Sion 2026: sans hésitation

Comme de nombreux valaisans, j’étais sur la place de la Planta, ce fameux 19 juin 1999, lorsque sur l’écran géant Juan Antonio Samaranch annonça : ” The winner is Torino”. Déçu, frustré, mais pas résigné, j’ai conservé la flamme. 18 ans plus tard, un nouveau projet d’organiser les Jeux Olympiques d’hiver en Valais arrive à maturité. Auteur d’un postulat, refusé par le parlement en 2013, demandant une étude sur l’organisation des JO, je suis enchanté par la prise en mains d’acteurs privés pour redémarrer cette passionnante aventure. Évidemment, nous aurions pu gagner de précieux mois, si le parlement cantonal s’était montré visionnaire et ambitieux. Fervent défenseur depuis la première heure, je suis enthousiaste et me replonge dans mes premiers souvenirs olympiens : la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville ou encore la ferveur populaire de ceux de Lillehamner.

En décembre 2014, la 127ème session du CIO approuvant l’agenda olympique 2020 m’a renforcé dans l’idée réaliste de jeux sur le sol helvétique. Bien que la dénomination du projet porte le nom de la capitale sédunoise, il s’agit bien d’une candidature intercantonale voire nationale avec des disciplines proposées sur l’ensemble du territoire de la Confédération. Des jeux du type “Sotchi” – constructions de A à Z- ne sont plus souhaitables, mais surtout plus souhaités par le CIO. En effet, celui-ci exige que les villes candidates présentent un projet conforme aux besoins de planification à long terme sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Sion 2026 s’inscrit parfaitement dans cette optique durable avec l’utilisation d’infrastructures sportives existantes ou sur le point d’être rénovées.

Ces jeux olympiques permettront surtout de réaliser des infrastructures utiles à la population résidente et au développement économique. En effet, les différentes disciplines sportives utiliseront principalement des sites existants ou nécessitants des rénovations anticipées comme notamment certaines patinoires. Je ne parle volontairement pas du village olympique dont le projet d’un village sur la friche industrielle de Tamoil a été abandonné. Je reviendrais probablement dans un autre article sur cette réflexion visionnaire. Dès lors, l’accent pourra notamment être mis sur les infrastructures de communication et,  qui sait, permettre enfin à l’autoroute de traverser l’ensemble du Valais! Afin d’améliorer la mobilité dans le canton, les liaisons entre la plaine et la montagne pourraient être généralisées sur le modèle sédunois actuellement mis à l’étude. Des transports ferroviaires efficaces en plaine couplés à des télécabines reliants les stations d’altitude constitueront l’avenir d’une mobilité publique performante nécessaire autant aux citoyens qu’aux touristes.

Parmi les événements sportifs les plus suivis au monde, les JO d’hiver offrent une visibilité exceptionnelle. Cet événement constitue un formidable outil promotionnel pour le Valais en particulier, mais également pour la Suisse en général. Pour la seule cérémonie d’ouverture des JO d’hiver précédent, 3 milliards de téléspectateurs ont regardé la retransmission, difficile de faire mieux en terme d’exposition médiatique pour un événement positif, festif et sportif à l’échelle planétaire. Imaginez des athlètes représentants plus de 90 nations défilant en paix dans un même stade, quel magnifique symbole pour notre pays berceau de la Croix-Rouge que d’accueillir un tel événement rassembleur. Ce projet fédérateur pour notre Willensnation permettra de resserrer les liens distendus entres les différentes régions du pays après quelques votations douloureuses. L’ensemble de la population helvétique accueillera les spectateurs venus des quatre coins du globe et participera avec fierté à cette manifestation unique dans la vie d’un citoyen. La nécessité d’un projet ambitieux et fédérateur est d’autant plus important pour un canton comme le Valais où à ce jour son unité est plus constitutionnelle qu’effective, si l’on excepte les jours de finale de coupe.

Hop Sion … 2026

Le printemps du Valais … enfin

Alors que l’été prend ses quartiers, le Valais a-t-il enfin connu en ce début d’année 2017 son printemps tant attendu ? Il est évidemment trop tôt pour l’affirmer et il s’agira dans quelques années aux historiens de désigner cette période au regard des réformes effectivement réalisées. Bien évidemment le printemps dans une démocratie n’est pas aussi spectaculaire qu’un printemps dans une dictature ou une monarchie. Ici pas d’immolation ou de torture physique, mais des luttes d’idées se basant sur des visions de société voyant s’affronter les valeurs conservatrices majoritaires depuis 150 ans à celles qualifiées de progressistes.

