C’est un pilier de la démocratie américaine: l’acquisition automatique de la nationalité américaine si l’on naît sur sol américain. Comme le rappelle le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank, c’est un principe ancré dans le 14e amendement adopté après la guerre de Sécession et dont le parti républicain d’Abraham Lincoln s’était fait le héraut.
Plusieurs républicains de la Chambre des représentants n’ont manifestement pas de compte à rendre au défunt président Lincoln. Mercredi après-midi, le membre du Tea Party de l’Iowa Steve King ainsi qu’une vingtaine d’autres républicains de la Commission judiciaire ont proposé un projet de loi visant à remettre en question cette automaticité de l’acquisition de la nationalité à la naissance. Leur argument: c’est au Congrès de décider qui peut acquérir la nationalité et non à des étrangers qui viendraient aux Etats-Unis pour donner naissance à leur enfant.
La proposition, “audacieuse” car elle remettrait en question un principe constitutionnel, vise à mettre fin à ce que cette poignée de républicains appelent le “tourisme de la naissance”. Selon eux, l’Amérique doit se mettre à la page des pays industrialisés qui ont quasiment tous aboli l’octroi automatique de la nationalité. Déjà à la peine pour convaincre l’électorat hispanique qui est pour l’heure beaucoup plus proche des démocrates, les républicains de la Chambre des représentants compliquent encore la tâche du Grand Vieux Parti dans la perspective de la présidentielle 2016.