Fête du premier août et crise du climat

J’ai déclamé hier soir mon premier discours du premier août. J’ai eu l’honneur de m’exprimer dans la cour intérieure du château de Rolle, devant les citoyennes et citoyens de cette petite ville de 6260 habitants, invitée avant tout en mes qualités de scientifique, climatologue plus précisément. En tant que telle je ne suis pas encore habituée aux discours officiels mais plutôt aux cours et aux conférences.

Alors comment concilier allocution pour la fête nationale et message d’urgence climatique et écologique? C’est le périlleux exercice auquel j’ai dû me livrer et voilà ce que ça donne :

« Chères Rolloises, chers Rollois, nous sommes réunis dans ce lieu historique avant tout pour fêter. Pour commémorer le mythique serment du Grütli en 1291 bien sûr, mais c’est aussi l’occasion de rappeler les différences d’échelles de temps entre celui des humains et celui de notre planète. A la fin du XIIIème siècle la Suisse n’existait pas encore, la formation de son territoire n’en était qu’à ses débuts. C’est d’ailleurs aussi en 1291 que le château qui nous abrite ce soir aurait été fondé. A cette époque, ce territoire appartenait aux seigneurs de Savoie, qui elle-même n’appartenait pas encore à la France. Quant au pacte de 1291, il sera choisi seulement six siècles plus tard comme pacte fondateur de la Suisse lors du développement des nationalismes qui caractérise le XIXème siècle. Aujourd’hui la plupart des nations dans le monde organisent une fête nationale pour permettre à leur peuple, chaque année, d’apprécier leur indépendance, souvent rudement acquise par des révolutions populaires pour s’affranchir de l’oppression des monarques ou plus récemment des pays colonisateurs. Chaque communauté, nation, état souverain, célèbre ainsi son propre héritage culturel et ses traditions. La fête nationale participe donc à perpétuer dans le temps notre sentiment d’appartenance et d’identité indispensable pour les humains, mammifères sociaux que nous sommes.

Car les fêtes ont deux fonctions universelles :  rythmer le temps et favoriser la cohésion du corps social. Qu’il s’agisse de nous rappeler nos origines, des symboles politiques, ou religieux, toutes les sociétés en organisent depuis l’aube de l’humanité.

Ainsi, les fêtes participent à notre capacité à vivre ensemble dans la durée, à travers les décennies et les siècles. Le vivre ensemble dans nos contrées est indissociable des valeurs démocratiques que les penseurs du XVIIIème siècle ont conceptualisées. Jean Jacques Rousseau a théorisé les bases d’une organisation sociale juste et équitable dans son révolutionnaire Pacte social qui lui valut à l’époque d’être expulsé de Genève, puis de Berne. Il y explique que les individus qui composent un peuple afin de vivre en toute harmonie doivent confier leurs droits à l’État, qui, par sa protection, conciliera l’égalité et la liberté. Le législateur qui représente le peuple a la tâche de sauvegarder le bien-être général contre les groupements d’intérêts privés. Rousseau conçoit également la notion de bien commun pour lequel les différents individus qui composent une société acceptent de contraindre leur volonté particulière à la volonté générale. Ainsi nous sommes le résultat des tribulations de nos ancêtres. Nous sommes ici ensemble en ce 1 août 2022, héritiers de tous les bouleversements, les idées, les technologies qui apparurent avant nous. Mais le XXIème siècle recèle de nouveaux défis pour nos communautés, et même pour l’humanité toute entière dans un monde globalisé, interconnecté et interdépendant.

Alors que nous avons dépassé six des neuf limites planétaires qui définissent la viabilité de la Terre pour notre espèce, les crises mondiales se succèdent et se superposent. Les mutations accélérées provoquées par les nouvelles technologies du Vivant et de l’informatique comportent de nouveaux risques, comme les cyberattaques que la commune de Rolle a dû affronter l’année passée.

La destruction de l’environnement et la mondialisation créent les conditions idéales pour les pandémies, nous ne sommes pas vraiment sortis de celle de la Covid que d’autres se profilent et c’est dans ce contexte déjà chaotique que l’Europe redécouvre la guerre. Avec elle, réapparait la menace nucléaire et nous prenons conscience de notre dépendance énergétique et alimentaire envers des pays qui ne respectent pas les droits humains.

