Quand il était plus jeune, Eric Holder, premier Afro-Américain à officier en tant que ministre américain de la Justice, s'était fait arrêter à un carrefour par la police du New Jersey qui l'a accusé d'excès de vitesse. Il en est pourtant certain. Il n'avait pas conduit trop vite cette fois-ci. Un soir, ajoute-t-il, il s'est également fait arrêter, relate le Washington Post, à Georgetown, dans la chic banlieue de Washington alors qu'il courait pour aller voir un film au cinéma. Il était à ce moment-là …procureur fédéral. Par ces exemples, Eric Holder a voulu montrer aux délégués de la NAACP réunis à Orlando qu'il avait lui aussi, un peu comme Trayvon Martin, été victime de préjugés.
Aujourd'hui, après la tragédie de la mort du jeune Afro-Américain Trayvon Martin et surtout l'acquittement de son meurtrier George Zimmerman sur la base de la loi "Stand your Ground" en vigueur en Floride depuis 2005, il a fustigé, devant l'assemblée annuelle de la NAACP (L'association nationale pour l'avancement des gens de couleur) ces lois qui sont appliquées dans plus de 30 Etats. "Ces lois tentent de régler un problème qui n'a jamais existé", a-t-il déclaré. Sa critique risque toutefois d'avoir peu d'effets. Les Etats sont libres d'adopter de telles dispositions. Ce que le Département de la justice peut en revanche entreprendre, c'est d'inculper George Zimmerman pour violation des droits civiques tels que le profilage racial s'il dispose d'assez d'éléments soutenant sa thèse.