Repérer les signaux d’alerte du suicide

Débutée le 10 septembre, Journée mondiale de prévention du suicide la campagne de STOP SUICIDE vise à informer et sensibiliser sur les signes avant-coureurs d’une crise suicidaire. Quels sont ces signaux d’alerte ? Comment peut-on aider une personne dans cette situation ? Laure Bacchiocchi et Sarah Gutierrez Barrios, actuellement en stage à STOP SUICIDE vous présentent ces enjeux.

 

Quand on est en proie à un mal-être profond, il est souvent difficile d’oser en parler, parfois
par honte, par peur d’être jugé ou de créer une gêne. Dans cette situation, c’est souvent un grand soulagement quand quelqu’un tend la main, ouvre un espace pour en parler. C’est la première étape pour sortir d’un moment difficile et éviter que le mal-être s’aggrave.

La majorité des personnes qui vivent une période de crise manifeste leur souffrance d’une manière ou d’une autre. Dans le cas où l’on n’ose pas aborder le sujet directement il existe des “signaux d’alerte” révélateurs de ce mal-être. Ces signaux peuvent être subtils et difficiles à repérer, et la personne concernée tente parfois de dissimuler ces signes ou ne les montre que face à certaines personnes, qui ne font pas forcément partie de son entourage le plus proche.

En tant qu’ami.e, proche ou encore collègue de travail, apprendre à repérer ces signaux d’alerte est important pour la prévention, car cela permet de déceler le mal-être et pouvoir ensuite proposer de l’aide.

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13 Reasons Why, que dit la science ?

Depuis la sortie de sa première saison en 2017, la série Netflix 13 Reasons Why a fait couler beaucoup d’encre, tant dans les médias que dans le milieu académique. Si elle permet de briser le tabou sur un sujet encore trop peu abordé, ses effets incitatifs sont pointés du doigt. A la veille de la sortie de la saison 3, Léonore Dupanloup, chargée de communication et de prévention médias pour STOP SUICIDE, a résumé pour vous les différentes études qui se sont intéressées aux effets de la série sur son jeune public.

 

De quoi parle-t-on ?
La série 13 Reasons Why retrace le parcours d’Hannah, une adolescente qui a enregistré sur cassettes audio les « raisons » qui l’ont poussée à mettre fin à ses jours. Chacune de ces treize cassettes vise une de ses connaissances (ami.e.s, conseiller scolaire, harceleur…) et explique le rôle que ces personnes ont joué dans sa crise suicidaire.

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L’influence des événements médiatiques sur le taux de suicide

Est-il possible que le taux de suicide soit affecté par des événements de la vie publique tels que certains jours fériés ou mêmes des compétitions sportives, voire même qu’un attentat influe sur le taux de suicide d’un pays ? Ce sont les questions auxquelles le chercheur Driss Hamadouch a souhaité répondre dans sa thèse en médecine. Dans son article écrit pour le blog de Stop Suicide, Mehdi Oubenali, assistant communication et média au sein de l’association, présente les résultats de cette étude.

 

Pour mener à bien cette recherche, plusieurs études ont été compilées. Elles ont toutes comme caractéristique commune de traiter du taux de suicide d’une population, pendant et à la suite d’événement ou de jours de fête majeurs et connaissant de ce fait une médiatisation importante. Citons par exemple le mondial de football ou les fêtes de fin d’année, à catégoriser comme évènements « positifs », mais encore les attentats du 11 septembre ou ceux du métro de Londres, à catégoriser comme événements « négatifs ».

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Le suicide assisté et sa médiatisation: un risque pour la prévention?

 

Ayant pour mission la prévention du suicide des jeunes de 15 à 29 ans, l’association STOP SUICIDE ne remet pas en question la légalité du suicide assisté et le travail des associations actives dans ce domaine, qui ne concerne pas le même public. Cependant, en raison de la place importante du débat sur le suicide assisté dans les médias, STOP SUICIDE s’inquiète des valeurs positives (dignité et auto-détermination notamment) qui y sont fréquemment associées et de l’influence qu’elles peuvent avoir tant sur les personnes âgées que sur les plus jeunes.

