Main qui tient une marionnette

L’art de la manipulation politique

Souvent associée à l’extrême droite, la manipulation cérébrale inspire d’autres partis et les arguments de campagne deviennent une véritable jungle. Est-ce l’avenir que nous voulons pour notre démocratie ?

La politique consiste à identifier les évolutions dont notre société a besoin et à proposer des solutions concrètes pour améliorer le quotidien de chacun et de chacune, sur le moyen et le long terme. Souvent, les idées des uns·unes soulèvent l’opposition des autres. Ainsi va la vie politique, basée sur une saine représentativité du peuple et des opinions.

Ces combats d’idées permettent de trouver un juste équilibre. Les sujets soumis à votation en sont l’illustration : lorsque les élu·es ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une proposition (et pour autant qu’un référendum soit signé par 0.6% à 3% de la population1), c’est au peuple de se prononcer.

Des arguments fallacieux

Et c’est là que les jeux d’influence débutent. Les partis politiques, les associations et les groupes d’intérêts tentent de convaincre le peuple de signer telle initiative populaire, tel référendum puis, le moment venu, de déposer dans l’urne leur voix précieuse.

Et plus une opinion est minoritaire, plus elle risque d’être représentée par des arguments trompeurs. Certains n’hésitent pas à se munir d’armes ignobles pour attirer dans leur filet les personnes les moins instruites.

On se souvient de la campagne contre les naturalisations simplifiées où l’UDC créait la polémique avec son amalgame de musulmanes voilées (position rejetée), ou encore du scandale où la même UDC détournait des propos de Micheline Calmy-Rey contre sa volonté pour promouvoir l’initiative dite d’autodétermination (position rejetée) qu’elle combattait. L’initiative sur la justice, qui visait à tirer au sort les juges fédéraux, laissait entendre que nos juges fédéraux n’étaient pas indépendants (position rejetée). Quant aux votations sur les lois Covid, elles ont évoqué la privation de liberté et usurpé l’identité du journal Le Temps (positions rejetées).

 

Publicité UDC sur les naturalisations, illustrées par une femme voilée Publicité politique "Voulez-vous des juges indépendants?" Publicité politique "La loi covid met fin à nos libertés" Fausse manchette du journal Le Temps

 

Actuellement, l’extrême gauche résume la participation de la Suisse à l’espace Schengen à une phrase choc : « Mourir en Méditerrannée ». Elle implique que voter oui aux acquis de Schengen revient à envoyer des êtres humains mourir en pleine mer !

Pub politique d'extrême gauche "Mourir en Méditerrannée. Non à Frontex"

 

Convaincre coûte que coûte

Dans cette chasse aux voix, les coups bas sont hélas devenus monnaie courante et c’est ainsi que les titres des initiatives populaires ne veulent parfois plus dire grand-chose.

Lorsqu’une initiative ou un projet de loi parle de justice, en opposition à l’injustice, c’est de la manipulation. Lorsqu’on parle d’une idée cohérente, en opposition à une situation incohérente, c’est de la manipulation. Lorsqu’on utilise un terme qui ne veut pas dire grand-chose, dans une tentative de noyer le poisson, comme autodétermination, c’est de la manipulation.

Dans ce registre des titres déviés, la palme d’or revient à l’UDC Genève qui a récemment lancé son initiative « Oui au recyclage des déchets non biodégradables » pour parler, en réalité, de déchets non recyclables qu’elle entend envoyer en décharge en France plutôt que de traiter nos mâchefers2. C’est bien la première fois que l’UDC s’intéresse à l’Europe et se soucie de l’environnement. Mais surtout, faire croire que les mâchefers sont des déchets qui peuvent être recyclés est mensonger et racoleur. Maintenant, c’est certainement plus vendeur que « Pas envie de mâchefer dans mon jardin » !

Soyons factuels

Bien entendu, nous mettons tous et toutes beaucoup d’émotion dans les convictions que nous défendons et dans les idées qui nous tiennent à cœur. Mais on a le choix d’être honnêtes avec le peuple ou de vouloir sciemment le tromper. Et si certains partis n’hésitent pas à franchir la ligne, les Vert’libéraux s’engagent résolument pour défendre ses idées avec respect et honnêteté, de manière aussi factuelle que possible.

