Femme enceinte décédée du Texas: le foetus est “anormal”

Marlise Munoz, 33 ans, est légalement et physiquement morte. Sa mort cérébrale a été constatée peu de temps après qu'elle s'est effondrée dans sa cuisine, terrassée par une embolie pulmonaire. L'hôpital John Peter Smith de Fort Worth au Texas refuse toutefois de la débrancher des appareils la maintenant en vie artificiellement, arguant que la loi du Texas le lui interdit étant donné qu'il y a une possibilité de sauver une vie, en l'occurrence celle d'un foetus âgé aujourd'hui de 22 semaines. L'affaire scandalise la moitié de l'Amérique.

Mercredi, Heather King and Jessica Janicek, les avocats du mari Erick Munoz, qui souhaite que tout soit débranché, par respect pour les voeux de la défunte qu'il dit clairement connaître après de multiples discussions sur l'éventualité d'un grave accident de santé (les Munoz sont tous deux des ambulanciers), ont mis en garde: le foetus est seulement eux anormal. "Les extrémités inférieures sont déformées de sorte que l'on n'arrive pas à déterminer le genre." Et les avocats d'ajouter que le foetus souffre d'hydrocéphalie, une accumulation de liquide céphalo-rachidien dans certaines parties du cerveau. Un problème de coeur semble aussi vraisemblable.

Malgré ces faits qui pourraient indiquer qu'Erick Munoz devra assumer un possible très lourd handicap de son futur enfant si celui-ci devait naître et survivre, le Texas campe sur ses positions. Or les experts estiment qu'il n'y a rien de surprenant de constater de telles anormalités. Le foetus est dans le corps d'une femme qui est décédée depuis le 26 novembre et dont le corps se dégrade. De plus, il a sans doute été privé d'oxygène pendant plus d'une heure après l'embolie pulmonaire de la mère.

Les avocats s'arrachent les cheveux: pour eux, si aucune décision ne vient achever le calvaire de la famille de Marlise Munoz, alors, prédisent-ils, "il incomberait à tout fournisseur de soin d'effectuer immédiatement un test de grossesse sur toute femme en âge de porter un enfant qui devrait décéder et de décider, si le corps mort est celui d'une femme enceinte, de le brancher à des machines afin d'essayer de poursuivre la gestation. Il nous paraît certain qu'une telle conséquence n'a jamais été prévue et qu'elle ne doit être déduite (du cas présent)."

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