Le magnifique appel de Mohamed Ali à Téhéran pour libérer Jason Rezaian, journaliste du Washington Post

Jason Rezaian n’en revient toujours pas. Le chef du bureau du Washington Post à Téhéran croupissait dans la célèbre prison d’Evin, soupçonné par le pouvoir iranien d’être un espion américain. Quand son épouse lui rendit visite, un jour avant son 39e anniversaire, en mars 2015, son moral était au plus bas. Mais elle lui apporta une nouvelle totalement inattendue: Mohamed Ali, le “plus grand” boxeur de tous les temps, un héros de l’Amérique, venait de lancer un appel aux autorités iraniennes à libérer Jason Rezaian.

 

Voici sa déclaration diffusée par le National Press Club le 12 mars 2015:

With the Name of Allah, The Beneficent, The Merciful

“I am sorry that I cannot be physically present to lend my support in person but I pray my words will provide relief to the efforts to secure the release of Jason Rezaian.

Insha’Allah. It is my great hope that the government and judiciary of Iran will end the prolonged detention of journalist Jason Rezaian and provide him with access to all his legal options. During his time as the Washington Post bureau chief in Tehran, Jason used his gift of writing and intimate knowledge of the country to share the stories of the people and culture of Iran to the world.

To my knowledge Jason is a man of peace and great faith, a man whose dedication and respect for the Iranian people is evident in his work.

I support his family, friends and colleagues in their efforts to obtain his release”

Muhammad Ali

Le geste de Mohamed Ali, dont les funérailles viennent d’avoir lieu dans sa ville natale de Louisville, dans le Kentucky, a eu un impact considérable. Selon Jason Rezaian, il lui a donné la force morale qu’il avait perdue pour croire à sa future libération. Il a surtout eu un effet manifeste sur les gardiens de la prison d’Evin. Dans une tribune publiée dans le Washington Post, Jason Rezaian le dit: “Ce fut un tournant pour moi. Le fait que Mohamed Ali, l’une des figures les plus rassembleuses du monde, a déclaré publiquement qu’il pensait que je n’avais rien fait de mal m’a énormément touché.”

En Iran, Mohamed Ali, qui s’était converti à l’islam en 1964 et avait adhéré à la Nation de l’islam, est très respecté, notamment pour les valeurs de l’islam qu’il a incarnées. Les Iraniens l’appelaient “Mohamed Ali Clay”. La presse iranienne a parlé du soutien de l’ex-boxeur américain. Jason Rezaian a pu observer que ses gardiens le traitaient différemment et le respectaient davantage.

Mohamed Ali le médiateur, le défenseur de la paix, le constructeur de ponts entre les races, les ethnies et les religions. Mohamed Ali, l’extraordinaire défenseur des droits civiques, l’affirmation magnifique de la dignité des Afro-Américains. Avec Jason Rezaian, il a montré une nouvelle fois sa grandeur morale, sa stature de l’un des plus grands héros de l’Amérique. Un être habité par des valeurs de paix et de solidarité, un être humble et universel. Dans une interview accordée à CNN le 4 juin dernier, le journaliste américano-iranien peine à retenir ses larmes tant Mohamed Ali a transformé sa vie.

Tuerie d’Orlando: la procureure générale de Floride sur le gril

Le journaliste de CNN Anderson Cooper n’a pas ménagé son interlocutrice, la procureure générale de Floride Pam Bondi. Après avoir parlé à de nombreux gays au sujet de la fusillade de dimanche matin dans le club homosexuel Pulse dans cette ville du centre de la Floride, il a souligné l’étrange défense de cette minorité par Pam Bondi, une républicaine, qui a pourtant tout fait jusqu’ici pour combattre le mariage gay quand la question était dans les mains de juges fédéraux et de la Cour suprême. Pour elle, le mariage homosexuel “ferait du mal à la communauté”, avait-elle argumenté devant la justice. Gay lui-même, ayant fait son coming-out en 2012, Anderson Cooper n’a pas lâché le morceau. Pam Bondi a dû faire face en direct à ses contradictions.

