Retrouver l’équilibre

Notre état mental change tout au long de la vie. Nous passons par autant de maux et de douleurs que de périodes heureuses ou sereines. Cela est valable pour les personnes en bonne santé, comme pour celles atteintes d’un trouble psychique. A certains moments de la vie, nous sommes plus à même de faire face aux tensions de la vie, tandis qu’à d’autres moments, ces épreuves nous paraissent insurmontables. Cependant, tout comme pour les maladies physiques, il est possible de se rétablir d’un moment de crise psychologique et de retrouver un équilibre.

C’est normal de souffrir !

Que l’on vive avec un trouble psychique ou non, ressentir de la souffrance psychologique est inévitable. Rupture amoureuse ou amicale, stress professionnel ou déception, de nombreux événements peuvent déséquilibrer notre bien-être.

« La crise fait partie de la vie, on a des moments de déséquilibre plus ou moins grands qui engendrent une certaine souffrance. » Paco Prada.

La souffrance fait donc partie de la vie, au même titre que la joie. Notre état mental est par essence changeant. Ainsi, lorsque nous traversons une “crise” il ne faut surtout pas oublier que la souffrance, elle aussi, est éphémère. 

“J’aurais tout le temps ce dark side qui est là.” – Rachid, “Faut en parler !”, épisode 3 – Petites victoires

Pour retrouver l’équilibre, il faut être capable de mobiliser un ensemble de “ressources” qui permettent de faire face aux “stresseurs” de la vie. Cet équilibre entre ressources (ce qui nous procure de la joie et du bien-être) et “stresseurs” (ce qui nous prend de l’énergie et nous affaiblit) est primordial pour se maintenir en bonne santé mentale. 

Prendre soin de soi 

Nous pouvons faire appel à toutes sortes de ressources pour nous soulager au quotidien comme dans les moments de crise. La santé mentale, on ne ne le répétera jamais assez, est comme la santé physique. Nous devons en prendre soin tous les jours et pas seulement lorsqu’elle va mal. 

3 types de comportements sont essentiels pour maintenir et/ou améliorer notre bien-être : le self-care (prendre soin de soi), la recherche d’aide et le fait de se soutenir les uns les autres. Exercer une activité qui nous fait du bien, prendre soin de notre corps ou passer de bons moments avec nos proches sont des activités essentielles pour notre bien-être mental. On sait combien il peut être difficile pour une personne qui souffre de mettre en place ces habitudes. Parfois de petites choses suffisent, comme l’écoute d’un proche ou d’une musique qui nous apaise. Dans les moments dits “de crise”, les proches sont une ressource primordiale pour nous aider à adopter des petits rituels qui font du bien ! Par ailleurs, soutenir les autres fait non seulement du bien à la personne soutenue, mais également à celle qui fournit le soutien. 

“Ça aide d’avoir un ami qui t’appelle, même si tu l’appelles plus depuis longtemps.” – Rachid, “Faut en parler !”, épisode 3 – Petites victoires

Mais le plus important, c’est avant tout de demander de l’aide dès qu’on en ressent le besoin. Que ce soit auprès de nos proches, de professionnel.les ou même dans les livres ou sur Internet, n’attendez pas d’être en crise pour rechercher de l’aide ! Vous avez le droit d’être soutenu.e dès que vous en ressentez le besoin, quel que soit votre niveau de souffrance.

Illustration @bonjouranxiete
Source : @bonjouranxiete

Se rétablir, c’est toujours possible  

Il est toujours possible d’aller mieux, même lorsque l’on souffre d’une maladie psychique grave. Cependant, se rétablir ne signifie pas guérir, mais plutôt  « apprendre à vivre avec sa propre vulnérabilité ». Comme pour une personne souffrant d’une maladie chronique telle que le diabète, il s’agit d’accepter la souffrance comme faisant partie de notre vie et d’apprendre à la gérer au mieux à l’aide de nos ressources pour vivre une vie épanouie. Se rétablir ne veut donc pas dire que nous ne souffrirons plus jamais, mais que nous sommes capables d’affronter les difficultés pour trouver un équilibre mental satisfaisant, dans une société qui nous en donne les moyens. 

Parole d’expert

Comment traverser une crise ?

Que l’on souffre ou non de maladie psychique, parfois les “maux de la vie” s’accumulent et la souffrance s’installe dans la durée. Nous risquons alors d’entrer dans un moment de crise pouvant aller jusqu’au suicide. Paco Prada, psychiatre et psychothérapeute aux HUG aborde la question difficile de la crise et du retour à un équilibre mental épanoui.

