L'auteur est issu d'un pays ravagé depuis un siècle par une guerre linguistique qui entrainera à terme la scission. Il s'est établi en Suisse pour échapper à ce cauchemar. Mais, comme au sein d'une nuit d'insomnies, les premières escarmouches apparaissent en Suisse.
Le débat porte sur la ou les langues étrangères à enseigner dès le primaire. Avant d'ouvrir ce débat on pourrait poser la question impertinente de savoir si l'école est capable d'enseigner une langue éltrangère. Et la réponse demeure incertaine. Car après des centaines d'heures de français ou d'allemand selon les cantons, en pratique la connaissance pratique de l'autre langue nationale est médiocre, voire nulle. En revanche, même s'il n'est pas enseigné formellement, ou assez peu, ou assez tard, l'anglais triomphe. Tout jeune sait que sans anglais il ne peut pratiquement pas voyager ou converser avec de jeunes étrangers lors d'une rencontre quelconque.
En somme, les jeunes apprennent la langue dont ils ont envie ou besoin et se moquent bien des considélrations distinguées sur la cohésion nationale. La langue est d'abord un outil de socialistaion, un atout pour la vie professionnelle. Pas une manifestation de patriotisme.
Pour être honnête, il faut ajouter que l'anglais, au niveau élémentaire, est facile : pas de déclinaison, une conjugaison réduite au strict minimum. Langue de marins et de commerçants, elle est adaptée à sa fonction : communiquer à moindre frais mentaux. Le français et l'allemand sont langues de cours et d'universités, souvent estropiées dans l'usage courant. Et la survie obstinée du dialecte en Suisse alémanique explicite ce rapport à la langue, tout comme la dégradation du français académique dans les faubourgs défavorisés des villes françaises, ou en Belgique, ou au Québec, ou en Afrique.
Non, on ne peut pas décider entre politiciens du nombre de langues étrangères qu'un enfant peut ou doit apprendre. Ils apprendront ce dont ils ont envie. Rien de moins et rien de plus-