Le nombre de pays démocratiques est en forte régression dans le monde depuis une décennie. La prise du pouvoir par des personnages dépourvus de toute forme de sagesse, d’empathie, de connaissances universelles, de moralité et de scrupules même dans des démocraties occidentales démontre les limites de l’économie néolibérale avec laquelle la loi du plus fort et du plus riche finit par l’emporter. Cela au point qu’une part toujours plus importante de la population se désintéresse totalement de la chose politique avec des taux de participation de plus en plus bas (34% VD 2022 !) Aujourd’hui le contrat social se délite. Tous les jours à Berne, je vois à l’œuvre la puissance des groupements d’intérêts mettre à mal le bien commun, et un qui me concerne en particulier : le climat !

Aie aie aie vous dites-vous maintenant si j’ai réussi à ne pas vous endormir avec mon cours d’histoire moralisateur, voilà que je vais en remettre une couche avec l’écologie…

Comment faire autrement Mesdames et Messieurs? Cela fait 15 ans presque jour pour jour que j’ai donné ma première conférence sur le réchauffement climatique, pas très loin d’ici à Eloi. Et non seulement tout ce qu’on craignait est arrivé, mais également beaucoup plus tôt, et plus intensivement. Je n’ai plus besoin de décrire les effets du réchauffement climatique, il vous suffit désormais de l’observer, de le ressentir et de le craindre par vous-même. Ne vous inquiétez-vous pas de savoir comment vos anciens vont supporter la canicule, surtout s’ils vivent dans un centre urbain, alors que les arbres disparaissent dans les innombrables projets immobiliers de l’arc lémanique ou eux-mêmes victimes du réchauffement ? Ne vous inquiétez-vous pas de l’impossibilité de refroidir les centrales nucléaires alors que la température des cours d’eau augmente chaque année ? Ne vous inquiétez-vous pas de vous retrouver en plein air si survient un épisode de grêle, grosse comme des balles de tennis ? Littéralement le ciel nous tombe sur la tête chez les Helvètes comme chez les Gaulois. Ne vous inquiétez-vous pas de voir les champs grillés comme il n’y a pas si longtemps on ne pouvait le voir que dans le sud de l’Europe ? Je pourrais continuer comme cela longtemps alors que toute cette chaleur et toute cette sécheresse donne soif… Alors je vais terminer ce discours en rappelant que nous sommes tous responsables face au défi désormais vital que de réussir notre transition énergétique et écologique. J’ai cependant totalement conscience que nous ne sommes pas tous égaux, ni ici ni ailleurs tant en termes de responsabilité que de vulnérabilité. Et le plus souvent ceux qui trinquent le plus et vont trinquer le plus, ne sont pas ceux qui sont les plus responsables. Un Suisse émet en moyenne 22 fois plus de gaz à effet de serre qu’un burkinabais, prenant en compte uniquement les émissions émises sur notre territoire. La Suisse, par habitant, est le 4ème pays le plus émetteur de CO2 derrière USA, Australie et Canada, prenant en compte les émissions de l’étranger pour produire nos biens de consommation importés et pour extraire les matières premières dont nous sommes totalement dépendants comme les énergies fossiles pour nos véhicules à moteur, notre industrie et nos chauffages, l’uranium pour le nucléaire mais aussi l’étain et le lithium pour nos smartphones et nos batteries électriques.

En Suisse, il y a 37 milliardaires, dont deux de plus depuis la crise COVID, et 500 000 millionnaires contre 722 000 personnes dont les revenus les placent en dessous du seuil de pauvreté. Les empreintes carbones des uns et des autres ne sont évidemment pas comparables. Enfin, pour que chacun puisse opérer les bons choix, l’état, de la commune à la Confédération, a le devoir de développer les infrastructures nécessaires, et de créer les incitations, tant pour diminuer nos émissions que pour s’adapter aux effets du réchauffement, ce que la commune de Rolle a engagé tout dernièrement avec son plan climat. Enfin les grosses entreprises et multinationales portent une responsabilité accrue. Je sais que bon nombre d’entre elles se sont lancées dans des programmes de réduction ambitieux, mais je vois à l’œuvre les pressions des lobbys de la grosse industrie mettre à mal toutes les tentatives du gouvernement et du parlement pour mettre enfin la Suisse sur les rails d’une politique climatique et environnementale adéquate face à l’urgence climatique et écologique. Car, malheureusement, ce n’est pas seulement une atmosphère stable que nous avons perdue, mais également des ressources naturelles indispensables. Les sols, l’eau et l’air sont pollués ou se raréfient et la disparition des espèces est 1000 fois plus rapide qu’avant la révolution industrielle. Alors qu’il a fallu 600 ans pour la création de la Suisse, les écosystèmes existants résultent d’une très longue évolution et interaction entre les éléments naturels et les espèces vivantes depuis des dizaines et des centaines de millions d’années. On parle désormais de 6ème extinction de masse du vivant, provoquée par les activités humaines, la dernière fois que c’est arrivé c’était il y a 65 millions d’années et provoqué par une gigantesque météorite.

