Faut-il adhérer ?

 

 

Quelle question ! Quelle impertinence et quelle absence de pertinence ! La première question à poser annule toutes les autres : est-ce que le peuple suisse l’acceptera ? La réponse est un non franc et massif : nous n’avons pas besoin de l’Europe, nous sommes comme une île dans le Pacifique, nous pouvons commercer avec la Nouvelle-Zélande, nous sommes un peuple d’élite qui peut vivre sur ses propres forces.

Dans l’actualité, le PS propose un plan pour se substituer à la flânerie actuelle du CF et pour déboucher sur l’adhésion. Le Temps publie une pleine page d’avis autorisés qui aboutissent à l’adhésion. Rêveries de candidats à des postes de fonctionnaires européens à Bruxelles ! La réalité, telle que perçue par le peuple,  est différente. Le plus grand parti suisse est farouchement opposé à toute collaboration avec l’UE. Il a fait voter voici trente ans contre l’adhésion minimaliste à l’EEE. Il vient de faire voter contre « l’immigration de masse ». Il a obtenu la rupture des négociations sur l’Accord-cadre en mai de cette année. Incidemment il est en position de saboter la lutte contre l’épidémie et la transition climatique. Il est ainsi le grand parti de ceux qui sont contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre, il recrute tous les mécontents et en tire sa force.

Or la réalité (la vraie) est différente. La Suisse est au cœur de l’UE. Elle est naturellement un nœud des transports et de l’électrification. Elle seule jouit du privilège de parler trois grandes langues du continent et de former des fonctionnaires et des politiciens multilingues. Elle a goûté du rôle de plateforme d’échange en formation et en recherche, qui a suscité localement une industrie de pointe, un marché de l’emploi qualifié, en fin de compte une insolente prospérité pour un pays démuni des ressources naturelles et d’accès à la mer.

Après la rupture de ces négociations, une logique cynique s’imposa à l’UE : en priorité suppression de l’accès helvétique à Erasmus et à Horizon, réduction au statut de pays tiers. Appuyer où cela fait mal. Car il n’y a pas de science nationale qui puisse se maintenir sur ses seules forces. Il n’y a qu’une seule science internationale où ce qui se découvre en Californie est lié avec ce qui se développe entre Genève, Neuchâtel et Lausanne. De même que Berkeley, Stanford et Caltech recrutent leurs étudiants dans le vaste réservoir de talents des Etats-Unis et au-delà, de même UNIGE, UNIL et EPFL doivent accéder librement au vaste réservoir des talents de toute l’Europe. Dans Horizon participer aux grands projets e recherche dotés de 95.5 milliards d’Euros que jadis nous avons dirigés.

Puisque la Suisse n’est pas membre de l’UE, elle en est un pays sujet, obligée de s’aligner sur des décisions auxquelles elle n’a pas participé. Ou plutôt sur des strapontins. Car les liens avec l’Europe existent par la bande. Tableau : l’UE avec 27 partenaires, le sous-ensemble de la zone euro avec 18 de ceux-ci, l’OTAN  avec 28 Etats, qui sont un sous-ensemble de l’UE plus la Norvège, l’Islande, l’Albanie, la Turquie, les USA et le Canada. Il y a encore la bande à part de l’AELE avec 4 Etats, l’Espace Schengen avec 26 Etats dans et hors UE, l’Espace économique européen avec 31 Etats, toute l’UE plus la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, le Conseil de l’Europe avec 47 Etats, l’OSCE avec 57 partenaires. La Suisse appartient à quatre de ces superstructures, hors UE faut-il le préciser. Et puis encore de petits clubs, CEI à trois, OTSC à six, GUAM à quatre. Au-dessus de ce folklorique grenouillage, plane l’ombre gigantesque des Nations Unies, aussi universelles qu’impuissantes.

