Opposer liberté et écologie est une impasse à double titre. Premièrement, cette opposition condamne le système politique basé sur la propriété privée et la séparation des pouvoirs, qui a pourtant fait ses preuves. Cela sans oublier qu’il ne faut pas négliger les défauts des alternatives notamment pour le climat. Deuxièmement, elle prend le risque de nous priver des outils de la prospérité, pourtant nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique.
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Opinion
La Suisse des cigales et celle des fourmis
Si le Bernois Albert Rösti était élu, il n’y aurait plus de conseiller fédéral provenant d’un canton contributeur net à la péréquation financière, un tel manque de représentation serait inacceptable. (suite…)
En politisant tout, on «dépolitise» la société civile
Les revendications contemporaines des activistes ont pour trait commun de vouloir transférer la responsabilité de leur cause, de l’individu vers le collectif. Pour eux, tout est politique, tout est systémique, plus rien ne relève de la responsabilité individuelle. Par exemple, les grévistes pour le climat n’en appellent pas aux individus, mais clament que «les autorités politiques doivent décréter l’état d’urgence climatique» ou réclament «une vraie action politique». La volonté d’abandon de la responsabilité individuelle cache une croyance en la toute-puissance du système politique. Cette illusion ne fait que renforcer la pulsion du tout politique, car elle est impossible à rassasier. (suite…)
La liberté des modernes et ses défis contemporains
Dans «La peur de la liberté»[1] Erich Fromm retrace le chemin qui nous a menés à la liberté telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le premier combat fut celui de l’abolition de la «domination extérieure» sur les individus. D’abord en rejetant la suprématie de la nature, puis en la maîtrisant. S’en est suivi le «scalp» de la souveraineté de l’Église, puis de l’État absolutiste. Si dans un premier temps cette victoire face aux emprises externes parut suffire pour parvenir à la liberté, elle s’avéra en réalité n’être qu’une étape. (suite…)
Subventions partout, cohérence nulle part
L’adage populaire voudrait que la Suisse soit le pays de la liberté, notamment économique. Dans le rapport «Les aides d’État – l’État des aides» Samuel Rutz[1] démontre que la Suisse est, au contraire, plutôt candidate au titre de pays de la subvention. (suite…)
Faire face à la communautarisation de la liberté d’expression
Dans «De la liberté», John Stuart Mill défend l’idée qu’empêcher un individu d’exprimer son opinion, même si elle est abjecte, c’est un vol fait à l’humanité. Il voit la liberté de parole et le débat public comme des biens collectifs. Pour lui, la censure est pire que les dégâts engendrés par la parole. Monique Canto-Sperber rappelle (1) qu’en 1859, quand Mill théorisait sa défense d’une société qui laisse les opinions s’exprimer, la réalité de la liberté d’expression était bien différente de celle que nous connaissons. Il régnait une homogénéité d’opinion inimaginable de nos jours. Malgré leurs désaccords, les rares personnes qui avaient un accès à la parole publique le faisaient avec les mêmes codes de parole communs, une convenance et une civilité partagée. Ils se basaient sur des sources d’informations «officielles» connues de tous. Le rejet en bloc des propos faux et violents était une évidence. (suite…)
La liberté face à la servitude volontaire
La liberté face à la servitude volontaire
Au début de la pandémie, nos démocraties furent frappées de sidération. Celle-ci s’explique notamment par le fait que le COVID nous a rappelé une réalité perdue de vue grâce aux progrès de la médecine et à l’augmentation du niveau de vie : la fragilité humaine et la mort. Alors qu’elle semblait être sur le point d’être renversée par la science, la mort fit son retour douloureux, dans notre vie quotidienne. Tétanisée par cette confrontation avec sa propre vulnérabilité, une part non négligeable de la population en appela à l’État, qu’elle crut seul capable de faire face, à sa place. Ce réflexe révèle deux choses. Premièrement, une lassitude de la liberté, qui engendre un désir d’abandonner ses responsabilités et deuxièmement la croyance en l’existence d’un État capable – en échange d’un peu de souveraineté personnelle – de protéger les citoyens.
Le choc de la décroissance démographique
Si par le passé c’est la question «Sommes-nous trop nombreux ?» qui inquiétait Thomas Malthus et d’autres, aujourd’hui nous devrions nous interroger de l’exact inverse : «Sommes-nous et serons-nous assez nombreux ?». Car dans un futur proche, c’est bien l’enjeu auquel l’humanité devra faire face. Si ce constat peut paraître contre-intuitif à première vue, il s’avère pourtant réel : sur le court-terme, la population mondiale va continuer à croître, mais la dynamique va se renverser, et la planète se vider. Selon Bruno Tertrais[1] «la population mondiale vit une transformation sans précédent : vieillissement des pays occidentaux, urbanisation effrénée, accroissement rapide de la population africaine, mais aussi ralentissement de la croissance démographique et baisse de la fécondité». La fin de la transition démographique[2] est à portée de vue ! (suite…)