Le printemps sera chaud et orageux

Les météorologues prévoient un printemps chaud. L’hiver nous a déjà surpris par sa douceur,  en particulier les mois de décembre et janvier ont dépassé les moyennes saisonnières en Suisse. Nous n’avons pas vécu de gel ni de températures négatives habituelles en hiver.

Au printemps, Les températures seront toujours plus élevées que la normale.

L’Organisation Météorologique Mondiale annonce que la surface des océans est plus chaude que la normale, ce qui entraînera des températures élevées au niveau planétaire, notamment dans les régions tropicales, et une multiplication de phénomènes météo extrêmes (communiqué).

Trente degrés au mois de mai

La chaîne météo américaine Accuweather annonce de la chaleur pour le prochain trimestre. Selon eux, les canicules toucheront en particulier le Nord et l’Ouest de l’Europe: entre autres l’Espagne, la France, la Belgique, le Nord de l’Allemagne, et la Scandinavie.
Une grande partie du continent européen vivra des températures plus élevées que la normale.  La chaleur et le soleil régneront sur la plupart des journées de ce printemps. Elles pourraient aussi être tropicales en Suisse.

Selon Accuweather, au mois de mai, le Portugal et l’Espagne dépasseront probablement les 30°C.  Dans la deuxième partie du mois de mai,  il en ira de même pour Paris, Berlin, et même à Londres, les températures s’en approcheront.

Orages, foudre, grêle et tornades

Des orages importants sont prévus sur l’ouest de l’Europe. Ils apporteront probablement la foudre, la grêle, mais des tornades pourraient survenir aussi. Ces dernières arrachent les toits des bâtiments, en déchiquettent certains et laissent souvent derrière elles un sillage de débris.

Ces tempêtes pourraient causer des perturbations des transports et d’approvisionnement électrique, mais recréeront des réserves d’eau. Ces intempéries pourraient être plus importantes que celles que nous avons connues jusqu’à présent, foudre mortelle, grêle destructrice des récoltes, tornades effrayantes.

Si celles dernières se multiplient avec l’aggravation des phénomènes météorologiques, il faudrait prévoir les dommages potentiels futurs et édicter des normes anti-tornades.

Météofrance prévoit aussi un printemps chaud, particulièrement sur le Nord-Est de l’Europe (lien).

L’année passée, à la fin du mois de juin,  une vague de canicule exceptionnelle se déversait sur l’Europe, y compris la Suisse. Un événement pareil se produira -t-il cette année dès le mois de mai? Et l’année prochaine, devons-nous nous attendre à la canicule dès le mois d’avril?

 

 

L’ONU déclare que les émissions du permafrost et de la végétation accélèrent le réchauffement

Le 4 février, le secrétaire -général de l’ONU a donné une conférence de presse. Il a entre autres parlé du climat. Je rapporte, en gras,  une grande partie de son discours concernant le climat :

‘Un autre cercle vicieux exacerbe clairement la crise climatique. Comme les océans se réchauffent, et  la glace fond et nous perdons les services vitaux que rendent les banquises:   réfléchir la lumière du soleil, ce qui va augmenter plus le réchauffement climatique.

Et comme la glace fond et que les océans se réchauffent, le niveau de la mer monte et plus d’eau s’évapore, causant des pluies toujours plus grosses, et menaçant les villes côtières et les deltas. L’année passée, la chaleur des océans et le niveau des mers moyen ont atteint le niveau le plus haut jamais enregistré.

Les scientifiques nous disent que les températures des océans augmentent maintenant de l’équivalent de cinq bombes d’Hiroshima par seconde.

Les écosystèmes souffrent des retombées.

Une étude récente a révélé que la chaleur océanique en 2019 était de 228 Zetta Joules supérieure à la moyenne de 1981-2010;

une Zetta est un «1» suivi de 21 zéros. (228 000 000 000 000 000 000 000 J).

Pour mettre cela en contexte, cette augmentation de la chaleur océanique l’année dernière représente plus de vingt fois la quantité d’énergie que l’humanité a consommée depuis 2000.

Pendant ce temps, alors que le pergélisol disparaît et que la toundra dégèle plus tôt et gèle plus tard, de grandes quantités de méthane – un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone – pénètrent dans l’atmosphère, accélérant le réchauffement climatique.

Et alors que les forêts brûlent, le monde perd des puits de carbone vitaux et les émissions montent en flèche (…).

La nouvelle alerte sur la crise climatique de l’Organisation météorologique mondiale indique aujourd’hui que les concentrations de CO2 atteindront de nouveaux sommets [en] 2020.

Le défi de la conférence sur le climat de cette année à Glasgow, COP 26, est clair: tous les pays doivent montrer plus d’ambition en matière d’adaptation, d’atténuation et de financement.