Ce diagramme d’ensembles enchevêtrés apporte en tous cas un message clair et fort : l’Europe géographique est le lieu d’une diversité de douze coalitions fondées constamment sur l’égoïsme national.  Chaque Etat sélectionne les partenaires, qui promettent plus d’avantages que d’inconvénients, plus de bénéfices que d’investissements, et se tient à l’écart des autres. On est bien loin d’un enthousiasme premier pour la création d’un vaste pays-continent, porteur d’une culture qui a irrigué le monde entier, berceau de cinq langues qui ont conquis la Terre au-delà de leur frontière, origine historique de la science, de l’économie et de la technique planétaires. Ce continent qui a uni la planète est incapable de s’unifier. C’est l’Europe à la petite semaine, qui réunit les gagnepetits et les pense petits dans une commune euphorie politique. Et le plus mauvais élève est bien la Suisse qui se demande ce que l’Europe pourrait bien lui apporter, sans se rendre compte qu’elle pourrait apporter beaucoup, à commencer par la culture du fédéralisme et du consensus.

Car la multiplicité des superstructures européennes ne signifie pas que les objectifs soient atteints. En parole oui, en fait non. Comme douze organisations visent les mêmes buts, aucune n’a de pouvoir de décision. Les assemblées de parlementaires internationaux votent des résolutions qui restent lettre morte faute de pouvoir de décision. Mais qui a eu l’idée folle d’inventer les Etats-Nations ? Un concept d’exclusion et d’enfermement qui suppose l’existence de peuples homogènes sur des territoires intouchables, qui nie le multiculturalisme, qui fragmente le continent en une poussière d’Etats impuissants face à la Russie de Poutine. Nous défendons tellement notre indépendance que nous pourrions finir par la perdre.

Car l’Histoire implacable, impitoyable, machinale ne s’arrête jamais. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les bruits de bottes à l’Est pourraient faire place, tôt ou tard, à une folle irruption de blindés, d’abord en Ukraine, puis dans les pays baltes. Si l’on peut douter que l’OTAN soit résolue à relever le défi,  en revanche on ne peut douter que la Suisse sera tenue pour rien dans un tel affrontement. Elle l’aura choisi. Il sera trop tard. L’élection d’un général par les Chambres réunies n’y changera rien. Cessons de demander ce que l’UE peut faire pour nous et demandons-nous ce que nous pouvons faire pour notre continent.

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

29 réponses à “Faut-il adhérer ?

  1. Article intéressant mais pour abonnés.

    Le Conseil fédéral doit reprendre le leadership en politique européenne.
    https://www.letemps.ch/opinions/conseil-federal-reprendre-leadership-politique-europeenne
    L’Association suisse de politique étrangère vient de publier La politique extérieure suisse au défi du XXIe siècle, un essai sur la situation de la Suisse dans le monde. Confié à une douzaine de spécialistes, l’ouvrage montre la centralité de la question européenne pour la Confédération et les risques majeurs qu’elle encourt à ne pas savoir trancher entre tradition intérieure et nécessités extérieures. Deux des auteurs du livre, Pascal Sciarini et Matthias Oesch, résument pour Le Temps leurs vues de chercheurs en sciences politiques et en droit sur cette question. Notre chroniqueur François Nordmann, membre du comité consultatif du livre, y joint sa propre réflexion.

  2. 1992 dans ma classe uni. il y a eu q.q. jeunes soc. nous avons fait des banderoles OUI OUI OUI… nous étions jeunes idéaliste ( tout a été beau)
    maintenant nous sommes des cinquantaines bientôt à la retraite , grosse déception , la C. E. est dans la mauvaise voie ( dictature antidémocratique autoritaire bureaucratique…, heureusement la Suisse n’ y est pas.
    A l’époque, l’entrée C.H. ne se pose pas la question pour quel intérêt ou quoique ce soit….mais il fallait y entrer….la Suisse romande entière, maintenant !!!! je crois que c’est NON
    Avec la montée des mondialistes pro islam, l’U E a traité des pays traditionnels chrétiens comme la Pologne la Hongrie…des pays de l’Est… cela me fait vomir l’idée d’entrer dans ce club antidémocratique
    Soyons heureux Nous ne sommes pas seul, il y a la G.B ( 2è puissance en Europe) en dehors de ce club.

  3. La Suisse est un pays de l’Europe qui dépends beaucoup de celle-ci (défense, stratégie, …). Mon rêve est de voir une Europe de l’Atlantique à l’Oural, mais au vu de l’agressivité de Poutine, je me contenterais de moins. Quant à l’UE, je suis en opposition d’adhésion tant qu’elle agit en tant que maître de la pensée et comme tout pouvoir centrale, néglige la diversité des peuples.
    Mais au vu des systèmes actuels des pays européens, à l’exception de l’Allemagne fédérale, on a à faire à des pouvoir centraux forts, l’UE ne peut que refléter ces mauvaises habitudes de gouvernance.

