« Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire ». Cette citation de Zazie dans le métro de Raymond Queneau est passée en proverbe pour désigner le penchant phraseur des Français, prompts à disserter sans fin de problèmes que l’on ne peut ou ne veut résoudre. Cette inclination est du reste commune aux lieux du pouvoir. Celui, qui a siégé au Conseil National, se souvient des débats de plusieurs heures sur un objet constitutionnel, où tout conseiller a le droit à la parole pendant trois minutes, où le quart de l’assemblée s’inscrit et où l’on répète inlassablement les mêmes arguments devant un auditoire quasiment vide. On parle pour parler, sans aucune perspective de convaincre personne puisque personne n’écoute sinon les rédacteurs du procès-verbal. On s’imagine cependant que cela vaut la peine de prendre la parole, comme si c’était vital. Parler constitue un bon substitut d’agir, s’il s’agit de se convaincre soi-même d’avoir fait ce qu’on pouvait.
L’actualité fournit un exemple éclairant de ce travers : les efforts diplomatiques dans l’affaire ukrainienne. Ceci ne signifie pas que la diplomatie ne serve à rien dans son usage ordinaire entre gens civilisés. Elle permet d’informer au mieux de la position de chaque partie. Mais elle ne sert pas, si l’une des parties fait la sourde oreille.
On peut comparer Poutine à un joueur de poker singulièrement doué, tandis que Biden croit qu’il joue au solitaire et les Européens à la belote. Poutine a subi d’une oreille distraite les présidents divers, qui croyaient modifier ses intentions en l’assommant de parlotes durant plusieurs heures. Ces représentants de l’Occident prétendent sauver la paix par la diplomatie, quoique ce ne soit pas leur véritable mobile. En réalité, le monde occidental ne veut absolument pas de la guerre. Pour espérer attendrir le tsar, il va jusqu’à en informer Poutine, ravi d’entendre cette rengaine, qui l’assure de pouvoir agir sans risque. Le premier principe d’une diplomatie consciente serait de ne pas révéler ses résolutions les plus secrètes. Il fallait au moins laisser entendre que toutes les options étaient ouvertes.
Et Poutine gagne ses levées patiemment, résolument, intelligemment sur le terrain. Il utilise la tactique du salami, avec pour but d’avaler à terme toute l’Ukraine. Il a pris jadis la Crimée, l’Ossétie, l’Abkhazie, la Transnistrie sans en être châtié, il attrape aujourd’hui le Donbass avec la même merveilleuse impunité. Il foule le protocole de Minsk de 2014 avec une sombre joie. Pour un autocrate, les traités ne sont que des chiffons de papier.
On croit aujourd’hui revivre septembre1938, l’époque des accords de Munich. Le Premier ministre Neville Chamberlain signa pour l’Angleterre. Benito Mussolini et Adolf Hitler pour l’Italie et l’Allemagne. Daladier pour la France. L’objectif de ces accords de Munich n’était rien moins que la dénonciation de l’alliance de défense mutuelle qui avait été signée entre la France et la République tchécoslovaque. Cela donna à Hitler la permission d’annexer les Sudètes qui étaient peuplées de germanophones, c’est-à-dire d’envahir une partie de la Tchécoslovaquie en déplaçant la frontière. Une fois ce forfait accompli, il se sentit libre d’attaquer successivement le Danemark et la Norvège, puis la Pologne. Alors, l’Angleterre et la France qui ne voulaient pas de la guerre ont fini par y être irrésistiblement entraînées, parce que l’Allemagne y était résolue dès le début. Toutes les manœuvres diplomatiques déployées à Munich n’ont servi à rien, face à un adversaire qui feignait de les écouter pour gagner du temps et mieux se préparer. Neville Chamberlain était un gentleman britannique qui ne réalisait pas qu’il avait affaire à un individu mal élevé. Le premier ministre français, Daladier, fut moins naïf mais tout aussi lâche. Winston Chruchill a résumé cette situation : « L’Angleterre croyait avoir le choix entre le déshonneur et la guerre. Elle a choisi le déshonneur et elle a eu la guerre. »
Aujourd’hui, il en est de même. En annonçant que l’Otan ne fera pas la guerre pour l’Ukraine, cette alliance garantit l’impunité à Poutine. Les sanctions économiques n’y feront rien parce que la Russie s’y est préparée. Un pays prêt à déplacer ses frontières au prix de la vie de ses soldats y est indifférent. On n’achètera pas la paix avec la Russie en lui faisant perdre de l’argent. On la renforcera dans sa résolution irrédentiste, patriote, panrusse. Après avoir sondé la faiblesse de l’Otan, Poutine émettra des revendications sur les pays baltes qui furent jadis des provinces soviétiques. Et ainsi de suite. En abandonnant l’Ukraine à son sort, on choisit le déshonneur de peur d’avoir la guerre. On ne diminue pas le risque de la subir.