L’élection au Conseil d’Etat en a été la parfaite illustration avec l’intention annoncée par certains d’opérer une révolution conservatrice. Une position surprenante dans un canton où les mots d’ouverture et de modernité ne sont pas immédiatement associés au Valais. Peut-être avaient-ils pressenti avant tout le monde un Valais En Marche. Cette élection a donc bel et bien opposé des valeurs et non des hommes. N’en déplaise à certains médias faiseurs de rois qui préfèrent les combats de coqs aux débats de société. La réussite de notre modèle helvétique réside notamment dans la stabilité de nos institutions où les élus sont les serviteurs de celles-ci et non l’inverse. L’élection au Conseil d’Etat ne fait pas exception. Il y avait donc d’un côté les tenants d’une révolution conservatrice et de l’autre les partisans d’un Valais tourné vers l’avenir. Au sein de ces derniers, on trouvait des convaincus de longue date, mais aussi des « néoprogressites » qui avaient eu tendance à confondre le C de Chrétien avec celui de Conservateur.

Une révision totale de la Constitution

Force est de constater et d’apprécier que la victoire des valeurs progressistes ne s’arrête pas à la période de la campagne, mais se concrétise dans les actes. J’en veux pour preuve la décision du conseil d’État de mettre enfin à l’agenda la révision totale de la Constitution cantonale datant de 1907. L’arrivée du conseiller d’État PLR Frédéric Favre à la tête des institutions valaisanne n’est sans doute pas étrangère à cette décision attendue depuis de nombreuses années, mais cela n’aurait pas pu être possible sans le soutien des membres majoritaires du collège gouvernemental. Les nouveaux convertis sont généralement plus fervents que les convaincus de longue date sans doute doivent-ils prouver que leur récente conversion n’est pas due à un vil opportunisme.

Toutefois, une hirondelle ne fait pas le printemps. Il s’agira de rester vigilant afin que les vieux réflexes claniques et majoritaires ne refassent plus surface dans ce canton qui mérite une constitution et des réformes dignes du 21ème siècle.

 

La mort, une affaire privée ?

L’assistance au suicide est un sujet particulièrement délicat qui fait appel à nos croyances, sensibilités et convictions les plus intimes. Pour ou contre cette pratique, il n’est seulement et uniquement que question de liberté individuelle. La promotion des soins palliatifs ainsi que toutes les actions de prévention des suicides doivent rester une priorité absolue. Le Tribunal fédéral a confirmé en 2006 le droit de chacun à décider de sa propre mort. L’article 10 et 13 de la constitution fédérale garanti le droit à l’autodétermination. Chaque individu peut dès lors librement faire appel à une association d’assistance au suicide au sein de son propre foyer. Actuellement, ce droit n’est inscrit dans aucune loi. Par conséquent, cette liberté individuelle n’est pas garantie par les EMS et les hôpitaux. Le pensionnaire sera tributaire du bon vouloir du personnel soignant et de la direction de l’établissement.

Ces dernières décennies, les progrès de la médecine ont été considérables. L’espérance de vie a beau s’allonger, sa qualité, en fin de vie, décline. Face au recours toujours plus fréquent en Suisse à des associations d’aide au suicide, le gouvernement fédéral a voulu régler, via une norme pénale les obligations de diligence des personnes impliquées. Ce débat n’a malheureusement pas abouti aux chambres fédérales, le statut quo ayant été choisi.

Toutefois, certains cantons comme Vaud et Neuchâtel ont fait œuvre de pionniers en adoptant une loi encadrant les suicides assistés dans les établissement médico-sociaux (EMS) et les hôpitaux. Le canton de Zurich débat du sujet actuellement ; une motion parlementaire allant dans ce sens a été acceptée pour le canton de Bâle-Ville. Les risques d’inégalités de traitement, de dérives sont une réalité. Légiférer sur la question au niveau fédéral offrira à chaque citoyen de notre pays la certitude que sa volonté sera respectée. La pratique sera encadrée, fixant les responsabilités, limitant au maximum les éventuels abus et évitant ainsi un tourisme de la mort à l’intérieure de notre confédération.