Donald Trump, le “businessman”, est un mauvais payeur

C’est le quotidien USA Today qui a révélé l’affaire. Donald Trump, le candidat républicain à la Maison-Blanche qui devrait être investi par le parti à la convention de Cleveland qui se tient du 18 au 22 juillet prochain, est un mauvais payeur. Il a beau se vanter d’être le “sauveur” des classes laborieuses, il ne traite pas toujours ceux qui travaillent pour lui correctement. Un ébéniste ayant conclu un contrat de la société Trump pour un montant de 400 000 dollars afin d’aménager certains meubles dans un casino d’Atlantic City, dans le New Jersey, n’a touché que 83700 dollars trente ans plus tard.

Selon USA Today, Donald Trump a fait face à près de 3500 plaintes auprès de la justice au cours des trois dernières décennies. La plupart des plaignants sont de simples entrepreneurs. Parmi les services rendus à Donald Trump qui sont restés impayés:  un lave-vaisselle livré par une société en Floride, un verrier dans le New Jersey, des peintres, des poseurs de tapis ou encore des plombiers. Les sociétés et employés ayant porté plainte auprès de la justice pour ne pas avoir été payés par Trump sont au nombre de 60 au minimum. Une affaire a finalement été tranchée au sujet de 48 serveurs travaillant au club de golf de Donald Trump en Floride et qui n’avaient pas été payés pour des extras. Au moins 253 sous-traitants n’ont pas été payés ou pas réglés à temps pour des travaux effectués au Casino Taj Mahal de Donald Trump à Atlantic City. Le milliardaire new-yorkais s’est résolu à verser à un peintre la somme de 32800 dollars après avoir été menacé de saisie de son club de Golf de Doral en Floride. Parmi les personnes qui n’ont pas été payées figurent aussi des avocats.

 

“Sauter du train Trump et monter sur le train Clinton”

Ex-conseiller de quatre présidents, le professeur David Gergen a une formule lapidaire pour qualifier la situation: les républicains cherchent par tous les moyens à sauter du train Trump alors que les démocrates se mettent à monter à bord du train Clinton. Le candidat républicain à la Maison-Blanche vient de passer une très mauvaise passe, nombre de pontes du parti fustigeant ses déclarations racistes au sujet d’un juge fédéral américain de parents mexicains. Certains envisagent de lui retirer leur soutien, d’autres espèrent toujours trouver un candidat alternatif. Le président de la Chambre des représentants et possible candidat à la présidentielle de 2020 Paul Ryan peine à dissimuler ses contorsions quand il parle de Donald Trump. Il condamne fermement ses déclarations racistes, mais continue de préciser que le milliardaire new-yorkais a gagné les primaires et doit donc le soutenir.

Pour la candidate démocrate, les derniers jours ont été fastes. Hillary Clinton vient de remporter les primaires en remportant une victoire symbolique cinglante en Californie. Ce jeudi, son rival Bernie Sanders, qui a rencontré à sa demande Barack Obama à la Maison-Blanche, a montré sa volonté de coopérer avec Hillary Clinton pour battre Trump en novembre. Barack Obama a par ailleurs annoncé son soutien formel à l’ex-secrétaire d’Etat. Enfin dans la soirée, sur MSNBC, la sénatrice du Massachusetts et égérie de la gauche du Parti démocrate Elizabeth Warren a apporté son ferme soutien à Hillary Clinton. Intéressée à figurer sur le ticket démocrate pour la vice-présidence des Etats-Unis? Elizabeth Warren dit ne pas avoir été contactée, mais se dit capable d’assumer la fonction. A Politico, Hillary Clinton a déclaré que cette dernière était “qualifiée pour être ma vice-présidente (VP)”.

Jeudi, devant l’American Constitution Society à Washington, Elizabeth Warren a tenu des propos au vitriol contre Donald Trump:

Mohamed Ali, l’enfant de Louisville adopté par New York

Depuis la mort de Mohamed Ali, vendredi dernier, les New-Yorkais paraissent inconsolables tant le champion a laissé une trace indélébile dans la Grande Pomme. Il y a bien sûr eu ses matches mythiques au Madison Square Garden auxquels assistaient des célébrités comme Frank Sinatra ou Hubert Humphrey, vice-président des Etats-Unis sous Lyndon Johnson. Mais il y a aussi eu ses visites, fréquentes, au célèbre Gleason’s Gym, une salle d’entraînement longtemps installé dans le Bronx avant de déménager à Brooklyn.

