Les deux plus grandes lacunes de nos institutions.

 

Avec plus de 900 cas pour 100’000 habitants en moyenne sur 14 jours, le taux d’incidence en Suisse compte parmi les plus élevés au monde. Par rapport à ses voisins, ces chiffres sont presque cinq fois plus élevés qu’en Allemagne, deux fois plus élevés qu’en Autriche ou en Italie et moitié plus élevés qu’en France. C’est carrément le déshonneur pour ce pays qui était le premier de classe voici un mois et qui se retrouve le plus mauvais. Cela ressemble à un cauchemar, comme si ce n’était pas du domaine de la réalité.

Ce l’est malheureusement. Selon l’épidémiologiste Antoine Flahault, une des lumières de sa spécialité :

“La Suisse a été moins stricte dans l’application des gestes barrières, le pays a l’un des taux de reproduction du virus les plus élevés d’Europe. Il y a eu peu de masques dans les commerces, notamment en Suisse alémanique lorsqu’il n’était pas rendu obligatoire, peu d’harmonisation des mesures, mais aussi peu de prise de conscience par le public de la vague arrivante. Les mesures en Suisse ne sont pas à la hauteur des enjeux depuis la rentrée. Il faut questionner l’ouverture des bars, des restaurants, des salles de sport, des chorales, des lieux de cultes, des établissements scolaires, mais aussi les rassemblements privés. Tous sont des lieux reconnus de propagation dans toute l’Europe.”

Là il nous fait mal. Il ne devrait pas nous comparer à l’Europe, parce que nous croyons que nous n’y sommes pas, parce que nous ne voulons pas y être pour préserver notre qualité de vie supérieure et parce que nous entretenons inconsciemment l’illusion que nous serions, comme la Nouvelle-Zélande, une île du Pacifique.

Mais avec un taux de mortalité de 265 par million d’habitants nous sommes bien au-dessus du taux de 5 de ce pays, très exactement 53 fois plus infectés que lui. Et nous tombons alors de haut. Pendant longtemps nous avons pesté contre la situation, en l’attribuant à nos voisins. Faute de personnel médical, nous étions bien obligés de laisser nos frontières ouvertes aux frontaliers qui nous auraient infectés. Or maintenant, c’est nous qui les infectons.

Sous le discours policé d’Antoine Flahault à notre gouvernance, perce le doux reproche de n’avoir pas fait ce que les épidémiologistes lui avaient recommandé. Dès lors en deçà du discours académique apparait le soupçon que notre Conseil fédéral ait été : soit incompétent par ignorance des principes les plus élémentaires de la biologie ; soit carrément pervers en laissant la maladie s’étendre par calcul sordide.

Il s’impose de combattre ces opinions insidieuses. Non, notre ministre de la Santé n’est ni ignorant, ni vicieux. C’est un honnête homme animé des meilleures intentions, mais qui ne possède que les apparences du pouvoir. Le Conseil fédéral ne peut prendre aucune décision, sans le soutien du parlement, qui lui-même délibère avec l’épée de Damoclès d’une votation populaire toujours imminente. Le peuple se gouverne lui-même, c’est ainsi que le veulent nos institutions. Nous ne pourrions en changer que si ledit peuple souffrait de se démunir de ses prérogatives de souverain, ce qu’il ne va naturellement pas accepter. En 1793, le peuple français s’est débarrassé de son souverain en lui coupant la tête, parce que c’était facile : un seul cou. Le souverain suisse en a plus de cinq millions.

Nos institutions, en sus du pouvoir populaire qui détermine tout en dernière analyse, sont affligées de deux embarras supplémentaires : la concordance et le fédéralisme. Si l’exécutif est composé de sept personnes, représentant tous les partis, aussi opposés qu’ils puissent l’être, il ne faut pas en attendre des décisions rapides et claires, mais de l’indécision, de la procrastination et de l’opacité. D’autant plus que la Confédération ne peut se prononcer qu’en accord avec les Cantons, qui ont sur l’épidémie des visions aussi divergentes qu’un individu qui louche. Telles sont les deux lacunes qui se révèlent en cas d’urgence. Il est impossible de les combler.

Vivant en paix depuis des siècles, la Suisse s’est donnée au fil de ceux-ci des institutions aptes à gérer admirablement la vie ordinaire, : les budgets équilibrés, l’espérance de vie et le revenu par tête d’habitant les plus élevés au monde, des Alpes éternelles, des montres, des pharmas, du chocolat et du fromage. Il n’est donc pas question d’y toucher, parce que la pandémie n’est qu’un mauvais moment à passer. Encore faut-il y arriver sans laisser trop de plumes. Car la crise sanitaire entraîne la crise économique et les deux semblent intrinsèquement liées. A force de ne pas prévoir à temps les moyens d’éteindre le Covid, on risque de perdre beaucoup d’argent. Qui sait ! De redevenir sous-développé, car la Chine et le reste de l’Extrême-Orient ont d’ores et déjà maîtrisé l’épidémie et travaillent sans plus de restriction de confinement.

Car c’est possible. La Chine, d’où vint tout le mal, en est aujourd’hui à 33 nouveaux cas par jour et à un taux de mortalité de 3 par million d’habitants, soit 88 fois moins que la Suisse ; le Vietnam un taux de 0.3 ; la Thaïlande de 0.8 ; le Cambodge zéro mort. Il y faut des décisions éclairées et rapides suivis d’effets immédiats et rigoureux. Exactement ce que le Conseil fédéral ne peut pas faire, non pas qu’il ne le veuille pas, mais parce qu’il n’est pas maître de ses décisions. Avant même de les prendre, il doit se demander ce que le peuple voudra bien en faire, quels seront les caprices du souverain.

