Milieu populaire et gauche, le divorce est-il définitif ?

Le mouvement des gilets jaunes en France s’est brutalement invité dans un paysage politique que le président Macron avait déjà bien remodelé à sa façon. Il répercute une révolte de fond qui telle une traînée de poudre est en train de retourner la table du jeu politique mondial. « Hommes forts» du type Putine ou Erdogan qui canalisent très étroitement toute liberté d’expression, tout en restant relativement populaires dans leur pays, élections de Trump et de Bolsonaro en Amérique, et sur le continent européen, une droite populiste de plus en plus décomplexée, extrémiste, prête à faire voler en éclats tout ce qui est supranational.

Souhaitant faire table rase des acquis de l’après-guerre, ce mouvement annonce une nouvelle donne politique, face à laquelle les forces humanistes n’ont encore trouvé ni la bonne réponse ni le bon « narratif » mobilisateur.

L’idéologie dominante de cette réaction est une étrange mixture entre laisser-aller économique et agressivité nationaliste, rejet de la concertation internationale, des droits de l’homme, de la transition écologique, des droits des minorités et même des acquis du féminisme (voir les positions de l’extrême-droite en Andalousie, où elle participe au gouvernement local qu’elle veut pourtant abolir – et qu’elle abolira dès qu’elle le pourra). Rien, a priori, d’ailleurs, qui ferait avancer la cause des électrices et électeurs optant pour ces formations.

Les « élites » au pouvoir économique et politique désormais rejetées si violemment paient le prix fort d’avoir constamment eu de beaux principes à la bouche sans les réaliser au quotidien. Inscrire, comme en France, sur toutes les mairies Liberté-égalité-fraternité et accepter que la fracture sociale et territoriale, déjà dénoncée (sans suites concrètes) en son temps par Jacques Chirac, ne cesse de s’accroître ne peut que finir en révolte. Stéphane Hessel l’avait annoncée dans son manifeste « Indignez-vous » – ce n’était certainement pas l’orientation qu’il lui aurait souhaitée… Mais à force de jouer avec le feu, l’incendie finit par arriver !

On peut comprendre que la droite néolibérale et un centre traditionnellement peu actif soient décrédibilisés après tant d’années de difficultés pour les perdants de la mondialisation – qui semblent bien dans plusieurs pays industrialisés être une majorité de la population! Mais la gauche, dont le projet a toujours été l’égalité des chances, un emploi et un revenu décents pour tous, le souci du bien commun, la protection du faible du fort ?

Tout se passe comme si les perdants de la mondialisation rejettent de la même manière tous ceux qui ont été ou sont au pouvoir, quelle que soit leur couleur, et s’accrochent à la seule valeur qui leur semble encore solide : la nation. Ces réflexes tribaux et tripaux ne pourront pas être surmontés si facilement, car ils expriment un besoin instinctif et légitime de reconnaissance et de protection.

Quelques hypothèses
La social-démocratie n’est plus, dans plusieurs pays d’Europe, Grèce, Italie, France, Pays-Bas, que l’ombre d’elle-même. Si elle résiste mieux au Portugal ou en Grande-Bretagne, elle plafonne entre 10-20% dans les pays où naguère encore son score était largement le double, notamment dans les pays germaniques et nordiques.

Quant à une gauche plus radicale, on a vu ses limites en Grèce et aussi en Espagne ; si elle a su renouveler ses représentant-e-s, créer de bonnes dynamiques municipales, son score reste lui aussi fort limité. Ses divisions font le reste, mais n’expliquent pas tout, car, même unie, la gauche reste loin de résultats permettant de gouverner.

C’est que le lien séculaire et sentimental entre le milieu populaire et la gauche est largement cassé. Les raisons de ce divorce, qui s’est préparé lentement mais sûrement au fil d’une génération, sont autant conjoncturelles que de l’ordre de la perception.

Une première réponse est que le milieu populaire perçoit les représentant-e-s actuel-le-s de la gauche comme faisant eux aussi partie d’une élite bien située économiquement, bien logée, loin des risques et de l’insécurité économique, sociale et physique. Qui prêche le vivre ensemble, mais est à l’abri tant des conflits entre ethnies et cultures des quartiers populaires, que de la concurrence sur le marché de l’emploi.

