Grâce aux toutes-boites envoyée par l’UDC afin de soutenir son initiative pour le renvoi des étrangers criminels, je viens de découvrir ce que j’ai commis sans même m’en rendre compte. Ainsi, selon une lettre signée « comité de sauvetage de la place industrielle suisse », j’ai participé à une contre-propagande massive, parce que je me crois plus intelligent que les autres à cause de mes diplômes. Il y a là une vérité élémentaire que j’ai toujours ignorée.
J’avoue que j’ai été à l’université pour décrocher un diplôme d’ingénieur et que je l’ai utilisé tantôt dans l’industrie, tantôt dans la recherche et la formation. Je n’aurais pas dû. Si j’avais évité le piège d’une école d’ingénieurs, je serais resté plus intelligent. J’ai subi cinq années d’études qui ont abîmé mon intelligence initiale. J’ai appris à mal calculer des circuits électriques, pire je l’ai enseigné à d’autres. Si tout cela n’avait pas été arrangé, j’aurais mieux calculé ces circuits en utilisant simplement mon intelligence initiale, celle que partagent tous les électeurs de l’UDC. Quel gâchis ! Je me suis fatigué pour rien. J’ai corrompu la jeunesse à l’EPFL. Par suite de cette perte de l’intelligence initiale, les circuits électriques suisses sont moins bons qu’ils ne pourraient l’être. Je m’en repens et je suis prêt à m’inscrire dans un vaste mouvement national pour la fermeture de l’EPFL et de l’ETHZ. Cela fera une économie de deux milliards par an.
Pire. Dans le toutes-boites signé cette fois de l’UDC, il est écrit que j’ai soutenu au parlement « une clause de protection des malfaiteurs empêchant l’expulsion de criminels dangereux ». Là je succombe. J’ai voté sans m’en rendre compte une loi concoctée par Simonetta Sommaruga qui vise à garder en circulation dans notre aimable contrée des assassins, des violeurs et des cambrioleurs. Cette conseillère fédérale m’avait toujours paru une personne honnête et de bon sens. J’apprends maintenant qu’elle est de mèche avec la maffia des malfaiteurs. Je suis donc prêt à soutenir toute initiative visant à la suppression du Conseil fédéral et du parlement, ces repaires de complices du crime. Cela fera une autre économie.
Je suis prêt à soutenir l’élection d’un président à vie dans la mesure où il prouve qu’il n’a jamais fait d’études et qu’il était dernier en classe obligatoire. Je donnerais la préférence à un candidat qui ne saurait ni lire, ni écrire, ni parler une langue nationale, mais uniquement un dialecte.