Dépouillez-vous ou vous serez tondus…

Les quelques votations fédérales emblématiques de ces dernières années ont eu un impact conséquent sur l’avenir du Valais. Je pense naturellement à la limitation des résidences secondaires et à la loi sur l’aménagement du territoire. Ces modifications constitutionnelles et législatives touchent évidemment l’économie valaisanne qu’elle soit touristique ou de construction, mais pas seulement. En effet, ces votations ont attaqué de plein fouet un fondement du modèle helvétique qu’est la propriété individuelle. Le patrimoine foncier de nombreux Valaisans, fruit d’un dur labeur ou d’un héritage familial, est passé en quelques mois d’une valeur sûre en un placement spéculatif. Pire, dans certains cas, le terrain devenu impropre à la construction a perdu la quasi-totalité de sa valeur. Pour les citoyens qui auraient été épargnés par ces dévaluation voici qu’arrive une nouvelle attaque contre le patrimoine : un impôt sur les successions et les donations. Si par malheur vous aviez réussi à conserver ou à constituer des économies pour les transmettre à vos enfants personne ne sera là pour vous féliciter au contraire l’Etat viendra se servir une troisième fois. En effet, c’est bel et bien la troisième fois que le service des contributions frappera à votre porte après vous avoir imposé sur votre revenu du travail, puis sur l’épargne que vous avez pu mettre de côté après avoir payé toutes vos factures.

Cette imposition sur les successions et donations touchera également de plein fouet notre tissu économique principalement composé de PME familiales. Dans les cinq prochaines années, 20% de ces entreprises seront transmises à la génération suivante. Avec ce nouvel impôt, la pérennité de l’entreprise sera mise en danger. Pour s’acquitter de cette charge supplémentaire, le nouveau repreneur devrait se séparer d’une machine ou d’un véhicule. C’est un véritable non-sens économique qui fragilise inutilement notre tissu économique.

Cette initiative me dérange à plus d’un titre, mais une question fondamentale m’interpelle :

Cherche-t-on à punir la réussite ou à encourager les comportements de « cigales » ?

Le modèle helvétique et son fonctionnement solidaire, certes perfectible, fonctionne à satisfaction en ne laissant personne au bord du chemin. Il est possible de le faire perdurer pour autant que l’on ne décourage pas ceux qui créent des richesses dans notre pays et participent à la prospérité générale. Notre pays cours à la faillite si l’on veut punir les riches et décourager les individus à épargner pour leur retraite et leurs enfants.

Xavier Mottet

A 33 ans, le valaisan Xavier Mottet collectionne les fonctions. Banquier de profession, il est également ancien président du PLR Valais, ancien conseiller communal, député au Grand Conseil valaisan et président d'une société de remontées mécaniques.