Huma Abedin accepte de porter le même fardeau que Hillary Clinton

179264025Elle n'aime pas les feux de la rampe. Huma Abedin (photo Andrew Kelly/Keystone), 36 ans, a pourtant dû franchir le rubicon pour défendre son mari, Anthony Weiner, candidat à la mairie de New York, lors d'une conférence de presse convoquée d'urgence. Le démocrate s'est vu contraint de s'adresser aux médias pour sauver sa candidature à la lumière de nouvelles révélations montrant qu'il avait poursuivi à entretenir un dialogue obscène avec une jeune femme sur Facebook et d'autres sites de chat. Il a même envoyé une photo de son pénis. Le New-Yorkais de Brooklyn aurait entretenu cette relation virtuelle jusqu'à la fin décembre 2012. Or les médias et ceux qui le soutiennent pour succéder à Michael Bloomberg pensaient qu'il avait tiré un trait sur le passé.

En 2011, Anthony Weiner avait été contraint de démissionner de sa fonction de membre du Congrès pour avoir commis le même genre d'actes. Sa démission laissait entendre qu'il allait abandonner ses fréquentations virtuelles d'autant que son mariage traversait une phase très difficile. Mercredi, le New York Times a commenté le comportement du démocrate en les termes les plus sévères.

Dans ce mauvais scénario, Huma Abedin a néanmoins voulu intervenir lors de la conférence de presse. C'était manifestement la seule manière de sauver, du moins à court terme, la candidature de son mari. Mais celle qui fut la cheffe de cabinet de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et son assistante personnelle lors de la présidentielle 2008 était visiblement mal à l'aise pour exprimer publiquement qu'elle avait pardonné à son mari et qu'elle avait fait un choix de le défendre pour elle, pour son fils et pour sa famille. Elle confessa que cela nécessita de longs mois de thérapie sans expliciter ce qu'elle entendait par là.

Les réactions à son intervention publique ont été très diverses. Certains ont salué la grande dignité de cette femme dont le physique est souvent comparé à certaines figures de Modigliani. D'autres, avant tout dans le camp conservateur, ont fustigé une attitude qui ressemble à celle qu'avait eue son mentor, Hillary Clinton qui avait accepté de continuer à soutenir son mari malgré diverses relations extra-conjugales. L'animateur de radio Rush Limbaugh a tenu des propos outranciers: "Sa loyauté est adressée à Hillary Clinton qui est son modèle. (Elle est un) paillasson, un paillasson qui sait que cela va payer plus tard." Le stratège Adam Weiss s'est montré aussi très critique: "Huma a été formée à l'école du pardon de Clinton. Le pouvoir est plus important que la dignité."

Discrète tout en étant distinguée, cette femme qui aurait rêvé de devenir une "Christiane Amanpour" tant elle était intéressée par le journalisme a peut-être des ambitions futures liées au destin de celle qu'elle sert toujours, Hillary Clinton si cette dernière devait se porter candidate à la présidentielle 2016. Mais elle a acquis elle-même ses lettres de noblesse. Jugée très professionnelle et compétente, elle a impressionné à Washington et au Département d'Etat.

De père indien et de mère pakistanaise, elle est née dans le Michigan avant d'aller vivre en Arabie saoudite. Elle est revenue aux Etats-Unis pour étudier à la George Washington University. L'Amérique ne lui a pas réservé que de bonnes surprises. L'an dernier, l'égérie du Tea Party Michelle Bachmann a exigé, avec quatre autres membres du Congrès, une enquête sur Huma Abedin et d'autres collaborateurs de l'administration Obama. Motif: la collaboratrice de la secrétaire d'Etat de l'époque Hillary Clinton aurait eu des liens avec les Frères musulmans à travers son père aujourd'hui décédé. Pour la membre du Tea Party, l'administration était infiltrée par des islamistes. Hillary Clinton a pris la défense d'Huma Abedin de même que le républicain John McCain outré par les conjectures de sa camarade de parti Bachmann.

  

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