Alors que le froid et un vent glacial soufflent sur l’est des Etats-Unis , beaucoup s’imaginent que la Californie profite d’un climat sec et ensoleillé en ce début d’année. Néanmoins, il en est tout autre, puisque de fortes pluies s’abattent sur l’un des plus grands états américains.
Presque dix jours consécutifs de pluie, accompagnés d’inondations et de vents violents. Voici près de cinq ans que la Californie et la région de Los Angeles n’avaient pas connu de telles précipitations. Cependant, la région et sa nature en ont grandement besoin, comme l’indique l’un de nos professeurs. Les derniers étés ont été particulièrement secs et arides, laissant peu de place au renouvellement de la nappe phréatique. Les habitants sont donc particulièrement contents comme l’indique mon interlocuteur. Avec une joie à peine cachée, il finit par avouer en bon américain, qu’il se réjouit aussi de pouvoir bénéficier de plus de liberté quand à la quantité d’eau utilisée pour soigner son gazon son jardin.
Ne tombons cependant pas dans les clichés de mauvais genre, puisqu’il m’indique aussi que c’est une vraie bouée de sauvetage pour les glaciers du nord de l’état appelé “Northern California”. En effet, les régions de la Sierra Neveda et de Yosemite Valley ont en grandement besoin. Les derniers hivers ayant été plus doux que par le passé et les étés plus arides que jamais. Si l’état situé sur la côté ouest et pionner dans l’écologie américaine ne veut pas que son sol devienne plus désertique qu’il ne l’est déjà par endroit, cette pluie et ces torrents d’eau sont presque de l’eau bénite.
Profitant de quelques heures de congé, nous nous rendons dans une petite station de ski de Californie du sud, nommée mont Baldy. Située à une heure de Los Angeles qui bénéficie de plus de 330 jours de soleil par année, le ressort est à l’image des Alpes tributaire des canons à neige pour garantir une saison entière aux amateurs de glisse. Avec une altitude de 1280 mètres, je me rends compte en discutant avec un des employés que l’or blanc tombé les derniers jours a déjà presque totalement fondu et en comparant les images des deux dernières décennies, on ne peut que s’incliner devant ce phénomène. N’en déplaise à Donald Trump et à son administration de climato-sceptiques.
En conclusion, ces précipitations en abondance ont donc fait beaucoup de bien à la Californie, mais auront aussi causé plusieurs sueurs froides aux autorités de Californie du Nord. En effet, à plus de 750 km de Los Angeles, le barrage d’Oroville, l’une des principales réserves d’eau de l’état a vu son réservoir être endommagé et plein à craquer, suite aux fortes pluies. Le gouverneur a d’ailleurs donné l’ordre d’évacuer plus de 200’000 personnes, le risque d’effondrement et d’inondations étant très important. Finalement, après plusieurs jours d’interventions, à coup de sacs de pierre et de sable lancés par hélicoptère, le barrage et les eaux ont pu être maintenues à distance de la ville et un retour à la normale est prévu entre et début mars.