Hillary Clinton défend avec acharnement Obamacare

Talonnée par le “socialiste démocratique” Bernie Sanders dans l’Iowa quelques jours avant le caucus, Hillary Clinton a musclé son discours. Devant plusieurs centaines de personnes réunies à la Grand View University de Des Moines, elle juge nécessaire de tout faire pour conserver Obamacare, la réforme de la santé de Barack Obama et de l’améliorer là où c’est possible. Elle refuse le discours de son rival Bernie Sanders qui veut créer une assurance-maladie publique comme au Canada (single payer). Elle juge une telle proposition irréaliste au vu des forces politiques en présence à Washington.

Pour étayer son discours, Hillary Clinton a fait témoigner une Américaine dont la fille a eu le cancer et qui, sans Obamacare, aurait eu mille et une difficultés à se faire soigner:

 

Christine Ockrent voit Hillary Clinton aller jusqu’au bout

Journaliste vedette de France Télévision, aujourd’hui active sur France Culture, Christine Ockrent a assisté au dernier meeting électoral du candidat démocrate Bernie Sanders à l’Université Grand View de Des Moines, la capitale de l’Iowa. Elle ne cache pas sa stupéfaction devant le phénomène “Bernie” qui a happé des milliers de jeunes à travers cet Etat du Midwest. Auteure d’un ouvrage consacrée à Hillary Clinton (“La Double Vie d’Hillary Clinton“), Christine Ockrent est convaincue que l’ex-secrétaire d’Etat ira jusqu’au bout, qu’elle accédera à la Maison-Blanche. Ses compétences, son expérience lui permettront, prédit-elle, de dépasser le problème de confiance qu’elle a avec une frange de l’électorat américain.

Le grand retour de Tina Fey pour célébrer celui de Sarah Palin

La comédienne américaine Tina Fey a repris du service dans le cadre de l’émission satirique Saturday Night Live (SNL). Elle n’a pu s’empêcher de rebondir sur les propos tenus au cours de la semaine passée par l’ex-gouverneure d’Alaska et ex-colistière de John McCain lors de la présidentielle de 2008. Sarah Palin vient en effet d’apporter son soutien à l’actuel favori de la course à l’investiture républicaine, le milliardaire Donald Trump.

Au cours de son discours de soutien, Sarah Palin a tenu des propos parfois peu cohérents que le New York Times a tenté de décrypter, parfois en vain… Un tel soutien sera-t-il bénéfique à Donald Trump? Le débat est ouvert. Pour certains, il pourrait profiter au milliardaire new-yorkais en Iowa, Etat où les conservateurs sont …très conservateurs. A long terme, c’est le type d’appui qui risque plutôt de desservir le candidat anti-establishment.

Voici Tina Fey alias Sarah Palin en 2016:

Et la même comédienne en 2008:

Iran: Marco Rubio fait l’apologie de Reagan pour fustiger Obama. Mauvaise idée

Ce week-end, le candidat républicain à la Maison-Blanche Marco Rubio a sévèrement critiqué le président Barack Obama au sujet de l’échange de prisonniers entre l’Iran et les Etats-Unis qui s’est déroulé samedi dernier. Aux yeux du sénateur de Floride, le démocrate n’aurait jamais dû négocier avec l’Iran, échangé des Américains qui n’auraient jamais dû être emprisonnés contre des Iraniens qui ont violé les lois américaines. Sa solution aurait été d’accroître les sanctions pour obtenir la libération des cinq Américains libérés dont le journaliste du Washington Post Jason Rezaian.

Voici l’interview réalisée par le journaliste de Meet the Press (NBC) Chuck Todd avec Marco Rubio:

CHUCK TODD:

So under President Rubio, you would not have negotiated any sort of prisoner exchange for those four American hostages.

MARCO RUBIO:

When I become President of the United States, our adversaries around the world will know that America is no longer under the command of someone weak like Barack Obama. And it will be like Ronald Reagan where as soon as he took office, the hostages were released from Iran. We would impose additional sanctions, not just this Congressional sanctions now that would have been–

CHUCK TODD:

You wouldn’t have given Iran anything–

MARCO RUBIO:

more additional sanctions on Iran.

