A l'occasion du 50e anniversaire de l'assassinat du président John F Kennedy, le Dallas Morning News (photo AP/Keystone) daté du 23 novembre 1963, soit le jour après la tragédie, a été réédité. Extraordinaire retour sur la couverture journalistique d'un événement qui a fortement secoué les Etats-Unis. La première page du journal titrait "Kennedy Slain on Dallas Street" (Kennedy tué dans une rue de Dallas). Un article de "Une" était consacré au "pro-communiste inculpé de l'acte" et racontait l'essentiel de la journée. Puis un papier rédigé par l'un des "quatre journalistes" représentant la presse mondiale dans le convoi présidentiel, décrit le déroulement de la journée, même à l'intérieur d'Air Force One jusqu'au moment fatidique. Sur une colonne, le quotidien fait état de la prestation de serment du nouveau président Lyndon Johnson à bord de l'avion présidentiel et aux côtés de Jackie Kennedy qui portait encore son ensemble rose (aujourd'hui soigneusement gardé aux Archives nationales qui ne pourront le présenter au public qu'à partir de 2063 et uniquement sur autorisation de la famille Kennedy) maculé de sang.
Les réactions internationales figurent aussi en bonnes places et ne manquent pas d'intérêt. Le journal souligne qu'à "Moscou, une Russe marchait en pleurant dans la rue". Au siège des Nations unies à New York, les délégués de 11 pays se recueillirent, tête baissée, pendant un instant de silence. De nombreux diplomates étaient en larmes et se sont réunis dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU. Les drapeaux des 111 Etats membres furent mis en berne. Winston Churchill, l'ex-premier ministre britannique, tint ses mots: "La perte pour les Etats-Unis et pour le monde est incalculable. (…) Ceux qui viendront après M. Kennedy doivent se battre encore davantage pour atteindre les idéaux d'une paix mondiale, du bonheur et de la dignité auxquels sa présidence était dévoué."
Le général de Gaulle, qui n'était pas réputé pour être très pro-américain, émit le message suivant: "Le président Kennedy est mort comme un soldat, sous le feu, accomplissant son devoir au service de son pays. Au nom du peuple français, un ami de toujours du peuple américain, je salue ce grand exemple et ce grand souvenir." Comme le relève le Dallas Morning News, la Moscow Radio annonça l'assassinat de JFK et passa des hymnes funéraires. Même l'empereur du Japon Hirohito et le premier ministre Hayato Ikeda envoyèrent leurs condoléances à la Maison-Blanche.