Il faut à temps extraordinaires, gouvernance extraordinaire, comme en temps de guerre. Une armée ne peut être une démocratie où les décisions seraient prises par la troupe. Il faut un chef doté de tous les pouvoirs. Aujourd’hui en Suisse, on peut estimer qu’il y a au moins deux personnes qui pourraient jouer un rôle analogue dans la guerre contre le coronavirus : une femme politique, Karin Keller Sutter, et un médecin, Didier Pittet. Sinon…

  1. Mon dernier roman vient de sortir “La carrière de craie”, Editions l’Harmattan. Se commande dans les bonnes librairies.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

57 réponses à “Les deux plus grandes lacunes de nos institutions.

  1. “The important of being Earnest”
    Si vous avez vu KKS contre les multinationales responsables, je ne donne pas cher de votre peau, pauvre Jacques 🤣

    1. Vous attribuez à KKS la responsabilité du contre-projet à l’initiative sur les multinationales responsables. Vous négligez le fait que c’est la position du CF entier, soutenant une proposition du parlement. KKS est une personne très intelligente et qui possède du caractère, ce qui n’est pas le cas de tous les autres conseillers fédéraux. C’est à ce titre que je suggère son nom.
      Une fois en situation, une personne jouit d’une grâce d’état. Si sa tâche est de casser l’épidémie, elle y arrivera car elle sera jugée là-dessus. Elle s’élèvera au-dessus de ses convictions personnelles.

      1. Vous jouez sur les mots.
        La démocratie suisse est la meilleure (sinon une des) du monde.
        Mais dans une situation où vous craignez pour vous-même, à juste titre et je peux vous comprendre, vous, ancien parlementaire, suggérez un Guisan-covid.

        D’abord, les situations n’ont rien à voir, même si vous la comparez avec les juifs de WWII.
        Ensuite, vous voyez bien que le fédéralisme a dérapé.
        Oui, d’avoir une concurrence fiscale entre cantons est une Swizzerei (de genferei).

        Mais si vous avez encore la naïveté de croire que, mettre la responsabilité de cette pandémie sur une tête unique, garantirait le sans-faute, libre à vous.

        Enfin, prenez bien soin de vous, j’aime toujours vos blogs :)!

  2. Impossible d’écrire car quand on sait ce qu’on sait… virez les tous et toutes… ! Payer tous ça avec nos impôts et taxes ça dégoute…

  3. Un article plein de sens jusqu’à..le dernier paragraphe:

    Suggerer que Mme KKS peut “diriger la troupe” contre le Covid c’est donner le gouvernail à une personne qui met en avant,tout d’abord,l’économie el l’inlassable alibi des emplois au-dessus des droits humans comme cyniquement le montre à l’égard des MULTINATIONALES RESPONSABLES

    1. Vous attribuez à KKS la responsabilité du contre-projet à l’initiative sur les multinationales responsables. Vous négligez le fait que c’est la position du CF entier, soutenant une proposition du parlement. KKS est une personne très intelligente et qui possède du caractère, ce qui n’est pas le cas de tous les autres conseillers fédéraux. C’est à ce titre que je suggère son nom.
      Une fois en situation, une personne jouit d’une grâce d’état. Si sa tâche est de casser l’épidémie, elle y arrivera car elle sera jugée là-dessus. Elle s’élèvera au-dessus de ses convictions personnelles.

  4. Bonjour Professeur,

    Vous comparez nos chiffres du covid avec ceux de nos voisins en gardant l’hypothèse de mars d’une maladie mortelle, plus dangereuse que la grippe ordinaire. Quels éléments avez-vous pour étayer cette hypothèse ?

    Je vous souhaite également beaucoup de courage dans cette situation, forcément plus angoissante encore pour vous, qui atteignez l’âge où la situation peut potentiellement être réellement sérieuse. Pour nous autres,
    au delà du masque, du droit de travailler, vivre et se divertir, l’enjeu se limite aux conditions de vie qui seront les nôtres pour les prochaines décennies qu’il nous reste à vivre… A ce titre, il aurait été intéressant que vous mentionniez dans votre analyse la Suède, un pays qui nous ressemble bien plus que la Nouvelle-Zélande ou la Chine et a eu une stratégie divergente.

    1. La Suède a un taux de mortalité élevé 587 morts par million d’habitants parce qu’elle n’a pas pris de mesures sanitaires, s’est reposée sur le civisme des habitants et a privilégié le maintien de l’activité économique. La comparaison avec la Finlande voisine est significative : taux de mortalité de 65, soit 9 fois moins. Les Suédois ont accepté lucidement qu’il y ait davantage de morts chez eux. C’est un choix assumé.

      1. La difficulté est que vous comparez les chiffres après 7 mois, alors qu’il faudrait avoir un recul scientifique… Auriez-vous accepté que vos étudiants tirent des conclusions définitives avant la fin de l’observation ?

        Selon mon appréciation, la Suède n’a pas assumé “davantage de morts chez eux”, mais le fait que des mesures de restrictions ne seraient pas assumées par la population -> sur le long terme <- et que l'acceptation de la population est la clé pour éviter plus de morts sur le long terme. On verra la Finlande à la fin de l'année 2021… La Tchéquie était aussi donnée en exemple, puis…

        Et mon sentiment est que les Suisses ont plus confiance dans notre gouvernement et vont effectivement se faire tester quand (mais aussi seulement quand) ils ont des symptômes, tandis que ce n'est pas toujours le cas chez tous nos voisins.

        Pour les informations sur le covid, je vous recommande les publications de cette scientifique bâloise:
        https://twitter.com/firefoxx66?lang=fr

        J'ai plutôt tendance à la croire :
        https://www.unibas.ch/en/News-Events/News/Uni-Research/Spread-of-a-novel-SARS-CoV-2-variant-across-Europe-in-summer-2020.html

        (lien vers l'article complet en fin de la vulgarisation)

        Le crédo devrait être:
        tester, tracer, séquencer, isoler et garder confiance.