Les innovations technologiques sont indispensables pour nous permettre de relever le défi climatique, mais seul un changement radical d’habitudes de consommation et la mise en place d’une économie basée sur la sobriété pourra préserver une planète vivable pour nos enfants. C’est désormais une question de survie. Car les sociétés humaines et l’économie ne peuvent survivre à l’effondrement des écosystèmes. C’est comme si vous imaginiez pouvoir continuer de vivre dans une maison en feu…

Il n’y a pas si longtemps en Suisse, comme cela n’a jamais cessé de l’être dans la plupart des régions du monde, les femmes et les hommes devaient se préoccuper de leur survie et de celle de leurs enfants au quotidien. Après une période extrêmement privilégiée très courte en réalité par rapport à l’échelle de temps géologique et à l’histoire humaine, voilà qu’aujourd’hui la fête est finie (façon de parler n’est-ce pas…). Nous devons nous préoccuper de l’avenir proche, pour permettre à nos enfants une existence digne. Nous devons faire cela, collectivement, à l’échelle de la planète comme à celle de Rolle d’ici à 2028 pour limiter le réchauffement dans des conditions d’habitabilité de notre planète. Pour cela nous n’avons pas le choix, nous devons renoncer à la satisfaction immédiate et illimitée de nos désirs, revenir à l’essentiel et à l’utile, préférer systématiquement la qualité à la quantité, l’être à l’avoir.

Ainsi j’achève ce discours, ma conclusion évidemment n’est pas très propice à la légèreté d’un événement festif, mais les fêtes servent aussi à détendre les tensions…Plus que jamais nous devons être capables de concilier appréhension grave de l’avenir et capacité d’apprécier les bons moments du présent, mais désormais en toute simplicité. Et l’occasion de construire, ou reconstruire, des liens communautaires riches et fertiles.

Mesdames et messieurs, chers habitantes et habitants de Rolle, je vous souhaite donc de belles festivités du premier août. »

Épilogue : après un tel discours du premier août, le risque bien sûr est de plomber l’ambiance. Mais à l’exception d’un monsieur d’un certain âge qui m’a reproché de le culpabiliser, plusieurs auditrices et auditeurs, de tout âge, m’ont remerciée pour la franchise de mes propos. J’en déduis que la population a soif de propos clairs et sincères. Il est de plus en plus absurde de chercher à rassurer en minimisant la gravité de la situation dans laquelle nous sommes. Il est au contraire nécessaire d’affronter la réalité en toute conscience, ce qui évidemment est impossible pour qui se complaît dans le déni. Il est également tout aussi important de rappeler qu’il n’est pas trop tard et que chaque dixième de degré d’augmentation de la température évité compte énormément.

Durant la soirée, l’ambiance était bel et bien festive dans le cadre admirable de la place du château de Rolle « bijou du Léman » (mes compatriotes boéland.e.s me pardonnent). L’annonce à 22 heures que les feux d’artifice étaient annulés pour question de sécurité, la végétation des berges et les vignes à proximité étant desséchées comme dans la plupart des régions d’Europe, fut reçue avec beaucoup de compréhension par la population. Ainsi nos traditions et nos habitudes sont-elles déjà modifiées par l’adaptation au réchauffement climatique, même le soir du premier août !

Valentine Python

Docteure EPFL, climatologue et géographe, Valentine Python s’investit dans l’éducation à l’environnement. Consultante scientifique, elle transmet les connaissances nécessaires pour comprendre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité. Conseillère nationale depuis 2019, elle s’applique à créer des passerelles entre Science et Politique.

