Et ça recommence : aux dernières nouvelles les finances fédérales devraient afficher un surplus de 2.3 milliards de francs cette année, soit 2 milliards de mieux que prévu. Voilà une décennie que l’histoire se répète.
Cette bonne « surprise » ira-t-elle encore réduire la dette de la Confédération sans que l’on pose trop de questions ? Espérons que non, car il est grand temps de dépoussiérer le frein à l’endettement.
Au risque de me répéter, je tiens à rappeler les points suivants :
- La situation difficile des finances publiques dans les années 1990 est loin derrière nous.
- Le frein à l’endettement doit donc être ajusté. Le patient n’est depuis longtemps plus aux urgences, il est temps de modifier le traitement.
- La dette de la Confédération a nettement baissé et est faible (14 pourcent du PIB). La réduire encore n’apporte aucun gain économique.
- La dette pourrait augmenter de 2 milliards par année en restant stable par rapport au PIB – ce qui est le critère économiquement pertinent.
- Les investisseurs sont friands de la dette : ils ne demandent que 0.04 pourcent pour prêter à 10 ans, soit nettement moins que l’inflation.
- Il y a un problème global de manque de placements sûrs, tels que la dette de la Confédération. Ceci a fait l’objet d’analyses scientifiques solides aussi bien globalement que dans le cas de la Suisse.
Il est grand temps d’ajuster le frein à l’endettement. Rembourser systématiquement la dette dans les circonstances actuelles est un gaspillage.