  5. Et dans deux mois, c’est les fêtes ! On ne va quand même pas sacrifier ça à la santé des plus âgés qui sont souvent de mauvais consommateurs donc on va de nouveau assouplir les règles et, en Mars prochain, nous connaîtrons une troisième vague.
    Mais soyons optimistes. Un vaccin efficace pourra peut-être éviter une quatrième.

  6. Cher Jacques,
    Une question qu’on peut se poser :
    – Notre sacro-saint et admiré fédéralisme est il (encore) soluble dans une époque où les décisions doivent se prendre dans l’urgence pour tout, pas seulement le virus mais aussi stratégiques, politiques et économiques ?

    Regardez l’efficacité de la Chine sur tous les plans, qui démontre continuellement que ces choix sont pris à très haut niveau par des visionnaires (sans pour autant les justifier, qui est un autre débat).

    1. Nous sommes d’accord. En cas d’urgence il faut l’abandonner. Hors urgence, il faut le maintenir.

  7. Bien sûr, nous pouvons l’attraper en tout lieu,sauf sur les lieux de travail, c’est une évidence.

  8. Il est dommage que l’article se fonde sur le moins significatif des indicateurs (le nombre de cas, et non de malades) et ne sache prendre en compte l’évolution de la mortalité par habitant. En comparaison, nos voisins européens nous ont tous dépassés, alors que des mesures plus strictes y étaient appliquées. La France, da ord inférieure, est constamment au d’où le de notre mortalité, par exemple.

    1. Le blog n’est pas fondé sur le nombre de cas, sinon dans son paragraphe initial, mais il aboutit à la mortalité rapportée au nombre d’habitants, que vous souhaitez comme indicateur global et final

  9. La Suisse demeure une démocratie et non une monarchie à peine voilée tel que la France ou les US. Restons en fière, de cette liberté perdue dans bien des pays du monde, au lieu de toujours critiquer, à plus forte raison en cette période de crise. En tant que suisse, rien ne vous empêche de faire mieux que ce qu’on vous dit de faire a minima. Jusqu’à preuve du contraire, nos cerveaux fonctionnent encore. Votre article sous-entend que la population est devenue ignare et bête face à cette crise sanitaire contre laquelle vous cherchez à vous battre, et qu’elle a besoin d’un roi pour mener bataille. Alors qu’il faut plutôt apprendre à vivre avec, tous ensemble et de manière solidaire. Vous me faites penser à ces écolos qui se plaignent du réchauffement climatique, pointent du doigt quiconque qui n’adhère pas à leur conviction, mais qui pondent 5 gamins et justifie l’achat de leur 4×4 à ce titre… ridicule! Il n’y a pas de sauveur, juste des êtres humains à sauver, devenus égoïstes et surpeuplant la planète. La vie est d’une ironie délicieuse, et la nature aura toujours le dernier mot. Non le roi qui essaie de tirer les lauriers sur lui.

    1. Le blog fait bien la distinctions entre la gestion ordinaire de la Suisse à laquelle les institutions sont idéalement adaptées et la gestion de crises. La Constitution prévoit en cas de menace de guerre la nomination d’un général, qui démissionne aussitôt sa tâche accomplie. Il est évident qu’une armée ne peut fonctionner comme une démocratie où la troupe aurait tout à dire. Mon blog propose d’adapter cette démarche à la situation actuelle. Nulle part il n’est dit que la population serait bête, pas plus qu’un général n’est nommé pour compenser la bêtise des soldats. Et cela n’est pas non plus sous entendu. Le blog traite du fonctionnement des institutions, pas des personnes qui en font partie.

  10. C’est la grosse question qu’il faut oser poser : dans quelle mesure notre système de gouvernance aurait pu contribuer à la situation fort inquiétante dans laquelle on se trouve ? Cela joue certainement un rôle, mais dans les limites des contraintes de notre système, est-ce qu’on ne pourrait pas faire mieux ? Au début de la pandémie du sida, la Suisse était un des pays le plus gravement touché. En s’appuyant sur loi sur les épidémies, la Confédération avait mis en place une série d’interventions pionnières. Etant donné l’approche fort pragmatique adoptée dans les domaines de la sexualité et de la drogue illégale, il y avait bien le risque de heurter les sensibilités du peuple, mais à ce moment-là ces risques ont été mis de côté pour trouver une réponse adéquate à l’urgence sanitaire. L’histoire a donné raison à ce choix.

    1. Pas d’accord. Dans la lutte contre la première vague, la Suisse (taux de mortalité de 265) a fait largement moins bien que deux pays voisins : Allemagne (154) et Autriche (123).

  11. Ce blog ne sent-il pas un peu le réchauffé ? Vous vous étiez déjà brillamment exprimé sur le sujet le 10 avril dernier dans votre blog intitulé “Bilan d’un exercice impromptu”. Bis repetita non placent…

    Mais ne parliez-vous pas alors d’Ignazio Cassis ? C’est une option que j’avais aussi envisagée mais je ne me souviens pas de l’avoir entendu s’exprimer sur le sujet. Votre opinion a apparemment changé puisque vous lui préférez KKS ? Me trompé-je ? Le cas échéant, pourquoi ?