Ainsi, nos initiatives cantonales sont libellées de manière explicite : « Pour l’abolition des rentes à vie des Conseillers d’Etat » et « Pour un congé parental maintenant ». Nos campagnes sont également claires, même lorsque l’émotion se mêle au factuel : « Les questions d’éducation ne se règlent pas d’un coup de baguette magique » (CO22), « Schengen, une chance pour notre économie, notre sécurité, nos libertés » (Frontex), « En Suisse, le tabagisme tue 9’500 personnes et coûte 3.9 millards par an » (Publicité tabac), « Mettons fin à un privilège d’un autre temps » (Rentes à vie), « Notre identité n’est pas à vendre » (e-ID).

Ces exemples montrent qu’une politique sans coup bas et avec respect est possible. Et que la majorité du corps électoral s’intéresse aux enjeux et n’est pas dupe : preuve en est le nombre de ces cas où ces discours honteux ne font que mousser mais n’influencent pas la majorité qui oppose ces idées.

 

1 A Genève, un référendum ou une initiative communale doit être signée par 2.6% à 16% de la population, selon les communes. Au niveau cantonal, le nombre de signatures nécessaire correspond à 2% de la population pour un référendum ou une initiative législative et à 3% pour une initiative constitutionnelle. En Suisse, 50’000 signatures permettent de valider un référendum national et 100’000 pour une initiative populaire, soit 0.58% et 1.16% de la population suisse.

2 Pour faire simple, les déchets ménagers des Genevois sont incinérés aux Cheneviers. Tout ce qui n’a pas brûlé (porcelaine, minéraux, métaux) est trié afin de valoriser ce qui peut l’être. Le résidu, appelé mâchefer, ne peut être recyclé et doit être entreposé en décharge, après avoir pris soin d’isoler les sols pour ne pas les contaminer. La décharge de Châtillon étant arrivée à saturation, Genève doit trouver un nouveau lieu et c’est peu dire que personne n’en veut dans son jardin. Par crainte qu’un terrain de Satigny ne soit retenu par le Conseil d’Etat, l’UDC Genève entend interdire la création d’une nouvelle décharge sur le canton et préfère externaliser nos mâchefers en France.

 

Publicité en ville

Zéro pub? Non. Consommer autrement? Oui.

L’initiative « Zéro pub » veut bannir l’affichage publicitaire de nos rues, dans l’objectif de mettre à mal notre société de consommation. A l’heure de l’urgence climatique, l’objectif est louable. Pour autant, la forme est à combattre vigoureusement. Analyse portée par 32 exemples.

 

Pourquoi défendre la concurrence?

Notre société, tournée vers le libre marché et la saine répartition des activités dans une concurrence bienvenue, favorise l’émergence de nouvelles entreprises et incite à la création et l’innovation. Cette liberté de commerce implique la nécessité de communiquer avec les différents publics d’une marque et c’est ce qui fait le succès (et ses limites, bien sûr) de nos sociétés occidentales. Quotidiennement, nous prenons tous et toutes des dizaines de décisions avisées, basées sur nos connaissances. Et la publicité joue un rôle essentiel dans l’acquisition de ces connaissances.

  • J’achète mes chaussettes chez la marque X parce que je sais qu’elles sont en coton bio.
  • Je vais dans le centre commercial X parce je sais qu’il met à ma disposition un parking gratuit.
  • Je m’inscris dans l’école X parce que je sais qu’il y a une formation qui m’intéresse.
  • J’achète mon matériel de jardin chez X parce que je sais qu’ils ont une offre spéciale qui me fera économiser de l’argent sur un besoin que j’ai identifié.
  • J’ai acheté une voiture électrique de la marque X parce que je sais qu’elle a une autonomie qui me permet enfin de considérer cette transition à l’électrique.
  • Je choisis d’utiliser le mode de transport X parce que je sais qu’il est plus écologique.
  • Je lis/écoute/regarde le média X parce que je sais qu’il propose un contenu qui m’intéresse.
  • J’ai choisi l’opérateur de téléphonie X parce que je sais que leur fiabilité ou leur niveau de service me correspond.

Toutes ces connaissances proviennent d’une multitude de sources. Et quoi qu’on en pense, nous sommes nourris par la publicité d’informations parfois précieuses. Sans s’en rendre compte, certaines de ces informations nous aident à y voir clair et à prendre des décisions.

