La tragédie syrienne à l’ONU à New York racontée en BD

01-jamesDepuis mars 2011, la Syrie n'en finit plus de s'enfoncer dans le chaos. Ces derniers jours, ce sont les opposants au pouvoir du président syrien Bachar el-Assad qui s'affrontent. D'un côté des rebelles, de l'autre les djihadistes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) que même Al-Qaida juge trop extrémistes. Président de la Commission internationale d'enquête indépendante sur la Syrie, Paulo Sergio Pinheiro a tiré la sonnette d'alarme mardi devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. La guerre civile en Syrie a "atteint, selon l'expert onusien, un point critique, menaçant toute la région. (…) Il y a une escalade de violence sans précédent en Syrie."

Dans les coulisses des Nations unies à New York, le journaliste et correspondant de RFI et de la RTS à l'ONU, Karim Lebhour, a suivi de près les tractations diplomatiques au sujet de la Syrie depuis le début de la crise. Avec les dessinateurs James et Thierry Martin (cliquez sur les dessins pour les agrandir), il en a fait une bande dessinée qui est sortie le 12 mars dernier dans la Revue Dessinée. L'histoire, intitulée "Le Veto de l'ONU", commence ainsi: "Trois ans après le début du conflit, la Syrie est toujours déchirée par la guerre civile. Dans les couloirs feutrés de l'ONU, les Occidentaux ont activé à peu près tous les leviers mis à leur disposition pour légitimer une intervention militaire internationale. En vain. Par trois, la Russie et la Chine ont utilisé leur droit de veto pour bloquer des résolutions condamnant le régime de Bachar el-Assad. Le dictateur syrien peut massacrer son peuple en toute impunité, le blocage de l'ONU l'a remis en selle face à une rébellion qui se radicalise et s'affaiblit chaque jour un peu plus." 03-james

 

 

Karim Lebhour ne manque pas de souligner l'épisode au cours duquel le président américain Barack Obama fixa une ligne rouge que le régime syrien ne devait pas franchir s'il ne voulait pas s'attirer les foudres des F-16 américains: l'utilisation des armes chimiques contre le peuple syrien. Or une attaque chimique à la fin août de l'an dernier fit entre plusieurs centaines et 1400 morts dans la Ghouta orientale près de Damas. Le démocrate avait finalement fait marche arrière, préférant opérer par le biais de l'ONU en agissant de concert avec Moscou pour mettre en oeuvre un programme d'évacuation des armes chimiques qui n'est pour l'heure pas encore achevé. "Une fois de plus le maître du Kremlin a acculé l'ONU à l'immobilisme", précise le correspondant de la RTS et de RFI. La BD montre jusqu'à l'absurde l'incapacité onusienne de condamner les horreurs commises.

A propos de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, qui apparaît dans la BD dans son bureau du 38e étage, songeur, Karim Lebhour rappelle ses déclarations: "Je suis inquiet." "Je suis très inquiet". "Je suis choqué". "Je suis préoccupé". Il s'agirait, selon l'auteur, d'e l'illustration de la "quiet diplomacy" appliquée par Ban Ki-moon, une diplomatie qualifiée de "molle" par Human Rights Watch.

 

La BD évoque l'échec de la mission de Kofi Annan pour sortir la Syrie de la crise, puis la nomination de Lakhdar Brahimi pour le remplacer. Ce dernier démissionnera en mai 2014. Dégoûté.

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