Pour l’Occident, elle est devenu un gros mot. Les Etats-Unis se retirent de l’Afghanistan et la France du Mali, subissant ainsi les pressions de leurs opinions publiques. La démocratie libérale n’est pas un produit d’exportation, même et surtout si les commis-voyageurs portent un uniforme. En Russie on peut encore affermir son pouvoir en tenant un discours impérialiste. En même temps, Poutine ne peut supporter qu’un régime démocratique s’installe à sa porte en Ukraine car cela signifierait le terme de son autocratie. Il a donc de bonnes raisons d’envisager la guerre et même de l’engager car il n’a en face de lui qu’une UE sans diplomatie commune et sans armée unifiée. Par un paradoxe coutumier de l’Histoire, Poutine deviendra peut-être l’artisan de la création d’un véritable Etat européen. Celui-ci serait alors le nécessaire rempart d’une Suisse indéfiniment neutre, pareille au maître d’école qui surveille d’un œil indulgent les querelles des gamins sur la cour de récréation. Réjouissons-nous d’être sorti de l’Histoire ! Ou de le croire ?
Après la fin de la guerre froide, les occidentaux ont cru – à tort – pouvoir réduire drastiquement leur puissance militaire (notamment en supprimant la conscription dans de nombreux pays) sans prendre de grands risques. Grossière erreur: maintenant l’occident est “tout nu” face à la puissance militaire russe. Si l’OTAN avait la capacité – et la volonté – de déployer 500’000 soldats aux frontières de l’Ukraine, Poutine réfléchirait à deux fois avant d’engager un conflit. Mais l’OTAN n’a que sa “force de réaction rapide” de 40’000 soldats dans sa besace: un facteur 10 d’insuffisance face à Poutine. L’invasion de tout ou partie de l’Ukraine n’est donc qu’une question de temps.
“En réalité, le monde occidental ne veut absolument pas de la guerre.”
Malheureusement, c’est faux. Dans son cynisme, le monde occidental se réjouirait d’une guerre, du moment qu’elle oppose la Russie et l’Ukraine, ce qui affaiblirait irrémédiablement la Russie à long terme. Et ce, sans qu’un seul soldat occidental doive mourir.
Raison pour laquelle tout le monde occidental déverse moult armes et USD en ce moment sur l’Ukraine.
L’Ukraine, l’UE n’en veut pas pour une intégration. Trop coûteux à reconstruire, trop pauvre, trop différent, sans ressources énergétiques.
Les Ukrainiens sont les dindons de la farce – ils se battent entre eux pour le Donbass.
Et si la Russie avait le malheur d’envahir réellement l’Ukraine, ce serait comme l’Afghanistan pour eux.
Dans tous les cas, l’UE et les USA gardent leur image de gentils, et ils paient d’autres pour faire la guerre sans se salir les mains.
Donc, non, l’Occident n’est pas angélique en Ukraine, il est démoniaque.
J’aurais dû être plus précis. L’Occident ne veut pas entrer lui-même en guerre. De là à déduire qu’il accepte avec cynisme l’envahissement de l’Ukraine, il y a un abîme. C’est tout de même dangereux pour notre sécurité.
