Guantanamo: le coût de l’inertie

000_APW2002011728462Avocat conseil dans le cas Boumediene vs Bush, tranché par la Cour suprême des Etats-Unis en 2008 en faveur du détenu Boumediene, qui revendiquait le droit à un procès (habeas corpus), Thomas Wilner est un Américain remonté contre l'inertie de Washington quand il s'agit de traiter de l'avenir de la prison de Guantanamo, sur la base américaine de Cuba (photo Roberto Schmidt/AFP).

Dans une tribune libre, il exprime sa colère. Sur les 166 détenus encore incarcérés à Guantanamo, 86 ont été blanchis en partie sous la présidence de George W. Bush, puis par l'administration de Barack Obama. Or, cela fait plus de trois ans qu'ils croupissent à Guantanamo alors qu'aucune charge ne pèse contre eux. Ils n'ont pas la possibilité de communiquer avec leur famille. Ils ne peuvent surtout pas être renvoyés dans leur pays d'origine ou aux Etats-Unis. Le Congrès a adopté une loi qui limite très sévèrement de tels transfèrements, les rendant quasiment impossibles.

Or, relève Thomas Wilner (à gauche sur la photo de Brendan McDermit/Reuters), hormis la perte d'autorité morale que peut causer une telle inertie, celle-ci a aussi un RTREP1Tcoût. "Guantanamo est la prison la plus chère de notre pays, avec un budget avosinant les 177 millions de dollars par an, soit plus d'un million de dollars par année et par détenu. Les 86 détenus acquittés voici plus de trois ans coûtent 90 millions de dollars par an."  Depuis qu'ils ont été blanchis, ce coût s'élève à plus de 300 millions. Pour Thomas Wilner, il est évident que les coûts de détention vont même augmenter si la structure de Guantanamo reste ouverte. L'armée a déjà demandé 200 millions supplémentaires pour permettre au centre de détention lié à la guerre contre le terrorisme de fonctionner normalement. Pour l'avocat conseil, ces dépenses sont une vraie aberration au vu des coupes budgétaires drastiques provoquées par le "séquestre", un mécanisme d'austérité automatique conçu par le Congrès.

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