Une deuxième raison est que la gauche est perçue comme naïve et passive en matière de sécurité et d’immigration, bien-pensante, supposée préférer l’arrivant au résident, l’étranger à l’habitant. Le fait d’être démuni ou immigré ne signifie pas qu’on soit au-dessus de tout soupçon, l’être humain étant ce qu’il est, il eût fallu que la gauche le dise. Certaines personnes de gauche ont pensé discriminant de publier la nationalité de délinquants, mais le masquer c’est entretenir le non-dit, le flou et les rumeurs. Seuls les faits comptent – et ce qu’on en fait !

Les questions de sécurité ont été longtemps minimisées par une gauche mal à l’aise avec les notions de répression, de peine et de rééducation. Ce qui a suscité un sentiment de mépris et d’abandon dans le milieu populaire, las des petits et grands larcins. La sécurité pour toutes et tous est un droit – qui doit s’exercer dans le respect de l’Etat de droit ; le dénier aux plus démunis est une inégalité et une stigmatisation.

Le milieu populaire est certes prêt à entendre que ceux qui ont le plus peur de l’immigration sont souvent les immigrés d’avant, désireux d’oublier ce qu’ils ont traversé. Une fois installés, après avoir beaucoup travaillé, les nouveaux venus ne leur semblent pas de la même veine.

Le milieu populaire est prêt à partager, mais ne veut pas être dupe d’un discours moralisateur qui lui délègue les difficultés et les charges de l’intégration. Il est prêt à donner, mais ne veut pas être seul à le faire. Et il veut que les arrivants, d’une autre culture et religion, aient à faire de vrais efforts d’intégration, comme eux ont dû le faire, comme on doit le faire ailleurs.

Enfin, un certain discours anti-capitaliste, anti-propriété, fait peur au milieu populaire, attaché au peu qu’il possède : une petite maison, un petit bas de laine, une petite entreprise ; lutter contre les abus du marché et de la propriété oui, les abolir, non… Le milieu populaire est à la fois conservateur, soucieux d’ordre et de stabilité, généreux et émotif. Il peut aller jusqu’à se méfier de prestations sociales proposées par la gauche, tant il doute de ses compétences de gestion financière et économique.

Autre enjeu : ce n’est pas parce qu’on doit combattre le nationalisme agressif qu’il faut ne plus être fier de ce qu’on est, de ses origines, de son parcours, de sa région, de son pays. Tout est dans la manière. On peut parfaitement être patriote d’une manière qui respecte le local et le global, et les devoirs des nations face à ces deux niveaux. Je me rappelle d’une confidence qu’au lendemain d’élection fédérale une jeune dessinatrice en bâtiment m’avait faite : ayant rapidement pris connaissance des messages électoraux, elle avait opté pour l’UDC, à ses yeux « le seul parti qui aime encore la Suisse. »

Le sentiment d’appartenance offre un abri, et c’est ainsi que l’idée européenne aurait pu et aurait dû être vendue et réalisée : comme une nation, pluriculturelle, tels que le furent les vieux empires d’avant 1918. La gauche européenne a largement abandonné ce terrain à la droite nationaliste qui a fidélisé son public autour d’images réductrices. C’est d’autant plus paradoxal en Suisse, car la Suisse a la grande chance que son identité ne soit pas ethnique mais politique – précisément le projet de vivre ensemble entre régions, cultures, langues différentes dans le respect de leurs diversités et de la loi commune – une sorte de petite Europe au cœur de l’Europe.

Ce travail sur l’identité n’ayant pas été assumé, d’autres ont rempli le vide et détourné les valeurs nationales à leur profit … Il faudra beaucoup d’humilité, d’actes collant aux paroles, d’écoute et de soutien au quotidien – ce qui est notamment la force et la signature des bon-ne-s élu-e-s municipaux – pour remonter la pente et redonner une chance à un humanisme renouvelé, car volontariste – et populaire.

René Longet

Licencié en lettres à l’Université de Genève, René Longet a mené en parallèle d’importants engagements, dans le domaine des ONG et du monde institutionnel, pour le vivre-ensemble ainsi qu'un développement durable. Passionné d’histoire et de géographie, il s’interroge sur l’étrange trajectoire de cette Humanité qui, capable du meilleur comme du pire, n’arrive pas encore bien à imaginer son destin commun.

10 réponses à “Milieu populaire et gauche, le divorce est-il définitif ?

  1. Ce qui change, c’est que personne ne se reconnait plus dans des partis, car l’individualisme a pris le pas et que les choses ne sont plus si immuables, car tout change vite.
    Le cas des gilets jaunes est passionnant, car il s’agit d’une vraie réaction citoyenne basique.