La logique aurait voulu que l’OTAN soit dissoute immédiatement après la disparition du Pacte de Varsovie. Cela aurait évité tous les problèmes qui ont abouti à la crise actuelle. Sans OTAN, plus de problème de savoir s’il fallait ou non y inclure d’anciens pays de l’Est, avec pour résultat que la Russie se sent de plus en plus assiégée par cette organisation (qu’aurait dit et fait les Etats-Unis si le Mexique ou le Canada avait adhéré au Pacte de Varsovie en son temps?!). Il fallait tendre la main à la Russie après la chute de l’URSS pour “l’amarrer” plus à l’Europe; au lieu de cela, on a maintenu et renforcé une organisation militaire qui ne pouvait plus alors être dirigée que contre elle, on l’a “snobée” quand elle tentait un rapprochement avec l’Ouest (il semble qu’elle avait même sondé la possibilité d’intégrer l’OTAN, ce qui lui a logiquement été refusé, mais une rebuffade humiliante qui aurait justement pu être évitée si cette organisation avait été dissoute après la fin de la Guerre froide comme elle aurait dû l’être). Bref, les Occidentaux, sous influence américaine (il faut bien que ce pays justifie les sommes colossales qu’il consacre à ses armements et qui font tourner son industrie) ont très mal “joué le coup” à la chute de l’URSS et cela risque de nous coûter très cher aujourd’hui.
Bonne analyse. Que faire à présent?
Je ne vois qu’une solution: reconfiner tout le monde pour affaiblir notre économie, faire une 4ème puis 5ème dose (surtout chez les enfants de moins de 5 ans) et rétablir le passeport Covid pour encourager les conflits internes (au Canada, il n’y pas eu pas besoin de guerre pour activer l’état d’urgence – il a suffit de quelques camions).
Quand à l’Allemagne, elle n’a plus qu’à instaurer une forte amende comme l’Autriche à ceux qui refuseront la vaccination devenue obligatoire comme ça elle devra gérer sa population dans la rue.
J’espère d’ailleurs que nous vérifions que les Ukrainiens qui fuient leur pays sont bien vaccinés 3 doses (avec un vaccin occidental SVP) et font un PCR à l’arrivée en Europe car il faut un passeport vaccinal Européen pour voyager (en cours de préparation – c’est la priorité No 1 du gouvernement Européen).
En France, les forces armées sont plus occupées actuellement à faire appliquer le passeport sanitaire devenu obsolète que d’assurer la sécurité internationale (les chars étaient à Paris ces derniers week-end). Les trafiquants de drogue s’en s’ont d’ailleurs donné à coeur joie selon un article paru récemment.
Sacré timing le méchant dictateur, l’Europe s’est bel est bien suicidée ces deux dernières année en oubliant tout le reste. Pourtant, l’annexion de la Crimée ne date pas d’hier (2014) et le truc pourrit gentiment.
Alors que nous étions fiers de nos statistiques Covid et que nous pensions la Russie laminée démographiquement et économiquement par la pandémie, on découvre qu’il n’en est rien et qu’elle exploite nos faiblesses.
Il manquerait plus que la Chine s’attaque à Taiwan.
Quand à la reprise économique tant attendue, je suis sûr qu’elle va fortement bénéficer du blocage des échanges internationaux avec la Russie et la Chine.
Heureusement en Suisse, on sera protégé par nos F35… très utiles contre les cyber-attaques qui ont lieu actuellement.
Trève de sarcasme, “que faire à present” ? Probablement pas grand chose car c’est chaque fois pire quand l’Europe agit en ce moment (à part Macron qui a bien failli éviter cette guerre grâce à ses talents de négociateur hors-pair).
Bref, on va limiter les dégâts et sauver la face avec des sanctions “très efficaces” puis négocier un compromis. Sinon ? Une 3ème guerre mondiale ?
Pas certain que l’Occident soit en mesure d’y faire face actuellement…
Intéressante analyse que je partage.
En effet, arrivé au pouvoir, la première initiative que Poutine a prise a été de tendre la main aux Occidentaux, en particulier, vous avez raison, en leur proposant d’intégrer la Russie à l’OTAN et à l’espace économique européen. L’entente paraissait encore possible au point que le Dalaï Lama lui-même avait proposé de déplacer le siège de l’OTAN à Moscou. Les Occidentaux n’ont répondu au nouveau chef du Kremlin que par l’arrogance et le mépris.
