Retrouver l’équilibre

Notre état mental change tout au long de la vie. Nous passons par autant de maux et de douleurs que de périodes heureuses ou sereines. Cela est valable pour les personnes en bonne santé, comme pour celles atteintes d’un trouble psychique. A certains moments de la vie, nous sommes plus à même de faire face aux tensions de la vie, tandis qu’à d’autres moments, ces épreuves nous paraissent insurmontables. Cependant, tout comme pour les maladies physiques, il est possible de se rétablir d’un moment de crise psychologique et de retrouver un équilibre.

C’est normal de souffrir !

Que l’on vive avec un trouble psychique ou non, ressentir de la souffrance psychologique est inévitable. Rupture amoureuse ou amicale, stress professionnel ou déception, de nombreux événements peuvent déséquilibrer notre bien-être.

« La crise fait partie de la vie, on a des moments de déséquilibre plus ou moins grands qui engendrent une certaine souffrance. » Paco Prada.

La souffrance fait donc partie de la vie, au même titre que la joie. Notre état mental est par essence changeant. Ainsi, lorsque nous traversons une “crise” il ne faut surtout pas oublier que la souffrance, elle aussi, est éphémère. 

“J’aurais tout le temps ce dark side qui est là.” – Rachid, “Faut en parler !”, épisode 3 – Petites victoires

Pour retrouver l’équilibre, il faut être capable de mobiliser un ensemble de “ressources” qui permettent de faire face aux “stresseurs” de la vie. Cet équilibre entre ressources (ce qui nous procure de la joie et du bien-être) et “stresseurs” (ce qui nous prend de l’énergie et nous affaiblit) est primordial pour se maintenir en bonne santé mentale. 

Prendre soin de soi 

Nous pouvons faire appel à toutes sortes de ressources pour nous soulager au quotidien comme dans les moments de crise. La santé mentale, on ne ne le répétera jamais assez, est comme la santé physique. Nous devons en prendre soin tous les jours et pas seulement lorsqu’elle va mal. 

3 types de comportements sont essentiels pour maintenir et/ou améliorer notre bien-être : le self-care (prendre soin de soi), la recherche d’aide et le fait de se soutenir les uns les autres. Exercer une activité qui nous fait du bien, prendre soin de notre corps ou passer de bons moments avec nos proches sont des activités essentielles pour notre bien-être mental. On sait combien il peut être difficile pour une personne qui souffre de mettre en place ces habitudes. Parfois de petites choses suffisent, comme l’écoute d’un proche ou d’une musique qui nous apaise. Dans les moments dits “de crise”, les proches sont une ressource primordiale pour nous aider à adopter des petits rituels qui font du bien ! Par ailleurs, soutenir les autres fait non seulement du bien à la personne soutenue, mais également à celle qui fournit le soutien. 

“Ça aide d’avoir un ami qui t’appelle, même si tu l’appelles plus depuis longtemps.” – Rachid, “Faut en parler !”, épisode 3 – Petites victoires

Mais le plus important, c’est avant tout de demander de l’aide dès qu’on en ressent le besoin. Que ce soit auprès de nos proches, de professionnel.les ou même dans les livres ou sur Internet, n’attendez pas d’être en crise pour rechercher de l’aide ! Vous avez le droit d’être soutenu.e dès que vous en ressentez le besoin, quel que soit votre niveau de souffrance.

Illustration @bonjouranxiete
Source : @bonjouranxiete

Se rétablir, c’est toujours possible  

Il est toujours possible d’aller mieux, même lorsque l’on souffre d’une maladie psychique grave. Cependant, se rétablir ne signifie pas guérir, mais plutôt  « apprendre à vivre avec sa propre vulnérabilité ». Comme pour une personne souffrant d’une maladie chronique telle que le diabète, il s’agit d’accepter la souffrance comme faisant partie de notre vie et d’apprendre à la gérer au mieux à l’aide de nos ressources pour vivre une vie épanouie. Se rétablir ne veut donc pas dire que nous ne souffrirons plus jamais, mais que nous sommes capables d’affronter les difficultés pour trouver un équilibre mental satisfaisant, dans une société qui nous en donne les moyens. 

Parole d’expert

Comment traverser une crise ?

Que l’on souffre ou non de maladie psychique, parfois les “maux de la vie” s’accumulent et la souffrance s’installe dans la durée. Nous risquons alors d’entrer dans un moment de crise pouvant aller jusqu’au suicide. Paco Prada, psychiatre et psychothérapeute aux HUG aborde la question difficile de la crise et du retour à un équilibre mental épanoui.

Paco Prada, psychiatre et psychothérapeute aux Hôpitaux universitaires de Genève.

 

Besoin d’aide ?

Si vous vous inquiétez pour vous ou un.e de vos proches, contactez en toute confidentialité : 

  • 143 : numéro de la Main Tendue, écoute et conseils 24h/7j
  • 147 : ligne d’aide jeunes
  • 144 : urgences médicales

Plus de ressources sur santépsy.ch

 

Sources 

Définition santé mentale par l’OMS : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response

Dossier minds « Qui est normal.e » : https://minds-ge.ch/les-dossiers/qui-est-normal-e/

Santé mentale minds : https://minds-ge.ch/quest-ce-que-la-sante-mentale/ ; https://minds-ge.ch/les-dossiers/cest-pas-que-dans-la-tete/

Continuum de la santé mentale : https://www.psylio.com/pdf/resources/outils-de-travail/continuum-de-la-sante-mentale.pdf?v=1664215878

Pereira, A., & Dubath, C. (2022). Les comportements promoteurs d’une bonne santé mentale: Synthèse de la littérature scientifique (minds 02/2022). Genève: minds – Promotion de la santé mentale à Genève

Pro Mente Sana, le rétablissement: https://www.promentesana.org/prestations/#retablissement

STOP SUICIDE

En 2000, un jeune collégien genevois se suicide. Face à cette tragédie des étudiant.e.x.s organisent une marche silencieuse et décident à l’issue de celle-ci de fonder l’association STOP SUICIDE. En réaction au silence institutionnel et au manque d’action pour prévenir le suicide des jeunes, ils et elles se sont donné.e.x.s pour mission de parler et faire parler du suicide.