    Si on prend l’Etat de droit, voilà le domaine fourre tout qui veut “éduquer” les peuples. L’Etat de droit ne devrait pas être là pour suivre des modes, mais devrait se contenter d’un minimum, en attendant que l’évolution sociologique soit partout la même en Europe. Dicter une morale à un pays qui lui même a une morale issue de la religion, c’est idiot, puisque cela génère un sentiment anti UE et donne l’impression que l’occident est hautain.

    L’Europe doit se construire dans un but de cohésion et non idéologique. C’est la cohésion qui rendra l’Europe forte. C’est avec cette cohésion que l’Europe pourra affronter le défis des superpuissances.
    Brandir l’Etat de droit, arme de la pensée occidentale, abuser d’un pouvoir central fort au lieu d’un pouvoir soft fédérale, voilà 2 points qui empêche la cohésion. Il y en a d’autre avec les “punitions”.

    L’UE doit chercher la cohésion, non par la force, mais par le respect envers les peuples. L’idéologie est une calamité lorsqu’elle remplace le cerveau.
    Pour le moment, avec Ursula von der Leyen, l’UE va dans le mauvais sens, c’est l’idéologie qui la guide, non la cohésion.

  4. Cette idée alambiquée d’Etat-Nation est prétentieuse, stérile et stupide et n’a rien à voir avec la population. Les partis alignés sur l’idéologie de l’Etat-Nation pataugent dans le passé, n’apportent aucune solution pour le bien de tous et se moquent de la cohésion. En Suisse si je ne fais erreur, ce sont Blocher et ses fidèles qui animent cette position cacophonique exemplaire au point de rallier récemment encore environ 30% des votants. La CE, comme la Suisse, semble tiraillée par des forces politiques plutôt délirantes et néfastes pour la cohésion des populations. Homo sapiens a besoin d’autre chose plus positif pour s’adapter et continuer la poursuite de son adaptation.

  5. Monsieur Neirynck,
    Toujours la bien-pensance, l’opinion dominante, celle des réseaux sociaux ! L’UE est une entente économique, non un Etat souverain. Ses membres sont des Etats souverains qui se soumettent volontairement à ses diktats. La mondialisation, vous êtes pour, c’est votre droit, mais vous n’avez pas celui de la morgue et du mépris de ceux qui ne pensent pas comme vous. La Suisse est un pays souverain, libre, dont la majorité du peuple, ne vous en déplaise, ne veut pas de l’UE et de ses prétentions de suprématie juridique. Vous rêvez d’un Etat européen. Alors convainquez ses membres putatifs de créer un état fédéral qui respecte la souveraineté de ses états membres comme la Suisse dont ils ne veulent pas de la démocratie directe à laquelle ils n’ont rien compris. Le Conseil Fédéral n’a fait que ce pourquoi il a été créé, entériner les décisions du peuple suisse. Quant aux relations extérieures de la Suisse, elles ont été parfaitement gérées jusqu’ici grâce aux accords bilatéraux. Pourquoi changer ?

      1. La négociation de futurs accords est suspendue.

        Cela tombe bien, l’UE voulait faire payer à la Suisse le chômage des frontaliers et nous imposer sa directive sur la citoyenneté!