Plus de trente ans après la dissolution du pacte de Varsovie, le maintien de l’OTAN s’explique-t-il autrement que dans la mesure où la communauté européenne, incapable d’évoluer de simple association économique à une entité politique et militaire, compte sur l’Alliance Atlantique, principal sous-traitant de l’industrie américaine de l’armement – la vente des avions de combat et du matériel militaire “made in USA” a bondi depuis le début de la crise en Ukraine – pour assurer sa défense?
D’autre part, qu’est allée faire l’UE à Kiev sinon courtiser le oligarques venus au pouvoir après la mascarade de révolution démocratique du Maïdan?
Faut-il dès lors s’étonner si l’ours russe s’est replié dans sa caverne? Quand il en ressort, gare aux griffes…
Ceci n’excuse pas pour autant l’expansionnisme russe, qui ne date pas d’hier. N’est-ce pas l’Ukraine, alors sous la coupe de l’empire ottoman, qui fut à l’origine de la guerre de Crimée – guerre qui a fini en désastre pour la Russie expansionniste de Nicolas 1er? Est-ce un hasard si Poutine, qui n’est pas idiot mais obnubilé par son rêve d’un retour à une Russie fantôme, admire le dernier des autocrates russes au point d’en garder un portrait dans l’antichambre de son bureau du Kremlin?
Que faire à présent?, demande Monsieur Neirynck. Sauf à revenir au calme de part et d’autre, désamorcer le climat de quasi paranoïa et de tensions auxquelles la persistance de l’OTAN à poursuivre son expansion illogique à l’Est comme, en sens inverse et tout aussi insensée, celle des Russes – que représentent pour le plus vaste Etat du monde deux minuscules territoires rebelles à sa périphérie? -, paraît de plus en plus aléatoire à mesure que la crise perdure. Les sanctions occidentales? Comme l’a dit sans langue de bois l’ambassadeur de Russie en Suède, le Kremlin n’en a rien à f… Elles ne font que renforcer la détermination des Russes à s’auto-gérer.
Que faire maintenant que le mal est fait? N’est-ce pas il y a trente ans qu’il fallait se poser la question, quand l’URSS s’est effondrée?
“War is all commerce”, dit Evelyn Waugh.
Ce qui est certain, c’est que si l’Ukraine était membre de l’OTAN, sont intégrité territoriale aurait été respectée.
Peut-on en vouloir au pays baltes d’avoir rejoint l’OTAN aussi vite que possible après la période passée sous le joug de l’URSS ?
A ce stade, la Finlande et la Suède devrait se poser la question de l’opportunité de se trouver un parapluie nucléaire pour assurer leur sécurité, puisque apparemment cela reste la seule garantie que la Russie respecte.
A ce stade, l’occident ne peut pas faire autre chose que sanctionner les membres de la Klept russe, et opérer une sortie express du fossile pour assurer son indépendance face à un état au comportement hostile. Ou alors, baisser la culotte et attendre que ça passe.
Le Tsar de toutes les ruses.
Il avait un Tsar de la Russie
Qui avait deux cents milles fusils.
Un jour, il faisait la guerre à la Géorgie
Un autre jour, c’était en Arménie.
Quand ce fût le tour de l’Ukraine
Il a eu beaucoup plus de peine
Car, les deux cents milles fusils
Dans la boue, furent engloutis.
Puis, on n’a plus parlé de lui.
Il y a une erreur dans votre texte dans le passage “Il a pris jadis la Crimée, l’Ossétie, l’Abkhazie, la Transistrie (sic) sans en être châtié”.
M. Poutine n’y est pour rien dans la situation en Transnistrie (et non Transistrie), la Transnistrie s’étant déjà proclamée République Socialiste, séparée de la Moldavie, en 1990 avant la chute de l’URSS, tout en demandant alors son rattachement à la Russie.
En 1991 la population locale se prononce pour l’indépendance du territoire par référendum, indépendance non reconnue internationalement.
Une mission de maintient de la paix trilatérale russe, moldave et transnistrienne est déployée en 1992, et y est toujours aujourd’hui avec env. 1500 hommes.
Depuis la situation reste bloquée.
Difficile d’affirmer que M. Poutine et même éventuellement la Russie se soit emparé de la Transnistrie.