 

En Suisse, le suicide assisté est autorisé depuis 1942. L’article 115 du Code Pénal en définit les conditions : l’incitation au suicide reste interdite, et l’aide au suicide ne doit pas relever d’un motif égoïste. Les critères d’accès sont réglementés par les directives de l’Association suisse des sciences médicales (ASSM) et leur assouplissement en 2018 est largement contesté par les médecins eux-mêmes. En ajoutant à cela un traitement médiatique souvent favorable et positif, un effet de contagion est-il à craindre ? Léonore Dupanloup, chargée de prévention média à STOP SUICIDE, fait le point sur la question.

 

Du critère de « fin de vie » à celui de « souffrances insupportables »

Le suicide assisté est inscrit dans la loi suisse depuis plus de 75 ans, mais sa pratique et son éthique ne cessent d’évoluer et divisent le monde médical. Longtemps considéré, par principe, comme « contraire aux buts de la médecine », l’ASSM a remis en 2004 la responsabilité aux médecins de déterminer au cas par cas si « cette assistance est conforme aux objectifs de la médecine ». Dès lors la pratique du suicide assisté est devenue de plus en plus courante, attirant des personnes souhaitant mettre fin à leur jour bien au-delà des frontières helvètes. Avec 928 décès de résidents suisses en 2016, le nombre de suicides assistés tend à rejoindre le nombre de suicides non-assistés (1016 décès sur l’ensemble de la population).

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Le suicide, parlons-en, mais pas n’importe comment !

Le suicide est une thématique délicate. Longtemps resté tabou, on sait aujourd’hui qu’il est essentiel d’en parler, pour encourager les personnes concernées à sortir du silence. Mais cela nécessite certaines précautions, car la recherche scientifique a montré qu’il peut y avoir un effet incitatif, suivant la façon dont ce sujet est abordé.

Comment fonctionne cette influence, dit « effet Werther » ? Comment peut-on, au contraire, favoriser un effet préventif ? Léonore Dupanloup, chargée de prévention médias à STOP SUICIDE vous propose un tour d’horizon de la question.

 

Du jeune Werther à Robin Williams, des cas emblématiques

De nombreux cas à travers l’histoire ont révélé l‘existence d’une influence des contenus médiatiques sur le taux de suicide. L’un des plus emblématiques en Europe est celui du roman de Goethe, Les souffrances du jeune Werther, dont le jeune héros se suicide après une déception amoureuse. Sa publication en 1774 a entrainé une forte augmentation des suicides en Allemagne. Au Japon, ce même phénomène s’est produit en lien avec les pièces de théâtre Kabuki, qui mettent souvent en scène des suicides de couple. (suite…)

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La communauté trans* face au suicide

La journée internationale du souvenir trans a eu lieu mardi 20 novembre. Cette journée qui vise à commémorer les personnes trans* victimes de crimes haineux, permet également d’ouvrir la discussion sur le chemin qu’il reste encore à parcourir pour qu’ils et qu’elles soient pleinement reconnue dans la société. Elisa Antonio, stagiaire en communication et médias à STOP SUICIDE, vous présente les enjeux de la prévention du suicide auprès de la communauté trans*.

 

L’identité de genre se réfère au ressenti personnel et intime de chacun et chacune quant à son genre. Une personne transgenre ou trans* désigne une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné à la naissance.

S’il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de personnes transgenres en Suisse, des enquêtes menées aux Pays-Bas et aux Etats-Unis recensent qu’une personne sur 200 ne s’identifierait pas (ou du moins, pas complètement) au sexe qui lui a été assigné à la naissance [1]. Sur la base de ces estimations, des associations telles que Transgender Network Switzerland (TGNS) évaluent à 40’000 le nombre de personnes trans* en Suisse. 40’000 personnes parfois stigmatisées et discriminées par la société.

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Internet et risque suicidaire : des liaisons dangereuses ?

Les nouvelles technologies numériques sont régulièrement pointées du doigt pour les effets néfastes qu’elles auraient sur la santé mentale. Source de mal-être et de harcèlement ou outil pour l’entraide et le self-care ? Léonore Dupanloup, chargée de prévention média à STOP SUICIDE, vous propose un tour d’horizon des connaissances sur ce sujet.

 

Le numérique au service du self-care

Un des principaux bénéfices d’internet pour la prévention du suicide est le grand potentiel de visibilité et d’accessibilité qu’offre cette technologie. Les acteurs de la prévention se sont saisis de cet outil, et il est désormais facile de diffuser et de trouver sur internet des informations sur les ressources d’aide et les signaux pour repérer une crise suicidaire, ou encore des conseils pour agir. Autant d’éléments qui sont utiles pour la prévention car ils permettent aux personnes concernées et à leurs proches de trouver des pistes de solution (1).