    Mais comme les médias sont en main de quelques puissants, on voit déjà la contrattaque.
    J’ai entendu hier, J.-F Kahn prétendre que l’amorce des gilets jaunes était due à l’extrême droite et que maintenant se joignait l’extrême gauche et que tout ça était complotiste grâce aux réseaux sociaux en faisant des amalgames… (bon, sans doute le grand âge) !!!!!

    Que l’on décrédibilise ce mouvement en lui injectant des casseurs, ça parait évident.
    Un des moyens serait que les divers réseaux refusent les bots, donc les anonymes.
    Mais comme il s’agit d’audience, donc de recettes, le serpent se mordrait la queue.

    Regardez même les blogs du Temps. Il n’est pas normal d’accepter des anonymes.
    Soit on a le courage d’exprimer son avis, soit on se la coince.
    Un avis anonyme ne sert à rien, sauf pour l’auteur frustré ou pour l’audimat, donc des recettes publicitaires.
    Tout ça pour dire que le futur des partis parait bien compromis
    🙂

  2. Si vous voulez mon avis personnel, entre la gauche socialiste et les milieux populaires le divorce est définitif et irrémédaible. Le mot qui décrirait le mieux le sentiment dominant est : dégoût.

    Les classes populaires sont dégoûtées de la gauche progressiste, profondément dégoûtées, écoeurées à vomir. Donc jamais ells ne reviendront vers ces partis qui devront se contenter de draguer, comme aujourd’hui, une clientèle de nantis: fonctionnaires, enseignants, bobos adeptes des fantaisies post modernes comme le LGBT etc. Les travailleurs, les classes ouvrières, les petits employés et salariés, les petites gens ne reviendront jamais vers ces partis. Jamais, jamais, jamis. La gauche c’est du passé.

    Et permettez moi de vous expliquer pourquoi. ll y a de bonnes raisons:

    Pardonnez moi – comme dirait Darius Rochebin – mais je trouve vortre analyse un peu faiblarde. Vous commettez deux erreurs fondamentales. Vous dites que cette nouvelle droite ‘’populiste’’ ‘’souhaite faire table rase des acquis de l’après-guerre’’. C’est complètement faux. Rien n’est plus faux. C’est le contraire qui est vrai.
    Peut-être que Trump et Bolsonaro sont des néo libéraux ou des archi capitalistes, certes, mais les acquis de l’après guerre c’était aux USA l’American Way of life: un ouvrier américain de Detroit père de famille, pouvait avec son seul salaire faire vivre sa femme, au foyer, élever quatre enfants, tout en devenant propriétaire de son logement, construire une maison, avoir une ou plusieurs voitures, et partir en vacances. Aujourd’hui, sa femme doit travailler aussi, un ouvrier ne peut plus avoir qu’un ou deux enfants, le papa et la maman doivent avoir deux ou trois emplois, précaires, chacun, et ils n’arrivent pas à nouer les deux bouts.

    Ajoutez à cela qu’entre temps il y a eu aussi la dégradation morale, au moins perçue comme telle, qu’on présente à ces gens comme un progrès mais qui pour eux est un cauchemar. C’est à dire la drogue, conséquence de la misère, du désespoir et une indignation de cette famille parce qu’on veut lui imposer des toilettes pour les transgenres et qu’elle en a marre de cette propaganda LGBT. Alors cette famille vote Trump car la gauche les couillonnés. Ils ne voient pas où est le progrès. Pour eux c’est le contraire du progrès. C’est la décadence. Ils vivaient dans la prospérité de l’American way of life, et les joies de la famille. Maintenant ils n’ont plus de boulot, on leur a saisi leur appartement, leur fille est lesbienne et veut se marier avec une autre femme, leur fils chômeur de longue durée est toxicomane. Pour ces gens là ils ont perdu sur tous les tableaux: celui de la prospérité matérielle et celui des valeurs morales. Or, ils étaient attachés autant à l’une qu’aux autres. Et tout ca c’est la faute de la gauche et des progressistes.

    Le rejet est double. c’est un rejet social: la gauche a détruit les acuqis sociaux ; et c’est un rejet moral: la gauche a détruit les valeurs morales et familiales. Un rejet empreint de dégoût de rage et de haine.