  6. Vu d’Amérique, le territoire européen paraît pourtant exemplaire en terme de mobilité des personnes. Des trains à toutes les heure dans toutes les directions (dont même les plus lents appaissent comme des TGV aux yeux d’Amtrak), des belles autoroutes, un ciel déréglementé hyperconcurrentiel ou l’on peut faire Londres-Barcelone pour quelques euros. Des bus, des ferries, des téléphériques. Des tunnels et des trams qui traversent des frontières. Peut-on améliorer tout cela en ajoutant des surcouches politiques supranationales? Et pourtant, on continue de prendre l’Amérique comme référence. L’Amérique, dont les frontières sont restées à l’image de celles de la guerre froide, avec douaniers armés et barbelés, même du côté canadien. Et pourtant, ces barrières n’empêchent pas Montréal de préférer faire des affaires avec New York et la Nouvelle Angleterre, et Vancouver avec la côte ouest américaine et même l’Asie, plutôt qe l’une avec l’autre. Et si Berkeley, Stanford et Caltech recrutent effectivement dans un grand bassin de population, Florida Memorial University, Mayville State University et The University of South Carolina Aiken recrutent aussi dans le même… Je crois donc qu’il faut plutôt penser que Berkley et al écrèment le monde entier, autant pour leurs étudiants que leurs professeurs, malgré tous les obstacles frontaliers que cela implique. Et si, finalement, le rôle des frontières n’était pas d’empêcher les gens de passer mais, plutôt de s’assurer que les lois des pays voisins ne s’appliquent pas chez soi…?

  7. La question de base est toujours la même : qu’est-ce que l’Europe , que représente-t-elle ?
    On parle de la maison Europe et dans ce sens , les pays qui la composent peuvent être vus comme les copropriétaires de cet édifice et qui doivent définir un ensemble de règles communes pour le bon équilibre entre voisins au lieu de réagir à chaque événement sur le pas de la porte .
    Les questions principales concernent les infrastructures communes , les transports et l’approvisionnement en énergie et autres biens ainsi que la sécurité et non la couleur de la tapisserie !
    Ces points ne font malheureusement pas partie du calendrier de l’UE !
    De même, un propriétaire garde la liberté de choisir ses invités , ses amis , ce qui tranche avec la libre circulation des personnes , comme si mon voisin était autorisé à venir chez moi sans y être invité !
    Il faudrait donc revoir la conception et les buts de l’assemblée des copropriétaires et dans ce contexte il est nécessaire d’en faire partie …
    Il ne suffit pas de regarder par la lentille d’un microscope …

  8. “Cessons de demander ce que l’UE peut faire pour nous et demandons-nous ce que nous pouvons faire pour notre continent.” Très juste. La Suisse a d’ailleurs “raté le coche” après la fin des hostilités en Europe, notre pays aurait eu beaucoup à apporter à la construction européenne avec son exemple plutôt réussi (mais il lui aura fallu plus de 5 siècle pour cela, ne l’oublions pas!) de formation d’une fédération réunissant des états de langues, cultures et religions différentes. Je dirais même que la Suisse avait un certain devoir moral de participer à cette construction, en compensation du fait qu’elle n’avait pas contribué à l’éradication de l’abomination du nazisme et s’était même pliée, au moins initialement, à pas mal de compromissions vis-à-vis de ce régime pour ne pas s’attirer ses foudres. Jouer un rôle actif et positif dans la construction d’une Europe tournant le dos à ses anciens démons de perpétuelles divisions fratricides aurait été plus digne que l’espèce de “Schadenfreude” avec laquelle la Suisse a toujours considéré les difficultés de cette construction, en ne s’y intéressant que lorsqu’elle pense pouvoir en retirer quelque avantage économique. Je souhaiterais une posture moralement plus honorable pour mon pays.

  9. Quel manque de confiance en nous ! Nos scientifiques et chercheurs sont-ils à ce point nuls qu’ils doivent s’appuyer sur un “grand frère” condescendant, arrogant, usant de chantage ? Et pourtant, en 30 ans, nous avons largement prouvé nos capacités de rebondissement, en parfaite contradiction avec les sinistres prédictions des Delamuraz, Felber et consort. Le traitement que l’UE réserve à la Suisse, pire que celui qu’elle applique au moindre pays du quart-monde, est à ce point dégradant qu’adhérer (se soumettre) serait la pire des choses. Comme vous le dites très justement, la Suisse a énormément à apporter à L’Europe. Si celle-ci n’arrive pas à le discerner, il ne manque pas d’autres partenaires intéressés de par le monde !

    1. Nos scientifiques sont excellents parce que nous les avons recrutés dans le monde entier et qu’un certain nombre venus comme étudiants sont restés. Nous avons bénéficié d’un “brain gain” alors qu’auparavant c’était un “brain drain”. Su nous nous limitons à recruter sur le territoire national on en trouvera encore d’excellents, mais beaucoup moins. Nous avons bénéficié pendant trente ans des relations bilatérales qui sont maintenant supprimées à commencer par Erasmus et Horizon.