Et les gros émetteurs doivent montrer la voie.

Nous avons besoin d’un prix sur le carbone et de la fin des subventions aux combustibles fossiles.

Traduction de: https://www.un.org/press/en/2020/sgsm19958.doc.htm

J’ai déjà écrit sur ces émissions de méthane (blog1) et sur la réduction de la banquise (blog2).  Le dégagement de méthane a été constaté et prédit il y a des années par certains scientifiques, et officiellement annoncé par l’Académie Russe des Sciences l’été passé.

L’année prochaine, le CO2 record dans l’atmosphère va augmenter le réchauffement, les banquises réduites vont refléter moins les rayons de soleil, et la surface de l’océan va en absorber plus. Les feux de forêt et les sécheresses augmentent encore le CO2. Il fera donc un peu plus chaud sur la Planète ces prochaines années. Le MetOffice anglais annonce cinq années chaudes (lien), de nouveaux records et peut-être le franchissement de seuil de sécurité de 1,5°C. A suivre…

En janvier, il a fait 25°C de trop en Norvège

Records de chaleur en Scandinavie et autour de la Baltique

La Norvège et la Scandinavie ont battu des records de chaleur en janvier. La Norvège a atteint des températures au dessus de 19°C. C’est du jamais vu dans ces pays où l’hiver est rude, fait de neige et de gel, et où, il y a peu, le printemps apportait peut-être 5°C et l’été atteignait à peine 19°C.

L’écosystème boréal, qui est adapté à plusieurs mois de gel interrompu, pourrait être très perturbé par ces changements. En Sibérie, les vagues de chaleur du printemps et de l’été causent des sécheresses et des feux de forêt. A certains endroits, la végétation succombe aussi à des maladies nouvelles.  Cet hiver, les cerisiers ont fleuri à Stockholm, comme ils fleurissent chez nous, les animaux en hibernation pourraient se réveiller, les insectes pourraient éclore et leur cycle annuel pourrait être bouleversé. Espérons que les arbres fruitiers produiront encore des fruits en été. Mais pour combien de temps?

Nombreuses vagues de chaleur à deux dizaines de degrés de trop

Le changement climatique est incontestable dans les régions boréales, et les changements sont énormes, avec des vagues de chaleur de plus de 20°C au dessus de la normale, qui se sont produites aussi ces dernières années.  Elles sont frappé aussi l’Alaska, la Scandinavie l’été passé, en février 2019 il faisait 21°C en Angleterre.  Ces températures sont tout à fait inhabituelles,  de nombreux épisodes de ce type se produisent ces dernières années, et s’intensifient. Ces vagues de chaleur accélèrent la fonte de la glace sur la mer Arctique, du permafrost et celle du Groenland. Elles vont donc précipiter le réchauffement et la montée du niveau de la mer.

L’hiver est chaud en Suisse aussi

Même chez nous, il a fait trop chaud au début du mois de janvier, mois qui apportait généralement des températures négatives. Il a fait chaud en décembre aussi, et certainement en été.  Il me semble d’ailleurs, que depuis deux ou trois ans, le climat a changé.  Plusieurs fois par année, nous vivons des semaines à environ dix degrés au-dessus des moyennes du vingtième siècle, au point que la moyenne annuelle pourrait bien être de plus que 2°C de réchauffement.  Il faut bien sûr faire de calculs pour toute la Planète, des moyennes sur des mesures prises à plus de cent lieux et sur toute l’année, Je me demande si c’est un effet régional ou le symptôme d’une accélération planétaire. J’allais écrire ‘profitez de cette  dernière journée froide’, mais après vérification elle est autour de +5°C, pas de -5°C, comme avant.

Le climat devient dangereux

Ces températures inhabituelles seront certainement suivies d’autres phénomènes inhabituels, inondations, vagues de chaleurs au printemps et en été, tempêtes, dont l’intensité augmentera aussi beaucoup.  Les événements météo seront nouveaux, différents de ceux que nous avons connus jusqu’à maintenant. Et si en été, les températures montaient de 25°C au dessus-de la moyenne? Cela pourrait se produire au cours de cette décennie.  Les autorités se basent souvent sur une inondation passée pour bien organiser l’évacuation lors de la suivante.  Il faut maintenant faire des modèles nouveaux, et anticiper des catastrophes de plus en plus grandes. Au niveau mondial, dans de nombreux endroits, il faut maintenant construire les abris dans lesquels les habitants seront de plus en plus souvent confinés par la suite.

Addendum: l’Est des Etats-Unis a subi un mois de janvier inhabituellement chaud, et la germination des  céréales dans les champs a commencé, ce qui pourrait provoquer une mauvaise récolte cette année (Accuweather).