    Les gens ont viré à droite brutalement parce que trop c’est trop. Mais ils ne ‘’souhaitent pas du tout faire table rase des acquis de l’après-guerre’’. Au contraire, ils déplorent la perte de ces acquis. Ils voudraient les retrouver, ou retrouver quelque chose qui y ressemble. C’est donc exactement le contraire de ce que vous pensez. Et en Europe, en Suisse, c’est encore plus net. Le grief est contre la gauche socialiste essentiellement. Car c’est la gauche socialiste qui a été le plus en pointe dans le démantelement des acquis sociaux de l’après guerre. En France il s’agit des acquis du Conseil National de la Résistance, l’état social, que Macron est en train d’annuller totalement. Et Macron est issu de la gauche, il a été dans le gouvernement Hollande.

    En Suisse les salariés ont compris que c’est la gauche qui est responsable du dumping social. Ils ont compris que la gauche est encore plus pro européenne que la droite. Et c’est l’Europe qui exige de la Suisse la libre circulation des personnes qui fait pression sur les salaires et tend le marché du travail.

    Le ‘’prolo’’ hélvétique, si vous me passez cette expression, ne reprochera pas à la droite d’attaquer les acquis sociaux. ll ne le reprochera ni au PLR, ni au PDC, et encore moins à l’UDC. Car le prolo ex-socialiste sait que ces partis sont pour les patrons et pas pour les ouvriers. Donc c’est normal, il ne leur en veut pas. L’UDC, elle, bénéficie même d’une certaine cote d’amour même si elle n’est pas pour l’ouvrier, parce qu’au moins elle est contre l’immigration, contrairement à tous les autres partis. En revanche l’ouvrier, le petit employé hait la gauche, qui l’a trahi. ll la hait soyez en certain. Car de la gauche, précisément, il attendait qu’elle défende les acquis de l’après guerre. Et la gauche est allée encore plus loin que la droite, au nom de l’Europe, au nom de l’internationalisme, dans le démantèlement des acquis de l’après guerre.

    Cela les petites gens le savent, ils ont compris. Aujourd’hui ils savent que la gauche est hypocrite quand elle fait semblant de s’engager pour les mesures d’accompagnement et la défense des salaires, dont l’Europe veut se débarrasser à tout prix. Le salarié sait que la gauche lâchera tout là dessus, car la gauche veut, à tout prix, qu’on se soumette à l’Europe.

    Je crains que vous n’ayez pas mesuré la profondeur abyssale de ce rejet populaire. C’est la gauche, à laquelle vous appartenez, qui est rejetée avec dégoût. J’espère vous avoir aidé à en comprendre les raisons.

    1. Cher Monsieur Martin
      Certains de vos points se retrouvent dans ma note, mais tout de même…
      Qu’il y ait le ressenti dont vous parlez, c’est une évidence.
      Mais je ne pense pas que cette même population puisse confier ses destinées à un Trump et à des personnes de son acabit qui sont pour l’abolition de toute protection sociale (cf. la lutte, heureusement conclue par un échec, de Trump contre la loi sur l’assurance maladie obtenue de haute lutte par Obama), toute protection des locataires, tout programme d’investissement public cohérent (logement, infrastructures, formation…).
      Ce qu’un homme du centre-gauche a su faire dans les années 30 en lançant ce New Deal qui a sauvé l’Amérique d’une paupérisation massive, Roosevelt, reste exemplaire. La vieille droite libérale avait lamentablement échoué en refusant par doctrine d’intervenir dans l’économie.
      Je ne vois pas non plus en quoi la gauche européenne ou américaine ait agi contre les acquis sociaux, en Suisse c’est bien le PSS et les syndicats qui se battent pour des mesures d’accompagnement strictes aux accords avec l’UE, pour des retraites décentes et beaucoup d’autres éléments de protection sociale.
      Vous citez les personnes qui ont pu devenir propriétaires et qui ne le peuvent plus, mais ce n’est tout de même pas la gauche qui est responsable de la crise de 2008 qui fit tant de mal à ces mêmes catégories? Au final, au lieu de mieux réguler les banques, on a fait tout le contraire.
      Enfin, mettre sur le même plan le fait qu’une fille soit homosexuelle et que cela n’est pas apprécié de ses parents et qu’un fils se drogue est tout de même un peu fort. A nouveau, vous décrivez bien la manière dont certaines personnes vivent cela, mais merci de prendre un peu de distance face à un tel amalgame.
      La haine, vous le savez bien, rend aveugle et est toujours mauvaise conseillère, en l’occurrence elle incite les victimes de la mondialisation à voter contre leurs intérêts directs. Bien dommage! Alors plutôt que de célébrer cette haine et de s’en réjouir, il vaut mieux aider à la dépasser.