Sauf que des troupes russes y sont.
Monsieur Neirynck,
Comme d’habitude, vous nous servez de la salade russe ! Beaucoup d’interprétations justes et beaucoup d’autres ineptes, même si conformes à la bien-pensance. Heureusement, vos commentateurs Samy, dans une certaine mesure, et Ceilteach voient les choses autrement. Au lieu de toutes ces conjectures et pronostics vains, ne serait-il pas plus utile de s’en tenir aux faits ? Pour ma part, je vous propose la réflexion suivante:
Le Donbass face à l’Occident
Le Protocole de Minsk est un accord signé le 5 septembre 2014 par les représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk (DNR) et de la République populaire de Lougansk (LNR), républiques sécessionnistesukrainiennes, sous les auspices de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) alors présidée par Monsieur Didier Burkhalter, Président de la Confédération Helvétique, pour mettre fin à la guerre en Ukraine orientale. Il a été signé après de longues négociations à Minsk, la capitale de la Biélorussie, L’accord fait suite à plusieurs tentatives pour faire cesser les combats en Ukraine orientale et mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat dans la région du Donbass.
Des douze points du texte du Protocole, il y a lieu de mentionner:
1. Assurer un cessez-le-feu bilatéral immédiatement.
2. Assurer la surveillance et la vérification du cessez-le-feu par l’OSCE.
3. Organiser une décentralisation des pouvoirs, par la mise en application d’une loi ukrainienne (loi sur le statut particulier), accordant de manière temporaire l’autonomie locale dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk.
4. Assurer une surveillance permanente de la frontière russo-ukrainienne par l’OSCE et instaurer une zone de sécurité à cette même frontière.
. . .
7. Poursuivre un dialogue national entre les parties.
8. Mettre en œuvre des mesures afin d’améliorer la situation humanitaire dans le Donbass.
9. Procéder à des élections anticipées dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk.
10. Démilitariser la zone de conflit, en retirant du territoire ukrainien le matériel militaire, les forces armées et les combattants étrangers.
. . .
Pendant les deux semaines après la signature du Protocole de Minsk, des violations du cessez-le-feu ont été fréquentes par les deux parties au conflit. Les discussions se sont poursuivies à Minsk. Un suivi au Protocole de Minsk a été convenu le 19 septembre 2014. La mise en place d’une mission de l’OSCE pour surveiller la mise en œuvre du Protocole de Minsk fut notamment prévue.
Le 26 septembre, les membres du Groupe de contact trilatéral sur l’Ukraine se réunissait à nouveau pour discuter de la délimitation de la zone tampon dans laquelle les armes lourdes seraient bannies par les parties impliquées dans le conflit. Selon le Vice-Premier Ministre ukrainien, la ligne de démarcation entre la DNR et l’Ukraine a été convenue entre les représentants de la DNR et les négociateurs ukrainiens.
Le 2 décembre 2014, le parlement ukrainien modifiait unilatéralement la «Loi sur le statut spécial» proposée dans le cadre du Protocole de Minsk, alors qu’il avait approuvé certains aspects de celle-ci.
Malgré cela, les affrontements se sont poursuivi entre ukrainiens et les Républiques du Donbass, en particulier en ce qui concerne les élections générales menées par la DNR et la LNR comme prévues dans le Protocole de Minsk mais alléguée en violation dudit Protocole par les ukrainiens et l’OSCE !
(Protocole de Minsk — Wikipédia (wikipedia.org)
En réalité, depuis 2014 l’Ukraine n’a cessé de faire la guerre aux populations sécessionnistes russophones du Donbass qui ont demandé le soutien de la Russie. Pour sa part, l’Ukraine veut intégrer l’UE et l’OTAN portant ainsi le bloc occidental, mu par les Etats-Unis, à la frontière de la Russie. Tout ce que la Russie a demandé est la reconnaissance de l’autonomie des Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk au sein de l’Ukraine et le renoncement par cette dernière à ses velléités occidentalistes.
