Dans «La peur de la liberté»[1] Erich Fromm retrace le chemin qui nous a menés à la liberté telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le premier combat fut celui de l’abolition de la «domination extérieure» sur les individus. D’abord en rejetant la suprématie de la nature, puis en la maîtrisant. S’en est suivi le «scalp» de la souveraineté de l’Église, puis de l’État absolutiste. Si dans un premier temps cette victoire face aux emprises externes parut suffire pour parvenir à la liberté, elle s’avéra en réalité n’être qu’une étape. (suite…)
Auteur : Nicolas Jutzet

Subventions partout, cohérence nulle part
L’adage populaire voudrait que la Suisse soit le pays de la liberté, notamment économique. Dans le rapport «Les aides d’État – l’État des aides» Samuel Rutz[1] démontre que la Suisse est, au contraire, plutôt candidate au titre de pays de la subvention. (suite…)

Faire face à la communautarisation de la liberté d’expression
Dans «De la liberté», John Stuart Mill défend l’idée qu’empêcher un individu d’exprimer son opinion, même si elle est abjecte, c’est un vol fait à l’humanité. Il voit la liberté de parole et le débat public comme des biens collectifs. Pour lui, la censure est pire que les dégâts engendrés par la parole. Monique Canto-Sperber rappelle (1) qu’en 1859, quand Mill théorisait sa défense d’une société qui laisse les opinions s’exprimer, la réalité de la liberté d’expression était bien différente de celle que nous connaissons. Il régnait une homogénéité d’opinion inimaginable de nos jours. Malgré leurs désaccords, les rares personnes qui avaient un accès à la parole publique le faisaient avec les mêmes codes de parole communs, une convenance et une civilité partagée. Ils se basaient sur des sources d’informations «officielles» connues de tous. Le rejet en bloc des propos faux et violents était une évidence. (suite…)

Lire, oui, mais quoi ? Quelques conseils de lecture
En cette fin d’année, voici une sélection parmi les livres que j’ai lus en 2021 et que je recommande. Si vous êtes à la recherche d’un cadeau de Noël ou d’un conseil de lecture, cette liste est pour vous : (suite…)

La liberté face à la servitude volontaire
La liberté face à la servitude volontaire
Au début de la pandémie, nos démocraties furent frappées de sidération. Celle-ci s’explique notamment par le fait que le COVID nous a rappelé une réalité perdue de vue grâce aux progrès de la médecine et à l’augmentation du niveau de vie : la fragilité humaine et la mort. Alors qu’elle semblait être sur le point d’être renversée par la science, la mort fit son retour douloureux, dans notre vie quotidienne. Tétanisée par cette confrontation avec sa propre vulnérabilité, une part non négligeable de la population en appela à l’État, qu’elle crut seul capable de faire face, à sa place. Ce réflexe révèle deux choses. Premièrement, une lassitude de la liberté, qui engendre un désir d’abandonner ses responsabilités et deuxièmement la croyance en l’existence d’un État capable – en échange d’un peu de souveraineté personnelle – de protéger les citoyens.

Le choc de la décroissance démographique
Si par le passé c’est la question «Sommes-nous trop nombreux ?» qui inquiétait Thomas Malthus et d’autres, aujourd’hui nous devrions nous interroger de l’exact inverse : «Sommes-nous et serons-nous assez nombreux ?». Car dans un futur proche, c’est bien l’enjeu auquel l’humanité devra faire face. Si ce constat peut paraître contre-intuitif à première vue, il s’avère pourtant réel : sur le court-terme, la population mondiale va continuer à croître, mais la dynamique va se renverser, et la planète se vider. Selon Bruno Tertrais[1] «la population mondiale vit une transformation sans précédent : vieillissement des pays occidentaux, urbanisation effrénée, accroissement rapide de la population africaine, mais aussi ralentissement de la croissance démographique et baisse de la fécondité». La fin de la transition démographique[2] est à portée de vue ! (suite…)