      1. L’Ego démesuré de l’Europe l’empêche de reconnaître la valeur de potentiels partenaires, hélas.
        Les résultats pour elle ne sont malheureusement pas exactement au rendez-vous. Pas de panique, l’attractivité de la Suisse se vérifie chaque jour. Nous trouverons un autre partenaire digne de notre confiance qui nous permettra un pied-de-nez aux arrogants à la tête de l’Europe, dommage pour eux !!!

        1. Je doute que vous soyez du monde académique et de la recherche pour avoir une vision aussi faussée de la réalité de ce domaine. La Suisse n’y a une position forte que dans la mesure où elle est pleinement intégrée aux grands projets européens; isolée, son attractivité et sa compétitivité vont chuter très rapidement (allez voir la composition des équipes de recherche dans nos grandes Ecoles). Quant à collaborer avec d’autres partenaires qu’Européens, bien sûr qu’il faut le faire quand c’est possible, mais c’est se bercer d’illusions de croire que des partenaires lointains seront plus enclins à nous “faire des fleurs” que nos voisins continentaux. Les USA en particulier ne collaborent que lorsqu’ils y trouvent pleinement leur intérêt et à condition de garder le total leadership des projets. Dans le cadre européen, la Suisse jouissait de ce privilège dans plusieurs projets importants.

  10. Le non-accès de la Suisse à Horizon n’a pas grand chose à voir avec la possibilité ou non des universités suisses “d’accéder librement au vaste réservoir des talents de toute l’Europe”. La majeure partie des chercheurs étrangers en Suisse est déjà financée par des fonds nationaux.

    Ces grands projets Horizon sont en général un vaste bordel et s’en tenir éloignés n’est peut-être pas une grande perte. Vive les NCCRs!

  11. Si cette Union Européenne était un cadre politique dans lequel pouvait s’épanouir la civilisation européenne, elle aurait une légitimité. Mais la preuve est faite que l’Union Européenne est un projet nihiliste qui a pour objectif la destruction de notre civilisation chrétienne, et lʼéradication des peuples européens autochtones. Les récentes déclarations officielles selon lesquelles la fête de Noël devrait être bannie par respect pour les populations issues de l’immigration, ont catalysé une prise de conscience profonde de cette réalité. Là on sent un refus profond et général de tout le projet dans la population de souche européenne, qui est encore majoritaire. À mon avis c’est un turning point historique à partir duquel le projet européen ne sera plus jamais porté par l’opinion. Mais dejà depuis longtemps ce projet était devenu tres impopulaire. Même si les européens sont déchristianisés, ils se ressentent toujours comme chrétiens, au moins par opposition à la menace islamique. Même dans les commentaires de ce blog on peut constater à quel point cet aveu du génocide culturel voulu par Bruxelles a profondément choqué. Le projet européiste est sur une voie sans issue. Il faut le laisser se défaire en se tenant à l’écart et en préservant juste nos intérêts économiques. Si on pouvait hâter son échec ce serait encore mieux. Quand il aura avorté définitivement, on pourra songer à construire quelque chose d’autre sur des bases reellement européennes et en rejetant la haine de soi.

    1. L’UE est une création de chrétiens engagés comme De Gasperi, Schumann, Adenauer qui refusaient à la fin de la guerre que celle -ci recommence.

      1. C’est vrai. Mais l’orientation de l’Union Européenne a viré à 180 degrés depuis cette époque. Elle est devenue clairement antichrétienne. Vous ne pouvez pas le nier. D’Alcide de Gasperi à la commissaire européenne Helena Dalli, il y a un monde. L’Europe officielle a dérapé. Reconnaissez le.

        De Gasperi doit se retourner dans sa tombe.

        1. Angela Merkel, fille de pasteur, vient de recueillir un million de réfugiés syriens. On n’a jamais été aussi loin dans l’exigence chrétienne.
          L’Europe toute entière dérape surtout dans les propos haineux des leaders populistes, qui caricaturent l’Islam, rejettent les migrants, attisent les ressentiments, décrient les gouvernants, sabotent les institutions. Ils sont les vecteurs de la déchristianisation tout en se réclamant de la religion.