In this March 1, 1964, photo, heavyweight boxing champion Muhammad Ali, right, is shown with black muslim leader Malcolm X outside the Trans-Lux Newsreel Theater in New York, after viewing the screening of a film about Ali's title fight with Sonny Liston. Ali turns 70 on Jan. 17, 2012.  (AP Photo)
Mohamed Ali avec Malcom X en 1964 (AP Photo)

Certains New-Yorkais se souviennent aussi quand Mohamed Ali marchait sur la 125e rue à Harlem à côté de membres de la Nation de l’Islam après avoir refusé de se faire recruter dans l’armée pour aller au Vietnam en raison de ses convictions religieuses. Directeur du Schomburg Center for Research in Black Culture, Khalil Muhammad le souligne: Avec Malcom X, Mohamed Ali a donné aux jeunes hommes de couleur “une perspective totalement nouvelle de la vie, une chose que le mouvement des droits civiques de l’époque n’était pas capable de fournir”. Pour les New-Yorkais, Mohamed Ali avait leurs caractéristiques: il était “exubérant, progressiste et invincible”. En 1967, explique le quotidien AM New York, Mohamed Ali invita toute l’école publique PS 175 d’Harlem à assister à son match contre Zora Folley au Madison Square Garden.

Après les attentats du 11 septembre 2001 à Manhattan, l’ancien champion de boxe affecté par la maladie de Parkinson a paru dans une vidéo avec l’acteur Will Smith (qui l’incarna dans le film “Ali”). Il dénonçait l’hystérie ambiante: “L’islam est une religion de paix qui dénonce tout meurtre. Les terroristes et gens qui ont fait cela au nom de l’islam ont tort et si je pouvais, je ferais quelque chose contre cela.” Plus tristement, c’est au Columbia-Presbyterian Medical Center de New York que sa maladie de Parkinson fut détectée.

 

Les farceurs de la campagne électorale 2016

Jason Selvig et Dawram Stiefler n’en sont pas à leur premier coup. En automne 2011, ils erraient près du Zuccotti Park, à un jet de pierre de Ground Zero et se présentaient comme deux membres du mouvement “Occupy Occupy Wall Street”. Contrairement au mouvement Occupy Wall Street, qui a dénoncé plusieurs semaines durant les dérives du monde de la finance aux Etats-Unis et l’attitude du 1% du super-riches, ils disaient être fiers de faire partie du 1% des Américains. “C’est le capitalisme américain”, racontait à Lower Manhattan Jason Selvig. Tous deux en costard cravatte, ils voulaient passer pour des loups de Wall Street. Un membre d’Occupy Wall Street a toutefois démasqué leur jeu en constatant que Jason Selvig avait des chaussures qui n’était pas à la hauteur d’un financier de haut vol.

Les deux hommes connus désormais comme le duo “The Good Liars” se sont particulièrement fait remarquer lors de la campagne électorale 2016 en perturbant les meetings électoraux lors des primaires républicaines. En Floride, Dawram Stiefler est intervenu en plein discours de Marco Rubio, dénonçant le fait qu’il lui avait en quelque sorte “volé” sa petite amie après l’avoir rencontrée dans le New Hampshire. Le candidat républicain a plutôt bien géré l’affaire, ironisant sur une scène qui aurait pu s’inscrire dans une émission “Caméra cachée”. Plus tard, Jason Selvig et Dawram Stiefler ont perturbé un meeting où Marco Rubio concédait sa défaite et mettait fin à sa campagne électorale. Ils scandaient “Trump, Trump”. Ils ont aussi été invités à quitter la salle:

 

En Iowa, les deux compères, coiffés d’une casquette rouge “Make America Great Again” ont semé la zizanie lors d’un meeting de Donald Trump, criant que son discours était “ennuyeux”. Le milliardaire new-yorkais a exigé, comme il le fait avec les perturbateurs, qu’on les expulse de la salle. Lors d’un autre meeting, ils portaient un brassard au nom de T (pour Trump) qui rappelait ceux que portaient les nazis en Allemagne.

