Pourquoi Mitt Romney reste-t-il aussi vague dans ses propositions pour réduire le déficit budgétaire ou pour lutter contre l'immigration? Parce que le Parti républicain, sous l'influence du Tea Party et des ultra-conservateurs, l'a harnaché dans une espèce de camisole de force. C'est le sentiment que partage le commentateur vedette de CNN (GPS) Fareed Zakaria (photo Emmanuel Dunand/AFP) dans le "Washington Post".
Pour réduire le déficit de près de 1000 milliards par an, le candidat républicain à la Maison-Blanche reste vague. Il ne veut pas de hausse d'impôt, veut réduire les dépenses, sauf celles de la Défense. S'il déclarait, comme Ronald Reagan dans les années 1980 ou George H. Bush au début des années 1990, que parfois des hausses d'impôts sont nécessaires, il provoquerait une révolte interne chez les Républicains. Idem en matière d'immigration. Mitt Romney a soutenu les dures lois anti-immigration d'Arizona, s'est opposé au Dream Act permettant à des jeunes étudiants de talent issus de l'immigration illégale de poursuivre leur chemin aux Etats-Unis et a enfin plébiscité les "renvois volontaires" pour résoudre le problème des 12 millions de sans-papier. Pour Fareed Zakaria, les positions de Mitt Romney s'expliquent par un culte du politiquement correct de la droite de la droite au sein des républicains.
Le Parti républicain responsable du flou entretenu par Mitt Romney dans la campagne? C'est une manière de voir les choses. Mais au vu des nombreux retournements de veste dont s'est fait l'auteur Mitt Romney (l'art du flip-flopping), beaucoup se demandent si le candidat républicain à la Maison-Blanche a une vraie vision personnelle de ce qu'il ferait en tant que président.