CHUCK TODD:

You wouldn’t have given Iran anything even if it meant–

MARCO RUBIO:

We would have gotten them home–

CHUCK TODD:

–that Iran–

MARCO RUBIO:

We would have gotten them home.

CHUCK TODD:

Without giving them anything.

MARCO RUBIO:

Well, we would have given them sanctions, crippling sanctions. In fact, there would have never even been a discussion on these deals until they were released. Iran needs more from us than we need from them. We need to remind ourselves of that.

And at the end of the day, these are people that view these sorts of things as weakness. That’s why this week they captured our sailors. They tried to humiliate them on video, putting their hands behind their back and putting them on their knees and videotaping them apologizing. That doesn’t happen when I’m President because they will know that we now have a strong President unlike the weak one that we have now.

 

Marco Rubio a manifestement une compréhension particulière du rôle qu’a joué Ronald Reagan en 1981. Il estime que contrairement à Barack Obama, Ronald Reagan a obtenu la libération des otages américains de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran sans apparente contre-partie. La manière de travestir l’Histoire est surprenante pour quelqu’un qui dit avoir une compréhension meilleure que tous les autres candidats républicains des relations internationales. Oui, les otages ont été libérés immédiatement après le discours d’investiture du président fraîchement élu Ronald Reagan. Un affront pour Jimmy Carter. Mais c’est bien le président démocrate qui négocia la libération des 52 otages américains.

La lecture sélective de la présidence Reagan ne s’arrête pas là. Marco Rubio a voulu montrer que le républicain était un dur qui obtenait ce qu’il voulait quand il négociait. Or là aussi, Ronald Reagan n’a pas un bilan aussi glorieux. En 1987, lors d’une intervention télévisée depuis la Maison-Blanche, il confirmera le scandale des livraisons d’armes à l’Iran pour faire libérer des otages américains au Liban sous la garde de Gardiens de la révolution. Un scandale connu aussi sous le nom d’Irangate.

Se remémorer la marche de Washington à l’occasion du jour de MLK

Jour férié aux Etats-Unis. Les Américains célèbrent ce 18 janvier le jour de Martin Luther King qui commémore la date d’anniversaire (le 15 janvier) du fer de lance des droits civiques. Ce jour férié est célébré tous les troisièmes lundis du mois de janvier. En Alabama, dans le Mississippi et en Arkansas toutefois, le jour du “Dr. King” est célébré en même temps que celui de … Robert E. Lee, le général des Confédérés. La gouverneure d’Arkansas semble toutefois disposée à songer à mettre fin à cette embarrassante collision de célébrations.

En guise de souvenir, une vidéo sur la marche de Washington en 1963:

En une vidéo, la Maison-Blanche résume l’accord sur le nucléaire iranien

Alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique a rendu son rapport et donné son feu vert à la levée des sanctions contre l’Iran samedi soir à Vienne, la Maison-Blanche résume dans une vidéo ce que l’Iran a accompli pour dégrader son programme nucléaire. Son titre: “The Iran Deal is working”, l’accord sur le nucléaire iranien marche.

 

Quand Ted Cruz joue avec les “valeurs de New York” et perd

Au cours du dernier débat télévisé des républicains à North Charleston en Caroline du Sud, le candidat à la présidence américaine Ted Cruz a déclaré à sa manière la guerre à Donald Trump, relevant que le milliardaire incarne parfaitement les “valeurs de New York”. Intriguée, l’une des modératrices du débat, Maria Bartiromo, une New-Yorkaise, a demandé à Ted Cruz ce qu’il entendait par là. “Je crois, a poursuivi le Texan, que la plupart des gens savent ce que sont les valeurs de New York. Maria Bartiromo renchérit: “Je suis de New York, mais je ne vois pas.” Manifestement, pour le sénateur du Texas, de tels propos ne sont pas un compliment: “Tout le monde comprend ce que sont les valeurs de la ville de New York: être à gauche socialement, être pour l’avortement et pour le mariage gay et être focalisé sur l’argent et les médias.”