 

Lors d’un événement de Jeb Bush à Des Moines en Iowa, Jason Selvig et Dawram Stiefler ont laissé croire au public qu’ils n’avaient pas été payés pour les sièges qu’ils allaient occuper. Bingo. Un journal titrait le lendemain que la campagne de Jeb Bush avait payé des gens pour remplir les gradins du meeting.

Ted Cruz et John Kasich ont aussi eu droit à leurs “hecklers”, leurs perturbateurs. Le duo des “Good Liars” se sont surtout concentrés sur les primaires républicaines. Ils ont toutefois aussi sévi lors de meetings de la démocrate Hillary Clinton, portant des T-shirts avec le logo officiel de la candidate mais avec un slogan différent: “Settle for Hillary”. En gros, à défaut de mieux, disent-ils, il faut se réduire à voter pour l’ex-secrétaire d’Etat.

Ce ne fut pas l’événement le plus marquant des Good Liars. Mercredi, les deux hommes se sont présentés à un meeting d’Hillary Clinton à torse nu. La candidate l’a bien pris, déclarant  que la vue des deux hommes torse nu la distrayait. Mais elle n’y voyait pas d’inconvénient tant qu’ils n’enlevaient pas d’autres habits.

 

Apparemment, l’équipe de campagne de l’ex-secrétaire d’Etat ne connaissait pas le duo des Good Liars. Elle en a pourtant fait une vidéo de campagne…

 

 

 

La future demeure des Obama à Washington

C’est un quartier chic au nord de Dupont Circle à Washington: Kalorama où se croisent diplomates et membres des clubs les plus sélect de la capitale. C’est là que les Obama vont résider une fois que Barack Obama aura achevé son second mandat présidentiel en janvier 2017. Motif: la famille souhaite rester dans la capitale, à moins de deux miles de la Maison-Blanche, jusqu’à que la plus jeune fille Sasha aura terminé son collège, en 2018. Malia, la plus grande, a déjà décidé d’aller étudier à Harvard sur les traces de son père Barack et de sa mère Michelle. Les Obama vont louer une belle maison de neuf chambres à coucher de 750 mètres carrés. Selon le site Zillow, la location de ce type de bâtisse s’élève aux alentours de 22000 dollars par mois. Bien arborisée, la maison appartient à Joe Lockhart dont la soeur fait partie de ma propre belle-famille! Joe Lockhart fut le porte-parole du président Bill Clinton.

La bâtisse, explique le New York Times, abrite une “au pair suite” qui ne servira sans doute pas à accueillir une baby-sitter, mais la belle-mère de Barack Obama, Marian Robinson qui vit actuellement à la Maison-Blanche. L’endroit est relativement bien facile à sécuriser. Un président sortant a en effet droit aux services des Secret Service pour sa sécurité. L’ex-président sera à proximité de la résidence de l’ambassadeur de l’Union européenne et du très baroque ambassadeur de France Gérard Araud qui n’hésite jamais à exprimer ses états d’âme et à critiquer la manière parfois caricaturale dont les Américains décrivent la réalité du Vieux Continent et de la France. Dans le quartier, des figures connues ont vécu: Woodrow Wilson, Franklin Roosevelt, Warren Harding, Herbert Hoover et le sénateur Ted Kennedy. Ironie du moment: l’ex-secrétaire à la Défense de George W. Bush Donald Rumsfeld a quitté le quartier l’an dernier… En 2014, j’ai eu l’occasion de prendre la température de ce quartier. Invité par le journaliste et meilleur spécialiste américain de la National Security Agency (NSA) James Bamford, j’ai déjeuner au Cosmos Club installé dans la maison Townsend de style beaux-arts.

La question qui turlupine les médias américains a trait au futur emploi du temps du futur ex-président. Nombreux sont ceux qui ne voient pas Barack Obama rester oisif. Expert nucléaire et directeur des programmes au Ploughshares Fund, Paul Carroll est convaincu, m’a-t-il confié, que Barack Obama, qui visite ce vendredi le site d’Hiroshima au Japon, s’engagera en faveur de la dénucléarisation du monde.