Le modèle vaudois fixe les principales règles suivantes : la personne qui demande l'assistance au suicide doit souffrir d'une maladie grave incurable et être capable de discernement. En concertation avec l'équipe soignante, le médecin traitant et les parents désignés par la personne intéressée, le médecin responsable de l'EMS ou le chef de clinique est chargé de s'assurer que ces deux critères sont remplis. Des soins palliatifs doivent avoir été proposés et discutés avec le patient. L’acte de ne peut être pratiqué par le personnel de l’établissement ou le médecin responsable, déchargeant ceux-ci d’une responsabilité qu’ils pourraient ne pas souhaiter assumer.

Tous les citoyens helvétiques doivent avoir les mêmes droits et la même liberté. Sans une modification législative, le patient soigné à Sion ne bénéficiera pas de la même prise en charge que celui hospitalisé au futur hôpital de Rennaz sur territoire Vaudois. Le pensionnaire d’un EMS confronté au refus de l’établissement devra quitter ce qui devrait être son ultime lieu de vie pour pouvoir réaliser ses dernières volontés. Cette démarche stigmatisante et douloureuse doit être évitée à tout prix. Légiférer à ce sujet permettra d’encadrer et de règlementer la pratique de l’aide au suicide dans les EMS et hôpitaux sur le modèle en vigueur dans le canton de Vaud.

Via Sicura : une sécurité routière disproportionnée

Le programme fédéral Via sicura a pour but de réduire les accidents de la route et renforcer la sécurité routière. Ces mesures concernent tous les conducteurs, respectivement une partie d’entre eux, comme les nouveaux conducteurs, les seniors, les chauffards ou les conducteurs professionnels. Depuis 2013, les mesures définies dans le cadre de Via sicura entrent progressivement en vigueur.  La troisième partie du programme est entrée en force au 1er janvier 2015 avec le recours  obligatoire des assureurs responsabilité civile des véhicules automobiles. De nouvelles mesures seront encore introduites en 2016, puis en 2017.

Les buts visés par ces mesures sont louables puisque elles cherchent à diminuer le nombre de morts et de blessés graves sur les routes. Malheureusement, les sanctions infligées s’avèrent bien souvent disproportionnées voire destructrices. En stigmatisant certaines catégories de conducteurs, elles déresponsabilisent les usagers de la route en montrant une méfiance  de l’Etat envers ses propres citoyens. Cette déresponsabilisation commence déjà dès l’enfance avec cette loi puisque désormais, l’âge minimal requis pour conduire un cycle sur les routes principales sera de six ans.

Les nouvelles mesures mises en place depuis 2013 créent un climat de suspicion malsain en catégorisant les individus et notamment en interdisant certains comportements à des groupes de personnes. Les lourdes sanctions prévues déjà lors de la 1ère infraction ont des répercussions sociales et économiques dramatiques. Je pense notamment à ce jeune homme, nouveau conducteur et automatiquement titulaire d’un permis à l’essai pendant trois ans. Pris en état d’ébriété au volant de son véhicule, il se voit logiquement retirer son permis de conduire, mais pas seulement. En effet, il se verra également interdit de boire un verre d’alcool pendant une année s’il veut retrouver son permis de conduire. En plus de l’exclusion de la route, vise-t-on une exclusion de la vie sociale pour ce jeune homme ? La double peine semble totalement inappropriée voire même destructrice dans ce cas. 

Via sicura donne également à réfléchir quant à la proportionnalité des sanctions eu égard aux peines prévues par le Code Pénal.  J’en veux pour preuve, ces deux malfrats qui suite à un cambriolage, poursuivis par la police, ont très largement dépassé les limitations de vitesse. Finalement interpellés, ceux-ci ont écopé d’une plus grande peine liée à leur infraction routière qu’au délit sciemment organisé. Les policiers, qui ont effectué leur travail, ont également été dénoncés pour leur infraction routière. Après une procédure et l’intervention de leur supérieur, ils ont finalement été acquittés. 

Il n’est pas question ici de protéger les chauffards, mais d’y intégrer une vraie dose de proportionnalité dans la mise en place des sanctions. Laisser penser que l’ensemble des conducteurs sont des criminels en puissance n’est pas digne de notre pays qui s’est construit sur la confiance réciproque entre les citoyens et leurs institutions. Pour cela, Via sicura qui sanctionne froidement les utilisateurs de la route dès le premier écart de conduite sans laisser de place à une éventuelle appréciation de la situation doit être revisé rapidement.  La sécurité routière passe par des comportements responsables et non par une répression massive.