Interdire l’affichage publicitaire, c’est se priver de ces informations. C’est également interdire, et il est important de le rappeler, la promotion des circuits courts, de la consommation locale et de l’économie circulaire. C’est freiner la transition écologique.

Et même dans les cas les moins écologiques, il sera toujours préférable de respecter la liberté des marques à communiquer et de saisir le problème à la racine, plutôt que de se laisser aller à la censure – premier signe des dictatures.

 

Les publicités présentes à Genève sont-elles synonymes de surconsommation?

En tant que Vert’libéral, je partage pourtant l’objectif d’une société moins tournée vers la consommation. Voire tournée vers une certaine forme de décroissance. Mais tuer une mouche avec un lance-missile, dans l’indifférence totale de tout ce qui entoure la mouche, est-il vraiment une solution intelligente?

Rien de mieux que quelques exemples pour illustrer un débat. J’ai donc pris le temps de me balader dans les rues de notre ville. Les illustrations ci-dessous sont le reflet assez exhaustif de ces balades. La question que je pose pour chaque publicité est la suivante : est-ce que la publicité incite à un achat au-delà de nos besoins? La réponse, illustrée par les feux de signalisation, est le reflet de ma perception personnelle.

 

Parmi les publicités que vous pouvez voir en ce moment en Ville de Genève figurent les offres en formation, souvent issue d’entreprises privées. Ces offres permettent aux étudiants qui les choisissent d’évoluer dans leur carrière professionnelle. Ces publicités n’engendrent aucunement une surconsommation néfaste à notre environnement. Au contraire.

 

Exemples de publicités. Thèmes : médias et télécom

Les médias sont une source d’informations utile et nécessaire. Les télécommunications peuvent poser d’autres questions, comme les ressources nécessaires à un service de streaming. Il semble cependant peu probable que la publicité ait une influence sur le fait d’avoir ou pas un forfait téléphonique. Son influence se limitera au choix dudit opérateur et c’est là toute son utilité.

 

Exemples de publicités. Thème : à boire

Lorsqu’il s’agit d’évaluer boisson et nourriture, les choses prennent une autre dimension. L’incitation à consommer des boissons sucrées, par définition problématiques en termes de santé publique, pose effectivement une question éthique, surtout lorsqu’on sait les dégâts sur l’environnement de certaines productions.

La publicité sert pourtant à équilibrer la concurrence entre les deux marques au cola, respectivement entre les autres marques de boisson ou de café. Vouloir limiter ces achats ne passera pas par l’interdiction, mais par d’autres moyens plus responsables.

 

Exemples de publicités. Thème : nourriture

Ici, nous avons deux cas totalement opposés. Le premier invite à acheter tel fromage plutôt qu’un autre. Le second invite d’une part à fréquenter telle marque de fast-food plutôt qu’une autre, et d’autre part à consommer de la viande. Dans les deux cas, on fait face à des publicités qui poussent sans doute à une consommation qui n’était peut-être pas prévue au menu. De plus, la surconsommation de viande pose un véritable enjeu pour la planète.

A ce sujet, la communication a un rôle-clé à jouer pour faire évoluer les mentalités. Si on veut éviter de devoir interdire la consommation de viande, et laisser libre choix aux consommateurs et consommatrices de décider quand et comment ils influencent une gestion plus saine des ressources, comme par la diminution de la quantité de viande consommée, il est essential de préserver la possibilité de communiquer !

 

Exemples de publicités. Thème: Shopping

En matière de shopping, il y a un certain nombre de cas à considérer. Tout d’abord, il y a l’exemple de la tondeuse qu’on ne va décemment pas acheter si on n’a pas un besoin précis (et là, la publicité ne fait qu’illustrer l’offre dont on pourrait bénéficier). Puis, il y a le matériel sportif, dont une consommation est bénéfique en termes de santé publique. Vient le chocolat de Pâques, qu’on aura évidemment tendance à acheter même si on l’avait pas prévu. Vient enfin l’excellente publicité de Zalando – si la marque mériterait un rouge pointé, tant elle est devenue le symbole d’une trop grande facilité logistique, avec de sérieuses conséquences sur l’environnement, la campagne sur toutes les formes de beauté, respectivement sur l’utilisation d’un outil pérenne, mérite une certaine nuance.

 

Exemples de publicités. Thème: shopping 2

Puis viennent les centres commerciaux. Si leur existence, leur fonctionnement est une incitation à une consommation extrême, ce n’est pas le cas de leurs publicités, qui tentent d’inciter les Genevois et les Genevoises à fréquenter leur établissement plutôt que le centre concurrent. Un orange foncé est de rigueur.