Paco Prada, psychiatre et psychothérapeute aux Hôpitaux universitaires de Genève.

 

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Sources 

Définition santé mentale par l’OMS : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response

Dossier minds « Qui est normal.e » : https://minds-ge.ch/les-dossiers/qui-est-normal-e/

Santé mentale minds : https://minds-ge.ch/quest-ce-que-la-sante-mentale/ ; https://minds-ge.ch/les-dossiers/cest-pas-que-dans-la-tete/

Continuum de la santé mentale : https://www.psylio.com/pdf/resources/outils-de-travail/continuum-de-la-sante-mentale.pdf?v=1664215878

Pereira, A., & Dubath, C. (2022). Les comportements promoteurs d’une bonne santé mentale: Synthèse de la littérature scientifique (minds 02/2022). Genève: minds – Promotion de la santé mentale à Genève

Pro Mente Sana, le rétablissement: https://www.promentesana.org/prestations/#retablissement

Un acte de courage

Demander de l’aide peut paraître simple : après vous être blessé.e, vous décidez de vous rendre chez un.e médecin pour être soigné.e. Une décision logique, puisque vous n’avez pas les compétences requises pour vous soigner vous-même. Pourquoi est-il alors si difficile de demander de l’aide lorsque la blessure est d’ordre psychologique ? 

D’après plusieurs études en Europe et aux USA, seul un tiers des personnes souffrant d’un trouble mental ont bénéficié d’aide au cours des douze derniers mois. Pourquoi une telle différence entre le nombre de personnes en souffrance et celles qui sont aidées ? 

“Je ne suis pas plus forte qu’un.e  autre. J’ai eu les ressources qu’il fallait, j’ai aussi su les prendre au bon moment” – Florine, “Faut en parler !”, épisode 2 – Je prends cette bouée

Pas un signe de faiblesse

Pour oser demander de l’aide, il faut avoir reconnu sa propre souffrance, et accepter qu’on ne peut pas la gérer seul.e. Malheureusement, les stéréotypes sur la santé mentale ont la vie dure ! Si nous souffrons c’est notre problème et en plus c’est de notre faute ! Nous devrions soi-disant être capables de tout gérer nous-mêmes, et la souffrance mentale serait un signe de faiblesse. C’est pourtant faux. Personne ne s’estime complètement responsable de sa propre santé physique, alors pourquoi serait-ce le cas pour la santé psychique ? Dans ce contexte culpabilisant, oser demander de l’aide est un véritable acte de courage !

“On n’est pas des super-héros, personne n’est à l’abri, il faut juste prendre l’aide qui nous est offerte” – Carolyne, “Faut en parler !”, épisode 4 – Le petit pot de larmes

La plupart des troubles mentaux peuvent être traités efficacement, pour autant que l’on reçoive l’aide nécessaire. Et pourtant, les préjugés qui mettent en doute leur efficacité et leur validité sont nombreux ! Le rétablissement en santé mentale, c’est possible, au même titre que le rétablissement physique. 

Parler pour aider

Comment encourager les gens à demander de l’aide lorsqu’ils ou elles en ont besoin ? Briser le tabou autour de la santé mentale et en parler autour de soi. Parler de notre souffrance et de nos joies et écouter celles des autres. Libérer la parole et accepter notre humanité, c’est lutter contre les préjugés et les idées reçues sur la santé mentale. 

“Plus on va en parler, plus les gens vont être outillés pour aider, et plus les personnes concernées vont savoir vers qui se tourner” Carolyne, “Faut en parler !”, épisode 4 – Le petit pot de larmes

Quand faut-il demander de l’aide ?

Souvent, on se demande quel est le bon timing pour demander de l’aide. Certains indices peuvent nous indiquer qu’il est temps de chercher de l’aide, notamment lorsque la souffrance s’installe sur le long terme, et qu’elle a un impact sur notre fonctionnement quotidien (qualité du sommeil, perte d’appétit, perte de motivation, etc.). Mais le critère le plus important, c’est le besoin que nous ressentons. Quel que soit votre niveau de souffrance si vous ressentez le besoin d’avoir de l’aide, alors il faut en parler ! C’est en ignorant nos propres besoins, en laissant grandir notre souffrance, que l’on risque d’arriver à l’état de crise suicidaire. 