Face à l’échec de ses ambitions néocolonialistes et recherchant à cette fin un conflit armé avec la Russie, le bloc occidental répand le mensonge, du type ‘armes de destruction massive en Iraq’, d’une invasion russe de l’Ukraine et menace la Russie de sanctions aussi ridicules que vaines mais, surtout, en violation du droit international qui consacre le droit des peuples à l’autodétermination ! Quant à la suspension de l’autorisation allemande du gazoduc germano-russe à l’instigation des Américains désireux d’écouler leur gaz de schiste, cela ne va que pénaliser très durement les Européens . En effet, le conditionnement du gaz de schiste en gaz liquide, son transport outre-Atlantique et son reconditionnement en gaz de consommation se vendra à un prix inabordable pour le consommateur et la Chine ne sera que ravie d’acheter le gaz russe bon marché !
En fin stratège expérimenté, Vladimir Poutine a soigneusement étudié et évalué les mesures de rétorsion que pouvaient prendre les Américains et les Européens. De toute évidence il ne les craint aucunement. Par ailleurs, imaginer une invasion russe de l’Ukraine est totalement absurde. En effet, pour la Russie l’Ukraine constitue l’état tampon idéal entre ses frontières et les menaces du bloc occidental ! La diffusion d’une telle menace sans preuve par le Américains n’est qu’un autre de leurs mensonges.
Vraiment dommage de ne pas s’être arrêté avant cette dernière phrase…
Néanmois, je suis d’avis qu’une erreur ne fausse pas nécessairement le raisonnement et le reste de votre commentaire est peut être vrai, et très certainement intéressant.
Ce qui est certain c’est que vos connaissances sur ce sujet sont bonnes.
Ainsi, selon vous, quel est le véritable objectif de la Russie dans ce conflit? Je ne crois pas qu’annexer un territoire pauvre en ressources mériterait autant de risque (car une guerre implique toujours des risques, même en cas de supériorité). Je ne crois pas non plus en un retour en force de l’URSS ou d’un mégalomane qui souhaiterait simplement montrer les faiblesses de l’Europe.
Mais dans ce cas, quoi?
Ce qui est certain c’est que l’Europe s’en retrouve affaiblie, les américains améliorent encore leur balance commerciale vis-à-vis d’elle et entre la dépendance énergétique russe, américaine et chinoise (nos ENR sont chinoises) il ne faudrait pas sous-estimer l’impact des grandes puissances géopolitiques sur notre avenir.
Vous avez tout compris. Je retire ma dernière phrase !
Voici votre affirmation : “En fin stratège expérimenté, Vladimir Poutine a soigneusement étudié et évalué les mesures de rétorsion que pouvaient prendre les Américains et les Européens. De toute évidence il ne les craint aucunement. Par ailleurs, imaginer une invasion russe de l’Ukraine est totalement absurde. En effet, pour la Russie l’Ukraine constitue l’état tampon idéal entre ses frontières et les menaces du bloc occidental ! La diffusion d’une telle menace sans preuve par le Américains n’est qu’un autre de leurs mensonges.”
Inutile que je vous réponde, Poutine l’a fait.
Poutine l’a fait, mais les Occidentaux, eux, n’ont rien fait pour l’en empêcher, bien au contraire. Biden croit que Poutine veut rétablir l’ex-URSS et n’en démord pas. Il vient d’ailleurs de le répéter dans son adresse télévisée de ce soir. Poutine le veut-il vraiment? Voici ce qu’il a dit:
“Celui qui n’éprouve pas de regrets pour la disparition de l’Union soviétique manque de coeur. Mais celui qui veut la rétablir manque d’intelligence.”
(“Anyone who doesn’t regret the passing of the Soviet Union has no heart. Anyone who wants it restored has no brains.”),
– Cité par Jonathan Steele dans “Understanding Putin’s narrative about Ukraine is the master key to this crisis” “The Guardian” d’hier.
Si certains bavardages sont néfastes, d’autres ne mériteraient-ils pas qu’on les écoute un peu mieux?
“La parole, c’est l’action” dit Aristote.
En effet, ce matin Poutine est passé de la parole aux actes.
Le blog stigmatise ceux qui parlent pour se persuader que cela remplace l’action.