    Un point à mon sens capital: quel est l’apport réel de ceux et celles chargés de conseiller, et l’OFSP, et le CF ? Ma modeste expérience pratique est formidable, au sens étymologique ! Prenez l’exemple des tests rapides antigéniques. Selon le FAQ – tests rapides du 28 octobre 2020: “Ces tests rapides peuvent également être utilisés …. pour les personnes non symptomatiques qui ont obtenu une notification de l’application SwissCovid”. C’est absurde; ces tests rapides devraient être strictement réservés aux personnes symptomatiques depuis moins de 5 jours car sur des personnes asymptomatiques le risque de faux négatifs est trop élevé. Pour les personnes ainsi dépistées, il faut effectuer un PCR, comme mentionné dans un autre document officiel (Critères de suspicion, de prélèvement d’échantillons et de déclaration). Par ailleurs je n’ai vu aucune mention de la nécessité de retester par PCR les personnes symptomatiques éligibles présentant un test rapide négatif.
    Avec de test conseillers nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! À nous de nous comporter d’une manière appropriée et d’appliquer strictement les gestes barrières.

    À ce sujet: nous utilisons des quantités phénoménales de gels et de savons, sans parler des montagnes de plastic. Je me pose deux questions: nos stations d’épuration sont-elles en mesure de traiter efficacement les eaux usées ? Comment allons-nous éliminer proprement les millions de masques, blouses, gants, etc. mis à la poubelle ?

    Macte animo generose puer sic itur ad astra !

    1. Ce qui sent le réchauffé c’est l’épidémie. Mon exposé du 10 avril n’a malheureusement pas changé la démarche du Conseil fédéral. Il faut souvent insister pour faire passer un message.
      Ignazio Cassis n’a pas reçu ni pris le pouvoir alors qu’il avait la qualification technique. Faut-il en conclure qu’il n’avait pas la force de caractère? Je n’en ais rien. Quand dans l’urgence il faut choisir un chef, on le fait forcément à l’intuition.

      1. Merci de prendre le temps de me répondre. Mais que vous inspirent mes deux questions à la fin de mon texte ?

        1. C’est évident que le matériel utilisé dans la lutte contre l’épidémie est un facteur de pollution. Il est tout aussi évident que la Suisse possède un système de collecte et d’élimination des ordures.
          J’ai répondu ailleurs au sujet de mon changement d’opinion au sujet de Cassis.

          1. Votre réponse est désolante: si j’avais apporté le commentaire suivant à votre blog: “la Suisse possède également un système de santé”, que m’auriez-vous répondu ? Vous n’éliminez pas le problème ! Pas plus que le problème des tests rapides que j’ai abordé et qui ne sont valides que pendant une très courte période !

          2. Je ne puis pas répondre à vos questions. Je n’ai aucune compétence sur les tests rapides. Je ne sais pas les problèmes nouveaux dans le traitement des eaux usées. Je ne sais pas comment on va éliminer le matériel de protection. Je n’ai pas l’habitude de donner des réponses sur des sujets dont j’ignore tout. Désolé que cela vous désole.

  12. Vous avez raison. Tout le monde relève la cacophonie parce que le CF a les mains liées.
    Les cantons vont avec leur propre philosophie, notamment certains alémaniques peu touché auparavant.
    Ce qui rend les choses difficiles, c’est que historiquement, les populations alémaniques se méfient du pouvoir centrale, et la gravité ne touche pas la population de manière égale. Ce qui pousse certains partis ou élus à contredire le CF.

    Je pense que la cacophonie et l’échec des cantons est une leçon qui forcera à revoir l’approche des urgences.
    On va peut-être être la risée de l’Europe. Alors soit on se la joue hautaine à la suédoise, soit on apprends pour être efficace contre une prochaine crise.

    Je vous suis dans votre approche.
    La Suisse est fier et accepte peu la critique, mais est aussi pragmatique. Je suis confiant dans le fait qu’un fédéralisme pourra dans le futur, être mis en parenthèse, le temps d’une crise, surtout si les alémaniques sont “assommés” par la 2eme vague.

    Notre système actuel n’est pas fait pour les crises. Et si une pandémie frappe surtout les enfants, le tolérable actuel ne le sera plus. Il faut se préparer avant, se donner les moyens d’être efficace.

  13. Vous faites partie semble-t-il d’après votre photo des comorbides potentiels; 2222 décès précoces en Suisse cette année a cause de la Covid-19, chiffre extrêmement faible signifiant uniquement une perte statistique de quelques jours d’espérance de vie des humains suisses.
    La seule chose à faire pour se protéger en plus des mesures barrières a défaut de pouvoir changer de groupe sanguin pour du O est de faire du sport, maigrir, se nourrir sainement, ne pas être alcoolique et fumeur.
    Vous savez aucun arbre et aucun animal en Suisse, hormis nos chiens et chats, n’atteint l’âge de la vieillesse: ils sont tronçonnés, chassés, braconnés, mangés avant. Les bipèdes sont les seuls au classement de l’espérance de vie en Suisse.

