D’abord j’ai cru qu’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie, d’une manipulation élémentaire comme il en abonde sur Internet. Il s’agissait d’un courriel demandant de répondre à un questionnaire sur la famille. Banal, sauf qu’il émane de la Conférence des évêques suisses et qu’il comporte des questions qui sont tout à fait pertinentes et qui d’ordinaire ne sont pas posées : « Quelle est votre position face au „mariage à l’essai (cohabitation préconjugale) ? Que devrait faire l’Eglise pour soutenir les personnes dans leur couple/partenariat ? Pensez-vous qu’il soit juste d‘exclure les divorcés remariés des sacrements ? Souhaitez-vous que l’Eglise reconnaisse et bénisse les couples divorcés remariés Préférez-vous avoir recours à des méthodes anticonceptionnelles non naturelles ? Souhaitez-vous que l‘Eglise reconnaisse et bénisse des couples homosexuels ? »
Une première historique. Depuis quand un évêque demande-t-il l’avis de ses fidèles ? A ma connaissance jamais, au grand jamais. Le pouvoir ecclésial s’exerçait exclusivement du haut en bas. Le clergé avait réponse à toute question avant même qu’elle ne se pose.
Ce questionnaire changera-t-il cette habitude séculaire ? A qui est-il adressé ? Les résultats de l’enquête seront-ils publiés ? Entraineront-ils un changement des consignes et des pratiques ? Est-il inspiré par Rome comme cela est souligné ? Aurions-nous un Pape véritablement à l’écoute de ce que souhaite le peuple des baptisés ?
Si les réponses à toutes ces questions étaient positives, alors on pourrait dire que Rome n’est plus dans Rome, mais que l’Eglise catholique serait devenue démocratique à l’image des Eglises réformées. L’expérience politique aurait enseigné une leçon fondamentale à l’exercice de la religion. Décidément les voies du Seigneur sont impénétrables.