Obama l’avoue: quatre Américains ont été tués par des drones

Le jour avant de tenir un discours majeur sur la lutte contre le terrorisme et la prison de Guantanamo, le président américain a 000_Nic504935officiellement admis, par le biais d'une lettre de son ministre de la Justice, Eric Holder, adressée au Congrès que, depuis 2009, son administration avait tué quatre Américains dans le cadre d'opérations antiterroristes. L'affaire était déjà connue, mais c'est la première fois que des attaques par drones sur des citoyens américains sont officiellement reconnues. Trois des quatre morts ont été visés alors qu'ils étaient au Yémen, dont l'imam radical américano-yéménite Anwar al-Aulaqi (photo AFP) et son fils ainsi que Samir Khan, Américain d'origine pakistanaise, et Jude Kennan Mohammad, né en Floride et tué au Pakistan par les frappes d'un drone de la CIA.

L'administration Obama, sévèrement critiquée pour son programme de drones qui est resté très secret, fait manifestement un pas vers davantage de transparence. Récemment dans le New York Times, l'expert en chef des affaires légales du Département d'Etat Harold Koh, qui a depuis quitté Foggy Bottom, exhortait le président démocrate à rendre beaucoup plus transparent son programme de drones, car il suscite des commentaires toujours plus virulents qui affaiblissent la stratégie de la Maison-Blanche au sein de l'opinion publique. Le titre de l'intervention d'Harold Koh faite à l'Oxford University récemment: "How to end the forever war?"

Il y a quelques mois, le flou entourant le programme de drones de l'administration Obama avait suscité un débat houleux à Washington, exacerbé par une fuite exploitée par la presse au sujet d'un document légal du Département de la justice expliquant vaguement dans quelles circonstances des drones pouvaient être utilisés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il était notamment question de la notion très floue de menace "imminente". Le sénateur du Kentucky Rand Paul s'était même demandé si un citoyen américain buvant son café sur une terrasse à San Francisco ou ailleurs pouvait être un jour la cible d'un drone.

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