Sion 2026: sans hésitation

Comme de nombreux valaisans, j’étais sur la place de la Planta, ce fameux 19 juin 1999, lorsque sur l’écran géant Juan Antonio Samaranch annonça : ” The winner is Torino”. Déçu, frustré, mais pas résigné, j’ai conservé la flamme. 18 ans plus tard, un nouveau projet d’organiser les Jeux Olympiques d’hiver en Valais arrive à maturité. Auteur d’un postulat, refusé par le parlement en 2013, demandant une étude sur l’organisation des JO, je suis enchanté par la prise en mains d’acteurs privés pour redémarrer cette passionnante aventure. Évidemment, nous aurions pu gagner de précieux mois, si le parlement cantonal s’était montré visionnaire et ambitieux. Fervent défenseur depuis la première heure, je suis enthousiaste et me replonge dans mes premiers souvenirs olympiens : la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville ou encore la ferveur populaire de ceux de Lillehamner.

En décembre 2014, la 127ème session du CIO approuvant l’agenda olympique 2020 m’a renforcé dans l’idée réaliste de jeux sur le sol helvétique. Bien que la dénomination du projet porte le nom de la capitale sédunoise, il s’agit bien d’une candidature intercantonale voire nationale avec des disciplines proposées sur l’ensemble du territoire de la Confédération. Des jeux du type “Sotchi” – constructions de A à Z- ne sont plus souhaitables, mais surtout plus souhaités par le CIO. En effet, celui-ci exige que les villes candidates présentent un projet conforme aux besoins de planification à long terme sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Sion 2026 s’inscrit parfaitement dans cette optique durable avec l’utilisation d’infrastructures sportives existantes ou sur le point d’être rénovées.

Ces jeux olympiques permettront surtout de réaliser des infrastructures utiles à la population résidente et au développement économique. En effet, les différentes disciplines sportives utiliseront principalement des sites existants ou nécessitants des rénovations anticipées comme notamment certaines patinoires. Je ne parle volontairement pas du village olympique dont le projet d’un village sur la friche industrielle de Tamoil a été abandonné. Je reviendrais probablement dans un autre article sur cette réflexion visionnaire. Dès lors, l’accent pourra notamment être mis sur les infrastructures de communication et,  qui sait, permettre enfin à l’autoroute de traverser l’ensemble du Valais! Afin d’améliorer la mobilité dans le canton, les liaisons entre la plaine et la montagne pourraient être généralisées sur le modèle sédunois actuellement mis à l’étude. Des transports ferroviaires efficaces en plaine couplés à des télécabines reliants les stations d’altitude constitueront l’avenir d’une mobilité publique performante nécessaire autant aux citoyens qu’aux touristes.

Parmi les événements sportifs les plus suivis au monde, les JO d’hiver offrent une visibilité exceptionnelle. Cet événement constitue un formidable outil promotionnel pour le Valais en particulier, mais également pour la Suisse en général. Pour la seule cérémonie d’ouverture des JO d’hiver précédent, 3 milliards de téléspectateurs ont regardé la retransmission, difficile de faire mieux en terme d’exposition médiatique pour un événement positif, festif et sportif à l’échelle planétaire. Imaginez des athlètes représentants plus de 90 nations défilant en paix dans un même stade, quel magnifique symbole pour notre pays berceau de la Croix-Rouge que d’accueillir un tel événement rassembleur. Ce projet fédérateur pour notre Willensnation permettra de resserrer les liens distendus entres les différentes régions du pays après quelques votations douloureuses. L’ensemble de la population helvétique accueillera les spectateurs venus des quatre coins du globe et participera avec fierté à cette manifestation unique dans la vie d’un citoyen. La nécessité d’un projet ambitieux et fédérateur est d’autant plus important pour un canton comme le Valais où à ce jour son unité est plus constitutionnelle qu’effective, si l’on excepte les jours de finale de coupe.

Hop Sion … 2026

Xavier Mottet

A 33 ans, le valaisan Xavier Mottet collectionne les fonctions. Banquier de profession, il est également ancien président du PLR Valais, ancien conseiller communal, député au Grand Conseil valaisan et président d'une société de remontées mécaniques.