24 réponses à “Fête du premier août et crise du climat

  1. Permettez à un monsieur d’un certain âge une répartie au brillant discours d’une jeune femme bien intentionnée, et pardonnez l’outrecuidance de me citer. En privé, et en petit comité, voici une parodie de discours que j’avais prononcé en 2019 (déjà !):

    “Petit discours amoureux du 1er août
    Mes chères et chers compatriotes,
    En ce beau jour de fête nationale, qui, face aux menaces climatiques, écologiques, sociétales, sanitaires, guerrières, économiques, financières, – (pause) pour tout dire existentielles –, toujours plus angoissantes, doit nous ramener à nos vertus cardinales d’intelligence, de tolérance, de justice, de solidarité intra- et extra-muros, d’amour des lois et du travail, permettez-moi de tenter de vous apporter le réconfort que vous êtes en droit d’attendre de tout citoyen, au nom de notre belle devise “Un pour tous, tous pour un” (respiration).
    Oui, mes chères et chers compatriotes, c’est vrai, les collapsologues et consorts nous assaillent jour après jour de mauvaises nouvelles. Ils veulent nous interdire de prendre l’avion et de manger du filet de bœuf plus d’une fois par semaine. D’autres crient au scandale pour un homard accompagné de château d’Yquem. Les ONG se battent pour prédire le pire. Une planète étuve nous est promise, avec des températures constamment supérieures à 35°C au thermomètre-globe mouillé. Impossible de survivre dans un tel hammam.
    Mais, chères et chers compatriotes, je ne vais pas noircir davantage un tableau dont vous connaissez aussi bien que moi la couleur. Pour rester bref et ne pas vous lasser, je ne prendrai qu’un exemple, celui du jour du dépassement de la terre, pour montrer qu’une certaine distance s’impose vis-à-vis d’allégations quelque peu outrancières. Il est exact que nous vivons à crédit depuis hier. Mais les taux d’intérêt sont d’un niveau historiquement dérisoire. Au surplus, selon les milieux scientifiques bien informés, la durée annuelle durant laquelle notre balance est bénéficiaire décroit certes comme la fonction inverse, mais, au moins, il faut aussi voir le bon côté des choses, ne se réduira jamais à zéro. Nous pourrons donc éternellement nous sustenter dignement au réveillon de la Saint-Sylvestre.
    Chères concitoyennes, chers concitoyens, gardons espoir, et le comportement exemplaire et altruiste des jeunes générations, qui n’hésitent pas à sacrifier leurs études pour sauver un monde que leurs prédécesseurs ont conduit au désastre, nous y invite résolument.
    Vive la Suisse, vive le canton de Vaud, vive Belmont et ses cancoires indépendants! ”

    Allez, une petite bouffée d’ironie un peu vache ne peut pas faire de mal !

  2. Excellent discours. Précis, correct, aimable… Seulement voilà, il donne dans la tautologie et le pléthorique, si bien que l’énergie à le composer, à le réciter et à l’écouter constitue… une dépense énergétique. Pourquoi? Vous vous arrêtez à juste titre sur le concept de fête. Est-il indispensable aujourd’hui d’organiser une fête? Qui plus est pour vernir de l’identité? Du regroupement à grande échelle pour suspendre la dépense énergétique ou pour mieux gaspiller, avec l’alibi du national et la bonne conscience de quand même satisfaire le bon nombre? Je prends un exemple: le quotidien genevois titre ce matin “Un train spécial pour permettre aux Genevois de participer aux feux d’artifice d’Annecy”… Oui, parce que les Lémaniques ont souffert de frustration hier soir… N’est-il pas temps de légiférer, et surtout, d’appliquer quelques principes élémentaires de réduction des pulsions sociales de consommation? Une société, qui en agglomération ne peut plus se reposer, qui ne peut plus envisager de passer un jour sans apéro dans son autocontemplation et dans la répétition, a-t-elle encore besoin de fête? Comme ont essayé de le montrer Gilles Deleuze et Félix Guattari dans les années 70 et 80, ne pas multiplier par n+1 mais faire rhizome par n-1. Faire avec, sans ajouter. Des projets actuels dans plusieurs domaines prouvent que c’est possible. Merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer ici.

  3. Vous vivez dans un monde alternatif. Cela fait des années que les médias nous saoulent avec ce sujet au point que la morale des curés Verts ne passent plus.
    Il n’y a pas pire pour faire fuir que de jouer la culpabilisation et faire du Caliméro.
    Qui vous a certainement a écouté? Les convaincus et que eux.

    Il faut convaincre par la séduction.
    Favorisez la voiture électrique ne peut qu’ améliorer la sensation dans la population que le monde change. Idem avec les transports publiques et le parc automobile de l’État qui ne devrait plus utiliser de sources fossiles. Un véhicule non fossile, c’est un panneau publicitaire roulant qui nous montre la direction vers un nouveau monde.
    La fin des éclairages de nuit des magasins est aussi une aide à la prise de conscience dans la population. Etc..

    La morale et culpabilisation n’ont jamais bien fonctionné, l’humain est ainsi fait.