La comparaison avec Münich 1938 ne tient pas la route. Poutine n’est pas Staline. Et les alliés d’hier ne sont pas le “bloc de l’Ouest” d’aujourd’hui. Mon point de vue est que l’Occident ne croit plus lui-même aux valeurs universelles* qu’il défendait encore contre Hitler et Staline, et encore moins à la raison qui lui ferait ouvrir les yeux devant la crise climatique. Je ne dis pas que Poutine et Xi-Ping valent mieux pour nous que Staline et Hitler, mais pourquoi ne pas essayer un monde multipolaire ? De toutes façons nous serons tous rattrapés par la crise climatique.
* Exemples en vrac: Orban, Trump, les GAFA, …
Arrêtez vos bavardages …. La véritable question est que fera Poutine aprés L’ Ukraine … ? Va t’il devenir mégallo … ? Peut on dire qu’il l’ est déjà … ? Serge , Montpellier , Occitanie , France … https://www.galerie-com.com/oeuvre/-on-voit-la-spiritualite-d-un-dzar-a-la-maniere-dont-il-referme-sa-porte-dans-l-histoire-…-/408361/
Bonjour,
La citation sur le déshonneur et la guerre me semble plutôt être de Winston Churchill.
Mais merci pour cette excellente chronique.
Merci pour cette correction que j’apporte dans le blog
Aphorisme
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/27/ces-citations-que-winston-churchill-n-a-jamais-prononcees_4563755_4355770.html
J’appelle à soutenir l’iniative du PS contre l’achat d’avions militaires, j’appelle à ne pas acquérir du matériel antiaérien,… j’appelle à la dissolution de l’armée et au désarmement de la police.
Votez pour les Verts.
Il n’y a aucune chance qu’une guerre arrive en Europe, et nous aurions 10 ans pour nous préparer. Le seul danger est l’UDC et l’islamophobie.
l’experience historique nous montre que très souvent les grandes guerres ont commencées par des petits pays dont nul ne se souciait et qui par le jeu des alliances ont répondu à leurs appels à l’aide ( justifiés ou pas) et étendu les conflits …
Ce comédien zelensky , inexperimenté mais fort beau parleur, demande rien de moins que le monde entier vienne à son secours ! nos élus, qui sont toujours aptes à vouloir se faire mousser plus les uns que les autres, vont ils s’interesser un peu à ce que souhaitent leurs citoyens ? qui est pret à aller se faire tuer pour l’ukraine ? à part quelques droitsdel’hommistes proféssionnels , genre bhl etc ?
qui veut toutes ces armes partout ? ces alliances ? ces expansions de l’UE et des OTAN-US vers l’est?
Staline avait profité de la guerre pour occuper l’Europe de l’Est, mais moins de 50 ans après l’URSS s’est effondrée … Aujourd’hui, Poutine s’imagine reprendre une partie des territoires perdus en 1991, mais on peut aussi anticiper que la Russie suive la même voie que l’URSS défunte …
Poutine ne comprend rien à l’histoire , ce n’est qu’un pauvre fou qui entrainera la Russie avec lui …
Hitler était un pauvre fou qui a ruiné l’Allemagne et aussi l’Europe.
Vous avez remarqué? Ce sont des femmes et des enfants qui fuient l’Ukraine et les pays illébéraux, comme la Hongrie et la Pologne, les accueillent avec humanité.
Comme quoi, lorsque les personnes vulnérables fuient une vraie guerre, l’Europe est accueillante !
Parce que ceux qui fuient d’Afrique ou du Moyen-Orient ne fuient pas de guerres? Entre Européens on est plus solidaires qu’avec les Uatres.
Vous connaissez une guerre où les hommes fuient, et les femmes et les enfants restent ?
Visiblement, il y en a beaucoup dans les pays musulmans…. mais la presse n’en parle pas… sans doute un oubli.
Hors sujet.
Pourquoi? Les pays du Golf vont emmagasiner des trilliards grâce à l’augmentation du prix du gaz/pétrole, tandis que nous allons nous appauvrir …
En Arabie Saoudite, il y a l’équipement le plus moderne au monde pour accueillir 250’000 pélerins trois semaines par année. Pourquoi ne prendraient-ils pas 250’000 réfugiés ukrainiens ce week-end ?