Les normes asphyxient notre économie

Le bon sens qui guidait le modèle helvétique dans l’élaboration, la réalisation et l’utilisation d’infrastructure laisse place à une gestion technocratique basé sur un système normatif rigide. A tel point que des projets, même d’intérêts généraux, voient le jour une décennie après le lancement du processus décisionnel. Cela pose évidemment problème à plus d’un titre.

Tout d’abord, au niveau financier, on assiste à une explosion des coûts budgétisés bien compréhensibles puisque ceux-ci ont été planifiés plusieurs années auparavant aux tarifs de l’époque. Ensuite, les contraintes technologiques imposées lors du choix du projet deviennent bien souvent dépassées au moment de la mise en service de l’infrastructure. Je vous laisse simplement vous remémorer les fonctionnalités de votre téléphone portable au début des années 2000. De plus, au vue de la durée de certaines concrétisations, on se retrouve avec des infrastructures dimensionnées au plus juste qui s’avèrent saturées plus rapidement que prévu.

Au final, les entreprises autant que les collectivités publiques se retrouvent avec des réalisations plus onéreuses, dépassées technologiquement, voire sous dimensionnées. Le retard pris dans le développement de ces infrastructures devient alors un handicap important en terme de compétitivité internationale et affaiblit notre économie. La ligne à très haute tension entre Chamoson et Chippis en est un exemple manifeste. Si lors de l’élaboration du projet en 1992, la technologie ne permettait pas d’envisager un enfouissement de la ligne, cette solution ne paraît plus utopique de nos jours. De légitimes frustrations naissent de cette situation qui dure depuis trop longtemps.

Cette problématique normative touche également le travail aux quotidiens de millions d’employés et de milliers d’entrepreneurs dans notre pays. Aujourd’hui, une part de plus en plus importante de leur activité est tournée vers l’administration publique à remplir des demandes d’autorisation, à détailler son activité ou encore à répondre à de nouvelles normes. Cela se fait au détriment des clients à fidéliser et des produits à développer. Je pense notamment à ce vigneron qui passe bientôt plus de temps à son bureau pour répondre à l’administration fédérale que dans ses vignes à s’occuper de ses raisins ; ou encore, à cet hôtelier, qui doit investir des dizaines de milliers de francs dans des paratonnerres pour répondre à une dérive étatique sécuritaire au détriment des milliers de francs qu’il n’investira pas dans le confort de ses hôtes.

L’avenir et le développement de la Suisse ne passent par une course aux études de faisabilités et aux tracasseries normatives. Si nous ne prenons pas garde, c’est toute notre économie qui va se scléroser en déresponsabilisant notre société derrières des normes froides et rigides.

R21 : un vrai plaidoyer pour le Valais de 1815

Personne dans le Vieux-Pays n'ignore que cette année 2015 parque le bicentenaire de l'entrée du Valais dans la Confédération . De nombreux projets ont vu le jour pour célébrer dignement cet anniversaire comme l'illumination de 13 sommets emblématiques! Le cube 365 – un logement moderne, fonctionnel et itinérant ( www.cube365.ch ) – ou la 13 ème victoire du FC Sion en finale de coupe. Alors que la société civile s'ingénie à élaborer des concepts ambitieux pour fêter fièrement 200 ans d'appartenance au miracle suisse, la majorité politique conservatrice valaisanne a concocté une révision de la constitution bien ancrée en 1815. 

 

Le projet institutionnel communément appelé « R21 » visait à moderniser notre constitution de 1907 en l’adaptant aux réalités de ce début de XXIème siècle. Pourtant aujourd'hui, il y a clairement tromperie sur la marchandise et l'énoncé demeure trompeur à double titre : un « R » pour retour et non réforme et le « 21 »devrait laisser sa place à un 19 pour ce qui est du siècle. On nous annonçait une révolution, c’est au final une mascarade, un projet vide et rétrograde sur lequel le peuple valaisan est appelé à voter ce dimanche 14 juin. 