Donald Trump lui-même a répondu avec une habileté désarmante, soulignant l’extraordinaire solidarité et cohésion sociale des New-Yorkais après les attentats du World Trade Center en septembre 2001. “Quand le World Trade Center s’est effondré, a-t-il déclaré vendredi soir, j’ai vu New York gérer la situation de façon belle et si humaine que l’on aurait jamais vu une chose pareille ailleurs sur terre.” Le magnat de l’immobilier, qui a construit d’innombrables tours à Manhattan, a littéralement coupé l’herbe sous les pieds de Ted Cruz: “Je dois vous dire, Ted a fait une déclaration très insultante.” Donald Trump a aussi répliqué à la suggestion que les New-Yorkais n’étaient que des gens de gauche: “William Buckley (une grande figure du conservatisme américain décédé en 2008) était de New York.”

Il n’est pas le seul à avoir réagir fortement au propos du tribun texan. Le maire de New York Bille de Blasio et le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo ont demandé des excuses. Ted Cruz a donné des excuses, mais pas celles que les deux politiques attendaient. “Je présente mes excuses pour les millions de New-Yorkais qui ont été déçus par les politiques de gauche dans cet Etat.” Il a vivement critiqué Andrew Cuomo pour avoir interdit la fracturation hydraulique des gaz de schiste dans l’Etat de New York, empêchant selon lui des milliers de citoyens à obtenir un emploi bien payé. Il a fustigé le maire de Blasio qui “est du côté des pilleurs et criminels plutôt que des braves hommes et femmes en (uniforme) bleu.”

Le quotidien de boulevard Daily News n’a pas non plus apprécié l’estocade du sénateur Cruz, publiant une “Une” avec la statue de la Liberté faisant un doigt d’honneur au Texan avec le titre “Drop Dead, Ted (Crève Ted”.

Liberty

Les commentateurs ne sont pas privés non plus de dénoncer l’hypocrisie du candidat Cruz. Pour sa campagne électorale pour le Sénat en 2012, il a financé la fin de sa campagne à hauteur de plus d’un million de dollars grâce à un prêt à bas intérêt accordé par la banque Goldman Sachs (un établissement où son épouse a travaillé). Un prêt qui n’a pas été correctement déclaré au Congrès. De plus, à en croire le New York Times que Ted Cruz a gratuitement dénigré vendredi soir, le patron du hedge fund Renaissance Technologies, un habitant de New York, Robert Mercer, a injecté 11 millions de dollars dans les caisses de la campagne de Ted Cruz. Un financier qui a exploité les failles du code fiscal américain pour éviter de payer pour 6 milliards de dollars d’impôts au cours de la dernière décennie…

Niki Haley est-elle la voix de l’establishment républicain qui va pousser Trump à se présenter comme candidat indépendant?

Il n’est pas loin le temps où le milliardaire Donald Trump apportait des fonds aux campagnes électorales de Nikki Haley, la gouverneure républicaine de Caroline du Sud de parents d’origine indienne. Aujourd’hui, la relation entre la gouverneure et l’actuel favori à l’investiture républicaine est moins harmonieuse. Mardi, Nikki Haley a eu l’honneur d’être choisie pour apporter la réplique à Barack Obama après son discours sur l’état de l’Union.

 

Si elle a pu formuler son allocution avec ses propres mots, son discours a été relu par les chefs de file républicains du Congrès. Et personne n’a jugé nécessaire d’y apporter des retouches. Les propos de Nikki Haley ont eu avant tout pour cible non pas le camp démocrate, mais les candidats républicains dont la rhétorique est excessive, notamment par rapport aux immigrés. La grande majorité des commentateurs n’ont pas été dupe. C’était une attaque en règle contre Donald Trump. La commentatrice conservatrice Anne Coulter a twitté, outrée:

 

 

U.S. Republican presidential candidate Donald Trump addresses supporters during a campaign rally at the Pensacola Bay Center in Pensacola, Florida, January 13, 2016. REUTERS/Michael Spooneybarger - RTX22AZ0
Donald Trump. (REUTERS/Michael Spooneybarger)

Les répercussions de l’intervention de Nikki Haley pourraient être considérables. Donald Trump, qui a signé une déclaration d’allégeance au Parti républicain exigeant qu’il soutienne le candidat investi qui que ce soit, pourrait juger la démarche du Grand Vieux Parti non seulement sournoise, mais malhonnête. Est-ce suffisant pour qu’il décide de se lancer dans la course à la Maison-Blanche en tant qu’indépendant? Pour le Parti républicain, une telle décision signifierait à coup sûr la perte de l’élection présidentielle du 8 novembre au profit du camp démocrate. La manière dont la direction du parti a souhaité contrer Donald Trump pourrait produire un effet boomerang et attiser encore davantage la colère de l’électorat favorable à Trump contre l’élite républicaine.

