Le printemps du Valais … enfin

Alors que l’été prend ses quartiers, le Valais a-t-il enfin connu en ce début d’année 2017 son printemps tant attendu ? Il est évidemment trop tôt pour l’affirmer et il s’agira dans quelques années aux historiens de désigner cette période au regard des réformes effectivement réalisées. Bien évidemment le printemps dans une démocratie n’est pas aussi spectaculaire qu’un printemps dans une dictature ou une monarchie. Ici pas d’immolation ou de torture physique, mais des luttes d’idées se basant sur des visions de société voyant s’affronter les valeurs conservatrices majoritaires depuis 150 ans à celles qualifiées de progressistes.

L’élection au Conseil d’Etat en a été la parfaite illustration avec l’intention annoncée par certains d’opérer une révolution conservatrice. Une position surprenante dans un canton où les mots d’ouverture et de modernité ne sont pas immédiatement associés au Valais. Peut-être avaient-ils pressenti avant tout le monde un Valais En Marche. Cette élection a donc bel et bien opposé des valeurs et non des hommes. N’en déplaise à certains médias faiseurs de rois qui préfèrent les combats de coqs aux débats de société. La réussite de notre modèle helvétique réside notamment dans la stabilité de nos institutions où les élus sont les serviteurs de celles-ci et non l’inverse. L’élection au Conseil d’Etat ne fait pas exception. Il y avait donc d’un côté les tenants d’une révolution conservatrice et de l’autre les partisans d’un Valais tourné vers l’avenir. Au sein de ces derniers, on trouvait des convaincus de longue date, mais aussi des « néoprogressites » qui avaient eu tendance à confondre le C de Chrétien avec celui de Conservateur.

Une révision totale de la Constitution

Force est de constater et d’apprécier que la victoire des valeurs progressistes ne s’arrête pas à la période de la campagne, mais se concrétise dans les actes. J’en veux pour preuve la décision du conseil d’État de mettre enfin à l’agenda la révision totale de la Constitution cantonale datant de 1907. L’arrivée du conseiller d’État PLR Frédéric Favre à la tête des institutions valaisanne n’est sans doute pas étrangère à cette décision attendue depuis de nombreuses années, mais cela n’aurait pas pu être possible sans le soutien des membres majoritaires du collège gouvernemental. Les nouveaux convertis sont généralement plus fervents que les convaincus de longue date sans doute doivent-ils prouver que leur récente conversion n’est pas due à un vil opportunisme.

Toutefois, une hirondelle ne fait pas le printemps. Il s’agira de rester vigilant afin que les vieux réflexes claniques et majoritaires ne refassent plus surface dans ce canton qui mérite une constitution et des réformes dignes du 21ème siècle.

 

Xavier Mottet

A 33 ans, le valaisan Xavier Mottet collectionne les fonctions. Banquier de profession, il est également ancien président du PLR Valais, ancien conseiller communal, député au Grand Conseil valaisan et président d'une société de remontées mécaniques.