L’expérience est une lampe accrochée dans le dos. Pour avoir, presque volontairement, été incapable de deviner le cynisme, pourtant habituel, de Poutine, l’Occident n’a absolument rien fait pour éviter cette situation. Ce qu’il est important de lire, c’est la dynamique du changement. Poutine, par ces méthodes de voyou se coupe un peu de l’Occident (l’Allemagne et l’Italie notamment, restant soucieux de pouvoir continuer à commercer avec la Russie). La Chine devenu client et fournisseur incontournable, ne lui fera pas de cadeau, d’autant qu’elle convoite l’orient Russe. Parce qu’il est resté un colonel du KGB, Poutine refuse d’intégrer l’économie dans son équation. Normalement, si l’Occident n’est pas complètement stupide, il est bientôt échec et mat car on ne peut avancer sur une seule jambe. Mais… il y a l’Italie et l’Allemagne.
En effet. Ce n’est probablement pas ce que Balivernes veut dire, mais je crois qu’il faut suivre de près la situation au Moyen Orient, si le conflit doit s’étendre, c’est là-bas, non en Europe. En Syrie, les Russes et les Américains sont face à face, nulle part ailleurs.
Précisons. Les Russes ont le contrôle du ciel en Syrie, ce qui entrave les velléités israéliennes d’intervention contre les positions iraniennes dans le pays. Les Américains pourraient intervenir pour reprendre le contrôle de l’espace aérien et faire d’une pierre deux coups: aider leur allié israélien contre l’Iran et montrer la détermination américaine à contrer l’extension de la puissance russe en méditerranée, comme en Lybie.
Vous pensez que la Russie obtempéra aux mesures provisoires que la Cour de Justice va ordonner ?
https://www.icj-cij.org/fr/affaire/182
Vous imaginez la pression pour le juge saisi de la requête.
S’il dit stop, la Russie n’aura d’autre choix que de retirer ses forces armées.
Le texte du blog est explicite. Les paroles y compris un jugement d’une instance internationale ne servent à rien pour un dictateur convaincu de la seule usage de la force.
J’y crois fort.
La CEDH vient d’ordonner à la Russie de s’abstenir de lancer des attaques militaires contre les personnes civiles et les biens de caractère civil, y compris les habitations, les véhicules de secours et les autres biens de caractère civil spécialement protégés tels que les écoles et les hôpitaux, et d’assurer immédiatement la sécurité des établissements de santé, du personnel médical et des véhicules de secours sur le territoire attaqué ou assiégé par des soldats russes.
https://hudoc.echr.coe.int/eng-press?i=003-7272764-9905947
L’Etat de droit vainquera !
La Cour internationale de justice (CIJ) a annoncé mardi qu’elle tiendra des audiences les 7 et 8 mars dans une affaire portée devant la Cour par Kiev, qui accuse Moscou de planifier un génocide en Ukraine.
La juge présidente de la Cour a appelé l’attention de la Russie «sur la nécessité d’agir de manière que toute ordonnance» de la Cour «puisse avoir les effets voulus», a précisé dans un communiqué la CIJ, organe judiciaire principal des Nations unies, qui siège à La Haye.
Lee 👨⚖️👩⚖️🧑⚖️ triompheront de la barbarie !
Poutine est un militaire humilié comme le fut Hitler par le Traité de Versailles.
Il est dangereux, intelligent et s’est donné du temps, en théorie jusqu’en 2036. Son armée ressemble à l’armée allemande de 39-45. (Tanks, véhicules, aviation. Sa stratégie et celle d’Hitler, petits morceaux par petits morceaux. Ses faiblesses ? Les guerres successives ne se ressemblent pas. La future, que les Occidentaux ne veulent pas pour l’instant, sera perpétrée par satellites interposés, Joystick déportés et drones tueurs, recherchant leurs proies sans danger. L’économie Russe est faible, sur le long terme un facteur pénalisant. Ronald Reagan l’avait bien compris. La dépendance du gaz Russe est un problème majeur. Le beau discours de Madame von der Leyen (Tu causes, tu causes) devant le parlement Européen, du bla-bla propre à satisfaire son égo et l’assurance que l’OTAN n’interviendra pas, un blanc-seing pour Poutine. Ai-je bien résumé la lecture des commentaires ?