 

En démocratie, il y a un principe immuable : « 1 citoyen – 1 voix ». La modification de la constitution proposée foule allègrement ce principe fondamental en octroyant un minimum de 35 députés aux Haut-Valais, indépendamment de la population résidente. Ainsi la voix d'un citoyen bas-valaisan aura moins de valeur que celle de son concitoyen germanophone. Sous le couvert de la protection d'une minorité linguistique, l'ancien parti majoritaire tente de freiner son érosion en proposant un système électoral visant avant tout des fins partisanes. Offrir un privilège aux citoyens haut-valaisans avec un minimum de 35 sièges est une hérésie ; pire, cette proposition d'un autre siècle divise le canton à l'heure où il devrait se rassembler pour célébrer 200 ans d'histoire commune réussie au sein de la Confédération. Cela laisse sous-entendre qu'aujourd'hui le Haut-Valais serait moins bien traité que le reste du canton. En plus d'être faux, ce sous-entendu est dangereux, car il encourage des volontés sécessionnistes dans la partie germanophone. La population haut-valaisanne, dans sa majorité, ne comprend pas la posture de ses élus qui laissent penser que le Haut-Valais n'a un avenir qu'avec l'introduction d'un quota. Quel manque d'ambition et de fierté pour une région qu'ils disent défendre par une proposition digne d'un retour des Princes-Evêques.

Que diraient les défenseurs du quota de 35 députés haut-valaisans si le Chablais revendiquait lui aussi un quota, sous prétexte qu’il doit être mieux représenté enraison des pertes d’emplois récentes (TamoilSyngenta) ? Personne ne prendrait au sérieux cette proposition  ce à juste titre ; aucun élu chablaisien n'aurait d’ailleurs l'outrecuidance de faire une telle suggestion.

 

Quant au mode d’élections des députés et du Conseil d’Etat, c’est une hypocrisie. Le Peuple ne pourra pas choisir ; il se voit imposer la bi-proportionnelle par simple manœuvre politique. Afin de conserver certains avantages, les forces conservatrices ont imposé ce système bi-proportionnel complexe qui leur permet de garder la main politique sur des districts tels que Rarogne oriental qui, avec ses 2'200 électeurs, est moins peuplé que 24 communes valaisannes (Vouvry, Lens, Ayent, Saxon, Loèche-Ville, Viège, etc.). Ce système inique et incompréhensible offre une vision particulière de la démocratie puisque le vote d'un citoyen d'un district aura un impact sur les élus du district d'à côté. En d'autres termes, les élus de votre district seront choisi par ceux du district voisin. Une interprétation très souple des principes démocratiques fondateurs de la Suisse moderne.

 

Nous devons privilégier la défense du canton dans son ensemble, pas la sauvegarde d’intérêts purement électoraux. C’est ainsi que nous pourrons faire face aux défis majeurs qui attendent notre canton. Gros-Bellet, reviens : l’unité cantonale est en jeu !

 

Dépouillez-vous ou vous serez tondus…

Les quelques votations fédérales emblématiques de ces dernières années ont eu un impact conséquent sur l’avenir du Valais. Je pense naturellement à la limitation des résidences secondaires et à la loi sur l’aménagement du territoire. Ces modifications constitutionnelles et législatives touchent évidemment l’économie valaisanne qu’elle soit touristique ou de construction, mais pas seulement. En effet, ces votations ont attaqué de plein fouet un fondement du modèle helvétique qu’est la propriété individuelle. Le patrimoine foncier de nombreux Valaisans, fruit d’un dur labeur ou d’un héritage familial, est passé en quelques mois d’une valeur sûre en un placement spéculatif. Pire, dans certains cas, le terrain devenu impropre à la construction a perdu la quasi-totalité de sa valeur. Pour les citoyens qui auraient été épargnés par ces dévaluation voici qu’arrive une nouvelle attaque contre le patrimoine : un impôt sur les successions et les donations. Si par malheur vous aviez réussi à conserver ou à constituer des économies pour les transmettre à vos enfants personne ne sera là pour vous féliciter au contraire l’Etat viendra se servir une troisième fois. En effet, c’est bel et bien la troisième fois que le service des contributions frappera à votre porte après vous avoir imposé sur votre revenu du travail, puis sur l’épargne que vous avez pu mettre de côté après avoir payé toutes vos factures.

Cette imposition sur les successions et donations touchera également de plein fouet notre tissu économique principalement composé de PME familiales. Dans les cinq prochaines années, 20% de ces entreprises seront transmises à la génération suivante. Avec ce nouvel impôt, la pérennité de l’entreprise sera mise en danger. Pour s’acquitter de cette charge supplémentaire, le nouveau repreneur devrait se séparer d’une machine ou d’un véhicule. C’est un véritable non-sens économique qui fragilise inutilement notre tissu économique.

Cette initiative me dérange à plus d’un titre, mais une question fondamentale m’interpelle :

Cherche-t-on à punir la réussite ou à encourager les comportements de « cigales » ?