  4. Matière à réflexion, à action =>

    1) SOLEIL VERT, de Richard Fleischer sorti en 1974 : « En suivant l’enquête de l’éco-justicier Charlton Heston dans le New York caniculaire de 2022, ce chef d’œuvre d’anticipation des années 70 traite de thématiques d’une brûlante actualité: épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique, multinationales prédatrices, exploitation des masses au profit de privilégiés, collusions entre l’économie et le politique.”

    http://www.youtube.com/watch?v=nNOrecuHOqc
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert

    2) « La Suisse change plus vite que prévu » Prof. Martine Rebetez

    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/13188739-la-suisse-change-deja-plus-vite-que-prevu-alerte-martine-rebetez.htmlProf. Martine Rebetez, climatologue

    http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/19h30?urn=urn:rts:video:13252306

    3) Désobéissance fertile: pour une écologie offensive

    http://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-d%C3%A9sob%C3%A9issance-fertile-9782228927178

    4) “Pisser sous la douche ne suffira pas: rejoignons la plus grande communauté citoyenne dédiée à l’ action mondiale contre les gaz à effet de serre” !

    https://time-planet.com/fr#CommunitySection

    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pisser-sous-la-douche-ne-suffira-pas-time-for-the-planet/id1561867746

    5) « Contre le réchauffement climatique : un scénario d’économie de guerre. Pour limiter la hausse de la température globale à 1,5°C, voici en cinq points un plan possible calculé par le bureau d’études en développement durable parisien B&L évolution. Ces mesures impitoyables (…) feraient baisser de 63% les émissions de CO2 mondiales d’ici à 2030. »

    http://www.illustre.ch/magazine/contre-rechauffement-un-scenario-deconomie-guerre

    6) « KLIMA-TICKET: Autriche, Allemagne… les “tickets climat” pour le train inventent la mobilité du futur. Et si on voyageait sans entrave, avec un seul ticket, du métro au TGV, de Paris à Mulhouse en passant par Marseille ? C’est l’idée du Klimaticket, lancé en Autriche, qui propose pour 3 euros par jour, un ticket illimité pour l’ensemble des transports en commun privés et public dans tout le pays. Un engouement qui a poussé l’Allemagne à tester un dispositif assez similaire cet été pour 9 euros mensuels. Reste à savoir si les infrastructures suivront la dynamique.”

    http://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/autriche-allemagne-les-tickets-climat-inventent-la-mobilite-du-futur-150901.html

    7) “Tout se joue à l’échelle des quartiers: érosion de la biodiversité, vie solidaire et maîtrise du climat”

    https://focus.swiss/societe/developpement-durable/vie-climat-quartiers/

  5. “nous n’avons pas le choix, nous devons …”. “direction vers un nouveau monde”. Pendant qu’on nous propose de nous restreindre, de revenir vers plus de frugalité, la Chine, les Etats Unis(!!) et bien d’autres continuent de stimuler leur industrie. Le retour en arrière est-il la solution? J’ai cru lire qu’une université américaine réfléchissait à diminuer la quantité de lumière et de chaleur reçue par la terre en positionnant sur un des points de Lagrange des “bulles” de je ne sais plus quelle matière. Avez-vous des informations sur cette possibilité?

  6. Votre discours a très bien débuté, mais vous ne pouvez pas vous empêcher de culpabiliser les 8 millions de Suisses qui ne pèsent rien face aux 1,6 milliards de chinois et 1,4 milliards d’indiens qui avec les 400 millions d’américains contribuent à eux 3 à 80% du CO2 mondial contre 0,1% pour les Suisses.
    C’est à Pékin qu’il faut faire ce discours si vous voulez un impact sur le climat !
    Ensuite vous citez Rousseau, mais le communisme de l’ex URSS répond à votre définition avec le résultat que l’on connaît…. L’état qui gère tout et doit mettre un mur pour empêcher les citoyens de quitter le paradis communiste…. Peut-être êtes-vous trop jeune pour avoir connu la RDA…
    Enfin, lister les milliardaires et millionnaires de Suisse est la partie qui a totalement fait dériver votre discours qui devait être celui d’une commémoration et qui est alors passé à un discours politique militant écolo-communiste anti-capitaliste.
    C’est dommage, vous auriez rallié plus de personnes à vous, mais comme Sandrine Rousseau, vous sabordez l’écologisme en le basant sur une politique d’extrême gauche radicale.
    A quand votre tournée en Chine, USA et en Inde ? Là vous auriez un opportunité de faire quelque chose de réel pour le climat.