 

Un tel goujat peut-il accéder à la Maison-Blanche?

Donald Trump a un déficit de 47 points dans certains sondages face à Hillary Clinton quant il est question des intentions de vote de l’électorat féminin. Fait-il quelque chose pour tenter d’inverser la tendance? Pas vraiment. Il vient de prendre à partie la sénatrice démocrate du Massachusetts Elizabeth Warren lors d’un meeting électoral dans l’Etat du Nouveau-Mexique. Il s’est moqué d’elle en la nommant “Pocahontas”, rappelant le fait que la sénatrice avait quelque peu exagéré ses origines (réelles) indiennes pour tenter de décrocher plus facilement un emploi à l’Université de Harvard. De la part de Donald Trump, c’était grossier, mais aussi et surtout maladroit. Le Nouveau-Mexique abrite bon nombre de tribus indiennes….

Le candidat républicain qui sera probablement investi lors de la convention de Cleveland à partir du 18 juillet ne s’est pas contenté de s’en prendre à Elizabeth Warren qui l’agace de plus en plus. Il a exprimé des critiques acerbes contre …la gouverneure du Nouveau-Mexique, Susana Martinez. Or cette dernière est l’Hispanique la plus puissante au sein du Parti républicain. Après avoir été plus de 25 ans une procureure respectée, elle en est à son second mandat de gouverneure et est actuellement la présidente de l’association des gouverneurs. A la convention républicaine de Tampa en 2012, elle avait fait sensation. Peu importe. Donald Trump a déclaré: “Elle devrait faire un meilleur travail. Elle ne fait pas son travail. Il faut la pousser à se bouger.” Il l’a critiquée à propos des problèmes économiques du Nouveau-Mexique, du fait qu’elle n’ait pas été suffisamment dure quant il s’est agi d’accueillir des réfugiés syriens. Au sein de l’establishment républicain, les attaques de Trump contre Susana Martinez ont déclenché des sirènes d’alarme.

Enfin Hillary Clinton n’est bien sûr pas épargnée. Au meeting de Trump, même celui qui a présenté le New-Yorkais à l’assemblée a déclaré que même Bill Clinton avait choisi d’autres femmes en lieu et place d’Hillary. Donald Trump a qualifié sa rivale démocrate de “low-life” et de “poids léger”.

Le mystère électoral de l’Etat de Washington

Mardi soir, Hillary Clinton a largement remporté la primaire de l’Etat de Washington par 53% contre 47% pour Bernie Sanders. Mais en termes de délégués, cette victoire n’a en rien aidé l’ex-secrétaire d’Etat. Elle comptait pour beurre! Motif: cet Etat du nord-ouest des Etats-Unis a une étrange pratique chez les démocrates: il organise aussi bien un caucus qu’une primaire.

Or en mars dernier, le sénateur Bernie Sanders a remporté une victoire écrasante lors du caucus remportant près de 73% des votes et la majorité des délégués (plus de 40). L’une des grandes différences entre le caucus de mars et la primaire de mardi concerne la participation: en mars, seuls 27 000 électeurs ont participé au caucus. Mardi, ce sont plus de 700 000 électeurs qui ont donné à Hillary Clinton une majorité des votes.

Que faut-il en conclure? La primaire n’a aucune incidence mathématique sur le nombre de délégués dont dispose chacun des deux candidats démocrates à la Maison-Blanche. Mais symboliquement, cela pourrait être un moment de bascule. Difficile de trouver une raison unique, mais la campagne de Bernie Sanders commence à tourner à l’aigre au point que nombre d’observateurs décrivent le sénateur de plus en plus comme un “grumpy old man”, un vieux grognon. Même dans les rangs de ceux qui soutiennent Bernie Sanders, des voix critiques se font entendre, dénonçant le fait que le sénateur “socialiste” s’enferme dans sa campagne et risque de ne pas traduire en un réel mouvement ce qu’il promet de changer aux Etats-Unis. La “révolution politique” de Bernie est en train de s’enliser.