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Briser le tabou avec les jeunes : les ateliers de STOP SUICIDE

Dans cet article, je vous propose de faire la connaissance des deux chargé.e.s de projet à STOP SUICIDE qui vont à la rencontre des jeunes, partout en Suisse romande, pour parler avec eux du suicide. En quoi consiste leur travail ? Comment abordent-ils nos enfants, adolescents et jeunes adultes ? Quelles sont les réactions qu’ils récoltent ? Tour d’horizon dans cet entretien !

Article écrit par Léonore Dupanloup.

 

Neslie et Abbas, bonjour ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Je m’appelle Neslie Nsingi. J’ai intégré l’équipe de STOP SUICIDE en octobre 2017 après avoir terminé un master en socioéconomie. Au sein de l’association, je suis chargée des interventions en milieu scolaire, dans les hautes écoles et les universités. Je m’occupe également de l’organisation des modules de sensibilisation destinés aux encadrant.e.s de jeunes.

 

 

 

 

 

Je suis Abbas Kanani, j’ai 27 ans et je travaille pour STOP SUICIDE depuis octobre 2017 en tant que chargé de prévention. Je me suis orienté dans le domaine de la prévention du suicide à la suite de mon master en psychologie clinique et sociale. Je suis en charge des interventions dans le milieu extra-scolaire, c’est-à-dire dans les semestres demotivation, foyers, maisons de quartier, écoles professionnelles et autres associations.

 

 

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La campagne romande contre le suicide est lancée !

C’est en ce 10 septembre, journée mondiale de prévention du suicide, que la campagne de sensibilisation et de prévention du suicide des jeunes est lancée en Suisse romande. Première cause de mortalité chez les jeunes dans notre pays, le suicide est un problème de santé publique majeur : pour y faire face, STOP SUICIDE, Pro Juventute, le canton de Zurich et les CFF ont uni leurs forces pour créer la première campagne de prévention du suicide des jeunes d’envergure nationale.

 

Donner la parole aux jeunes

L’objectif de cette campagne est de redonner la parole aux adolescents et jeunes adultes et de promouvoir l’entraide dont ils font preuve. Cinq jeunes ont accepté de témoigner sur la façon dont ils avaient aidé un proche en proie à des pensées suicidaires : comment ils ont repéré les signes de mal-être chez leur ami.e, lui ont proposé leur temps et leur écoute, et l’ont dirigé.e vers des ressources d’aide adaptées.

 

 

Pour écouter les témoignages de ces jeunes, repérez leurs portraits dans l’espace public romand : sur les affiches, un logo Shazam permet d’accéder directement à leur vidéo youtube. Dans celle-ci, ils expliquent comment ils ont soutenu leur ami.e. Ces vidéos sont également disponibles sur le site de Pro Juventute.

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Pour se protéger contre le suicide, la bienveillance

Contrairement à ce qu’on pense parfois, le suicide n’est pas une fatalité contre laquelle nous serions totalement impuissant.e.s. Au contraire, il est possible d’agir en amont et de se prémunir contre les pensées et d’éventuelles crises suicidaires, qui peuvent toucher chacun.e d’entre nous dans des périodes de vie difficiles.

Le suicide, rappelons-le, n’est jamais dû à une seule cause : c’est un phénomène complexe et multifactoriel. C’est pourquoi il est possible de le prévenir en agissant sur ses multiples causes.

Il existe en effet des “facteurs de protection” qui nous rendent moins vulnérables à une crise suicidaire. Certains sont liés à notre personnalité elle-même, d’autres à notre environnement. Bien sûr, nous ne pouvons pas agir sur chacun d’entre eux : certains sont indépendants de notre volonté. Nous ne sommes pas égaux dans ce que nous avons reçu dans notre enfance; nous ne choisissons pas notre condition socio-économique ou notre orientation sexuelle.

En revanche, nous pouvons veiller à ce que les enfants, adolescent.e.s et élèves autour de nous soient sensibilisé.e.s et activent ces petits leviers de protection face au suicide. Même à l’âge adulte, ce sont des outils que nous pouvons entretenir toute notre vie, puisqu’ils sont liés à une bonne santé mentale et physique et à une bienveillance générale – envers soi-même et envers les autres.

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