Quand basket et vasectomie vont de pair

Le cerveau fait parfois de drôles de raccourcis. En apprenant cette semaine que l’Alabama s’apprête, comme d’autres Etats américains avant lui, à rendre la castration chimique obligatoire pour toutes les personnes condamnées pour pédophilie sur le point d’être libérées, je me suis souvenue d’un article du New York Times qui m’avait intriguée. Il n’y était pas question de pédophiles forcés à suivre un traitement affectant leur libido, mais de stérilisation masculine par choix. Et de sports.

C’est la saison

Si, si, de sports. Car figurez-vous qu’il y a une saison pour les vasectomies aux Etats-Unis. Tant qu’à faire, lorsqu’il s’agit de joindre l’utile à l’agréable, les Américains visent surtout le mois de mars. Pour une raison très simple: ils peuvent profiter des matchs du Championnat NCAA de basketball, vautrés sur leur canapé la conscience parfaitement tranquille, avec leur paquet de petits pois congelés entre les jambes. Dans l’article, l’urologue Tobias Kohler, de la Mayo Clinic à Rochester (Minnesota), confirme que mars est bien un mois de folie, où les rendez-vous et opérations s’enchaînent à n’en plus finir. Aux Etats-Unis, ils seraient près de 500 000 chaque année à choisir de subir une vasectomie. Les stérilisations chez les femmes, bien que plus risquées, restent toutefois encore deux fois plus nombreuses.

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L’alliance de la stérilisation et des journées patate de canapé

Basket et vasectomie iraient donc de pair dans le pays de l’Oncle Sam. Mais ce n’est pas fini. Et cette fois, c’est un article de The Post and Courier qui nous l’apprend. Le Buffalo Wild Wings, un bar sportif qui est un des principaux sponsors du tournoi NCAA, a pensé à tout. Cette année, il a fait la promotion, à New York et à Los Angeles, d’un tabouret de bar d’un genre un peu particulier, le «tabouret bijoux de famille». Même le très sérieux magazine Forbes en a parlé.

Ce tabouret comprend un système de refroidissement intégré qui procure le soulagement nécessaire à celui qui vient de subir une intervention entre les jambes. Le Jewel Stool propose aussi un porte-bières réfrigéré et un petit bouton lumineux «beer me» pour signaler au serveur quand il faut remplir le verre. Là, on comprend moins. Car sauf avis contraire, se remettre d’une vasectomie n’empêche pas de parler. Même aux Etats-Unis.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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