L’interview de Mohammad Javad Zarif par le chroniqueur David Ignatius

Comptant parmi les meilleurs spécialistes de la politique étrangère américaine, le chroniqueur du Washington Post David Ignatius a interviewé mercredi, dans le cadre de la New America Foundation et du Center for International Cooperation de l’Université de New York (NYU), le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

On a longtemps cru que Téhéran souhaitait régler la question de son programme nucléaire avant de traiter de tout autre sujet. Or au cours de l’interview, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que son pays était prêt à négocier avec l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région sur les crises au Yémen et en Syrie. Il l’avait déjà laissé entendre dans une tribune publiée dans le New York Times la semaine dernière. A propos du Yémen, Mohammad Javad Zarif a avancé un plan de paix en quatre points visant à favoriser un cessez-le-feu, le dialogue entre factions et la création d’un gouvernement d’union nationale ainsi qu’à renforcer l’aide humanitaire. A propos de la Syrie, il appelle aussi à un gouvernement d’union nationale sans demander comme précondition le départ du président syrien Bachar el-Assad.

J’ai interviewé à plusieurs reprises John Limbert, ex-ambassadeur ad hoc appelé par Barack Obama pour traiter du dossier iranien en 2009. A ses yeux, il est évident qu’à terme les Etats-Unis et les Européens ne peuvent pas se contenter de ne parler que de nucléaire avec l’Iran. Les discussions doivent s’étendre à une coopération en Afghanistan et dans divers domaines où les deux pays ont des intérêts communs.

Un accord global d’ici au 30 juin ouvrirait les portes à une coopération plus large. On n’en est pas encore là.

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