            Ce n’est pas les gens qui vivent avec quelques dollars par jour qui pourront se le permettre.
            D’ailleurs, si on veut les aider, ils préféreront sans doute d’abord jouir en premier d’un accès à l’eau potable, à des égouts et une alimentation équilibrée.
            Mais que vaut la vie de quelques milliards de pauvres à l’heure actuelle?
            Il n’y a aucun profit à faire avec eux!
            Alors autant qu’ils meurent en silence et cessent de déranger les riches qui ont des besoins beaucoup plus essentiels et moraux pour l’économie.

  14. Quel triste débat. Vous parlez de religion, c’est votre interprétation. Votre religion à vous, et dont vous êtes l’un des missionnaires, c’est le modernisme, ne pas vieillir, la croyance en une Europe qui serait préférable à voter propre pays, et l’irrespect de la dignité humaine. Bravo Monsieur Nerirynck !

    1. Magnifique mot de la fin ! Merci Bernard Jean Wohlwend, vous avez résumé en 4 lignes ce que je n’arrivais pas à formuler : le côté fastidieux et pédant de ce blog.

  15. les sujets sont intéressants mais le dirigisme, dogmatisme et parti pris sont toujours les mêmes. Je sais d’avance ce que vous allez écrire. J’aimerais bien être surprise… une fois ! Vous devriez tenter le coup ! J’aime les surprises chez les gens, surtout chez les monobloc. Comme d’autres l’ont dit, je ne vote pas UDC, je suis vaccinée ma ça ne m’a pas empêché d’être très critique par rapport aux politiques de tous les Gouvernements, je ne vote pas le 15 mai puisque c’est une votation fédérale, mais je suis contre, ça va de soi : moi, je vais tout du suite me renseigner pour faire le papier qu’il faut : touchez pas à mes organes, de toute façon je suis vielle et mal fichue ! mais pensez-vous à tous ceux qui ne lisent pas le journaux, ne regardent que le chaînes TV de leurs Pays d’origine, ne lisent pas le dossiers farragineux qu’ils trouvent dans leurs boîtes à lettre, qui ont de la peine (1ère génération d’immigrés) à lire, voire parler en français ? Déjà une fois, je crois, je vous ai écrit que le taux d’abstention en Suisse relativisait, pour moi, la démocratie en Suisse que vous encensez. Depuis, malheureusement, la même chose se produit dans d’autres Pays comme la France et l’Italie , donc il y a un problème institutionnel et représentatif à résoudre, sauf si… c’est justement ce que les Gouvernements veulent en attendant la dissolution des États Nations dans l’Europe : non, je n’y crois pas, je ne suis pas complotiste et vous savez pourquoi ? parce que je pense comme Clemenceau que ” en politique on succède à des imbéciles et on est remplacés par des incapables ” et ils sont à Bruxelles, maintenant !
    Bien à vous. Vita Bruno

  16. Je ne voudrais pas laisser le mot de la fin à votre dernière interlocutrice. En fait, malgré les objections que j’ai soulevées, je voterai pour. Car il est question de vie. La vie passe avant la liberté, et surtout avant les idées.

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