    1. Vous faites semblant de ne pas le voir, mais le poids de la Suisse dans les émissions globales est 20 à 30x supérieur à vos affirmations (de l ordre de 2 à 3%, selon l’étude récente Mckinsey/WWF/Économie Suisse).
      Cf https://www.mckinsey.com/ch/our-insights/klimastandort-schweiz.

      Par ailleurs, sachez que Pékin produit déjà plus d’énergie avec les éoliennes qu’avec son parc nucléaire. Pour ma part j’ai l’impression que sur ce point au moins, la Chine a pris un virage que nous sommes loin d’avoir amorcé.

      1. Sachez que ce jour et à 11h30 l’éolien français produisait 2 % de l’électricité hexagonale alors que le nucléaire en produisait 69 %.

      2. Faux, il est de 0,1% pour la Suisse et 1% pour la france. S’il était 20 fois plus important, on dépasserait les 100 % !!!
        Cessez de vous culpabiliser plus que nécessaire, cela relève du masochisme.

        1. Vous ne tenez pas compte de nos externalisations. C’est la tactique bien connue pour faire payez aux autres notre facture.
          Mais allez donc expliquer à Mckinsey qu’ils se trompent…

          1. Et vous incluez les exportations de la Suisse qui devraient être décomptées.
            Mac Kinsey n’a rien d’une référence en la matière et a quelques casseroles….
            Je maintiens que la Suisse c’est 0,1% selon toutes les études sérieuses.

    2. De plus, si l’on compare nos émissions par habitant, convaincre un Suisse équivaut à convaincre 2-3 Chinois ou presque une dizaine d’Indiens. La Suisse est donc bien le pays où il est nécessaire de continuer à informer les gens et les placer devant leurs responsabilités. Merci à Valentine Python et tous les autres qui essayent de faire une différence!

      1. Baisser le 0,1% à 0,05% c’est sur cela va influencer le climat !!!!!!
        Savez-vous que l’Inde et la Chine ouvrent une centrale à charbon chaque semaine ?
        CQFD

  7. Bonjour Valentine,
    Je vous félicite pour votre discours. Comme toujours, votre texte me fait penser plutôt à de la littérature qu’à un simple discours. Je m’imagine que très peu de parlementaires à Berne seront capables de comprendre un français d’un tel niveau. Et même les francophones seront en partie perdus en cours de route. C’est vraiment dommage, car vos propos sont absolument pertinents et combien importants.
    Cordialement
    Jérôme Tschudi

  8. Qui décille les yeux =>

    1) « Les 10% des plus riches produisent 50% des émissions de CO2. Les personnes les plus fortunées polluent bien davantage en raison de leurs comportements de consommation et de leurs investissements, selon une nouvelle étude du World Inequality Lab. »

    http://www.24heures.ch/les-10-des-plus-riches-produisent-50-des-emissions-de-co2-666795318085

    2) Les questionnements d’un écrivain

    ” Est-il encore temps de sauver le monde « gentiment » – c’est-à-dire en discutant, en prévenant, en comprenant, en négociant – ou faut-il passer à des moyens plus radicaux ? La question – qui, du reste, se pose à propos de toutes les autres menaces – concerne, dans le quatrième roman de Pierre Ducrozet, l’écologie. Et la réponse est limpide : c’est « non ». Il va falloir être offensif, très offensif, si l’on ne veut pas crever dans et avec ce monde où « il n’y a plus un recoin des consciences, plus une terre, une ambition qui ne soient irriguées par l’inflammable liquide », écrit Ducrozet, ce monde qui n’est plus qu’un délire « violent et métallique ». C’est l’histoire d’un formidable pari… raté – et qui, donc, donne le vertige.”

    http://www.lepoint.fr/culture/pierre-ducrozet-sauvera-t-il-le-monde-05-11-2020-2399643_3.php