Le modèle helvétique et son fonctionnement solidaire, certes perfectible, fonctionne à satisfaction en ne laissant personne au bord du chemin. Il est possible de le faire perdurer pour autant que l’on ne décourage pas ceux qui créent des richesses dans notre pays et participent à la prospérité générale. Notre pays cours à la faillite si l’on veut punir les riches et décourager les individus à épargner pour leur retraite et leurs enfants.

Tourisme valaisan et résidences secondaires : Oui à l’accueil, Non aux taxes punitives et xénophobes

Tourisme valaisan et résidences secondaires

Oui à la qualité de l’accueil et aux investisseurs privés !

Non aux taxes communales punitives, xénophobes,destructrices d’emploi

Maintenant que les citoyens de Crans Montana et de Silvaplana ont renoncé à matraquer leurs clients propriétaires de résidences secondaires, la saga des taxes de séjour va connaître un nouvel épisode, en Valais, le 15 décembre, dans le Val d’Anniviers.

Question à 1'260.- pour un 4 pièces (taxé à ce jour 100.- si occupé par 1 personne, 200.- si 2 personnes300.- si personnes, 400.- si 4 personnes, etc.): un centre technique de pompiers, même surdimensionné pour tenir compte des picssaisonniersest-il un équipement touristique d’avenir justifiant une augmentation annuelle d’impôt aussi disproportionnée,pour les clients des stations touristiques du Val d’Anniviers et pour les domiciliés disposant d’une ou de plusieurs résidences secondaires (R2)? Et cela sans prendre en compte le moins du monde leurs investissements et leurs dépenses? Ni les impôts fonciers, ni les taxes prohibitives eau-égouts-déchets sur les R2?

Telle est la question que le Président de la Commune d’Anniviers, M. Simon Epiney, s’apprête le plus sérieusement du monde à poser une deuxième fois aux citoyens d’Anniviers le 15 décembre lors de la prochaine assemblée primaire.

A contrecourant des dernières décisions prises à Verbier, Crans-Montana et Silvaplana.

Malgré les 1300 oppositions de clients mécontents à Champéry.

Au mépris de l’histoire du tourisme dans les Alpes, en Valais, et dans le Val d’Anniviers.

A rebours du bon sens économique car la taxe, si elle était introduite, fâcherait tout le monde: les domiciliés nécessairement assujettis aussi (la loi est la même pour tous dans un état de droit libéral), et les touristes, écoeurés par la disproportion des taxes proposées par la commune, lesquelles,en plus, augmentent avec le volume des investissements consentis par les propriétaires et avec le nombre de personnes qui viennent consommer dans la Vallée!

Tout cela aussi au détriment du Valais, de nos clients et des investisseurs extérieurs dont notre tourisme a plus que jamais besoin.

Sans parler de l’image du canton et de son nouveau slogan«Valais gravé dans mon cœur». Ce qui risque de rester gravé dans les cœurs, c’est le montant de la facture. Dans ce cas, le slogan «Valais, pays où les taxes sont Reines» serait plus approprié.

L’invention du  «Communal tourisme» au-dessus de 900 mètres

Le tourisme valaisan marche sur la tête. Au lieu de rechercher des ambassadeurs, des investisseurs, et de construire des projets adaptés à la globalisation, il raisonne taxes et surtaxes. Et dans certaines régions, de tourisme administré!

On savait que la politique au-dessus de 900 mètres obéissait parfois en Valais à des règles «peu ou très catholiques», selon les points de vue. On découvre que le Conseil communal d’Anniviers rêve d’une nouvelle économie spécifique: le «Communal Tourisme». Le «Communal Tourisme» est une «économie» (sic) dans laquelle la Commune taxe, décide pour les autres, arrose certains acteurs, en assomme d’autres. Elle prétend être la seule à pouvoir sauver l’économie. Elle décide, seule, qui est un acteur privé, qui est un acteur public, ce qui est bon ou mauvais pour le tourisme, et plus novateur, qui doit payer pour les autres et quelle procédure légale il lui est loisible de suivre ou d’ignorer.