“Il faudrait demander de l’aide, dès qu’on en ressent le besoin, quelque soit le niveau de souffrance” Andrea Pereira

Une action qui nous fait vraiment du bien

Demander de l’aide, est-ce efficace pour aller mieux ? La réponse est oui ! Mais cela dépend de la personne à qui l’on s’adresse. Il existe plusieurs sources d’aide vers qui il est possible de se tourner :

  • On peut rechercher de l’aide auprès de sources qui ne requièrent pas de contact avec une autre personne, ce qu’on appelle l’auto-assistance. Il s’agit par exemple de livres, de sites Internet, d’applications, etc.
  • Les sources informelles sont par exemple des membres de notre famille, nos ami.es, nos voisin.es, etc.
  • Les sources semi-formelles sont des professionnel.les non spécialistes de la santé mentale, par exemple des enseignant.es, des médecins généralistes, des travailleur.ses sociaux, etc.
  • Les sources formelles sont des professionnel.les de la santé mentale, par exemple les psychiatres, les psychologues, etc. Ce sont les plus efficaces et pourtant, celles vers qui nous avons le plus de difficulté à nous tourner.

Parole d’experte

Comment réagir lorsque quelqu’un nous demande de l’aide ?

Selon les recherches de l’observatoire de minds, lorsque nous sommes en souffrance, nous avons plutôt tendance à rechercher de l’aide auprès de nos proches. Malheureusement ces dernier.ères ne sont pas toujours équipé.es pour répondre à nos besoins. Offrir son aide aux autres peut être tout aussi difficile que de la demander. Andrea Pereira, responsable scientifique chez minds nous explique comment venir en aide à nos proches en souffrance dans une capsule vocale inédite.

Andrea Pereira, Docteure en psychologie sociale et responsable scientifique chez minds.

 

Vous souhaitez mieux comprendre comment aider vos proches en souffrance ? Participez aux cours de premiers secours en santé mentale d’ensa

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Sources

Souffrances psychiques, et si on arrêtait de culpabiliser ?

La souffrance fait partie de la vie. Cette phrase peut paraître banale, mais nous avons parfois de la peine à l’accepter dans notre quotidien, surtout quand il s’agit de souffrance psychologique. La santé mentale se définit par un état de bien-être, selon l’OMS, mais il ne faut pas oublier que celui-ci fluctue tout au long de notre vie. Il est donc normal de ressentir, parfois, de la souffrance mentale. Et pourtant nous avons souvent tendance à nous sentir coupable de notre propre mal-être ? Mais pourquoi ?

Ni un choix, ni un échec

“Être mal psychologiquement est tout à fait normal, légitime, vous n’êtes pas fait de métal mais d’émotions et de sentiments.” Sally Das, psychologue psychothérapeute

Se sentir responsable de sa propre maladie, regretter de ne pas se remettre assez vite, se percevoir comme un poids pour ses proches…  D’où viennent ces sentiments de culpabilité ? Être malade est une difficulté pour soi et pour les autres, c’est vrai. Lorsque nous sommes souffrant.es, nos proches souffrent aussi de nous voir ainsi. Il est donc normal de ressentir de la frustration face à la maladie, d’être triste, énervé.e, effrayé.e… et pourtant il est crucial de se rappeler, dans ces moments difficiles, qu’être malade n’est ni un choix, ni un échec personnel.

“Je me sens tellement coupable d’aller mal, je me sens tellement coupable de pas y arriver” – Carolina, “Faut en parler !”, épisode 1 – Comme une fracture de l’esprit

La souffrance et la santé mentale sont influencées par une multitude de facteurs sur lesquels nous n’avons, la plupart du temps, aucun contrôle. Alors pourquoi culpabiliser ? Prendre conscience que la santé mentale, c’est pas que dans la tête, c’est peut être un premier pas vers l’adoption de réflexes dé-culpabilisants ?

Dépasser les idées reçues

“Une personne sur deux souffre un jour ou l’autre dans sa vie, de troubles psychiques” Dossier “Qui est normal·e ?”

Tout le monde peut se retrouver en souffrance psychique un jour. Même les idées suicidaires, que l’on croit souvent rares, ne le sont pas tant que ça. Tout le monde peut en avoir et on estime qu’un jeune sur cinq en a déjà fait l’expérience.

Nos idées reçues sur la santé mentale contribuent activement au sentiment de culpabilité qui lui-même a des effets délétères sur la santé mentale. Lorsque l’on se sent coupable on a tendance à dissimuler son mal-être et donc à ne pas demander de l’aide. Et pourtant, chercher du soutien, quel qu’il soit, est un acte fondamental pour aller mieux.

