Il n’est pas loin le temps où le milliardaire Donald Trump apportait des fonds aux campagnes électorales de Nikki Haley, la gouverneure républicaine de Caroline du Sud de parents d’origine indienne. Aujourd’hui, la relation entre la gouverneure et l’actuel favori à l’investiture républicaine est moins harmonieuse. Mardi, Nikki Haley a eu l’honneur d’être choisie pour apporter la réplique à Barack Obama après son discours sur l’état de l’Union.
Si elle a pu formuler son allocution avec ses propres mots, son discours a été relu par les chefs de file républicains du Congrès. Et personne n’a jugé nécessaire d’y apporter des retouches. Les propos de Nikki Haley ont eu avant tout pour cible non pas le camp démocrate, mais les candidats républicains dont la rhétorique est excessive, notamment par rapport aux immigrés. La grande majorité des commentateurs n’ont pas été dupe. C’était une attaque en règle contre Donald Trump. La commentatrice conservatrice Anne Coulter a twitté, outrée:
Trump should deport Nikki Haley.
— Ann Coulter (@AnnCoulter) 13 Janvier 2016

Les répercussions de l’intervention de Nikki Haley pourraient être considérables. Donald Trump, qui a signé une déclaration d’allégeance au Parti républicain exigeant qu’il soutienne le candidat investi qui que ce soit, pourrait juger la démarche du Grand Vieux Parti non seulement sournoise, mais malhonnête. Est-ce suffisant pour qu’il décide de se lancer dans la course à la Maison-Blanche en tant qu’indépendant? Pour le Parti républicain, une telle décision signifierait à coup sûr la perte de l’élection présidentielle du 8 novembre au profit du camp démocrate. La manière dont la direction du parti a souhaité contrer Donald Trump pourrait produire un effet boomerang et attiser encore davantage la colère de l’électorat favorable à Trump contre l’élite républicaine.