Un exemple de cette économie très particulière a été présentérécemment aux lecteurs du Nouvelliste: lorsque les remontées mécaniques de Zinal-Grimentz annoncent publiquement unefréquentation en hausse qu’elles imputent au nouveau téléphérique ouvert pourtant avec deux mois de retard, elles s’empressent de demander une exonération du paiement des intérêts du dit-nouveau téléphérique en invoquant un manque de liquidité. Ce que la Commune accepte aussitôt. C’est cela le «Communal Tourisme»: un Monopoly particulier se jouant au-dessus de 900 mètres. Avec ses règles propres. A quand les déductions communales aux commerçants et restaurateurs pour mauvais temps, mauvaise humeur ou service dans les langues étrangères?

Des taxes punitives sans vision d’avenir ni étude de marché

S’y ajoute une obsession comptable, fiscale et revencharde à l’égard de ceux qui ont investi sans compter dans nos stations.

Comment justifier qu’en plus des impôts existants, on veuille multiplier les taxes de séjour au minimum par trois ou par six? Et pour des prestations qui relèvent en fait des tâches communales les plus ordinaires, comme le centre technique que la Commune présente comme un investissement touristique d’avenir dans sa lettre envoyée au dernier moment aux propriétaires de R2Imagine-t-on le client d’un hôtel, en plus de sa facturedevoir participer directement au paiement des intérêts et amortissements de l’hôtel où il séjourne? Qu’a-t-on vendu aux acquéreurs de résidences secondaires, domiciliés ou non, sinon une destination, une station, une vallée, un canton, leurs beautés et leurs infrastructures? Et on voudrait aujourd’hui les considérer comme de simples facteurs de coûts selon les principes du pollueur payeur? Un peu de dignité que diable ! Sinon on les retrouvera bientôt en Haute Savoie ou au Canada plutôt qu’en Valais.

Hélas, surtaxer est plus facile à faire que rechercher des investisseurs et développer des projets d’avant-garde, ce qu’ont su faire pourtant nos prédécesseurs au 19ème et au 20èmesiècle, sans s’appuyer sur l’impôt, car il n’y avait personne à taxer. Ce temps des pionniers semble bien éloigné. La lettre adressée par la Commune d’Anniviers aux propriétaires de résidences secondaires suffit à comprendre l’état d’esprit d’aujourd’hui. A la première ligne de sa lettre, l’autorité affirme regretter d’être forcée à vivre du tourisme. On aime ce qu’on choisit paraît-il. Visiblement, là-haut, on semble le subircomme un pis-aller.

Oui à l’économie de marché, non au tourisme administré!

On peut critiquer le caractère du Promoteur de Veysonnaz et regretter le psychodrame des 4 Vallées, mais il développé un modèle économique qui tient la route. Un modèle privé et intégré! Ailleurs, les exemples de réussite économique et touristique ne manquent pas: Zermatt, Saas Fee, Verbier ouNendaz. Personne dans ces hauts lieux du tourisme valaisan ne fait de xénophobie fiscale.

Puisse donc la population du Val d’Anniviers s’inspirer à son tour de ces exemples de bon sens, d’esprit d’entreprise et d’accueil de qualité qui portent l’image de ces stations à l’international. Il lui suffit de renouer avec son histoire. Le Val d’Anniviers qui ne comptait plus que 1500 habitants à la fin des années 60, a su accueillir les investisseurs privés du ClubMéditerranée et de la Société d’expansion touristique de Glion. Pourquoi serait-il impossible aujourd’hui d’attirer des investisseurs  en pleine globalisation? Philippe Magistretti montre l’exemple à Montana. Pourquoi ne pas l’imiter et … l’inviter à investir en Anniviers?

La décision finale appartient bien sûr à l’assemblée primaire d’Anniviers. Celle-ci est souveraine, mais elle n’est pas seule au monde pour autant. Les hôtes, clients et propriétaires de nos stations valaisannes observent légitimement notre attitude vis-à-vis d’eux. Il n’est pas recommandé de  jouer avec les allumettes, car le jour où nous aurons  définitivement fait fuir les touristesnous devrons payer nous-mêmes les impôts dont ils s’acquittent et renoncer aux avantages pour les domiciliésque le tourisme permet à nos communes de financer aujourd’hui. Il ne restera alors plus qu’un choix pour les habitants des stations sinistrées par les taxesquitter leur vallée comme durant toute la première moitié du vingtième siècle.  

A l’heure qu’il est, il est encore permis d’espérer que les habitants d’Anniviers prennent le temps, comme ceux de Crans-Montana et de Silvaplanad’écouter ce que leur disent leurs clients et qu’ils disent NON à la surtaxe touristique voulue par la commune qui ne résoudra rien et fâchera tout le monde, domiciliés et touristes. Au besoin, ils peuvent exiger la mise en place d’une médiation comme dans les Vallées.

