Le président de l’EPFL, Patrick Aebischer, deviendra président du comité consultatif de Novartis Venture Fund. Cela va de soi. Il en a la compétence et le dynamisme. En quinze ans, il a transformé l’EPFL du rang de bonne école d’ingénieurs en une université de technologie qui est parmi les meilleures au monde. Il faut souhaiter que cette expérience se déploie dans un environnement au niveau mondial.
Or, cette évidence a été contestée. Tout d’abord par des journalistes qui m’ont interrogé pour savoir si je n’y voyais pas d’inconvénients, quels étaient les risques de perte d’indépendance et de conflit d’intérêt. Bien entendu cette campagne de presse fut relayée par une question parlementaire lors de la séance du 8 décembre. Comment peut-on imaginer qu’un scientifique de haut niveau puisse prendre des décisions ou les influer dans le sens d’un intérêt particulier, contraire au mouvement général de la recherche ? Il faut vivre dans un univers très particulier, peuplé d’intérêts catégoriels, de corruptions insidieuses et de dénis de réalité. C’est l’univers de la politique tel qu’il est perçu par les médias. C’est la vision populiste des pense-petits, humiliés par leur propre ignorance, jaloux du savoir, soupçonneux de la réussite.
Ceux, qui barbotent dans leurs échecs, ne supportent pas le succès des meilleurs. Ils rêvent d’un univers à la soviétique où les rênes du pouvoir sont entre les mains de médiocres à leur image. Ils les élisent, ils les propulsent dans les exécutifs, ils supportent leurs gaffes sans même s’en rendre compte et les attribuent à leurs adversaires. Quand le peuple prend le pouvoir, il coupe toutes les têtes qui dépassent pour propulser un cul-de-jatte intellectuel.