Même si elle n'a plus les faveurs de ses congénères du Tea Party comme par le passé, Sarah Palin continue de faire parler d'elle. Le week-end dernier, lors de la réunion annuelle de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes, la républicaine d'Alaska s'est lâché: "Si j'étais en charge (président), ils sauraient que la simulation de noyade (waterboarding/photo Timothy Clary/AFP) est la manière dont nous baptisons des terroristes."
Comme le rapporte Politico, Sarah Palin en a ajouté une couche lundi soir sur sa page Facebook: "Des actions pour stopper des terroristes qui annihileraient littéralement l'Amérique et trouveraient du plaisir à massacrer nos enfants innocents? C'est clair, je ferais tout ce qui est nécessaire pour déjouer leur complot djihadiste meurtrier, y compris pratiquer la simulation de noyade."
Le Waterboarding, utilisé à 183 reprises contre le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre 2001, Khaled Cheikh Mohammed, a été fortement pratiqué au lendemain des attentats de Ground Zero. Cela fait des années que l'Amérique a appris l'étendue de la torture pratiquée par la CIA dans des prisons secrètes où étaient détenus de présumés terroristes. Or certains Américains continuent de croire, malgré le tollé qu'avaient provoqué les révélations sur la simulation de noyade, qu'il s'agit d'un moyen acceptable de traiter des détenus dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Sarah Palin n'est d'ailleurs pas seule. L'ex-vice-président Dick Cheney, l'ancien patron du Pentagone Donald Rumsfeld ou encore José Rodriguez, chef du Service national clandestin de la CIA sous George W. Bush, plaident tous pour une poursuite de ce qui est considéré par les experts juridiques comme de la torture.
Face à un tel déni de réalité, la déclassification partielle du rapport de la Commission des renseignements du Sénat sur les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'en devient que plus nécessaire. Barack Obama, qui a promis de prendre une telle mesure aura-t-il le courage de ne pas caviarder une grande partie des 500 pages du rapport (sur 6300) qui pourraient être rendues publiques? Dans l'optique des élections de mi-mandat, où les démocrates risquent de perdre le Sénat, le président américain pourrait avoir un intérêt à le faire.