Partager pour soulager

Comment faire face à la culpabilité qui parfois nous ronge lorsque l’on est en souffrance psychologique ? Il est important avant tout de ne pas cacher ce sentiment comme un secret honteux. Partager son ressenti et ses émotions avec les autres est bénéfique pour notre santé mentale, et peut permettre de soulager non seulement la personne qui partage, mais aussi celle qui reçoit. Les professionnel.les de la santé mentale sont équipé.es pour nous aider à gérer la culpabilité, il ne faut donc pas hésiter à leur faire part de ce ressenti. D’autres dispositifs de partage existent par ailleurs à Genève comme des cercles d’écoute, des groupes d’entraide ou des lignes d’appel téléphonique

Parole d’experte

Comment gérer sa culpabilité en tant que proche de personnes en souffrance ?

Alexandra Spiess, thérapeute systémique et de famille Asthéfis, responsable As’trame Genève.

La culpabilité est un sentiment qui pèse également sur le mental des proches de personnes en souffrance psychique. Est-ce normal de se sentir coupable ? Comment faire face à ce sentiment de culpabilité ? Et comment aider les personnes qui le ressentent ? Alexandra Spiess aborde le sujet de la culpabilité des proches dans une capsule vocale inédite.

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Sources

Osons en parler !

Lorsque ça ne va pas mentalement, il est difficile d’oser se confier et de chercher de l’aide. Les pensées suicidaires et les souffrances psychiques sont passées sous silence. Les chiffres sont le reflet de l’ancrage de ce tabou dans notre société. 29,1% des jeunes ne confient leurs problèmes à personne alors qu’un jeune sur cinq a déjà eu des pensées suicidaires.

Le silence autour du suicide entretient l’ignorance vis-à-vis de la thématique et par conséquent les idées reçues qui y sont liées. Les personnes concernées sont ainsi confrontées à un sentiment d’isolement face à leur souffrance. Briser le tabou autour du suicide est primordial pour la prévention afin d’ouvrir le dialogue et savoir repérer les signaux d’alerte.

Comment libérer la parole autour du suicide afin de lutter contre ce tabou ?

Déconstruire le tabou

« En parlant du suicide, on contribue à casser le tabou parce qu’il reste un tabou sur le suicide et la santé mentale en général. » Raphaël.

Déconstruire le tabou autour du suicide est crucial afin de prévenir un potentiel passage à l’acte et offrir un soutien aux personnes touchées. Pour libérer la parole, il faut avant tout déconstruire les idées reçues entourant la thématique du suicide. Ces préjugés stigmatisent les personnes qui souffrent, et créent un sentiment de honte qui peut freiner la demande d’aide.

Informer sur le suicide permet ainsi de faire connaître les signaux d’alerte, les ressources, les différentes aides disponibles et les manières dont on peut aider une personne qui a des pensées suicidaires.

« Le suicide est toujours loin de toi, on dirait que ça ne peut pas arriver à l’un de tes proches, à un frère. » Carolyne,  “Faut en parler !”, épisode 4 – Le petit pot de larmes

Il est important de souligner que le suicide peut toucher tout le monde. Toutefois, si personne n’en parle, il est alors difficile d’oser revendiquer une demande d’aide sans avoir peur de se sentir jugé.e, incompris.e. Ce tabou autour du suicide affecte également les proches qui n’osent parfois pas aborder clairement le sujet avec une personne dans le besoin. Normaliser la santé mentale est alors primordial afin de permettre à toutes et à tous d’en parler librement, sans crainte du jugement. Briser ce silence, c’est donner l’opportunité d’exprimer une souffrance et ainsi de rompre l’isolement autour des pensées suicidaires.

Parole d’expert

Comment parler du suicide ?

Parler du suicide, ça fait peur, c’est un fait. Pourtant, le seul moyen de savoir si une personne a réellement des idées suicidaires, c’est bien de demander. Raphaël Thélin, directeur de l’association Stop Suicide nous donne les clés pour aborder ce sujet difficile et pourtant si important.

Raphaël Thélin, Directeur de l’association Stop Suicide.

Oser en parler 

« Plus on va en parler, plus les gens vont être outillés pour aider. Les personnes que ça peut toucher vont savoir vers qui se tourner et quelle aide ils peuvent avoir. » Carolyne,  “Faut en parler !”, épisode 4 – Le petit pot de larmes

Tout le monde peut agir en tant qu’acteur.rice pour la prévention du suicide. Pas besoin d’être un.e expert.e dans le domaine afin de venir en aide à un proche. Une écoute attentive et empathique, dénuée de jugement peut aider une personne à aller mieux. Dépasser ses propres préjugés peut ainsi nous permettre d’agir. Dans une situation comme celle-ci, il est toutefois important de rester vigilant.e sur l’état de sa propre santé mentale et de ne pas dépasser ses limites. Les ressources à disposition sont des outils à connaître à la fois pour les personnes en souffrance mais également pour les proches. 

