Pourquoi j’ai capitulé le 28 mai 1940

Tout politicien qui prend position publiquement s'expose à des répliques plus ou moins pertinentes, parfois louangeuses, parfois férocement critiques. Ces dernières sont naturellement anonymes.

A titre exceptionnel, j'ai reçu dans le cadre des dernières votations, une lettre dûment signée (je ne dirai pas par qui) et franchement hilarante. Comme je me suis permis de dire, avec quelques autres, que l'initiative du GSSA brouillait le véritable débat, à savoir l'adéquation de l'armée suisse aux véritables menaces sur notre sécurité, j'ai suscité l'indignation de mon correspondant. Il m'explique donc longuement les raisons pour lesquelles "mon" armée belge a capitulé en 1940 : équipement médiocre et inbsuffisant, défaitisme, unités mal commandées, pas de défense aérienne, etc.

Il a tout à fait raison, j'ai commis à l'époque de lourdes fautes dans le commandemant de"mon" armée belge auquel on m'avait, semble-t-il, imprudemment élevé. Ces fautes n'ont qu'une excuse: j'avais huit ans à l'époque et j'ai été débordé par ma tâche. Je ne me suis même pas rendu compte que j'étais commandant en chef! Merci à mon correspondant de me l'apprendre enfin.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.