  3. Bah, ne soyez pas si aveugle, cher ami.
    Oin-oin, c’est Suzette Sandoz, voire Neyrinck ou @Dominic, des foutriquets ou des alias qui se moquent de vous!!!!

  4. On peut déplorer ce violent sentiment de dégoût, qui peut aller jusqu’à la haine. Mais c’est un donné factuel.

    Vous ne comprenez pas qu’une classe ouvrière paupérisée se donne avec enthousiasme à un milliardaire comme Trump qui est antisocial, ou à un milliardaire antisocial comme Blocher. Mais je crois que vous ne comprenez pas le mécanisme psychologique de la déception. Et vous ne comprenez pas non plus, les conséquences de l’absence d’alternatives.

    Laissez-moi tenter encore une fois de vous expliquer.

    Le ressentiment est à la mesure de l’espoir déçu. La gauche avait promis un avenir meilleur, l’avenir a été pire que tout. C’est un cauchemar. Et précisément c’est cette gauche qui en est principalement responsable, parce que Hillary Clinton était à la fois la représentante de la gauche américaine, et d’autre part elle était la candidate de Wall Street, ce que Trump n’était pas. Au contraire Trump était rejeté par l’establishment et par Wall Street et par les grands médias qui appartiennent à Wall Street. Donc, oui, Hillary Clinton et la gauche progresiste LGBT était bien perçue conmme co-responsable du désastre causé par la finance débridée qui a jeté les petites gens dans la misère. Trump au contraire était attractif pour les petites gens, car il était porteur de l’American dream, où chacun peut devenir millionaire. en plus il représentait les valeurs familiales malgré sa vie amoureusechautée, ses divorces et ses affaires de femmes, parce qu’il est patriarcal, aime les femmes très féminines aux valeurs antiféministes et aux physiques de pin up et qu’il a de beaux enfants. Donc il était porteur d’espoir, il faisait rêver, il rassurait alors que du côté de la gauche tout espoir était perdu, tout ressemblait à l’échec à la decadence, au déclin économique pour le peuple.

    Et je vous le répète : la droite est immunisée contre le rejet dû à l’écroulement piteux des espoirs fous de bonheur promis par la gauche, car on avait jamais placé dans la droite d’espoirs de progrès social. Seule la gauche déçoit quand l’espoir de progrès social s’écroule. La droite n’en est pas affectée. C’est normal, car elle n’avait rien promis.

    S’il existait une alternative de progrès social à gauche, par exemple s’il existait un parti populiste de gauche, anti européen en Europe, anti mondialiste aux USA, protectionniste, les gens pourraient voter pour ce parti de gauche, mais il n’existe pas. Donc pour les déçus il ne reste plus aucune autre alternative que de se venger de la gauche, avec rage, et en même temps de se consoler avec la droite nationaliste qui au moins apporte un réconfort identitaire et un espoir que quelque chose sera fait contre la perte de statut dû à l’immigration et à la désindustrialisation.

    La haine vient du dépit. Et le dépit vient de la trahison. Pensez à une femme qui a été amoureuse d’un homme qui lui avait promis le mariage et le bonheur, une famille, l’argent, monts et merveilles, puis qui l’a abandonnée et trahie de manière horrible, pour s’unir à l’ennemie intime de cette femme. Que se passe-t-il? Eh bien l’amour se transforme en haine. Plus l’amour avait été fort, plus la haine causée par le dépit amoureux est intense.

    Les classes laborieuse au Brésil, aux usa, en Europe, en France, en Suisse, avaient aimé la gauche qui promettaient le progrès social. puis ells ont été trahie de manière ignoble par cette même gauche qui a l’ennemie mortelle de la classe ouvrière, c’est à dire : en Europe l’Union Européenne et son projet de régression sociale impitoyable, aux USA la mondialisation façon Wall Street. C’est une trahison ignoble. Les classe laborieuses se retrouvent dépossédées, paupérisées, ells n’ont même plus la minimale satisfaction symbolique de se sentir maîtresses chez elles ethniquement, dans leurs propres pays. Elles se retrouvent dépossédées de leur identité par une invasion migratoire encourage par le pouvoir, venue des autres continents et elles prennent conscience avec effroi du fait que les élites dirigeantes de gauche ont décidé de transformer les classes populaires autochtones en une simple minorité ethnique, dans leur propre pays!