  14. Cher Monsieur,
    Il est probable que notre culture religieuse monothéiste nous a forgé-e-s de telle sorte qu’en cas de crise nous attendons toujours le salut d’un-e messie et que, convaincu-e-s que dieu nous a façonné-e-s à son image, nous imaginons que ce ou cette messie partagera et défendra nos propres conceptions du monde.
    Ce fantasme a montré ses limites à maintes reprises au cours de l’Histoire.
    Notre culture de la démocratie et de la responsabilité individuelle ainsi que notre organisation politique sont des atouts considérables en cas de crise de par la diversité des points de vue et la multiplicité des stratégies que ce système peut générer et rassembler. De plus, la liberté d’opinion et notre culture du dialogue permet d’identifier rapidement tout problème et corriger une stratégie inefficace.
    Cette crise nous place constamment à des carrefours avec plusieurs voies possibles.
    Notre système fédéral permet de tester toutes ces voies. La dictature que vous appelez de vos vœux nous transformerait en lemmings s’engouffrant avec enthousiasme à la suite de leur charismatique leader dans une seule et unique voie.
    Si le Titanic avait été remplacé par plusieurs paquebots de moindre envergure avec à leur tête des capitaines aux idées divergentes sur la meilleure route maritime, la catastrophe eût-elle été aussi meurtrière ?
    Puisque vous citez la Chine en exemple, puis-je vous rappeler la campagne des quatre nuisibles et ses conséquences ?
    Nos autorités sont face à une situation peu commune qui présente de nombreuses inconnues. Nous devons accepter une pluralité de solutions parfois antagonistes, ainsi que le risque d’erreur ou de fausse route. Nos autorités font les choix les moins mauvais possible. En tant que citoyen-ne, soutenons-les avec discernement et intelligence mais n’exigeons pas l’impossible pour calmer notre angoisse.
    Enfin pour vous rassurer, je vous invite à consulter les chiffres de mortalité hebdomadaire de l’Office fédéral de la statistique. Vous constaterez que si une période de surmortalité est indéniable durant la première vague de l’épidémie, les chiffres rapportés à l’entièreté de l’année semblent parfaitement en phase avec les estimations de nos statisticien-enne-s à ce jour. https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/sante/etat-sante/mortalite-causes-deces.html
    Ceci pourrait être un indicateur à considérer pour féliciter le travail accompli par nos autorités et toutes les personnes actives dans la lutte contre ce virus et ses conséquences et les soutenir avec confiance durant la difficile période à venir.

    1. Si vous lisez mon blog et les réponses déjà faites aux commentaires, il ne s’agit pas du passage à une dictature mais à la nomination d’un responsable pour un problème bien délimité qui exige des réponses rapides. La montée de la deuxième vague en Suisse démontre que le système actuel ne fonctionne pas bien et en tous cas moins bien que les pays voisins. Les mesures prises en Suisse ne sont pas adéquates, il y a mieux à faire.

    2. Chère Corinne,
      L’image du Titanic en matière de gouvernance est des plus parlante. Ce matin encore je m’interrogeais sur cette question: aurait-il été possible qu’un tel naufrage en de telles circonstances ne produisît aucun mort? La réponse est probablement oui. Plus de deux heures avant que le navire ne sombre, l’inéluctable et ses probables conséquences étaient parfaitement accessibles pour de nombreuses personnes. Dès lors se posaient deux questions:
      1) Est-on prêt à accepter l’évidence?
      2) Est-on décidé à mettre en première priorité le projet de sauver tous les passagers par tous les moyens?
      3) Quels sont les moyens à dispositions?
      Les questions 1 et 2 sont des questions de gouvernance dons nous connaissons les réponses qui y ont été apportées: les troisièmes classes ont été enfermées et sacrifiées au profit des premières.
      La troisième question est plus intéressante: il existait sans doute les moyens en matériel, en temps et en hommes pour construire des radeaux. Imaginons que l’on récupère des tonneaux (par exemple d’eau douce) pour les utiliser comme flotteurs, des planches (tables, lits et portes), des clous, des lanières (draps), etc… Bref, quelque chose eut pût être tenté. Mais, il y avait une condition: il fallait impliquer les hommes de troisième classe plutôt que les enfermer et avoir cette foi et vive ambition de sauver tous les passagers.
      Cette réflexion sociologique est pleine d’enseignement à l’heure de la crise climatique.

      1. Ah ! La vraie histoire du Titanic … (https://www.emissionreplay.fr/titanic-la-veritable-histoire)

        Une fois parti, son sort était scellé… tout comme nous quand nous avons choisi le déni pour préserver l’économie… le seul moyen d’éviter le désastre eut été de lui interdire de prendre le départ… et nous d’arrêter de considérer ce virus comme une grippette qui ne touche que les vieux…

  15. Cette article sent la manipulation: on s’auto flagelle en tordant les réalités pour en appeler à un changement radical de gouvernement. La réalité est que nous avons eu deux épidémies: l’une à cause d’un virus mortel que nous ne savions pas soigner, l’autre avec un virus peu létal mais très contagieux que nous commençons à savoir soigner. De la même manière que d’une année à l’autre nous avons des grippes plus ou moins dangereuses, la première et la seconde vague ne se ressemblent pas. Malheureusement, la confusion entre les deux brouille le peu d’information que nous avons. Je constate que votre site statistique préféré a soudainement renoncé à faire une séparation entre la pandémie d’avant premier juin et d’après. Depuis le 1er juin, nous avons 450 morts pour 120’000 cas positifs. Jusque-là rien d’affolant… Reste encore à connaître la part effective du covid-19 dans ces décès. Il serait aussi intéressant d’avoir des points de comparaison avec d’autres épidémies récentes. Une autre variable du débat est la suivante: comme il n’est pas envisageable de prononcer un confinement susceptible d’affecter l’économie comme ce printemps, peut-on espérer descendre le taux de contamination en-dessous de 1? Et si cela n’est pas le cas, alors, nous ne faisons que ralentir une épidémie peut létale au risque, peut-être de l’étaler
    dans le temps.
    L’autre débat qui pointe et pour lequel je reconnais mon incompétence: le covid de cet automne justifie-t-il que l’on transfert autant de personnes en fin de vie des EMS vers les hôpitaux?

  16. Personnellement je pense que c’est une excellente chose si le nombre de “cas positifs” augmente. (Cas positifs ne signifie pas forcément malade, ni même contagieux).