Mais surtout il est indispensable qu’ils invitent des investisseurs privés et qu’ils prennent le temps de développer avec tous les concernés des projets concrets autour d’un fonds cogéré par ceux qui l’alimentent. Il sera alors temps de revenir en assemblée primaire avec un projet agréé par les acteurs.

Dufour, reviens! Ils sont devenus fous!

Plus généralement, le Valais doit sortir d’urgence de son complexe d’infériorité et de son esprit de vengeance mal placé à l’égard de la Suisse coupable d’avoir voté en faveur de l’initiative Weber et de la Loi sur l’Aménagement du territoire (LAT). Si la Commune dAnniviers et les autres persistentmalgré l’ouverture manifestée publiquement depuis longtemps par les propriétaires à une révision raisonnable des taxes, nul doute que les juges cantonaux et fédéraux vont avoir du pain sur la planche.

Mais plus grave: n’est-ce pas la mentalité d’accueil bien réelle des Valaisans que l’on veut assassiner ainsi? A l’aube de cette année 2015 où l’on célèbre le bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération, il est grand temps  de renouer avec ce qui se fait de mieux en Valais: l’opiniâtreté bien placée, généreuse et ouverte au monde! La cohésion dans nos montagnes, en Valais et en Suisse passe par-là! Ou alors la réalité économique se vengera plus vite qu’on ne le croit. Il n’y pas deux économies : une économie de plaine et une économie de montagne. On ne peut pas revenir aux péages d’avant 1848! Lorsqu’un Valaisan se rend à Lausanne, le Syndic Brélaz ne le taxe pas au motif qu’il crée un surcoût pour les transports de sa ville ou pour l’usine Tridel de traitement des déchets. Ne commençons pas en Valais, et surtout pas dans nos stations touristiques qui dépendent à 100% des investissements et des dépenses de nos clients!

 

L’unité impossible ?

C’est  avec cette interrogation quelque peu provocatrice portée sur mon canton que j’ai décidé de titrer ma première chronique sur ce blog. A l’heure où les affaires plombent la crédibilité des institutions étatiques, où les finances cantonales virent au rouge, où les efforts budgétaires divisent le canton et où les réformes constitutionnelles séparent encore plus la partie germanophone de celle francophone, il devient indispensable de rapprocher les citoyens avant l’inévitable implosion sachant que les incertitudes liées à diverses votations fédérales n’ont pas encore touché sévèrement le Valais.  En effet, la crise institutionnelle que traverse le Valais n’est pour l’instant pas accompagnée d’une crise économique, mais les inquiétudes semblent malheureusement se concrétiser. Il devient dès lors nécessaire de ramener la sérénité et de viser enfin une véritable cohésion cantonale.

200 ans après son entrée dans la Confédération bien que constitutionnellement uni, force est de constater que mon canton voit se juxtaposer deux régions linguistiques. Elles vivent sous une même entité, mais s’ignorent prodigieusement comme si elles faisaient ménage commun sans se voir si ce n’est lors du paiement des factures du loyer. Imaginez des colocataires partageant  la même adresse, sans pour autant se parler. C’est en quelque sorte la situation qui prévaut dans mon canton entre le Haut et le Bas-Valais. Si des raisons historiques sont à l’origine de cette indifférence mutuelle qui conduit parfois au mépris, il est évident que de nos jours ce désintéressement provient principalement de l’incompréhension linguistique. L’aspect géographique et les pôles d’attractions que sont Lausanne et Genève pour les francophones et Berne et Zürich pour les germanophones ne doivent pas être négligés dans cette réflexion.

Il est grand temps de placer le bilinguisme dans les priorités politiques et cela même si le Valais semble avoir une longueur d’avance en matière d’enseignement sur les autres cantons romands. L’objectif est de tendre vers un bilinguisme total, le seul moyen permettant un réel échange entre les deux parties du canton. Il paraît de plus en plus indispensable de passer du stade de l’enseignement volontaire à celui généralisé des deux langues officielles. A défaut, on verra apparaître un nouveau fossé se creuser entre différentes couches sociales plus ou moins sensibles à l’apprentissage de l’allemand pour les francophones respectivement du français pour les germanophones. Bien vivre ensemble, c’est se parler bien sûr, mais c’est avant tout se comprendre. Das ist nicht so einfach !