  12. Sur le même thème, on aurait aimé lire sous la plume de monsieur Neirynck une protestation contre ces récentes déclarations anti Noël. Après tout il quand même fait partie d’un parti qui se disait démocrate chrétien.

  13. Cher M. Neirynck,

    Je vous souhaite de très belles fêtes de Noël et de fin d’année ! Merci de la liberté d’expression que vous nous offrez ici et du temps que vous nous consacrez. J’apprécie beaucoup vous lire, malgré nos désaccords.

    💪🙏🎄🎁🎊🎈🎉🧞‍♀️🌠🌝

  14. Merci à M. Neirynck de me faire évoluer sur les questions politiques et sociétales.
    Ses tribunes donnent la voix à des blogueurs majoritairement de qualité.
    Je me retrouve au cours d’histoire , j’effleure l’économie !

    Merci et Joyeux Noël à tous.

    Puissions nous, plus particulièrement ce soir, saisir la chance d’habiter ce beau pays, fief du consensus , et fier d’essayer de le conserver .

  15. “Cessons de demander ce que l’UE peut faire pour nous et demandons-nous ce que nous pouvons faire pour notre continent.” Très juste. La Suisse a d’ailleurs “raté le coche” après la fin des hostilités en Europe, notre pays aurait eu beaucoup à apporter…”
    ça part d’un bon sentiment, suisse …
    le problème, c’est que ce que vous pourriez apporter dérangerait les pratiques europeennes du entre-soi, et ses lobbies ! je crois que vous vous mettez le doigt dans l’oeil en croyant que vous pouvez changer ou meme améliorer l’UE ! vous avez vu à qui vous avez affaire ? à des bureaucrates dont la passe-temps favori est … le chantage ! et ce , pas seulement contre la Suisse… une forme de “démocratie” (!) que les pays voisins ont laissé se developper… alors continuez à rever …

    1. Si nous avions participé dès le début, les choses n’en seraient pas arrivé là. On ne peut pas se persuader que l’on ne sert jamais à rien. C’est en agissant que l’on découvre ce dont on est capable. La Suisse a inventé la Croix-Rouge et les Conventions de Genève. Elle était le prototype de ce que l’Europe aurait pu être.

      1. C’est ce que le Luxembourg doit se dire… maitenant qu’il n’a plus son mot à dire et ne peut que payer, payer et payer toujours plus. La nouvelle directive chômage tient compte de l’avis du Luxembourg ?

        Et il suffit de regarder la Suisse dans l’ONU.
        On paie, on paie et on paie toujours plus, pour avoir aujourd’hui moins d’influence que lorsque nous n’y étions pas. Le “changer de l’intérieur” est naïf.

    2. @Aoustin: Toujours ce complexe d’infériorité de la “petite Suisse” qui devrait se tenir à carreau et surtout ne pas aller jouer dans la cours des grands! J’ai une autre vision de mon pays, qui a souvent, comme le souligne Monsieur Neirynck, eu une influence dans le monde allant bien au-delà de sa taille, grâce à de grands hommes au service de grandes idées.
      Outre, comme je le soulignais, que la Suisse avait un devoir moral d’au moins contribuer à l’unification de notre continent n’ayant pas participé à l’éradication du nazisme, elle avait l’expérience de la cohabitation réussie de populations de cultures, langues et religions différentes à faire valoir. Cela aurait été plus constructif que se tenir à l’écart pour ensuite sans cesse critiquer que les choses n’évoluent pas dans le sens souhaité. Etant donné sa position de complet “outsider”, la Suisse n’a en fait là que le droit de se taire sue ces questions!
      Et pour ce qui est des “chantages”, j’aimerais bien que vous en donniez des exemples! L’UE a toujours laissé la Suisse entièrement libre de ses choix; la seule chose qu’elle n’accepte pas (plus) est que la Suisse prétende avoir le beurre et l’argent du beurre, les avantages (dûment sélectionnés par ailleurs) accordés normalement aux seuls membres, tout en refusant d’en faire partie et d’assumer les obligations qui vont avec! Et cela après avoir en plus “baladé” l’UE pendant des décennies avec une fausse perspective d’adhésion à terme, qui n’a été retirée que très tardivement (position helvétique au moins plus honnête maintenant).

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