    3) Les constats et avertissements:

    a) de Marc Muller, ingénieur en énergie =>

    « limites physiques de la transition; mauvaise nouvelle: ça va péter. (…) Les éco-carburants, les carburants de synthèses, l’hydrogène et l’avion propre ne sont que du greenwashing sans aucun fondement physique. A force de répéter que ces solutions vont arriver, on pourrait presque croire que c’est vrai. Pourtant ça ne l’est pas. Or, les tensions entre ceux qui l’ont compris et ceux qui s’évertuent à prétendre qu’on pourra changer sans rien changer ne fait que se tendre. Je vous livre ici mon intuition: ça va péter. Ca va péter entre les générations, ça va péter entre les manifestants et les gouvernements et ça va péter entre ceux qui veulent que ça change maintenant et ceux qui continuent à nier les lois de la physique. Ce ne sera pas la faute des jeunes, des écolos, ou des scientifiques, mais bien la conséquence de la non-action de tous les autres »

    http://www.youtube.com/watch?v=HR-sZlRqpPk

    b) de Jacques Attali, économiste, essayiste =>

    VERS LE CHAOS, EN 6 ÉTAPES

    http://www.attali.com/prospective/chaos/

    c) de la CIA =>

    LE MONDE EN 2040

    http://www.vice.com/fr/article/dyvvky/on-a-vraiment-lu-le-rapport-de-la-cia-sur-letat-du-monde-en-2040

    1. Faire peur et prôner la dictature écologique…Le fond de commerce des verts pour exister….

  9. Sans remettre en cause votre prestation d’avant-hier à Rolle, une suggestion pour le 1er août 2023 – dont vous pourriez être l’initiatrice, sous l’égide de l’EPFL: en référence au livre/conférence de Ailton Krenak, 《Des idées pour retarder la fin du monde》, éditions Dehors, 2020, chaque responsable politique suisse d’agglomération (Conseil administratif, Mairie, pourquoi pas Canton voire CF) préparerait un discours pour présenter et défendre un projet pouvant différer le cours officiellement inéluctable de la détérioration écosystémique. L’ensemble des discours 2023 constituerait à la fois une première et une base de réorientation des politiques suisses menées en matière de transition énergétique. Qu’en pensez-vous?

  10. Chère Madame la parlementaire,

    Je vous invite à regarder les données de Swissgrid sur notre réseau.

    https://www.swissgrid.ch/fr/home/operation/grid-data/current-data.html

    Nous sommes en août et exportant massivement notre énergie vers la France, l’Italie et l’Allemagne.

    Cela signifie que nous vidons nos barrages pour maintenir un certain niveau. A l’inverse, cela veut dire que nous ne pourrons pas compter sur l’énergie hydro cet hiver !

    Si nos voisins ont déjà besoin de notre aide en août (malgré leurs centrales nucléaires), nous courrons vers la catastrophe cet hiver !

    1. On ne vide pas nos barrages, on maintient de l’eau dans nos rivières en produisant plus que nécessaire, donc on exporte.
      On ne peut pas fermer un barrage pour le remplir, sinon les cours d’eau seraient à sec et c’est interdit.
      Réfléchissez..

    2. Il y a plusieurs éléments à considérer. D’une part, en raison de la chaleur extrême nos barrages de glaciers ont trop d’eau (à tel point que tout ne peux pas être turbiné, et le surplus est “perdu” par le trop – plein); les autres n’ont pas assez d’eau pour le moment, mais comme l’explique Little, il n’est pas non plus envisageable de trop impacter le débit des rivières.
      En France, un nombre record de centrales nucléaires est à l arrêt, certaines en raison d’imperatifs techniques, et d’autres pour des maintenance anticipées, dans le but précisément de pouvoir compter sur elles pendant l’hiver. D’autres encore tournent en régime limité, le manque d’eau dans les rivières et leur température déjà trop élevée rendant problématique le refroidissement de la centrale à plein régime. C’est donc assez logique que la France importe du courant – en espérant qu’elle en exportera cet hiver.
      A cela s’ajoute des enjeux financiers, mais je suis encore moins qualifié pour en parler.
      Dans tous les cas, on peut déplorer ne pas avoir plus de PV déjà installé, précisément pour ces périodes où les autres sources d’énergie sont à la peine. Bien entendu, le plus navrant est nos trop faibles actions pour collectivement changer de modèle (en Suisse, mais aussi à une échelle plus globale)

  11. A partager: matière à réflexion et à action …

    1) “Il faut s’occuper des problèmes avant qu’ils ne s’occupent de nous.”