Les signaux qui alertent 

« Pour prévenir le suicide des jeunes […] il faut aussi parler à leur entourage qui sont des personnes qui peuvent être décisives pour prévenir le suicide d’un ou une jeune qui aurait des pensées suicidaires à un moment donné. » Raphaël.

Il reste difficile de demander de l’aide et de s’exprimer sur le mal-être que nous pouvons ressentir. Trouver les bons mots pour parler de nos émotions n’est pas toujours évident. Lorsqu’il est trop dur d’exprimer une souffrance, des signaux d’alerte peuvent se manifester. Ces signes sont subjectifs et propres aux personnes et au contexte dans lequel ils/elles se trouvent. Connaître ces signaux, c’est se donner la possibilité de déceler le mal-être d’un proche, d’un.e ami.e et de pouvoir ensuite lui proposer de l’aide.

Tout changement de comportement est important à prendre en considération. Cela peut être le signe que quelque chose ne va pas. Voici une liste non exhaustive de 6 signes de mal-être auxquels vous pouvez vous rendre attentif.ve : 

  •  Le sommeil : dormir trop ou pas assez ?
  •  L’isolement : Passer plus de temps seul.e ?
  •  L’appétit : Ne plus se nourrir comme d’habitude ?
  •  Les changements d’humeur : Des réactions inhabituelles ?
  •  La prise de substances : Une consommation abusive ?
  •  La perte d’intérêt : Détachement des activités habituelles

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Sources

Dupanloup, L. (2019, 10 octobre). Repérer les signaux d’alerte du suicide. Prévenir le suicide chez les jeunes – Le blog de STOP SUICIDE. https://blogs.letemps.ch/stop-suicide/2019/10/10/reperer-les-signaux-dalerte-du-suicide/

Tuerie d’Yverdon : notre décryptage avec DécadréE

Illustration : 20minutes.ch

Le 9 mars 2023, au lendemain de de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, un homme tuait son épouse et ses 3 filles avant de brûler leur maison et de se suicider. C’est l’hypothèse actuellement privilégiée par la police. Au-delà des faits, que peut-on aujourd’hui dire sur le traitement médiatique de cette affaire? Retour sur les principaux éléments.

Article écrit par Léonore Dupanloup avec DécadréE.

 

Le choix des mots

Le jour suivant l’émotion est vive. L’incendie et “ses victimes” sont relayées dans plusieurs médias. À ce moment-ci de l’affaire, on ne peut encore rien dire sur l’origine de l’incendie. Auteur présumé et victimes sont ainsi considérés à égal. C’est suite au communiqué de presse de la police du 11 mars que les choses basculent. La police mentionne l’hypothèse d’un “drame familial”. Plusieurs blessures par balle ont en effet été identifiées sur les victimes. Une arme à feu a quant à elle été retrouvée à proximité du père.

(suite…)

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Suicide forcé : tour d’horizon d’un nouveau concept

Illustration : 20minutes.fr

Depuis peu, le concept de “suicide forcé” apparait dans les médias et les discours de lutte contre les violences au sein du couple. En partenariat, décadréE et STOP SUICIDE vous propose une analyse de ce concept.

Article écrit par Léonore Dupanloup.

 

C’est notamment à travers le suicide d’une Jurassienne en 2022 que le concept de suicide forcé s’est fait connaître en Suisse. Dans la lettre laissée à ses proches, la femme accuse son ex-compagnon de violences psychologiques. Ces mots sont sans équivoque : « Ma mort ne révèle pas ma fragilité mais témoigne de la violence que j’ai reçue et que je fuis à tout jamais. Mon acte est politique, ce n’est pas un renoncement ». (suite…)

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Parentalité et santé mentale : le cas du déni de grossesse

Le déni de grossesse est une thématique relativement méconnue, pourtant 2 à 3 accouchement sur 1000 seraient concernés par un déni partiel ou total. Les personnes qui rencontrent cette situation sont confrontées à l’incompréhension, voire à la stigmatisation, qui rendent encore plus difficile le vécu autour de cet événement. En conclusion de son stage en communication-médias à STOP SUICIDE, Camille Dunand a exploré le sujet en profondeur et vous partage dans cet article la synthèse des connaissances actuelles sur le déni de grossesse.

