Comment parler de “13 Reasons Why” avec votre ado

Viol, harcèlement, suicide, exclusion, adolescents livrés à eux-mêmes et adultes défaillants : la deuxième saison de “13 Reasons Why” vient de sortir. Depuis sa création, la série à succès qui met en scène le difficile quotidien adolescent suscite de nombreuses inquiétudes – chez les parents comme chez certains professionnels de la santé – quant aux effets qu’elle pourrait avoir sur ses jeunes téléspectateurs.

La crainte d’imaginer son enfant regarder cette série alors qu’il pourrait être confronté aux mêmes problématiques est compréhensible. Et ce d’autant plus que la consommation de séries se fait, chez les adolescents et jeunes adultes, de façon solitaire et parfois compulsive, bien loin des soirées familiales autour de la télé d’autrefois, échappant de fait à tout contrôle parental.

 

Qu’en pensent les jeunes ?

Une étude1 a été réalisée suite à la première saison de “13 Reasons Why” auprès de 5400 adolescents, jeunes adultes et parents d’adolescents dans quatre pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Brésil et Nouvelle-Zélande) afin de comprendre comment la série avait influé sur eux ; ce qu’elle avait changé au niveau comportemental et relationnel ; ce qu’elle avait généré comme intérêt ou comme compréhension.

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Des applis qui font du bien

Ce mois-ci, je vous propose de découvrir un article écrit par Nina Beuret, dans le cadre de son stage en communication et médias à STOP SUICIDE. Originaire de Delémont, Nina a 24 ans et a étudié à l’Université de Neuchâtel. Dans le cadre de son stage, elle participe à la rédaction de la newsletter et de la revue de presse, et publie quotidiennement sur les réseaux sociaux et le site web de l’association. Après son stage, elle souhaite poursuivre une carrière journalistique.

Amatrice de nouvelles technologies, Nina a exploré les applications et sites web qui ont pour but de favoriser l’entraide et la bienveillance entre les utilisateur-trice-s. Elle partage avec vous le fruit de ses recherches !

 

 

Par Nina Beuret

Les réseaux sociaux ont souvent la réputation d’augmenter le risque suicidaire chez les jeunes, notamment parce qu’ils servent de plateforme au cyber-harcèlement. Celui-ci s’ajoute, pour certain-e-s, au harcèlement scolaire, ce qui ne laisse aucun répit aux victimes car leur smartphone les rend atteignables partout et à tout moment. Il a également été constaté que le fait de passer beaucoup de temps sur les écrans – et celui de son smartphone en particulier – avait un effet négatif sur la santé mentale[1]. Des études ont toutefois prouvé qu’une présence sur les réseaux sociaux pouvait aussi avoir un effet préventif en permettant aux individus d’être mieux intégrés socialement[2], ce qui est très important en cas de dépression ou de pensées suicidaires. Le rôle des médias sociaux, qu’il s’agisse de simples applications de messagerie comme Whatsapp ou de plateformes de partage de contenu telles que YouTube, est donc ambivalent. L’effet qu’ils ont sur la tendance au suicide dépend alors de leur utilisation – et plus particulièrement de la bienveillance de leurs utilisatrices et utilisateurs, d’autant que les administrateurs de ces sites et applications restent souvent inactifs en cas de contenus problématiques.

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Réduire l’accès aux armes, c’est aussi réduire le suicide

Les Etats-Unis ont été le lieu, ces dernières semaines, de soulèvements inédits de la part de la population. Celle-ci dénonçait le port d’arme consacré par le deuxième amendement de la Constitution américaine et revendiquait une réforme de la législation sur les armes à feu.

Pour quelles raisons ? Une énième fusillade dans une école (la 18e depuis le début de l’année) et un nombre exorbitant de victimes : aux Etats-Unis, ce sont plus de 30’000 personnes qui meurent chaque année sous une arme à feu. Parmi celles-ci, environ un tiers décède par homicide (meurtre ou fusillade de masse) et – fait moins connu du grand public – deux tiers décèdent par suicide.1

Ces chiffres rappellent le lien direct qui existe entre le nombre d’armes en circulation et le nombre de morts par armes à feu, dont les suicides. En effet, les études démontrent depuis de nombreuses années que plus les armes à feu sont accessibles, plus le taux de suicide par arme à feu augmente.

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Le suicide est en hausse chez les jeunes Suisses

Les toutes dernières statistiques viennent de l’indiquer : la première cause de mortalité chez les jeunes Suisses de 15 à 29 ans est, à nouveau, le suicide. C’est la première fois depuis 2011 que les chiffres connaissent une telle remontée, au point qu’ils dépassent les principales causes de mortalité dans cette tranche d’âge, comme les accidents de la route, les accidents violents et les cancers.1

En 2015, ce sont donc 141 jeunes qui ont mis fin à leurs jours en Suisse, soit près de trois adolescents et/ou jeunes adultes par semaine.

Même s’ils doivent être mis en perspective par rapport à une baisse du taux de suicide global depuis les années 1980, il n’en demeure pas moins que cette récente hausse est inquiétante et doit être prise au sérieux.

 

Infographie réalisée par Stop Suicide

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Pourquoi parler de suicide dans l’espace public ?

Bonjour et bienvenue !

J’aurai le plaisir d’aborder, via cette plateforme, un sujet de santé publique d’importance : le suicide et, en particulier, le suicide des adolescent.e.s et jeunes adultes en Suisse.

 

La tâche n’est pas des plus simples, car la difficulté à communiquer sur le suicide fait partie intégrante de sa problématique. Pour le comprendre et le prévenir, il est donc nécessaire de surmonter ses propres appréhensions et l’interdit culturel et religieux entourant la question; encore faut-il trouver les mots ensuite pour en parler, sans bousculer son interlocuteur ni craindre de semer des idées dans un terreau fragile.

On préférerait sans doute ne jamais soulever ce sujet dans la sphère publique, tant il peut être dérangeant. Au niveau collectif, il suscite un sentiment d’échec : pourquoi voyons-nous autant de jeunes – et moins jeunes – mettre fin à leur vie dans un pays qui compte parmi les plus prospères de la planète ? Au niveau individuel, il fait remonter en nous soit des souvenirs douloureux et coupables, soit des peurs profondes. Dans tous les cas, il réveille notre colère et notre impuissance, rappelant les failles qui nous constituent.

C’est pourquoi il y a près de vingt ans, à Genève, une association fut créée par un groupe de collégien.ne.s. Indigné.e.s face au silence des adultes suite au suicide d’un de leurs camarades de classe, ils décidèrent ensemble que plus jamais le suicide ne serait réduit au silence. Désormais, ce seraient les mots qui sauveraient.

Au niveau collectif, le suicide suscite un sentiment d’échec : pourquoi avons-nous des jeunes – et des moins jeunes – qui mettent fin à leur vie dans un pays qui compte parmi les plus prospères de la planète ?

Aujourd’hui encore, la question du suicide est taboue dans notre société. Et pourtant, elle est fondamentale.

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