    C’est pire que l’histoire de la femme délaissée. la la femme délaissée est en plus humiliée parce que l’homme qui les a trahis la réduit en esclavage et l’oblige à servir ses rivales.

    Donc ces classes populaires ont été trahies sur toute la ligne. Elles ont tout perdu, par la faute de la gauche, qui a fait tous ces choix: le choix de l’Union Européenne antisociale, de la mondialisation façon Wall Street avec son cortège de fermetures d’uisnes aux USA et de délocalisations, le choix du multiculturalisme et de l’immigration massive, voulue, de sorte que non seulement le prolo blanc perd son boulot, tombe dans la misère, mais enn plus il est évincé par des étrangers, et en plus la gauche bien pensant l’insulte et le traite de raciste parce qu’il n’est pas content.

    Vous ne trouvez pas que c’est normal que les classes laborieuses se sentent trahies et ressentent de la haine ? Vous ne trouvez pas que c’est normal que les classes laborieuses se vengent en votant pour des populists de droite ? Eh bien vraiment, c’est moi que ne comprends pas comment vous raisonnez politiquement.

  5. Cher Monsieur Martin ouin ouin (en passant ce n’est pas le pseudo que j’aurais choisi…)
    Oui je comprends bien ce que vous écrivez. Mais permettez-moi de vous rappeler que j’ai été membre durant 12 ans de l’exécutif d’une ville de la couronne suburbaine genevoise, Onex, et que les milieux dont nous parlons je les connais bien. Ma relation avec la population a toujours été excellente. Donc parlons d’expérience. Je ferais quatre remarques à votre exposé.
    1) Votre vision du milieu populaire est beaucoup trop monolithique et manichéenne. J’ai rencontré des projets de vie très différents, des questions de dépendance à des substances, mais qui souvent étaient l’alcool, drogue traditionnelle de nos pays mais pas nécessairement apprivoisée pour autant, des idées très variables de la famille, de la débrouille et de la résignation, aussi de la coexistence de cultures, religions, origines très différentes. Une certaine distance avec le jeu politique mais pas de haine à ce stade. Et aussi beaucoup de moyens de soutenir les personnes en difficulté, d’impulser des dynamiques positives, économiques, culturelles, participatives, de faire progresser les quartiers…
    2) Vous avez une idée totalement négative de tout ce qui est supranational, comme l’UE par exemple. Ce discours antieuropéen exprime votre haine mais où sont les faits? Vous parlez de destruction de la protection sociale, mais l’UE a aussi beaucoup investi par les fonds régionaux pour soutenir les régions moins favorisées, a une politique sociale, de protection du consommateur et de l’environnement. Quand le parlement européen veut limiter les pesticides c’est le lobby agricole allié à la chimie qui hurle à la mort…Au niveau global, oui bien sûr il faut réguler la mondialisation et vous ne faites aucun cas des conventions de l’OIT qui appliquées par les Etats (oui, ces Etats dont vous attendez seuls le salut) changeraient la donne et lutteraient contre la sous-enchère salariale. Et comment lutter contre la sous-enchère fiscale, qui vide les caisses de nos Etats (et font couper les budgets notamment sociaux mais pas seulement), sans mettre en question ces Etats parasites qui vivent de la soustraction fiscale (“paradis fiscaux”)? En occultant ces niveaux de régulation, vous vous privez de l’essentiel des mécanismes permettant de maîtriser les difficultés que vous signalez.
    3) Pour vous, le salut économique et social vient exclusivement d’une fermeture des frontières et du protectionnisme. Je ne suis pas du contre une dose de protectionnisme, mais je vous rappelle qu’à moins de choisir un tout autre mode de vie, une vie sans échanges économiques transnationaux nous serait impossible, ainsi notre agriculture suisse ne produit que 50% de ce que nous mangeons, et encore grâce à des intrants aux composés importés. Et qui importe doit aussi pouvoir exporter. Là aussi, votre discours est beaucoup trop manichéen!
    4) Enfin, je constate que si la population est largement consciente des enjeux écologiques et notamment climatiques, sans en avoir toutes les clés ni nécessairement la volonté d’agir à son niveau, les formations populistes occultent totalement ces questions et donc trahissent (j’utilisent à dessein votre vocabulaire) ceux qu’ils prétendent défendre. Probablement parce que la solution à ces questions exige impérativement cette collaboration supranationale qu’ils détestent par-dessus tout? Savez-vous que un des effets majeurs du changement climatique sera une forte accélération des mouvements migratoires? Réussir la transition énergétique, gagner en autonomie locale pour notre approvisionnement, et aussi aider les populations du Sud à pouvoir vivre décemment sur leurs terres (ce qui est l’objet de la coopération au développement) devrait intéresser les formations populistes, mais c’est en Suisse par exemple quelque chose que l’UDC combat avec constance, préférant 1) nous mettre sous la dépendance des Etats et des multinationales du pétrole et du nucléaire étranger… car nous n’avons aucun uranium en Suisse, et 2) ne pas agir sur les causes de la migration forcée. Parce qu’il est nettement plus rentable électoralement de vivre des problèmes que des solutions, de surfer sur la colère des gens plutôt que d’agir à la source? Une telle attitude est profondément toxique et politiquement irresponsable.
    Ce sera tout pour aujourd’hui…