 

Le déni de grossesse, qu’est-ce que c’est ?

Le déni de grossesse est défini dans la littérature comme la non-reconnaissance d’une grossesse au-delà du premier trimestre pouvant se prolonger jusqu’à l’accouchement[1]. En Suisse il est possible d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse jusqu’à 12 semaines de gestation, ce qui revient au premier trimestre. Après cela il est impossible d’y avoir recours de manière légale ce qui rend complexe la situation de déni de grossesse.

Chaque trimestre de la grossesse constitue une phase importante dans la préparation de l’arrivée d’un.e enfant. (suite…)

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Le poids de la masculinité dominante sur la santé mentale des hommes cis

Illustration : Canva.com

Le mois de novembre marque le retour de la campagne internationale Movember consacrée aux problèmes de santé qui touchent particulièrement les hommes. Créée à l’origine pour sensibiliser au cancer de la prostate, d’autres thématiques sont également mises en avant chaque année, comme la santé mentale et le risque de suicide. Pour comprendre pourquoi les hommes sont plus affectés par cette problématique, il est intéressant d’explorer la construction sociale du genre masculin et les injonctions qui peuvent influencer le bien-être de cette catégorie de la population. À l’issue de son stage dans l’équipe de STOP SUICIDE, Marie Ruffieux vous propose un tour d’horizon de l’état actuel des connaissances sur le sujet.

 

Le suicide, un comportement genré

Le suicide est une thématique complexe qui ne saurait se réduire simplement à un problème de genre. Néanmoins, nous pouvons constater que plus d’hommes que de femmes décèdent du suicide (1). En effet, en Suisse, environ trois quarts des cas de mort par suicide concerne des hommes cisgenres (2). (suite…)

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Stéréotypes sur la santé mentale : un risque pour la prévention

Illustration : Canva.com

Chaque année, STOP SUICIDE mène une campagne à l’échelle de la Suisse romande pour sensibiliser à la prévention du suicide des jeunes et briser le tabou autour de cette thématique. Pour son édition 2022, l’association s’attaque aux préjugés qui pèsent sur les professionnel.le.s et les soins en santé mentale.

Article écrit par Léonore Dupanloup.

 

Voir un.e psy ça va pas de soi

La santé mentale est une thématique qui a pris de l’ampleur dans le débat public ces dernières années, plus fortement encore depuis 2020 et l’arrivée du Covid-19 dans nos vies. Pourtant, de nombreuses personnes nourrissent encore des a priori sur les psys, la thérapie et les soins en santé mentale. Malgré des avancées significatives, la déstigmatisation autour de ces questions est encore loin d’être suffisante.

(suite…)

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Parentalité et santé mentale : le cas de la dépression post-partum

(image : Journalcoaching.com)

La naissance d’un enfant, souvent présentée comme l’événement le plus heureux d’une vie, représente également un bouleversement immense de la vie quotidienne, qui peut être difficile à vivre. La dépression post-partum, ce mal-être qui touche environ 2 mères sur 10, se caractérise par la survenance d’épisodes dépressifs chez une fraction importante de la population prochainement ou fraîchement parents.

Si bon nombre d’individus perçoivent superficiellement ce en quoi celle-ci consiste, Virginie Magnin, stagiaire chez Stop Suicide et étudiante en Master en management, se propose d’explorer plus en profondeur la thématique, en étendant le concept aux pères ou encore aux couples LGBTQIA+. Des ressources pour les jeunes parents ou parents souffrant de dépression post-partum sont disponibles en fin d’article ainsi que le questionnaire “EPDS”, mis au point pour vous aider à évaluer vos symptômes.

 

Baby-blues ou dépression post-partum ?

Le baby-blues, à ne pas confondre avec la dépression post-partum, est un phénomène normal apparaissant souvent 3 jours après l’accouchement et ne durant pas plus que quelques jours. Considéré comme un état réactionnel impliquant des symptômes tels que de l’hypersensibilité, de la dévalorisation, de l’anxiété, de l’irritabilité ou encore des crises de larmes, il concerne jusqu’à 80% des jeunes mamans. Si le baby-blues en lui-même ne requiert pas de traitement, il représente un risque d’évolution vers la dépression pour 20 à 30% des jeunes mamans. Il est donc à ne pas négliger s’il perdure plus de 2 semaines [1]. (suite…)

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