 

Exemples de publicités. Thème : services

En termes de services, j’ai rencontré les publicités de quatre marques, dont aucune ne symbolise une surconsommation mais répondent à des besoins concrets de nos vies quotidiennes. Que ce soit pour votre ménage, vos investissements, les soins de votre corps ou vos assurances, voilà des choses que vous n’achèteriez pas si vous n’en avez pas le besoin ou envie.

 

‘Watches and wonders’ oblige, il m’était impossible de passer à côté des marques de montres. Ici peut se poser la question des ressources naturelles et leur usage doit rester modéré. Pour autant, il est peu probable qu’une personne achète une montre sur un coup de tête. On est là dans le cas de figure le plus courant de la publicité : l’influence entre plusieurs marques. L’achat éventuel est de l’ordre du choix entre plusieurs options, pas entre rien et une montre.

De plus, l’industrie horlogère est importante pour notre région et nous sommes fiers d’accueillir des salons comme W&W, qui rapportent beaucoup à notre économie locale. Pourra-t-on encore se targuer d’être la ville-hôte de cet événement si les marques horlogères ne peuvent habiller nos rues durant cet événement ?

 

Exemples de publicité. Thèmes : mobilité

Les publicités en matière de mobilité ont une influence positive sur la société, car elles incitent à une utilisation plus rationnelle de l’espace et des ressources. Il semble assez cocasse qu’il ne soit plus possible de promouvoir l’électromobilité comme les vélos électriques de mWay!

Il est à noter que je n’ai rencontré aucune publicité pour une marque automobile, ni pour une marque d’aviation, deux secteurs décriés par les initiants.

Néanmoins, et tout engagé que je suis pour une mobilité plus durable, plus responsable, je tiens à souligner que les publicités automobiles sont utiles. Ce sont elles qui communiquent sur les évolutions des marques et de plus en plus de ces publicités valoriseront les innovations écologiques, comme l’émergence de nouveaux modèles électriques.

La transition écologique passera inévitablement par une communication particulièrement forte sur ces innovations.

 

Graphique : seulement 2% de publicités incitent à la surconsommation

Le constat est clair. Compte tenu de l’omniprésence de la publicité culturelle et politique et du nombre majoritaire de publicités qui servent à promouvoir autre chose que des grandes marques et des produits au-delà des strictes nécessités, la publicité qui pose problème aux initiants concerne 2% de ce qu’on voit en Ville de Genève. Tout ça pour ça !

 

Mais alors, comment lutter contre la surconsommation?

Au lieu de censurer les entreprises, et de freiner la transition écologique, voici quelques pistes que nous pourrions bien évoquer :

  • Eduquer les jeunes générations à une consommation respectueuse des ressources naturelles,
  • Sensibiliser (notamment à l’aide de l’affichage publicitaire) aux enjeux sociétaux,
  • Adapter les prix pour que certains produits comme la mobilité (voiture, avion) cessent d’être artificiellement tirés vers le bas,
  • Valoriser les produits locaux,
  • Développer les circuits courts,
  • Multiplier les actions en faveur d’une économie circulaire,
  • Réguler certains secteurs avec toujours cette intention de traiter le problème à la racine, pas au sommet.

 

Le référendum du bon sens

Ces exemples illustrent que la publicité n’est pas responsable d’une consommation extrême mais joue justement un rôle dans une société davantage tournée vers l’environnement. Ils montrent à quel point défendre l’affichage publicitaire est une évidence. Nous avons la chance de connaître un bel équilibre, avec une présence publicitaire modérée (2.3 supports pour 1’000 habitants, contre 4.4 à Zurich ou 5.2 à Lausanne). Réjouissons-nous-en! Et signons massivement le référendum pour que ce ne soit pas à 36 personnes, mais au peuple, de se prononcer!

 

zeropub-non.ch

Et maintenant aussi en récolte à domicile (oui oui, nous venons chercher votre signature chez vous) : signez-zeropub-non.ch

5 potes sous la neige

C’est quoi le bonheur?

