Dramatique débat sur la peine capitale

La petite ville de Cheshire, dans le Connecticut, fut le théâtre d'un crime odieux le 23 juillet 2007. Une famille entière, ou presque, fut décimée par deux criminels. William Petit, 50 ans, un endocrinologue réputé dans la région, survécut, mais sa femme, 48 ans, et ses deux filles, 17 et 11 ans, furent tuées dans la maison familiale. L'épouse et l'une des deux filles furent abusées sexuellement. Avant de quitter la villa des Petit, les deux criminels boutèrent le feu à la maison. William Petit, blessé, réussit néanmoins à s'en sortir.

Aujourd'hui, le Connecticut, qui n'a exécuté qu'une personne en quarante ans, est en émoi. Un vaste débat s'est amorcé sur la peine de mort qui a été infligée aux deux criminels. L'un d'eux devrait être exécuté cet été. Mais les démocrates du Sénat du Connecticut, soutenus par une centaine de proches de victimes de meurtres, ont déposé un projet de loi visant à remplacer la peine de mort par une condamnation à vie sans remise de peine. Le projet abolirait la peine de mort, mais la maintiendrait pour les 11 détenus qui croupissent aujourd'hui dans les couloirs de la mort dans cet Etat de Nouvelle-Angleterre. Une lettre rédigée par ces proches relève que la peine de mort, "plutôt que de prévenir la violence, ne fait que la perpétuer. […] La peine de mort est une fausse promesse qui ne tient pas."

Il n'est pas sûr que la loi passe au parlement du Connecticut. Si elle est adoptée, le gouverneur démocrate du Connecticut, Dannel Malloy, a promis qu'il signerait la loi et abolirait la peine de mort. Le Connecticut rejoindrait ainsi le New Jersey, le Nouveau-Mexique et l'Illinois qui ont tous trois aboli la peine capitale ces dernières années.

William Petit, qui essaie désormais de reconstruire péniblement sa vie dévastée par ce drame, ne peut pas pardonner. Rongé par la douleur, il l'admet: "La seule justice possible, c'est la peine de mort." Il a aussi le soutien de plusieurs familles de victimes. Voici son témoignage:

 

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