Iran: Marco Rubio fait l’apologie de Reagan pour fustiger Obama. Mauvaise idée

Ce week-end, le candidat républicain à la Maison-Blanche Marco Rubio a sévèrement critiqué le président Barack Obama au sujet de l’échange de prisonniers entre l’Iran et les Etats-Unis qui s’est déroulé samedi dernier. Aux yeux du sénateur de Floride, le démocrate n’aurait jamais dû négocier avec l’Iran, échangé des Américains qui n’auraient jamais dû être emprisonnés contre des Iraniens qui ont violé les lois américaines. Sa solution aurait été d’accroître les sanctions pour obtenir la libération des cinq Américains libérés dont le journaliste du Washington Post Jason Rezaian.

Voici l’interview réalisée par le journaliste de Meet the Press (NBC) Chuck Todd avec Marco Rubio:

CHUCK TODD:

So under President Rubio, you would not have negotiated any sort of prisoner exchange for those four American hostages.

MARCO RUBIO:

When I become President of the United States, our adversaries around the world will know that America is no longer under the command of someone weak like Barack Obama. And it will be like Ronald Reagan where as soon as he took office, the hostages were released from Iran. We would impose additional sanctions, not just this Congressional sanctions now that would have been–

CHUCK TODD:

You wouldn’t have given Iran anything–

MARCO RUBIO:

more additional sanctions on Iran.

CHUCK TODD:

You wouldn’t have given Iran anything even if it meant–

MARCO RUBIO:

We would have gotten them home–

CHUCK TODD:

–that Iran–

MARCO RUBIO:

We would have gotten them home.

CHUCK TODD:

Without giving them anything.

MARCO RUBIO:

Well, we would have given them sanctions, crippling sanctions. In fact, there would have never even been a discussion on these deals until they were released. Iran needs more from us than we need from them. We need to remind ourselves of that.

And at the end of the day, these are people that view these sorts of things as weakness. That’s why this week they captured our sailors. They tried to humiliate them on video, putting their hands behind their back and putting them on their knees and videotaping them apologizing. That doesn’t happen when I’m President because they will know that we now have a strong President unlike the weak one that we have now.

 

Marco Rubio a manifestement une compréhension particulière du rôle qu’a joué Ronald Reagan en 1981. Il estime que contrairement à Barack Obama, Ronald Reagan a obtenu la libération des otages américains de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran sans apparente contre-partie. La manière de travestir l’Histoire est surprenante pour quelqu’un qui dit avoir une compréhension meilleure que tous les autres candidats républicains des relations internationales. Oui, les otages ont été libérés immédiatement après le discours d’investiture du président fraîchement élu Ronald Reagan. Un affront pour Jimmy Carter. Mais c’est bien le président démocrate qui négocia la libération des 52 otages américains.

La lecture sélective de la présidence Reagan ne s’arrête pas là. Marco Rubio a voulu montrer que le républicain était un dur qui obtenait ce qu’il voulait quand il négociait. Or là aussi, Ronald Reagan n’a pas un bilan aussi glorieux. En 1987, lors d’une intervention télévisée depuis la Maison-Blanche, il confirmera le scandale des livraisons d’armes à l’Iran pour faire libérer des otages américains au Liban sous la garde de Gardiens de la révolution. Un scandale connu aussi sous le nom d’Irangate.

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