Le bonheur. Voilà un mot qui fait jaser. Les entreprises ne se sont jamais autant intéressées au bonheur de leur personnel et les débats sur cette thématique sont l’apogée de la société d’aujourd’hui. En 2021, j’ai voulu me faire une idée plus précise sur l’impact de ce joli mot sur le monde professionnel. J’ai participé à la formation Bonheur dans les organisations de la HEG durant neuf mois riches d’expériences inoubliables.

La formation commence par une belle gifle. On analyse le discours de Robert Kennedy qui, en mars 1968 déjà, disait que le PIB mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Introduction magistrale au BNB, ce bonheur national brut voulu sur un coup de tête par le roi du Bhoutan en 1972, et qui inspire tant de leaders aujourd’hui.

Lorsque nous étudions les composantes du BNB, cet indice dont l’objectif est d’évaluer le bonheur des habitants d’une nation, je réalise une chose fondamentale : il n’y a pas de bonheur individuel sans bonheur collectif, ni sans bien-être de la planète. Et le terme « bonheur », tel qu’il est utilisé dans les sphères politico-économiques, représente en fait l’équilibre systémique de nos vies. En ce sens, j’ai été particulièrement inspiré par le modèle économique du doughnut, qui mentionne qu’aucune activité humaine ne devrait aller en-dessus du plafond écologique (au-delà duquel la planète est mise à mal) ou en-dessous du plancher social (au-delà duquel l’humain est mis en danger). Tellement logique !

L’autre grand enseignement de ma formation, c’est l’impact du feedback. Plusieurs outils ont guidé notre formation (3D Sculpting, Echange de cas, Théâtre social…) et nous ont montré à quel point l’échange nous permet d’avancer et comment nous nous nourrissons du contact avec les autres. En fait, la vie entière n’est faite que de relations interpersonnelles. C’est le moteur qui nous pousse à avancer. « Qui mange seul s’étrangle seul », dit-on !

Et évidemment, le bonheur passe par un réalignement à soi. Il est nécessaire de prendre du temps pour soi, de s’ouvrir aux pratiques qui permettent de prendre le recul nécessaire face à nos quotidiens toujours plus chargés, comme la méditation de pleine conscience. En ce sens, un des moments les plus forts de ma formation fut celui où je me suis retrouvé sans m’y attendre à devoir conduire une méditation – un exercice très intimidant pour moi ; j’étais particulièrement ravi de recevoir des compliments sur la qualité de ma méditation. Un pur bonheur..

A l’échelle sociétale, tous ces préceptes visent à ce que tous et toutes vivions en harmonie avec la nature, dans le respect de chacun et chacune, à la rencontre de notre propre épanouissement.

En 2021, j’ai eu la chance de rencontrer 16 aspirants au bonheur que j’ai eu un immense plaisir à côtoyer. Nous avons été très vite confrontés au besoin d’entrer dans des démarches introspectives profondément intimes. Cela nous a fait grandir. Et aujourd’hui, lorsque je me demande qu’est-ce que le bonheur, j’ai juste envie de dire : le bonheur, c’est simple comme 5 potes qui profitent d’un week-end éducatif sous la neige !

 

PS : Merci à Sophie, Nathalie, Zeïda et Murielle pour ce souvenir hivernal… et aux 12 autres qui ne sont pas sur cette photo. Et merci à Tho Ha Vinh, Marianne Aerni et Edith Favoreu pour votre leadership inspirant.

Quatre publicités dans les rues de Genève

Zéro pub? Et si on acceptait de vivre ensemble?

Vivre ensemble. C’est le socle de toute société. Apprendre à vivre les uns avec les autres. Savoir accepter l’autre tel qu’il est. Trouver le plus petit dénominateur commun, prendre acte qu’on n’est pas seuls, qu’on vit en société. Et qu’on n’est riches que de ça.

Que devient ce « vivre ensemble » lorsque de plus en plus d’individus se croient supérieurs et entendent dicter leur vision à ceux qui ont le tort, presque l’audace, de penser différemment ? C’est tout l’enjeu de l’initiative « Zéro pub » en ville de Genève.

Vivre ensemble, c’est aussi accepter que marques et consommateurs cohabitent. C’est adhérer à la liberté de communication des entreprises. Et chacun de trouver sa place, de consentir ou non à recevoir personnellement tel ou tel message. Ici on pourra indiquer sur sa boîte aux lettres refuser les sollicitations impersonnelles. Là on pourra refuser les cookies de tel ou tel site – sujet sur lequel on doit encore largement s’améliorer, nous l’évoquerons prochainement.