    Enfin le virus se répand et cela fera naître petit à petit une immunité collective, comme en Suède. Il convient de rappeler qu’en Suède il n’y a pas de seconde vague. Il y a un taux de mortalité très bas actuellement, car la plupart des gens a déjà des anticorps. On a beaucoup critiqué la politique suédoise, à cause du grand nombre de morts que ce pays à connu au début. Mais en réalité ce nombre de morts a été essentiellement la conséquence d’une très mauvaise gestion dans les EMS pour les personnes âgées qui n’ont pas été protégés comme il aurait fallu. Cela n’était pas la conséquence du principe de base voulu par Anders Tegnell l’épidémiologiste en chef de ce pays, qui consistait à viser l’immunité collective en s’abstenant du réflexe moyenâgeux absurde de confiner les gens comme on faisait des lépreux à la Maladière de Vidy.

    Nous avons donc maintenant en Suisse, un peu fortuitement et par conséquence de l’acratie décrite par Jacques Neirynck, et du caractère tâtonnant que cela donne à la prise de décision, une politique de fait à la Anders Tengnell. C’est dommage qu’on ne l’ait pas fait dès le début, mais c’est quand même une bonne chose.

    Il n’y a qu’une faiblesse dans cette approche. C’est qu’on s’abstient de soigner les gens, ce qui serait possible et meme facile, grâce à l’application prophylactique du traitement préconisé par le professeur Didier Raoult. Si l’on combinait l’absence de confinement pour protéger l’économie et laisser se répandre le virus, ce qui est souhaitable, avec le traitement immédiat des personnes infectées par l’hydroxychloroquine et l’azithromycine, au stade précoce, on n’aurait certes pas un résultat miraculeux, mais une réduction notable de la charge virale, et on maîtriserait rapidement l’épidémie, sans mesures liberticides et sans confinement.

    Malheureusement , au pays de ROCHE et NOVARTIS, compte tenu du poids écrasant de la Pharma dans la vie politique (constat impossible à nier de bonne foi), cette politique optimale n’est pas possible. La Suisse, pays riche, s’en sortira donc forcément avec un prix à payer, humain et économique, infiniment plus élevé que des pays pauvres comme l’Algériem le Maroc ou le Mali qui, eux, n’ayant pas d’industrie pharmaceutique dominant leurs classes politiques nationales, ont eu le loisir de soigner les gens à moindre frais grâce au protocole Raoult.

    En paraphrasant Claude François, nous pouvons donc dire: “Pauvre petit pays riche”…

  17. MERCI ENCORE POUR VOTRE BLOG. Il met en lumière nos institutions …
    Ayant encore vu notre C.F. Parmelin faire une démonstration magistrale au téléjournal ce dimanche,
    je suis affligé et consterné par tant d’incompétence de nos autorités à la lumière d’une crise qu’ils auraient du savoir gérer.
    On ne peut plus être fier de ce pays, ni de nos institutions!
    Il nous faut un homme ou une femme d’état, un(e) vrai(e) qui sache prendre des décisions, qui ose, et qui ne soit pas influencé par un aréopage de lobbyistes bienveillants !
    Le peuple ne croit plus en ses institutions, mais nous commençons seulement maintenant à le voir par de timides sondages, nul doute que bientôt nous devrions le voir dans les rues !

  18. les analyses de Neirynck se suivent et se ressemblent et n’ajoutent rien à la réalité . Elles ne font que confirmer un point de vue biaisé par son incompréhension de la situation suisse !
    Aucun gouvernement ne peut se vanter d’avoir choisi une voie idéale , le taux de mortalité reste bien plus élevé en Belgique ou en Suède qu’en Suisse . Je constate que la deuxième vague a moins touché la Suède qui a payé un lourd tribu dès la première , leur stratégie reposant sur une immunité collective finira-t-elle par payer ?
    Le fait que notre système économique repose sur 300’000 frontaliers qui vont et viennent quotidiennement fait partie des éléments à prendre en compte dans l’équation parmi de nombreux facteurs , la plupart inconnus des experts donneurs de leçons qui voudraient nous enfermer pour empêcher le virus de passer , mais bien incapables de trouver d’autres solutions plus acceptables !
    On ne peut pas vivre dans un bocal fermé hermétiquement pour satisfaire ceux qui présentent les statistiques et qui avaient eu tout l’été pour se préparer à la deuxième vague prévue , mais se sont amusés à promouvoir l’application swisscovid totalement inutile …

    1. Le taux de mortalité est bien plus bas en Allemagne et en Autriche et c’est cela qui est incompréhensible. Notre système de santé repose sur des frontaliers et des médecins d’origine étrangère parce que la formation du personnel local est freinée. Cela fait aussi partie de l’équation et cela pourrait changer. Mais cela coûte moins cher de se reposer sur un quart de médecins praticiens formés aux frais de l’étranger. C’est cela l’équation. C’est effectivement incompréhensible pour certains qui se refusent à consulter ce genre de statistiques.

  19. Dr. Pittet en bien sur toutes les lèvres au sujet de ses exploits “Codivesques”, mais plus personne ne se souvient qu’il s’est déplacé à l’aéroport de Genève, sur ordre des autorités (cantonale ou fédérale je ne sais pas), pour apprendre aux voyageurs de la zone infectée en Chine les bonnes manières pour se laver les mains, par la même occasion notre peuple l’a appris aussi. Au lieu de faire de la prévention-spectacle sur le tarmac, Dr. Pittet aurait dû faire la grève de la faim ce jour là, pour empêcher l’atterrissage des avions en provenance de Chine. Seul Genève et 11 autres villes en Europe acceptaient encore en mars 2020 l’accueil des vols directs en provenance dudit pays. Les dirigeants occidentaux ne sont pas à la hauteur de la crise, je dirais même qu’ils sont passivement corrompus et activement tordus & arrivistes. La Chine connaissait déjà la dangerosité du virus depuis au moins le début de l’année, certains disent depuis août 2019, et a diffusé le virus à dessein dans le reste du monde. Il s’agit d’une attaque bactériologique ou chimique en bonne et due forme parfaitement planifié puisqu’ils ont interdit la circulation entre la zone infectée et leur capital Pékin. La réponse des occidentaux étaient de leur acheter des masques pour 40 milliards de USD, au lieu de la condamner à payer des réparations au monde entier. Vous titrez “les deux plus grandes Lacunes” mais il y en a une plus grande, c’est que le Conseil fédéral n’a pas d’âme, il ne représente pas les intérêts de la suisse, il œuvre pour une idée ou un concept politique qui ne semble pas être connu que de très peu d’occidentaux complotistes.