  6. Entre nous deux c’est un dialogue de sourds. Vous croyez, à mon avis avec une naïveté extrême, à toutes ces idéologies absurdes de la gouvernance mondiale. Je n’y crois absolument pas et j’y vois le plus grave danger qui nous menace, dans nos libertés, dans notre existence même comme état indépendant, dans notre survie pure et simple. Pensons par exemple à ce “pacte de Marrakesh” criminel, sur les migrations qui n’est rien d’autre que l’organisation institutionnalisée du génocide des peuples européens. Les peuples se soulèvent contre ce genre de choses et ils ont raison.

    Donc il est très clair que nous devons combattre par tous les moyens cette tendance mondialiste. Cela ne veut pas dire que je suis opposé à toute coopération internationale ni à certaines institutions valables et bien suisses comme la Croix Rouge, mais tout cela doit être réduit au strict minimum. C’est évident. Pas de multilatéralisme, ou seulement le strict minimum, pas de multiculturalisme, pas du tout, nous voulons rester souverains et maîtres chez nous. Point barre.

    J’ai parlé de haine et elle existe effectivement chez ceux qui, dans les classes populaires, se sont détachés de la gauche et de ses mensonges, après y avoir cru. J’ai parlé aussi de dégoût. Et j’ai tenté de vous expliquer les raisons de cette haine et de ce dégoût. Vous semblez ne pas vouloir en prendre conscience. C’est votre problème.

    Pour conclure ce dialogue de sourds je me contenterai de parler des gilets jaunes. Si vous n’avez pas de gilets jaunes à Onex, et si les gens d’opinions variées que vous y connaissez gardent une certaine tolérance pour les idéologies progressistes dont vous êtes imbu, c’est parce qu’en Suisse la dégradation des conditions de vie de la petite classe moyenne n’est pas totale comme en France. Et ceci est dû au fait qu’en Suisse nous ne sommes pas dans l’Union Européenne et nous avons encore quelques spécialités (même le secret bancaire en fait partie) qui permettent de maintenir des emplois, des avantages acquis et des conditions de vie moins mauvaises qu’ailleurs. Mais dans les autres pays les frigos dont vides. Donc les gilets jaunes, le mouvement 5 a-t-elle etc., n’ont plus la patience pour tout ce baratin.

    Le mouvement des gilets jaunes, ce n’est pas un hasard, demande la démocratie directe. Le pouvoir ne veut pas la leur concéder, car le pouvoir sait que si les citoyens ont le référendum d’initiative populaire, tout l’édifice supranational de l’Union Européenne s’écroule, et par conséquent la gouvernance mondiale aussi.

    Alors suivez les évènements et vous verrez qu’ils vont s’aggraver. Le pouvoir va s’enferrer, choisir la répression. Là contre, le peuple va se soulever massivement et brutalement, mené par des militants déterminés où les éléments nationalistes d’extrême droite et souverainistes d’extrême gauche vont se mêler. Et tout cela se terminera par un changement de régime, je dis une de régime, pas de gouvernement, qui ne sera pas du goût des milieux “humanistes” que vous fréquentez habituellement. Mais vous serez bien obligés de l’accepter et celà ne servira à rien de pleurer ni de crier au “populisme”.

    Il s’agit d’une crise révolutionnaire, désormais impossible à stopper selon moi, dont le résultat sera la victoire des gilets jaunes.Les mondialistes seront chassés du pouvoir, et le grand pays qu’est la France quittera le projet euromondialiste.

