Il s’appelle Alfred Postell. Il traîne généralement des sacs en plastique avec lui qui contiennent tout ce qu’il possède. Il erre entre la 17e rue et la rue I au centre de Washington. A 67 ans, il mène une vie de clochard dans la capitale de la première puissance mondiale. En avril dernier, raconte le Washington Post, il a dû comparaître devant un tribunal de Washington et devant le juge Thomas Motley. Un employé du tribunal lui rappela les mots habituellement pron0ncés en de telles circonstances: “Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz, hormis à votre avocat, pourra être retenu contre vous.” Alfred Postell aura cette réponse inattendue: “Je suis un avocat.”
Agé de 67 ans, le sans-abri ne mentait pas. Alfred Postell a passé l’examen du barreau à la Catholic University, a prêté serment en tant que qu’avocat au Constitutional Hall en 1979 et a obtenu un diplôme de la prestigieuse faculté de droit d’Harvard. Il étudia à la fameuse université de Boston aux côtés du juge … Thomas Motley qui a dû admettre qu’il le reconnaissait. Mais aussi aux côtés de noms connus à Washington comme John Roberts, l’actuel président de la Cour suprême et de l’ex-sénateur Russ Feingold. On le voit ci-dessous en costume avec une moustache.
Aujourd’hui, sa déchéance s’explique par de graves problèmes découlant d’une schizophrénie qui a été diagnostiquée. Dans une ville où errent des milliers de sans domicile fixe, il est, rajoute le Washington Post, sans doute le plus diplômé d’entre eux. Hormis son diplôme de droit, il dispose d’un bachelor en économie à l’Université du Maryland et en comptabilité (CPA) au Strayer College. Ses diplômes sont entreposés dans le désordre d’une armoire chez sa mère. Il se rendit à Harvard à 31 ans, plus tard que les autres, après avoir déjà travaillé et bien gagné sa vie. C’était sa manière de montrer que même en grandissant dans une famille modeste, il pouvait bien s’en sortir. D’anciens camarades de faculté louent ses qualités. Il était, disent-ils, un étudiant brillant, travaillait dur et était discipliné. Il était toujours bien sapé. A l’issue de ses formations universitaires, il travailla pour un cabinet d’avocats, Shaw Pittman Potts & Trowbridge. Il était le seul avocat noir. Et puis, il y eut la “rupture psychotique” où Alfred Postell commence à descendre dans les abysses de la schizophrénie, perdant pied avec la réalité. Sa vie va soudain changer.
Il perdra tout son confort matériel. Sa mère, âgée de 85 ans, ne comprend pas ce qui s’est passé. Alfred Postell ne cesse d’affirmer qu’il a été arrêté, pensant que la police lui en voulait. Une rupture affective avec une femme qu’il aimait a semble-t-il précipiter le processus. Sa mère ne pouvant plus s’occuper de lui, trouvera une place pour lui auprès d’une femme pasteur qui l’hébergera pendant des décennies. Puis il campa devant plusieurs magasins de Washington avant d’être arrêté par la police à chaque fois. Sa chute a ému non seulement ses anciens camarades d’études d’Harvard, mais aussi les habitants des quartiers où il tue le temps, dans la rue.

Les gens de la rue regorgent de beaucoup de potentiel, c’est pour cela qu’il faut les aider. On ne sait jamais ce que réserve les parcours de vies, comme celui qu’Alfred a connu.
De notre côté nous testons dans le sud de la France une solution individuelle de mise à l’abri. Venez la découvrir !
https://www.facebook.com/pages/Cocoon-un-abri-pour-les-sans-abri/300278986835651?fref=ts