    Prof. JC Jancovici, ingénieur en énergie

    http://www.youtube.com/watch?v=I3CsL15U-sM

    http://www.youtube.com/watch?v=hIZCFBHr4oc

    2) “Pisser sous la douche ne suffira pas !

    https://time-planet.com/fr#CommunitySection

    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pisser-sous-la-douche-ne-suffira-pas-time-for-the-planet/id1561867746

    3) « Contre le réchauffement climatique : un scénario d’économie de guerre. Pour limiter la hausse de la température globale à 1,5°C, voici en cinq points un plan possible calculé par le bureau d’études en développement durable parisien B&L évolution. Ces mesures impitoyables (…) feraient baisser de 63% les émissions de CO2 mondiales d’ici à 2030. »

    http://www.illustre.ch/magazine/contre-rechauffement-un-scenario-deconomie-guerre

    4) La Suisse, la petite histoire racontée, répétée: “Une Suisse capable d’anticipation et de vision”
    (N. Bidaud, après la conférence de Lugano sur la reconstruction de l’Ukraine) – “Le monde a besoin de plus de “suissitude” (I. Cassis, discours du 1er août)

    Et la réalité =>

    a) “A lire les rapports du Conseil fédéral sur “l’adaptation aux changement climatiques” (…), on est SAISI D’EFFROI, tant les conséquences en termes de pluviométrie, de chaleur et de sécheresse se fondent sur des hypothèses OBSOLÈTES: les émissions de GES ont été beaucoup plus importantes qu’envisagées: +50% en seulement 30 ans !” (Pierre Veya, LMD, 17.07.22)

    b) “Avec la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération, qui est «bâtie sur le sable», la Suisse provoque en grande partie elle-même la crise (…) . La guerre en Ukraine pousse désormais le pays à la repenser de manière dramatique.” (M. Donsé, http://www.bluewin.ch/fr/infos/economie/l-approvisionnement-en-gaz-est-menac-cet-hiver-selon-andr-dos-1289982.html )

    c) “Feux de forêt: La Suisse n’est pas forcément prête à affronter le risque.
    Le risque d’incendie de forêt est grand. Et il est susceptible d’augmenter à l’avenir.
    Certaines autorités doivent agir, comme l’indique un rapport fédéral.”

    http://www.bluewin.ch/fr/infos/suisse/la-suisse-nest-pas-forcement-prete-a-affronter-le-risque-1317635.html

    d) “La Suisse change plus vite que prévu. (…) On est lancé dans un changement qui est irréversible.
    On va vers des problèmes considérables. La seule chose que l’on peut faire, c’est freiner, c’est limiter les dégâts .”

    Prof. Martine Rebetez, climatologue
    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/13188739-la-suisse-change-deja-plus-vite-que-prevu-alerte-martine-rebetez.htmlProf. Martine Rebetez, climatologue

    http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/19h30?urn=urn:rts:video:13252306

    e) “(…) Le plus compliqué, c’est qu’il faudra mener tous ces combats de front. Car moins on luttera, plus il faudra s’adapter. (…) Ce sera une marche forcée. Elle a déjà commencé.”
    Fabian Muhieddine (LMD du 31.07.2, éditorial)

    f) “Ni la perspective d’une pénurie d’énergie et les effets de l’inflation, ni la sixième ou septième vague de pandémie avec le retour des masques dans les transports publics, ni l’effondrement catastrophique du glacier de la Marmolada et l’appréhension du basculement climatique ne sauraient nous détourner du seul grand projet de cet été: partir (…). Chacun se rassure en se disant qu’il a fait ce qu’il pouvait. A l’échelle de ses ambitions. (…) Peut-on, cet été, se mettre la tête dans le sable, alors que les gravats d’Ukraine apparaissent comme le prélude à d’autres effondrements, climatiques, économiques, géopolitiques? (…) Dans ce monde émietté, dominé par la puissance brutale, une Suisse ambiguë s’interroge sur sa place dans une Europe qui se réveille. Et découvre, comme Zweig, qu’il n’y a pas d’évasion possible. Même la tête dans le sable.”
    http://www.letemps.ch/opinions/tete-sable

    5) Pour sortir du déni

    http://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sous-le-soleil-de-platon/sous-le-soleil-de-platon-du-mercredi-03-aout-2022-6206243?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2022-08-03&at_position=9

    6) ” SOLEIL VERT, de Richard Fleischer sorti en 1974 =>

    “En suivant l’enquête de l’éco-justicier Charlton Heston dans le New York caniculaire de 2022, ce chef d’œuvre d’anticipation des années 70 traite de thématiques d’une brûlante actualité: épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique, multinationales prédatrices, exploitation des masses au profit de privilégiés, collusions entre l’économie et le politique.”

    https://www.youtube.com/watch?v=nNOrecuHOqc

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert

    1. Lisez les livres de Christian Gerondeau, cela vous donnera une autre vision du sujet et vous ouvrira peut-être un peu l’esprit, car vous semblez sombrer dans le catastrophisme primaire et ne lire que des gens qui en vivent….

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