    Bon sang, ouvrez donc les yeux. Pourquoi croyez-vous donc qu’il y a eu le Brexit? Prenez donc enfin conscience du monde réel. Abandonnez vos illusions idéologiques et utopistes qui datent des années 70 au temps du club de Rome.

    1. Cher Monsieur ouin ouin
      Désolé c’est trop facile et peu courageux de ne pas se positionner par des arguments face aux arguments que j’expose, et de se contenter de la répétition de votre prêche millénariste. On va donc s’arrêter là, à celles et à ceux qui nous lisent de se faire leur opinion.

  7. Entre nous deux c’est un dialogue de sourds. Vous croyez, à mon avis avec une naïveté extrême, à toutes ces idéologies absurdes de la gouvernance mondiale. Je n’y crois absolument pas et j’y vois le plus grave danger qui nous menace, dans nos libertés, dans notre existence même comme état indépendant, dans notre survie pure et simple. Pensons par exemple à ce “pacte de Marrakesh” criminel, sur les migrations qui n’est rien d’autre que l’organisation institutionnalisée du génocide des peuples européens. Les peuples se soulèvent contre ce genre de choses et ils ont raison.

    Donc il est très clair que nous devons combattre par tous les moyens cette tendance mondialiste. Cela ne veut pas dire que je suis opposé à toute coopération internationale ni à certaines institutions valables et bien suisses comme la Croix Rouge, mais tout cela doit être réduit au strict minimum. C’est évident. Pas de multilatéralisme, ou seulement le strict minimum, pas de multiculturalisme, pas du tout, nous voulons rester souverains et maîtres chez nous. Point barre.

    J’ai parlé de haine et elle existe effectivement chez ceux qui, dans les classes populaires, se sont détachés de la gauche et de ses mensonges, après y avoir cru. J’ai parlé aussi de dégoût. Et j’ai tenté de vous expliquer les raisons de cette haine et de ce dégoût. Vous semblez ne pas vouloir en prendre conscience. C’est votre problème.

    Pour conclure ce dialogue de sourds je me contenterai de parler des gilets jaunes. Si vous n’avez pas de gilets jaunes à Onex, et si les gens d’opinions variées que vous y connaissez gardent une certaine tolérance pour les idéologies progressistes dont vous êtes imbu, c’est parce qu’en Suisse la dégradation des conditions de vie de la petite classe moyenne n’est pas totale comme en France. Et ceci est dû au fait qu’en Suisse nous ne sommes pas dans l’Union Européenne et nous avons encore quelques spécialités (même le secret bancaire en fait partie) qui permettent de maintenir des emplois, des avantages acquis et des conditions de vie moins mauvaises qu’ailleurs. Mais dans les autres pays les frigos dont vides. Donc les gilets jaunes, le mouvement 5 Étoiles etc., n’ont plus la patience pour tout ce baratin.

    Le mouvement des gilets jaunes, ce n’est pas un hasard, demande la démocratie directe. Le pouvoir ne veut pas la leur concéder, car le pouvoir sait que si les citoyens ont le référendum d’initiative populaire, tout l’édifice supranational de l’Union Européenne s’écroule, et par conséquent la gouvernance mondiale aussi.

    Alors suivez les évènements et vous verrez qu’ils vont s’aggraver. Le pouvoir va s’enferrer, choisir la répression. Là contre, le peuple va se soulever massivement et brutalement, mené par des militants déterminés où les éléments nationalistes d’extrême droite et souverainistes d’extrême gauche vont se mêler. Et tout cela se terminera par un changement de régime, je dis bien de régime, pas de gouvernement, qui ne sera pas du goût des milieux “humanistes” que vous fréquentez habituellement. Mais vous serez bien obligés de l’accepter et celà ne servira à rien de pleurer ni de crier au “populisme”.

    Il s’agit d’une crise révolutionnaire, désormais impossible à stopper selon moi, dont le résultat sera la victoire des gilets jaunes. Les mondialistes seront chassés du pouvoir, et le grand pays qu’est la France quittera le projet euromondialiste.

    Bon sang, ouvrez donc les yeux. Pourquoi croyez-vous donc qu’il y a eu le Brexit? Prenez donc enfin conscience du monde réel. Abandonnez vos illusions idéologiques et utopistes qui datent des années 70 au temps du club de Rome.

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