    1. C’est tellement évident… même que c’est Bill Gates (le frère d’Obama), qui est né en Chine de parents extra-terrestre sur la grande muraille qui a créé le virus. Ils étaient de mèche avec le patron de Huawei et ont essayé de le télécharger à l’étranger à travers le réseau 5G mais ça n’a pas marché car la terre est plate. Ils ont alors décidé de placer des puces dans les masques pour nous contrôler à travers nos émotions en analysant notre mauvaise haleine. Heureusement, Pittet a été envoyé sur terre pour déjouer le complot…

      Bref, les hôpitaux sont pleins et seuls les cas qui en valent la peine seront pris en charge. ça m’inquiète un peu vu mon état, n’est-ce pas ?

      1. Ebola s’est éteinte parce que la Guinée Conakry est pauvre et la ceinture sanitaire autour de la zone infectée a empêché la diffusion du virus.

        1. Oui, mais nous vivons dans une société globalisées où les échanges se sont multipliés. Avant même que le 1er cas se soit déclaré (jusqu’à 14 jours d’incubation), le virus était déjà diffusé sur toute la planète vu la fréquence des avions, des trains et la densité de la populaton (sans parler de la circulation des biens et par bateau).

          Sans parler des évènements mondiaux qui ont eu lieu à proximité de Wuhan entre Août et Novembre auquel il faut ajouter le tourisme et les voyages d’affaire… En janvier, c’était déjà archi-cuit.

          Les USA étaient parfaitement informés de la situation et ont choisi de ne pas entraver une économie qui a d’ailleurs été promue par le monde occidental…

  20. Malgré tout le respect que j’ai pour vous, au vu de votre grand âge, votre ouverture d’esprit, il vous faut arrêter de croire aux chimères.

    Les trolls de ces blogs ne sont bons à rien, peut-être à votre audience, quoique?
    Alors, cher émérite, arrêtez de publiez ces trolls, dussent-ils vous en coûter une perte d’audience.

    p.s. ai bien noté la publication de votre livre, mais comme ici, ils n’arrivent jamais, je ne vous ferai pas l’affront de vous faire croire et bla et bla !

    1. Je publie systématiquement tous les commentaires qui portent sur le sujet du blog, même et surtout s’ils expriment une opposition. La démocratie résulte de l’expression d’opinions opposées en vue d’atteindre une synthèse qui n’est pas meilleure solution mais celle qui convient au plus grand nombre. Je ne publie pas les interventions qui s’en prennent aux personnes en tant que telles car cela n’a aucun intérêt dans le débat.

      1. Bof… Professeur, trouvez-vous de l’intérêt à publier des trolls, pensez-vous qu’ils servent au débat démocratique, ou à votre propos (audience) même?

        La question est un peu perfide, je l’avoue 🙂

        1. Oui je trouve intéressant de publier des avis opposé au mien sinon il n’y a pas de débat faute de débatteurs.

          1. Bon, d’accord, moi, j’ai toujours trouvé qu’il était plus intéressant de dialoguer avec soi-même, qu’avec des esprits lâches et trollesques.

            D’ailleurs, il ne vous aura pas échappé que les dits trolls, incapables de courage, m’insultent en permanence, pfff

            pauvres mal baisés 🙂

          2. Partager des idées et des croyances, échanger, dialoguer, ça me semble indispensable en démocratie. Marteler des affirmations erronées ayant des conséquences sur la santé en encourageant des comportements inappropriés, je suis moins sûr. En fait, si un Monsieur Supercovid devait être nommé, un contrôle strict de la communication lui sera indispensable pour assurer une meilleure adhésion de la population. Les “fake news” sont devenues un poison pour la démocratie et dans la lutte contre la pandémie. Dès que quelque chose ne plaît pas à un groupe d’individus, on s’appuie sur une vérité alternative pour couper court à tout débat. Bien malin celui qui peut trier le vrai du faux et chacun finti par s’en remettre à son intuition.

            Peu de gens ont votre sagesse d’admettre qu’ils ne sont pas qualifiés pour parler de certains sujets.

  21. Merci pour votre blog. Je suis assez d’accord avec vous: trop facile d’accuser le CF qui se retrouvera sur le grill alors que, dans le fond, nos autorités ont fait au mieux vu notre système politique.

    Les seuls responsables de cette situation, c’est nous tous ! Nous connaissions les voies de contamination du virus ainsi que les moyens de le contrôler. Nous avons choisi de “nous lâcher” cet été et d’envoyer nos autorités au diable à grand renfort de manifestations et de référendum. L’addition est maintenant très salée.

    Le CF a perdu le contrôle. Une partie de la population ne suit plus les mesures. Le fameux consensus qui fait notre succès n’est pas adapté a une situaton où il faut taper fort et rapidement.

    Je me permettrai de compléter votre analyse par deux constatations annexes:

    1) la démocratie ne fonctionne que si le niveau d’éducation moyen de la population lui permet d’apréhender toute la complexité d’une situation afin de faire un choix éclairé.