Obama: son dernier discours sur l’état de l’Union

C’est l’un des moments les plus solennels de la démocratie américaine: le discours du président sur l’état de l’Union. Ce 12 janvier 2016, Barack Obama va s’adonner une dernière fois à l’exercice. Il devrait faire le bilan d’une présidence qu’il occupe depuis sept ans et projeter le pays dans l’avenir. Il devrait aussi, car son bilan dépendra aussi en partie de la personne qui lui succédera à la Maison-Blanche, parler de manière à favoriser la campagne électorale des démocrates et de Hillary Clinton. Certains élus du Capitole attendent de lui qu’il parle du détenu américain Jason Rezaian toujours enfermé dans la prison d’Evin à Téhéran.

Le discours doit servir à énoncer de grands projets que la Maison-Blanche entend mettre en route ou achever au cours de l’année. Il est aussi une occasion désormais très rare où les élus du Congrès marquent une trêve dans le combat partisan qui fait rage à Washington. Comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous montée par la Maison-Blanche, deux ingrédients sont indispensables: optimisme et nationalisme. Lors de son premier discours sur l’état de l’Union en 2009, Barack Obama n’a jamais laissé transparaître le moindre abattement alors que le pays traversait la pire crise économique et financière depuis la Grande Dépression des années 1930. En termes de nationalisme, aucun président n’omet de souligner l’exceptionnalisme de l’Amérique, même si, pour des oreilles extérieures, cela peut paraître une antienne parfois éculée.

Prononcée devant les deux chambres du Congrès réunies, l’allocution présidentielle est aussi l’occasion pour la Maison-Blanche d’inviter des personnalités qui ont fait l’actualité. Dans sa loge, la First Lady Michelle Obama a invité cette année vingt-trois personnes dont une femme ayant accédé pour la première fois au rang de “ranger” dans l’armée américaine, un réfugié syrien, l’auteur d’une plainte déposée à l’échelle fédérale contre le refus de pouvoir bénéficier d’un mariage gay. Elle a aussi convié le CEO de Microsoft, Satya Nadella qui quitta l’Inde pour émigrer aux Etats-Unis, Spencer Stone, un sergent de l’Armée de l’air qui a déjoué un attentat dans le train Thalis entre Amsterdam et Bruxelles et enfin le gouverneur du Connecticut Dan Malloy qui a augmenté le salaire minimum de son Etat à 10.10 dollars de l’heure. Une chaise dans  la loge de Michelle Obama restera toutefois vide en hommage à tous les Américains tués par des armes à feu dans le pays alors que le Congrès a refusé de durcir la législation en la matière.

Les larmes de Barack Obama

Quand il est question de violence perpétrée par les armes à feu, Barack Obama est très émotif. En décembre 2012, peu après la tuerie de Newtown dans l’école primaire de Sandy Hook, où un jeune de vingt ans avait abattu vingt-six personnes dont vingt enfants de six et sept ans, le président américain s’était rendu dans cette ville du Connecticut pour rencontrer les parents des jeunes victimes. Il n’avait pu retenir son émotion. Plus récemment, il exprima de forts sentiments lors d’une allocution prononcée à Charleston après qu’un jeune suprémaciste blanc eut tué neuf Afro-Américains dans une église.

Mardi, à la Maison-Blanche, Barack Obama, lassé par l’inertie du Congrès, a pris plusieurs décrets présidentiels pour durcir la législation en matière d’acquisition d’armes à feu. Au moment où il a parlé des jeunes victimes des armes à feu, il n’a pu retenir ses larmes sous le crépitement des appareils photos. Un moment que les correspondants couvrant la Maison-Blanche considèrent comme l’un des plus forts de la présidence Obama.