A en croire les événements récents à Washington, dont le psychodrame autour du plafond de la dette et le "government shutdown", la fermeture partielle de services "non essentiels" de l'administration, on serait amené à penser que l'Etat fédéral ne fonctionne plus. Or si la dette publique américaine s'élève à 17 000 milliards de dollars, soit près de 100% du PIB; le déficit budgétaire (Congressional Budget Office/Washington Post) vient de reculer fortement pour l'année fiscale 2013 qui s'est achevée le 30 septembre dernier. Les Etats-Unis affichent un déficit encore élevé de 680 milliards de dollars, soit 4,1% du PIB. Mais en un an, celui-ci a baissé de 37%. En 2012, le déficit était encore de 1,087 milliard (6,8% du PIB). La chute est vertigineuse. Les économistes mettent d'ailleurs en garde. Cette politique d'austérité budgétaire est de nature à freiner la croissance.
Selon le Washington Post qui cite le Trésor et l'Office of Management and Budget, c'est la première fois depuis 2008 que le déficit se situe en dessous du milliard de dollars et de 5% du PIB. Les raisons de cette embellie budgétaire: les recettes fiscales ont sensiblement augmenté en raison d'une économie plus dynamique, d'un nombre inférieur de demandes d'indemnités chômage, de la suppression d'un allègement fiscal appelé "Payroll Tax Holiday" et d'une imposition plus forte des gros revenus. L'amélioration est aussi due à un recul des dépenses. Le retrait entamé d'Afghanistan et les effets du séquestre (coupes budgétaires automatiques) actionné après l'incapacité du Congrès de s'entendre sur le relèvement du plafond de la dette sont perceptibles. En un an, les dépenses ont baissé de 84 milliards de dollars, passant de 22% du PIB à 20,8%.