    2) la puissance de feu des plateformes numériques en terme d’influence et de propgation de “vérités alternatives” est totalement délétère dans un contexte de crise comme cette pandémie. Difficile pour nos autorités de reprendre la main face à une telle influence extérieure. Comment nous battre de manière unie contre ce virus alors que le principe même de ces réseaux est de diviser pour régner ? Les “vieux” contre les “jeunes”, l’économie contre la sécurité sanitaire. Quelle stupidité !

    Construire notre réflexion, nos croyances et nos plans sur cette base, c’est perdre avant même d’avoir commencé la partie.

    La lecture de certains commentaires sur ce blog ainsi que d’autres médias en ligne ne fait que confimer mon sentiment. Finalement, ce virus, au delà des conséquences sanitaires et sociales, révèle des failles importantes et bien plus inquiétantes sur l’état de notre démocratie. J’ai bien peur qu’une fois la crise passée, les séquelles soient permanentes.

  22. Au vu des réactions de la population et des autorités telles que l’on peut les constater dans la presse, les réseaux sociaux et ce blog, il n’y aura pas de 3ème vague. Nous sommes en train de suivre la voie des USA qui eux ne sont jamais sortis de la 1ère.

    A moins d’un changement radical sous l’impulsion d’un super-héros qui prendrait la direction du bazar appuyé par les autorités enfin soudées, la Suisse va passer en mode corona-chronique avec des hôpitaux en permanence sous tension et une mortalité journalière autour de 30 soit environ. Pour maintenir ce taux, les limitations de liberté resteront importantes (masque, etc). Certains secteurs de l’économie (tourisme, culture, etc) ne supporteront pas cette chronicité.

    Les coûts de la santé vont exploser (hospitalisations, tests, etc) mais le niveau moyen de la santé va régresser: impact psychique, progression d’autres pathologies (ce qui devra être investi dans le Covid ne le sera pas ailleurs) ainsi que les séquelles à long terme de la Covid pour une partie de la population (environ 30% des plus de 50 ans).

    L’économie sera maintenue en vie par perfusion de capitaux creusant les dettes et la santé financière du pays.

    Pourquoi ? C’est toute la significaton du mot “exponentiel”: l’effort pour garder le contrôle (donc l’impact sur la population en terme de liberté et sur l’économie) est multiplié de manière significative en fonction du niveau de circulation du virus.

    Avec moins de 50 cas pas jours, quelques mesures appliquées strictement suffisent avec un bon traçage: on peut vivre presque normalement en attendant un vaccin. Mais des que des foyers se développement, il faut frapper fort et vite même si les morts et les hospitalisatons n’augmentent pas.

    Mais nous avons opté pour le déni: “plus de morts ? le virus n’était pas si dangereux”. Bref, en l’absence de souffrances, pourquoi prolonger le traitement ? Avec 5000 cas par jour, par contre, nous allons par contre continuer à en baver durant plusieurs mois.

    La Chine, que tout le monde se plaît à critiquer, semble avoir compris que de maintenir le virus à un niveau très bas donne de meilleures chances à l’économie et restreint finalement moins les libertés individuelles. C’est totalement paradoxal: les démocraties sont contraintes à des mesures extrêmement liberticides et une dictature offre une liberté individuelle bien plus grande dans ce contexte.

    Peut-être que avons oublié que la liberté n’existe que dans un cadre qu’il faut préserver. Enfants gâtés du capitalisme, nous avons perdu le sens des réalités et même parfois inventé des réalités alternatives pour persévérer dans l’erreur.

    ça rappelle cette très vieille histoire de l’homme qui prétendais voler et s’était jeté d’une tour de 100 étages et qui assurait encore à 50 mètres du sol que tout allait bien jusque-là…

  23. Cher Monsieur Neirynck et chers commentateurs de cet article, je vous suggère de regarder une carte de l’Europe et des ravages de la première vague du Covid. Vous verrez par exemple toute une zone relativement épargnée en forme de T inversé, descendant de la Finlande à la Grèce et la Turquie, traversant la Méditerranée et s’étendant du Maghreb au Machrek. Ces pays ont diverses capacités médicales et hospitalières, pour la plupart inférieures à celles des pays les plus riches de l’Europe Occidentale. Certains ont adopté des mesures sévères, d’autres presque aucune. S’ils ont relativement bien résisté à la première vague de la pandémie, c’est donc probablement indépendant desdites capacités et, contrairement à ce que beaucoup pensent, des mesures prises par les Etats.

    On pourrait donc introduire d’autres paramètres que ces politiques : par exemple sociologiques (clairement l’âge de la population), génétiques (par exemple Afrique subsahélienne non-Néanderthal) ou épigénétiques, ou, sur un registre à plus court terme, la mémoire d’une autre ou d’autres épidémies virales proches, par anticorps, lymphocytes ou tout autre mécanisme qui conféreraient à certaines populations une résistance.
    Il faudrait affiner cette analyse : une carte plus précise renforcerait probablement cette idée, en introduisant par exemple un covidgraben entre la Suisse alémanique et la Suisse latine, entre la France du Nord Est et celle du Sud Ouest. Sauf erreur de ma part, la Finlande n’a, pas plus que la Suède, introduit de mesures drastiques ; et pourtant, ses résultats sont diamétralement opposés. Plus généralement, une telle analyse pourrait s’appliquer à l’Asie, aux Amériques et à l’ensemble du globe.

    Aussi je vous suggère respectueusement de ne pas juger les Etats à l’aune des mesures qu’ils auraient prises ou pas et de les rapporter aux résultats bons ou mauvais, pour en déduire une conclusion hâtive sur ce qu’il convient ou pas de faire. La leçon est vraisemblablement beaucoup plus complexe. Les politiques suivies par les Etats ne sont qu’un des facteurs explicatifs, vraisemblablement ni le seul, ni même le principal.

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