En revanche, l’espace public se partage et les affichages publicitaires sont une des formes les plus utilisées par les marques pour passer un message, promouvoir leur philosophie ou un produit : se faire connaître et attirer les clients. C’est aussi une des formes publicitaires les plus acceptées par la population.

Aujourd’hui, l’initiative municipale dite « Zéro pub » veut bannir l’affichage publicitaire commercial de ses rues. Tels Jules César le pouce vers la terre, les initiants entendent définir ce qui peut ou ne peut pas être communiqué. Ils préfèrent voir des affiches culturelles et des peintures de bite : tant mieux pour eux ! Mais leur liberté s’arrête là où la nôtre est mise à mal.

« Vous n’aurez pas ma liberté de penser » dit la chanson. Ma réponse à l’initiative Zéro pub, et à toutes celles qui lui succéderont dans d’autres communes est claire : vous n’aurez pas ma démocratie. Vous ne tuerez pas ce « vivre ensemble » qui enrichit nos quotidiens.

 

www.zeropub-non.ch

Journal Le Temps

Vivre avec son temps

Courrier des lecteurs paru dans Le Temps

Par Martin Renevey et Jenoe Shulepov Bucher, Vert’libéraux Ville de Genève

 

Le 25 février dernier, Le Temps évoquait la woke culture idéologique qui a lieu dans certains partis politiques. Cette semaine, c’est la cancel culture qui est au cœur de l’actualité avec le rapport « Temps, espaces et histoires », commandé par la Ville de Genève, qui inventorie l’héritage colonial dans l’espace public.

Les mouvements qui réclament une société débarrassée de ces monuments ne peuvent être ignorés. Face à eux, des voix s’élèvent contre ce qu’elles considèrent être une révision de l’Histoire. Alors que faire de cet inventaire ?

Concernant les odonymes, les faire évoluer n’a rien de nouveau : en 1860, la rue des Chanoines et la rue des Belles-Filles deviennent respectivement la rue Calvin et la rue Etienne-Dumont. Pas de quoi crier au révisionnisme. De surcroît, le caractère pédagogique invoqué pour justifier le statu quo reste discutable. Cette volonté nous paraît donc légitime.

En revanche, les statues ont avant tout vocation à la glorification. Le renversement de Saddam Hussein constitue un exemple récent où ses statues furent démontées car symboles d’un pouvoir dont les Irakiens ne voulaient plus. Or, le dictateur restera dans la postérité, avec ou sans statues, preuve qu’elles ne sont en rien les garantes de l’Histoire.

Pour autant, leur retrait constitue-t-il la meilleure réponse ? Nous pensons qu’il est ici possible d’adopter une approche éducative via l’ajout de panneaux explicatifs ou d’œuvres contradictoires. Créer ainsi un musée à ciel ouvert permet de démystifier leur portée symbolique tout en respectant un devoir de mémoire.

Pour conclure, rappelons que chaque histoire a souvent deux faces. Aux États-Unis, Abraham Lincoln est pointé du doigt, alors que c’est à lui que l’on doit l’abolition de l’esclavage. Il ne faudrait donc pas tomber dans le piège de l’intégrisme et rester ouverts sur l’approche à adopter, au cas par cas. En ce sens, les Vert’libéraux attendent une proposition pragmatique, pas une lecture dogmatique.

Portrait Jenoe Shulepov Bucher

Jenoe Shulepov Bucher, vert’libéral enthousiaste

Bienvenue sur mon blog « Œil vert, regard libéral » !

Je m’appelle Jenoe Shulepov Bucher. Manager en communication dans la fonction publique, je m’intéresse à la politique depuis plus de vingt ans et j’ai eu le plaisir de rejoindre les Vert’libéraux en 2020.

Président de la section Ville de Genève et membre du bureau des Vert’libéraux genevois, je m’intéresse à de nombreux sujets de société, dans la perspective d’un meilleur bien-être pour tous et toutes, à commencer par la planète.

Diplômé de la formation Bonheur dans les organisations de la HEG, je m’intéresse de près à l’équilibre entre toutes choses et la qualité de vie que nous, les citoyennes et citoyens du pays, sommes en droit d’attendre.

De nationalité suisse, je suis en couple avec mon partenaire enregistré (et futur mari) depuis 2013. Je suis passionné de films et de séries TV depuis toujours.